train carootes train birinik
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 01/07/2015 à 15h55
662 vues
Question d'origine :
bonjour , je voudrais avoir des explications sur ces deux trians qui circulaient dans le pays bigouden merci
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 02/07/2015 à 09h26
Bonjour,
Le train Birinik, qui reliait Saint-Guénolé à Pont-L’abbé, commença à circuler en juillet 1907. Son surnom « birinik » est le nom d’un coquillage : cette ligne fut en effet créée pour favoriser l’exportation du poisson et des crustacés. Le surnom du « train carottes », qui reliait Pont-L’Abbé à Pont-Croix à partir de 1912, est aussi dû à la nature des marchandises qu’il transportait : des légumes… et en particulier des carottes, mais aussi de la volaille et même des veaux.
Concurrencées dès 1920 par le car et les camions, à la fois plus souples dans leur fonctionnement et plus rapides, ces deux voies ferrées ont été fermées en 1936 (train carottes) et 1963 (transport de marchandises du train Birinik, qui avait déjà cessé de transporter des voyageurs en 1946).
L’historien Serge Duigou, spécialiste du pays bigouden et auteur des ouvrages Quand nous prenions le train birinik et Quand s'essouflait le train carottes, revient sur l’histoire de ces deux trains dans une vidéo que vous pouvez visionner sur bigouden.tv.
La ligne de chemin de fer à voie étroite reliant Pont-l’Abbé à Saint-Guénolé fut ouverte le 4 juillet 1907. La gare du terminus construite par la coopérative ouvrière l’Abeille de Pont-l’Abbé, était bâtie à la limite du Silinou. Les ingénieurs des Ponts et chaussées avaient en effet choisi un itinéraire complètement inédit pour pénétrer dans Saint-Guénolé : venant du nord de Kérity le train traversait de part en part le marais de la Joie entre Kersuluan et le Silinou.
« On l’aimait bien le petit train, le « tren bihan », le « tren birinik » comme on l’appelait aussi, par opposition au « tren karotez » (le train carottes), celui de Pont-l’Abbé à Pont-Croix, le « Transbigouden » comme on l’appelait encore, par affectueuse dérision. Les dénominations familières ne manquaient pas pour la ligne Pont-l’Abbé – Saint-Guénolé, 17km900 en tout et pour tout.
On l’aimait bien parce qu’il faisait partie du paysage, qu’il accompagnait les rythmes et les rites des jours et des saisons, qu’il arborait un visage bon enfant, familier. Il rassurait…»
Très vite concurencée par la route, la voie du « tren birinik » fut fermée une première fois le 1er janvier 1939. Elle fut rouverte pendant la guerre, en 1942. En raison du poids économique du Pays bigouden elle continua à fonctionner après la fermeture des autres lignes du réseau départemental en 1946, mais seulement pour les marchandises. Pour aller à la capitale il fallut désormais avoir recours aux cars Le Rhun ou à ceux de la « Régie ». Le 2 novembre 1947 la ligne Pont-l’Abbé – Saint-Guénolé fut même mise en voie normale, mais ce changement ne fit que retarder l’échéance : par trop déficitaire, la ligne fut définitivement supprimée le 29 juin 1963.
La gare fut rapidement détruite et la voie débarrassée de ses rails et de ses traverses. La Ville de Penmarc’h décida d’acheter la totalité de l’assiette de l’ancienne voie ferrée située sur le territoire de Saint-Guénolé en juillet 1965. On construisit un « Mille-club » en juillet 1973 à la place de la gare et un parking vit le jour le long de la rue Danièle-Casanova.
Aujourd’hui, le « Mille-club » a disparu à son tour et la seule trace qui subsiste du « tren birinik » consiste en une agréable piste cyclable qui permet de se rendre à Kérity ou à Saint-Pierre à travers les marais.
Source : saint-guenole.net
Rue de la gare, à Tréogat, une maison qui ne se distingue des autres que par sa petite taille et par son manque d’attrait, rappelle une petite histoire, un pan de vie. La mairie, qui assure son entretien, la met actuellement à la disposition des associations qui peuvent y réunir leurs membres. Mais auparavant à quoi servait ce bâtiment ? Eh bien c’était une gare de chemin de fer. Une gare à cet endroit ?
Et bien oui. Une petite ligne de chemin de fer, inaugurée en 1912 reliait Pont Croix à Pont l’Abbé. Son trajet longeait la vallée du Goyen puis traversait tout le pays bigouden.
