Question d'origine :
Bonjour cher guichet, Je recherche un conte traditionnel inuit ou groenlandais, un conte russe et un conte australien qui parlent d'un arbre (de préférence des arbres différents dans les trois contes). Pourriez vous me guider dans mes recherches ? Je vous remercie !
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 13/02/2020 à 13h49
Bonjour,
Malgré nos recherches, nous n’avons pas réussi à trouver énormément de contes concernant des arbres dans les pays/populations que vous mentionnez.
Ainsi, nous n'avons pu trouver trace de contes parlant d’arbres chez les Inuits ou au Groenland. Il est vrai que le paysage de glace n’est en fait guère propice à ce que des arbres y poussent. D’ailleurs, la légende de Kiviuk, personnage mythologique important chez les Inuits, explique l’abondance de poissons et l’absence d’arbres dans la toundra arctique. Il est bien plus souvent question de mer, de glace, d’animaux et de neige, que d’arbres.
Vous pouvez retrouver les aventures de ce personnage dans les contes inuits présents dans nos collections.
Concernant la Russie, quelques contes sont à relever. Il faut noter qu’il est d’ailleurs souvent question de religion dans les contes et légendes que nous avons trouvés. Dans le livre Contes et légendes de Russie, nous trouvons mention de la légende du chêne. Il faut savoir que dans les contes russes le chêne apparaît souvent puisque c’est un arbre sacré chez les Slaves:
« Les paysans de la région de Saratov ont remarqué qu’au printemps, quand le chêne bourgeonne, un vent fort et violent souffle toujours. Quand Adam et Eve péchèrent au paradis, ils cherchèrent un lieu pour se cacher du Tout-Puissant, et ils demandèrent aux arbres de les couvrir de leurs branches. Mais de tous les arbres, seul le chêne eut pitié des malheureux et dissimula Adam et Eve sous son épais feuillage.
Alors, Dieu se mit en colère contre le chêne, et chassant Adam et Eve du paradis, il infligea aussi un châtiment au chêne. Comme on le sait, Dieu dit à Eve qu’elle enfanterait dans la douleur. Il s’adressa aussi au chêne : Toi aussi, tu enfanteras tes bourgeons dans la douleur, et tu ne pourras les ouvrir qu’avec mon aide.
Et depuis, le chêne souffre lors de l’éclosion des bourgeons comme une femme lors de l’accouchement. Sans l’aide de Dieu, le chêne ne peut pas ouvrir la moindre feuille. Mais lorsqu’un vent fort souffle, cela signifie que Dieu bénit le chêne et l’aide à ouvrir ses bourgeons. »
On trouve aussi l’histoire suivante, Pourquoi le tremble a les feuilles qui tremblent :
« Quand Judas eut trahi Jésus et que les Juifs eurent crucifié le Christ, Judas prit peur. Le traître voulut se pendre.
- Qu’aucun arbre n’accepte dit le Seigner, de prendre sur ses branches Judas, celui qui a vendu le Christ ! Qui oserait désobéir à la parole de Dieu ? Les arbres apprirent qu’il leur était défendu d’accepter Judas. Judas se précipita sur un bouleau qui poussait près du paradis. Il fit un nœud coulant, monta sur la plus haute branche et se pendit. Mais le bouleau était intelligent : il ploya ses branches jusqu’au sol et fit tomber Judas. Il ne le fit pas tomber au paradis, mais sur notre terre pleine de péchés. C’est pourquoi les branches du bouleau sont si souples : on ne peut les tordre, les nouer, elles ne cassent jamais.
Judas alla alors vers un petit tremble, le tremble le plus jeune. Il se dit que ce tremble si jeunet serait bête. Mais il avait oublié que Dieu veille sur tout. Judas courut jusqu’au tremble et se pendit sur ses branches. Le tremble sursauta : que faire maintenant ? Il avait désobéi à la parole de Dieu, et faible d’esprit, ne savait que faire. Le Seigneur lui dit alors : - N’ai pas peur petit tremble ! Tu n’as pas agi par méchanceté, mais par bêtise. Tu n’as pas péché. Fais donc tomber Judas, celui qui a vendu le Christ !
