Question d'origine :
Quels sont les potentiels économiques, aujourd'hui, pour l’implantation d’un industriel en légumes biologiques en France? Y a t-il un avenir économique pour cette industrie ou n'est qu'une mode?
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 21/02/2019 à 15h28
Bonjour,
Selon les chiffres 2017 que l’on trouve sur agriculture.gouv.fr, « on estime que les métiers de l’agriculture biologique » cette année-là « compte près de 134 500 emplois directs […] soit 16 500 de plus qu’en 2016. Ce sont 49 200 emplois directs qui ont été créés depuis 2012, avec une croissance annuelle moyenne de +9,5% depuis cinq ans. » Dans ce contexte, il était estimé queplus de 43 900 emplois à l’aval de la filière biologique existaient sur l’années 2017, dont une bonne partie dans les filières industrielles de la transformation et de la fabrication d’alimentation animale ! Si le bio représentait il y a deux ans l’équivalent de 12,5% de la production agricole française, un coup d’œil aux graphiques illustrant le document permet de se rendre compte que l’augmentation de sa part est constant et régulière depuis le milieu des années 90.
Il semble donc que l’industrie du bio soit effectivement un secteur porteur. Et pas seulement en ce qui concerne la nourriture : l’industrie cosmétique bio est en pleine expansion. Au point que les géants historiques de l’industrie s’y mettent aussi :
« Du bio jusqu'au végan, les cosmétiques se mettent eux aussi au vert. 450 millions d'euros de chiffre d'affaires en France, une croissance de 8 % par an, bien au-delà du marché conventionnel. […] Cette année, le salon pousse les carottes et les navets pour mieux exposer les crèmes et les shampoings bio. Plus 20 % de place supplémentaire pour la cosmétique et l'hygiène. il faut dire que selon les derniers chiffres l'an dernier, 43 % des Français ont mis du bio dans leur salle de bain, ils étaient 24 % trois ans plus tôt.
[…]
Naturalia saisit la balle au bond et fait un test depuis la rentrée à Paris et à Vincennes avec trois magasins bio et 100 % vegan. 2 000 références dont des cosmétiques naturels, rechargeables et durables de la marque Zao à base de bambou.Les grands groupes ont sans doute pris du retard mais aujourd'hui L'Oréal fait travailler ses laboratoires. le géant des cosmétiques veut arriver à deux tiers d'ingrédients bio dans 10 ans. »
(Source : francetvinfo.fr)
Cela dit, l’industrie bio en France a encore plus d’avenir que de présent, selon l’économiste Nicolas Bouzou interrogé fin 2016 par lsa-conso.fr :
« On assiste à une situation où plusieurs modes de consommation vont coexister, et c’est nécessaire. Par exemple, pour l’agriculture, nous avons besoin de deux modèles : l’intensif, qui permet de nourrir le plus grand nombre à un coût accessible, et le bio, qui satisfait une partie de la population. Car la productivité du bio est encore largement inférieure à celle du conventionnel. Mais on ne peut plus parler de niche parce que cette appellation signifie un segment qui restera petit et cher.Aujourd’hui, le bio représente 1,9 % de l’industrie agroalimentaire et il pourrait atteindre entre 30 et 40 %. En s’industrialisant, le bio s’inscrit dans la normalité. Ce secteur, militant au départ, devient généraliste et touche de plus en plus de consommateurs. »
Or, l’agriculture française ne peut pour l’instant faire face à une demande qui explose… et qui laisse bien peu de matières premières à l’industrie :
« Nous sommes confrontés, en effet, à un problème d’approvisionnement de certaines denrées alimentaires. Cela pourrait freiner la croissance du secteur. »
Si l’industrie du bio a donc beaucoup d’avenir, elle n’a pas encore emporté la partie – c’est ce qui pousse deux contributeurs de la-fabrique.fr à une certaine réserve :
« Le développement de la filière Bio en France pourrait être le renouveau de la stratégie alimentaire française. Le marché européen est en pleine croissance, unifié par la réglementation européenne, et l’occasion est parfaite pour prendre la tête de ce nouveau marché de produits haut de gamme.