Une toute petite gare avec sa salle d’attente ouverte à tous les vents, son guichet de vente de billets et aussi un chef de gare. Enfin, une chef. Les anciens se souviennent que la dernière qui a assuré ce rôle avec maestria sévissait aussi à la messe où elle rappelait à l’ordre les petites filles indisciplinées.
On y attendait le train qui ne comportait pas plus de deux wagons tirés par une modeste locomotive qu’on appelait le cheval noir. Il n’y avait qu’une seule voie. S’y entassaient les voyageurs le plus souvent chargés de diverses marchandises destinées à être vendues à Pont l’Abbé ou bien qui, changeant de train, terminaient leur voyage à Quimper. Les marchandises ? Tous les légumes qu’on pouvait cultiver dans la région mais surtout les carottes, d’où son nom, mais aussi de la volaille et même des veaux. Il ne roulait pas bien vite et peinait tellement dans les côtes qu’on pouvait en descendre et remonter facilement avant l’arrêt.
Mais bientôt la voiture prit le relais et l’on dut stopper ce moyen de transport devenu obsolète pour ce genre d’activités. Il disparut vers 1938. Pendant la guerre l’armée allemande récupara les rails qu’elle utilisa pour construire la voie de chemin de fer sur l’ero vili (voir sur ce même site "Le cordon de galets de Plovan à Tréguennec"), celui qui devait servir à transporter les galets depuis la grève jusqu’à l’usine de Tréguennec où l’on fabriquait le béton destiné à construire le mur de l’Atlantique.
Il en reste des traces : cette maison mais aussi un circuit de randonnée sur Ploneour-Lanvern appelé « En attendant le train carottes » qui emprunte une partie de son tracé.
Source : Le train carottes, Découvrir le haut pays bigouden
Source : Ligne Pont l'Abbé-Saint Guénolé, Vestiges de chemins de fer en Saöne et Loire
Pour aller plus loin :
- Tchou, tchou, faisait le train Birinik, ouest-france.fr
- Balade à bord du train Birinik, letelegramme.fr
- Le train carottes, conférence de Serge Duigou, février 2005
- La ligne du « train carottes » aurait eu 100 ans, ouest-france.fr
- Le train carottes à travers Tréogat, Plovan et Pouldreuzic, Patrimoine plovan
Bonne journée.
Le train Birinik, qui reliait Saint-Guénolé à Pont-L’abbé, commença à circuler en juillet 1907. Son surnom « birinik » est le nom d’un coquillage : cette ligne fut en effet créée pour favoriser l’exportation du poisson et des crustacés. Le surnom du « train carottes », qui reliait Pont-L’Abbé à Pont-Croix à partir de 1912, est aussi dû à la nature des marchandises qu’il transportait : des légumes… et en particulier des carottes, mais aussi de la volaille et même des veaux.
Concurrencées dès 1920 par le car et les camions, à la fois plus souples dans leur fonctionnement et plus rapides, ces deux voies ferrées ont été fermées en 1936 (train carottes) et 1963 (transport de marchandises du train Birinik, qui avait déjà cessé de transporter des voyageurs en 1946).
L’historien Serge Duigou, spécialiste du pays bigouden et auteur des ouvrages Quand nous prenions le train birinik et Quand s'essouflait le train carottes, revient sur l’histoire de ces deux trains dans une vidéo que vous pouvez visionner sur bigouden.tv.
La ligne de chemin de fer à voie étroite reliant Pont-l’Abbé à Saint-Guénolé fut ouverte le 4 juillet 1907. La gare du terminus construite par la coopérative ouvrière l’Abeille de Pont-l’Abbé, était bâtie à la limite du Silinou. Les ingénieurs des Ponts et chaussées avaient en effet choisi un itinéraire complètement inédit pour pénétrer dans Saint-Guénolé : venant du nord de Kérity le train traversait de part en part le marais de la Joie entre Kersuluan et le Silinou.
« On l’aimait bien le petit train, le « tren bihan », le « tren birinik » comme on l’appelait aussi, par opposition au « tren karotez » (le train carottes), celui de Pont-l’Abbé à Pont-Croix, le « Transbigouden » comme on l’appelait encore, par affectueuse dérision. Les dénominations familières ne manquaient pas pour la ligne Pont-l’Abbé – Saint-Guénolé, 17km900 en tout et pour tout.