Le tremble fit alors tomber Judas de ses branches. Depuis ce jour, il a les feuilles qui tremblent. Le Seigneur dit alors : - Chêne, prends sur toi Judas ! Le chêne accepta alors Judas le traître, et ce ne fût pas là un péché, puisqu’il le fit sur l’ordre de Dieu. C’est pourquoi les branches du chêne et le chêne lui-même sont aussi solides. Aucun arbre n’est aussi solide que le chêne. Un seul arbre est plus solide que lui, le cyprès. Avec le cyprès, on fit la croix de Jésus, sur son bois on peint des icônes saintes, c’est pourquoi le cyprès est l’arbre le plus solide, plus solide même que le chêne. »
Sur internet, on trouve également le conte Il était une fois trois arbres.
Vous trouverez d’autres histoires d’arbres et de chamanes dans Les chamanes de Sibérie et leur tradition orale de Gavriil Ksenofontov, ainsi que dans nos autres documents traitant des contes russes.
Concernant les contes d’Australie, peu de parutions traitent du sujet. Les documents présents dans nos collections étaient empruntés au moment de vous répondre, et nous n'avons pu les consulter. Néanmoins, il semble qu'il soit peu question d’arbres.
Citons toutefois Le souffle de l'arbre, inspiré d’un conte aborigène :
« Au début du temps du rêve, un grand ancêtre se transforme en arbre. Les animaux puis les hommes viennent s'installer sous son ombrage. Une tempête vient briser une branche, d'où sortent des termites qui, montant au ciel, vont devenir des étoiles. Un jeune souffle dans la branche : naît ainsi la musique, puis la danse. »
Et L'arbre pometia de Tagaloa, qui est un conte wallisien d’Océanie :
« Ce conte met en scène un dieu mythique connu dans toute la Polynésie sous le nom de Tagaloa devenu un dangereux démon depuis la christianisation des îles. Il est le propriétaire d'un tava (Pometia pinnata Forst, Sapindacée), sorte de lychee sauvage dont les fruits sont très appréciés des enfants de l'île Wallis (Uvea). Cette histoire concerne deux frères, Lalavakafa et Lalavakafa, qui dans un pays touché par une famine, décident d'aller manger des fruits du Pometia de Tagalao, le seul arbre qui semble avoir survécu. »
Bonnes lectures
Malgré nos recherches, nous n’avons pas réussi à trouver énormément de contes concernant des arbres dans les pays/populations que vous mentionnez.
Ainsi, nous n'avons pu trouver trace de contes parlant d’arbres chez les Inuits ou au Groenland. Il est vrai que le paysage de glace n’est en fait guère propice à ce que des arbres y poussent. D’ailleurs, la légende de Kiviuk, personnage mythologique important chez les Inuits, explique l’abondance de poissons et l’absence d’arbres dans la toundra arctique. Il est bien plus souvent question de mer, de glace, d’animaux et de neige, que d’arbres.
Vous pouvez retrouver les aventures de ce personnage dans les contes inuits présents dans nos collections.
Concernant la Russie, quelques contes sont à relever. Il faut noter qu’il est d’ailleurs souvent question de religion dans les contes et légendes que nous avons trouvés. Dans le livre Contes et légendes de Russie, nous trouvons mention de la légende du chêne. Il faut savoir que dans les contes russes le chêne apparaît souvent puisque c’est un arbre sacré chez les Slaves:
« Les paysans de la région de Saratov ont remarqué qu’au printemps, quand le chêne bourgeonne, un vent fort et violent souffle toujours. Quand Adam et Eve péchèrent au paradis, ils cherchèrent un lieu pour se cacher du Tout-Puissant, et ils demandèrent aux arbres de les couvrir de leurs branches. Mais de tous les arbres, seul le chêne eut pitié des malheureux et dissimula Adam et Eve sous son épais feuillage.
Alors, Dieu se mit en colère contre le chêne, et chassant Adam et Eve du paradis, il infligea aussi un châtiment au chêne. Comme on le sait, Dieu dit à Eve qu’elle enfanterait dans la douleur. Il s’adressa aussi au chêne : Toi aussi, tu enfanteras tes bourgeons dans la douleur, et tu ne pourras les ouvrir qu’avec mon aide.
