Question d'origine :
Bonjour,
On lit souvent que Louis XIII aurait rédigé la Déclaration
de février 1638 pour remercier Marie de lui avoir donné un descendant (Anne d'Autriche est effectivement enceinte depuis décembre 1637). Or lorsqu'on lit cette déclaration il n'est fait nulle part mention de cet événement. De plus, Louis XV, lui non plus n'en parle pas lors commémoration du centenaire de cette Déclaration. Ça parait curieux.
Comment donc interpréter ce texte pour le rendre compatible avec la future naissance de Louis XIV ?
Merci pour votre réponse.
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 23/02/2018 à 11h23
Bonjour,
Voici le texte du vœu de Louis XIII :
Consécration de la France à la Sainte Vierge
Texte du vœu prononcé par Louis XIII le 10 février 1638
Consécration de la France à la Sainte Vierge
Louis, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre, à tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut. Dieu, qui élève les rois au trône de leur grandeur, non content de nous avoir donné l'esprit qu'il départ à tous les princes de la terre pour la conduite de leurs peuples, a voulu prendre un soin si spécial et de notre personne et de notre Etat, que nous ne pouvons considérer le bonheur du cours de notre règne sans y voir autant d'effets merveilleux de sa bonté que d'accidents qui nous menaçaient. Lorsque nous sommes entré au gouvernement de cette couronne, la faiblesse de notre âge donna sujet à quelques mauvais esprits d'en troubler la tranquillité ; mais cette main divine soutint avec tant de force la justice de notre cause que l'on vit en même temps la naissance et la fin de ces pernicieux desseins. En divers autres temps, l'artifice des hommes et la malice du démon ayant suscité et fomenté des divisions non moins dangereuses pour notre couronne que préjudiciables à notre maison, il lui a plu en détourner le mal avec autant de douceur que de justice ; la rébellion de l'hérésie ayant aussi formé un parti dans l'Etat, qui n'avait d'autre but que de partager notre autorité, il s'est servi de nous pour en abattre l'orgueil, et a permis que nous ayons relevé ses saints autels, en tous les lieux où la violence de cet injuste parti en avait ôté les marques. Si nous avons entrepris la protection de nos alliés, il a donné des succès si heureux à nos armes qu'à la vue de toute l'Europe, contre l'espérance de tout le monde, nous les avons rétablis en la possession de leurs Etats dont ils avaient été dépouillés. Si les plus grandes forces des ennemis de cette couronne se sont ralliées pour conspirer sa ruine, il a confondu leurs ambitieux desseins, pour faire voir à toutes les nations que, comme sa Providence a fondé cet Etat, sa bonté le conserve, et sa puissance le défend. Tant de grâces si évidentes font que pour n'en différer pas la reconnaissance, sans attendre la paix, qui nous viendra de la même main dont nous les avons reçues, et que nous désirons avec ardeur pour en faire sentir les fruits aux peuples qui nous sont commis, nous avons cru être obligés, nous prosternant aux pieds de sa majesté divine que nous adorons en trois personnes, à ceux de la Sainte Vierge et de la sacrée croix, où nous vénérons l'accomplissement des mystères de notre Rédemption par la vie et la mort du Fils de Dieu en notre chair, de " nous consacrer à la grandeur de Dieu " par son Fils rabaissé jusqu'à nous et à ce Fils par sa mère élevée jusqu'à lui ; en la protection de laquelle nous mettons particulièrement notre personne, notre état, notre couronne et tous nos sujets pour obtenir par ce moyen celle de la Sainte Trinité, par son intercession et de toute la cour céleste par son autorité et exemple, nos mains n'étant pas assez pures pour présenter nos offrandes à la pureté même, nous croyons que celles qui ont été dignes de le porter, les rendront hosties agréables, et c'est chose bien raisonnable qu'ayant été médiatrice de ces bienfaits, elle le soit de nos actions de grâces.
A ces causes, nous avons déclaré et déclarons que, prenant la très sainte et très glorieuse Vierge pour protectrice spéciale de notre royaume, nous lui consacrons particulièrement notre personne, notre état, notre couronne et nos sujets, la suppliant de nous vouloir inspirer une sainte conduite et défendre avec tant de soin ce royaume contre l'effort de tous ses ennemis, que, soit qu'il souffre le fléau de la guerre, ou jouisse de la douceur de la paix que nous demandons à Dieu de tout notre cœur, il ne sorte point des voies de la grâce qui conduisent à celles de la gloire. Et afin que la postérité ne puisse manquer à suivre nos volontés à ce sujet, pour monument et marque immortelle de la consécration présente que nous faisons, nous ferons construire de nouveau le grand autel de l'église cathédrale de Paris, avec une image de la Vierge qui tienne entre ses bras celle de son précieux Fils descendu de la croix ; nous serons représenté aux pieds du Fils et de la Mère, comme leur offrant notre couronne et notre sceptre (1).