Malheureusement, c’est tout l’opposé qui est actuellement à l’œuvre.La France accuse un retard – qu’elle tente de corriger – dans la conversion de sa surface agricole à l’agriculture biologique, mais surtout le peu de données disponibles montre que les produits consommés sont de plus en plus importés, notamment en ce qui concerne les produits transformés. Plus de la moitié des produits d’épicerie Bio, que l’on trouve en grande distribution ou distribution spécialisée, ne sont pas français.
Le développement actuel de ce marché apporte de nombreux défis pour les industriels.D’un côté, les transformateurs historiques de produits Bio doivent croître plus rapidement et investir dans leurs outils de production , ce qui implique souvent d’accepter d’ouvrir leurs fonds propres aux investisseurs extérieurs. De l’autre, les industriels conventionnels doivent innover et adapter leurs lignes actuelles de production aux contraintes de ces nouveaux marchés. »
Façon de dire que l’industrie du bio a un grand potentiel… encore faut-il y investir !
Bonne journée.
Selon les chiffres 2017 que l’on trouve sur agriculture.gouv.fr, « on estime que les métiers de l’agriculture biologique » cette année-là « compte près de 134 500 emplois directs […] soit 16 500 de plus qu’en 2016. Ce sont 49 200 emplois directs qui ont été créés depuis 2012, avec une croissance annuelle moyenne de +9,5% depuis cinq ans. » Dans ce contexte, il était estimé que
Il semble donc que l’industrie du bio soit effectivement un secteur porteur. Et pas seulement en ce qui concerne la nourriture : l’industrie cosmétique bio est en pleine expansion. Au point que les géants historiques de l’industrie s’y mettent aussi :
« Du bio jusqu'au végan, les cosmétiques se mettent eux aussi au vert. 450 millions d'euros de chiffre d'affaires en France, une croissance de 8 % par an, bien au-delà du marché conventionnel. […] Cette année, le salon pousse les carottes et les navets pour mieux exposer les crèmes et les shampoings bio. Plus 20 % de place supplémentaire pour la cosmétique et l'hygiène. il faut dire que selon les derniers chiffres l'an dernier, 43 % des Français ont mis du bio dans leur salle de bain, ils étaient 24 % trois ans plus tôt.
[…]
Naturalia saisit la balle au bond et fait un test depuis la rentrée à Paris et à Vincennes avec trois magasins bio et 100 % vegan. 2 000 références dont des cosmétiques naturels, rechargeables et durables de la marque Zao à base de bambou.
(Source : francetvinfo.fr)
Cela dit, l’industrie bio en France a encore plus d’avenir que de présent, selon l’économiste Nicolas Bouzou interrogé fin 2016 par lsa-conso.fr :
« On assiste à une situation où plusieurs modes de consommation vont coexister, et c’est nécessaire. Par exemple, pour l’agriculture, nous avons besoin de deux modèles : l’intensif, qui permet de nourrir le plus grand nombre à un coût accessible, et le bio, qui satisfait une partie de la population. Car la productivité du bio est encore largement inférieure à celle du conventionnel. Mais on ne peut plus parler de niche parce que cette appellation signifie un segment qui restera petit et cher.
Or, l’agriculture française ne peut pour l’instant faire face à une demande qui explose… et qui laisse bien peu de matières premières à l’industrie :
« Nous sommes confrontés, en effet, à un problème d’approvisionnement de certaines denrées alimentaires. Cela pourrait freiner la croissance du secteur. »
Si l’industrie du bio a donc beaucoup d’avenir, elle n’a pas encore emporté la partie – c’est ce qui pousse deux contributeurs de la-fabrique.fr à une certaine réserve :
« Le développement de la filière Bio en France pourrait être le renouveau de la stratégie alimentaire française. Le marché européen est en pleine croissance, unifié par la réglementation européenne, et l’occasion est parfaite pour prendre la tête de ce nouveau marché de produits haut de gamme.
Malheureusement, c’est tout l’opposé qui est actuellement à l’œuvre.
Le développement actuel de ce marché apporte de nombreux défis pour les industriels.
Façon de dire que l’industrie du bio a un grand potentiel… encore faut-il y investir !
Bonne journée.
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