Question d'origine :
Bonjour, dans le cadre d'une discussion sur le nucléaire, nous nous sommes demandés qui (quelles entreprises ?) importaient de l'uranium en France et où l'on pouvait se renseigner sur la filière économique & géopolitique de l'uranium ?
Merci !
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 29/06/2018 à 14h09
Bonjour,
Voici tout d'abord quelques extraits d'articles qui répondent à vos interrogations :
" L’approvisionnement de la France en uranium est assuré en partie par AREVA qui, à la différence de ses concurrents, est implanté dans toutes les grandes zones de production, sauf l’Australie. Son portefeuille diversifié assure à la France des réserves correspondant à 28 années de consommation du parc nucléaire actuel.
Pour prévenir les aléas (pénuries, hausse des coûts du métal, etc.),EDF, en accord avec l’État, diversifie ses fournisseurs d’uranium en limitant à 40 % la part de son approvisionnement par AREVA . Par ailleurs, l’exploitant détient sur le territoire français des stocks stratégiques correspondant à 3 à 5 années de consommation. "
source : L’uranium dans le monde / SFEN (Société française d'énergie nucléaire)
" La France a besoin de l'ordre de 8 000 à 9 000 tonnes d’uranium naturel par an pour fabriquer le combustible alimentant son parc de 58 réacteurs nucléaires(1). La totalité de cet uranium est importée : l’exploitant EDF achète le combustible final auprès d’Areva qui sécurise son approvisionnement en amont en exploitant de l’uranium naturel dans différentes zones géographiques. Parmi celles-ci figurent principalement le Niger, le Canada, l’Australie et le Kazakhstan .
La répartition exacte des importations françaises n’est toutefois pas communiquée par EDF et Areva qui relaient des documents assez globaux sur l’origine de ces importations. A l’échelle mondiale, la société kazakhe KazAtomProm est le principal producteur d’uranium naturel (21% de la production mondiale en 2016) devant le canadien Cameco (17%) et Areva (13%)(2). Le groupe français extrait notamment de l’uranium au sein des mines d’Arlit au Niger(3) et de Muyunkum et Tortkuduk au Kazakshtan (via la co-entreprise Katco dont elle détient 51%, les parts restantes étant détenues par KazAtomProm). "
source : D’où vient l’uranium naturel importé en France ? / Connaissance des énergies
" L'uranium pur sous sa forme métallique est très peu utilisé. Ses principales utilisations sont liées à sa masse volumique élevée. Il a été employé comme contrepoids de gouvernes d'avions, de quilles de bateaux de Colas et de Tabarly. Il est actuellement employé dans des applications militaires qui utilisent, outre sa masse volumique élevée, sa capacité à former des alliages fusibles à relativement basse température (vers 1 000 0C) avec les aciers de blindage. Dans ces applications, il est utilisé sous forme de dards ou de fléchettes, dans des obus à l’uranium appauvri et des blindages de chars.
L'uranium possède une grande aptitude à former des alliages ; certains d'entre eux sont utilisés comme matériaux fissiles dans les éléments combustibles des réacteurs nucléaires. On ne décrira ici que les alliages employés dans les réacteurs de la filière graphite-gaz en France et Magnox en Grande-Bretagne. "
source : Universalis / Jean CARALP, Jean-Louis VIGNES, Jeanne LEHMANN, Bernard BOUDOURESQUES, « URANIUM », Encyclopædia Universalis
Quelques sites internet pour aller plus loin :
- Les sites miniers d'uranium / IRSN
- Uranium 2016 : Resources, Production and Demand / OCDE - version pdf
- L'uranium, une menace pour le développement du nucléaire ? / Energies et environnement - 27/11/2017
- Approvisionnement en uranium et le cycle du combustible nucléaire / Ministère de la Transition écologique et solidaire - 27 janvier 2017
- Dossier : Les sites miniers d'uranium / IRSN
Quelques ouvrages :
- Uranium africain, une histoire globale/ Gabrielle Hecht
L'histoire des mines d'uranium en Afrique éclaire celle du nucléaire. Nourrie d'archives et d'interviews avec des acteurs locaux au Gabon, en Afrique du Sud et en Namibie, l'enquête dévoile les enjeux géopolitiques, coloniaux, sociaux, environnementaux et sanitaires de l'exploitation du minerai.