Et depuis, le chêne souffre lors de l’éclosion des bourgeons comme une femme lors de l’accouchement. Sans l’aide de Dieu, le chêne ne peut pas ouvrir la moindre feuille. Mais lorsqu’un vent fort souffle, cela signifie que Dieu bénit le chêne et l’aide à ouvrir ses bourgeons. »
On trouve aussi l’histoire suivante, Pourquoi le tremble a les feuilles qui tremblent :
« Quand Judas eut trahi Jésus et que les Juifs eurent crucifié le Christ, Judas prit peur. Le traître voulut se pendre.
- Qu’aucun arbre n’accepte dit le Seigner, de prendre sur ses branches Judas, celui qui a vendu le Christ ! Qui oserait désobéir à la parole de Dieu ? Les arbres apprirent qu’il leur était défendu d’accepter Judas. Judas se précipita sur un bouleau qui poussait près du paradis. Il fit un nœud coulant, monta sur la plus haute branche et se pendit. Mais le bouleau était intelligent : il ploya ses branches jusqu’au sol et fit tomber Judas. Il ne le fit pas tomber au paradis, mais sur notre terre pleine de péchés. C’est pourquoi les branches du bouleau sont si souples : on ne peut les tordre, les nouer, elles ne cassent jamais.
Judas alla alors vers un petit tremble, le tremble le plus jeune. Il se dit que ce tremble si jeunet serait bête. Mais il avait oublié que Dieu veille sur tout. Judas courut jusqu’au tremble et se pendit sur ses branches. Le tremble sursauta : que faire maintenant ? Il avait désobéi à la parole de Dieu, et faible d’esprit, ne savait que faire. Le Seigneur lui dit alors : - N’ai pas peur petit tremble ! Tu n’as pas agi par méchanceté, mais par bêtise. Tu n’as pas péché. Fais donc tomber Judas, celui qui a vendu le Christ !
Le tremble fit alors tomber Judas de ses branches. Depuis ce jour, il a les feuilles qui tremblent. Le Seigneur dit alors : - Chêne, prends sur toi Judas ! Le chêne accepta alors Judas le traître, et ce ne fût pas là un péché, puisqu’il le fit sur l’ordre de Dieu. C’est pourquoi les branches du chêne et le chêne lui-même sont aussi solides. Aucun arbre n’est aussi solide que le chêne. Un seul arbre est plus solide que lui, le cyprès. Avec le cyprès, on fit la croix de Jésus, sur son bois on peint des icônes saintes, c’est pourquoi le cyprès est l’arbre le plus solide, plus solide même que le chêne. »
Sur internet, on trouve également le conte Il était une fois trois arbres.
Vous trouverez d’autres histoires d’arbres et de chamanes dans Les chamanes de Sibérie et leur tradition orale de Gavriil Ksenofontov, ainsi que dans nos autres documents traitant des contes russes.
Concernant les contes d’Australie, peu de parutions traitent du sujet. Les documents présents dans nos collections étaient empruntés au moment de vous répondre, et nous n'avons pu les consulter. Néanmoins, il semble qu'il soit peu question d’arbres.
Citons toutefois Le souffle de l'arbre, inspiré d’un conte aborigène :
« Au début du temps du rêve, un grand ancêtre se transforme en arbre. Les animaux puis les hommes viennent s'installer sous son ombrage. Une tempête vient briser une branche, d'où sortent des termites qui, montant au ciel, vont devenir des étoiles. Un jeune souffle dans la branche : naît ainsi la musique, puis la danse. »
Et L'arbre pometia de Tagaloa, qui est un conte wallisien d’Océanie :
« Ce conte met en scène un dieu mythique connu dans toute la Polynésie sous le nom de Tagaloa devenu un dangereux démon depuis la christianisation des îles. Il est le propriétaire d'un tava (Pometia pinnata Forst, Sapindacée), sorte de lychee sauvage dont les fruits sont très appréciés des enfants de l'île Wallis (Uvea). Cette histoire concerne deux frères, Lalavakafa et Lalavakafa, qui dans un pays touché par une famine, décident d'aller manger des fruits du Pometia de Tagalao, le seul arbre qui semble avoir survécu. »
Bonnes lectures
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