On l’aimait bien parce qu’il faisait partie du paysage, qu’il accompagnait les rythmes et les rites des jours et des saisons, qu’il arborait un visage bon enfant, familier. Il rassurait…»
Très vite concurencée par la route, la voie du « tren birinik » fut fermée une première fois le 1er janvier 1939. Elle fut rouverte pendant la guerre, en 1942. En raison du poids économique du Pays bigouden elle continua à fonctionner après la fermeture des autres lignes du réseau départemental en 1946, mais seulement pour les marchandises. Pour aller à la capitale il fallut désormais avoir recours aux cars Le Rhun ou à ceux de la « Régie ». Le 2 novembre 1947 la ligne Pont-l’Abbé – Saint-Guénolé fut même mise en voie normale, mais ce changement ne fit que retarder l’échéance : par trop déficitaire, la ligne fut définitivement supprimée le 29 juin 1963.
La gare fut rapidement détruite et la voie débarrassée de ses rails et de ses traverses. La Ville de Penmarc’h décida d’acheter la totalité de l’assiette de l’ancienne voie ferrée située sur le territoire de Saint-Guénolé en juillet 1965. On construisit un « Mille-club » en juillet 1973 à la place de la gare et un parking vit le jour le long de la rue Danièle-Casanova.
Aujourd’hui, le « Mille-club » a disparu à son tour et la seule trace qui subsiste du « tren birinik » consiste en une agréable piste cyclable qui permet de se rendre à Kérity ou à Saint-Pierre à travers les marais.
Source : saint-guenole.net
Rue de la gare, à Tréogat, une maison qui ne se distingue des autres que par sa petite taille et par son manque d’attrait, rappelle une petite histoire, un pan de vie. La mairie, qui assure son entretien, la met actuellement à la disposition des associations qui peuvent y réunir leurs membres. Mais auparavant à quoi servait ce bâtiment ? Eh bien c’était une gare de chemin de fer. Une gare à cet endroit ?
Et bien oui. Une petite ligne de chemin de fer, inaugurée en 1912 reliait Pont Croix à Pont l’Abbé. Son trajet longeait la vallée du Goyen puis traversait tout le pays bigouden.
Une toute petite gare avec sa salle d’attente ouverte à tous les vents, son guichet de vente de billets et aussi un chef de gare. Enfin, une chef. Les anciens se souviennent que la dernière qui a assuré ce rôle avec maestria sévissait aussi à la messe où elle rappelait à l’ordre les petites filles indisciplinées.
On y attendait le train qui ne comportait pas plus de deux wagons tirés par une modeste locomotive qu’on appelait le cheval noir. Il n’y avait qu’une seule voie. S’y entassaient les voyageurs le plus souvent chargés de diverses marchandises destinées à être vendues à Pont l’Abbé ou bien qui, changeant de train, terminaient leur voyage à Quimper. Les marchandises ? Tous les légumes qu’on pouvait cultiver dans la région mais surtout les carottes, d’où son nom, mais aussi de la volaille et même des veaux. Il ne roulait pas bien vite et peinait tellement dans les côtes qu’on pouvait en descendre et remonter facilement avant l’arrêt.
Mais bientôt la voiture prit le relais et l’on dut stopper ce moyen de transport devenu obsolète pour ce genre d’activités. Il disparut vers 1938. Pendant la guerre l’armée allemande récupara les rails qu’elle utilisa pour construire la voie de chemin de fer sur l’ero vili (voir sur ce même site "Le cordon de galets de Plovan à Tréguennec"), celui qui devait servir à transporter les galets depuis la grève jusqu’à l’usine de Tréguennec où l’on fabriquait le béton destiné à construire le mur de l’Atlantique.
Il en reste des traces : cette maison mais aussi un circuit de randonnée sur Ploneour-Lanvern appelé « En attendant le train carottes » qui emprunte une partie de son tracé.
Source : Le train carottes, Découvrir le haut pays bigouden
Source : Ligne Pont l'Abbé-Saint Guénolé, Vestiges de chemins de fer en Saöne et Loire
- Tchou, tchou, faisait le train Birinik, ouest-france.fr
- Balade à bord du train Birinik, letelegramme.fr
- Le train carottes, conférence de Serge Duigou, février 2005
- La ligne du « train carottes » aurait eu 100 ans, ouest-france.fr
- Le train carottes à travers Tréogat, Plovan et Pouldreuzic, Patrimoine plovan
Bonne journée.
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