- Areva en Afrique : une face cachée du nucléaire français / Raphaël Granvaud
L'uranium qui alimente le nucléaire civil et militaire français provient en grande partie du sous-sol africain, en particulier du Niger. L'auteur détaille les conditions dans lesquelles la France et Areva se le procurent au meilleur coût, au prix d'ingérences politiques et de conséquences environnementales, sanitaires et sociales désastreuses.
- Minerais stratégiques : enjeux africains / Apoli Bertrand Kameni
Analyse de la course internationale aux minerais stratégiques qui se tient en Afrique, continent riche de gisements de coltan, de tantale, de niobium, de platine, de béryllium et autres minéraux nécessaires aux industries de pointe. Le spécialiste en sciences politiques décrit les fondements, les méthodes et les effets de cette concurrence qui aboutit dans certains cas à des conflits armés.
Pour plus de précisions, vous pouvez interroger la Société française d'énergie nucléaire.
Bonne journée.
Voici tout d'abord quelques extraits d'articles qui répondent à vos interrogations :
" L’approvisionnement de la France en uranium est assuré en partie par AREVA qui, à la différence de ses concurrents, est implanté dans toutes les grandes zones de production, sauf l’Australie. Son portefeuille diversifié assure à la France des réserves correspondant à 28 années de consommation du parc nucléaire actuel.
Pour prévenir les aléas (pénuries, hausse des coûts du métal, etc.),
source : L’uranium dans le monde / SFEN (Société française d'énergie nucléaire)
" La France a besoin de l'ordre de 8 000 à 9 000 tonnes d’uranium naturel par an pour fabriquer le combustible alimentant son parc de 58 réacteurs nucléaires(1). La totalité de cet uranium est importée :
source : D’où vient l’uranium naturel importé en France ? / Connaissance des énergies
" L'uranium pur sous sa forme métallique est très peu utilisé. Ses principales utilisations sont liées à sa masse volumique élevée. Il a été employé comme contrepoids de gouvernes d'avions, de quilles de bateaux de Colas et de Tabarly. Il est actuellement employé dans des applications militaires qui utilisent, outre sa masse volumique élevée, sa capacité à former des alliages fusibles à relativement basse température (vers 1 000 0C) avec les aciers de blindage. Dans ces applications, il est utilisé sous forme de dards ou de fléchettes, dans des obus à l’uranium appauvri et des blindages de chars.
L'uranium possède une grande aptitude à former des alliages ; certains d'entre eux sont utilisés comme matériaux fissiles dans les éléments combustibles des réacteurs nucléaires. On ne décrira ici que les alliages employés dans les réacteurs de la filière graphite-gaz en France et Magnox en Grande-Bretagne. "
source : Universalis / Jean CARALP, Jean-Louis VIGNES, Jeanne LEHMANN, Bernard BOUDOURESQUES, « URANIUM », Encyclopædia Universalis
- Les sites miniers d'uranium / IRSN
- Uranium 2016 : Resources, Production and Demand / OCDE - version pdf
- L'uranium, une menace pour le développement du nucléaire ? / Energies et environnement - 27/11/2017
- Approvisionnement en uranium et le cycle du combustible nucléaire / Ministère de la Transition écologique et solidaire - 27 janvier 2017
- Dossier : Les sites miniers d'uranium / IRSN
- Uranium africain, une histoire globale/ Gabrielle Hecht
L'histoire des mines d'uranium en Afrique éclaire celle du nucléaire. Nourrie d'archives et d'interviews avec des acteurs locaux au Gabon, en Afrique du Sud et en Namibie, l'enquête dévoile les enjeux géopolitiques, coloniaux, sociaux, environnementaux et sanitaires de l'exploitation du minerai.
- Areva en Afrique : une face cachée du nucléaire français / Raphaël Granvaud
L'uranium qui alimente le nucléaire civil et militaire français provient en grande partie du sous-sol africain, en particulier du Niger. L'auteur détaille les conditions dans lesquelles la France et Areva se le procurent au meilleur coût, au prix d'ingérences politiques et de conséquences environnementales, sanitaires et sociales désastreuses.
- Minerais stratégiques : enjeux africains / Apoli Bertrand Kameni
Analyse de la course internationale aux minerais stratégiques qui se tient en Afrique, continent riche de gisements de coltan, de tantale, de niobium, de platine, de béryllium et autres minéraux nécessaires aux industries de pointe. Le spécialiste en sciences politiques décrit les fondements, les méthodes et les effets de cette concurrence qui aboutit dans certains cas à des conflits armés.
Pour plus de précisions, vous pouvez interroger la Société française d'énergie nucléaire.
Bonne journée.
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