Nous admonestons le sieur Archevêque de Paris, et néanmoins lui enjoignons, que tous les ans, le jour et fête de l'Assomption, il fasse faire commémoration de notre présente Déclaration à la Grande Messe qui se dira en son église cathédrale, et qu'après les Vêpres dudit jour il soit fait une procession en ladite église, à laquelle assisteront toutes les compagnies souveraines, et le corps de la ville, avec pareille cérémonie que celle qui s'observe aux processions générales plus solennelles. Ce que nous voulons aussi être fait en toutes les églises tant paroissiales, que celles des monastères de ladite ville et faubourgs ; et en toutes les villes, bourgs et villages dudit diocèse de Paris.
Exhortons pareillement tous les Archevêques et Evêques de notre royaume, et néanmoins leur enjoignons de faire célébrer la même solennité en leurs églises épiscopales, et autres églises de leurs diocèses ; entendant qu'à ladite cérémonie les cours de parlement, et autres compagnies souveraines, et les principaux officiers des villes y soient présents. Et d'autant qu'il y a plusieurs églises épiscopales qui ne sont point dédiées à la Vierge, nous exhortons lesdits archevêques et évêques en ce cas, de lui dédier la principale chapelle desdites églises, pour y être faite ladite cérémonie ; et d'y élever un autel avec un ornement convenable à une action si célèbre, et d'admonester tous nos peuples d'avoir une dévotion toute particulière à la Vierge, d'implorer en ce jour sa protection, afin que, sous une si puissante patronne, notre royaume soit à couvert de toutes les entreprises de ses ennemis, qu'il jouisse longuement d'une bonne paix ; que Dieu y soit servi et révéré si saintement que nous et nos sujets puissions arriver heureusement à la dernière fin pour laquelle nous avons tous été créés ; car tel est notre bon plaisir.
Donné à Saint-Germain-en-Laye, le dixième jour de février, l'an de grâce mil-six-cent-trente-huit, et de notre règne le vingt-huitième.
Louis.
(1) : Louis XIII mourut sans avoir pu mettre la main au monument qu'il avait projeté ; mais Louis XIV se chargea d'acquitter la dette de son père. La décoration du chœur de Notre-Dame, entreprise par ce prince, ne fut terminée qu'en 1714. Marie est représentée assise au pied de la croix, tenant le Christ mort sur ses genoux ; à droite Louis XIII, et à gauche Louis XIV, qui avait voulu se réunir à son père dans cet acte solennel, offrent leur couronne à la Vierge. A la suite de la révolution de 1830, les statues des deux rois, œuvre de Nicolas Coustou, de Guillaume, son frère, et de Coysevox, furent déposées, par mesure de précaution, dans les musées de l'Etat ; elles ont repris depuis leur place, dans le chœur de Notre-Dame.
Consécration de la France à la vierge Marie
[i]1. Historique du vœu, contexte
• 2 Déclaration du Roy, qui prend la bien-heureuse Vierge pour protectrice de ses Estats, Paris, S. C (...)
2Avant d’examiner les représentations du vœu, il importe de revenir sur les circonstances d’élaboration de cet acte puisqu’elles déterminent en partie l’iconographie de ces œuvres. Le vœu de Louis XIII désigne la consécration du royaume de France à Dieu par l’intermédiaire de la Vierge, promulguée par le souverain le 10 février 1638. Celle-ci était exprimée sous la forme d’une Déclaration, c’est-à-dire un texte ayant valeur de loi et dans ce cas, en outre, à caractère perpétuel2. Conformément à ses recommandations, la première célébration de ce vœu eut lieu le 15 août 1638, le jour de l’Assomption, consistant notamment en des oraisons et processions dans les principales villes du royaume.
• 3 Il serait impossible d’énumérer ici l’intégralité de ces travaux et toutes les hypothèses dévelop (...)
3Ces dates sont certaines. En revanche, les différentes étapes du processus ayant abouti à la rédaction définitive du texte et à la décision de sa promulgation sont difficiles à reconstituer. La volonté de déterminer les personnes et les événements à l’origine de cette consécration a effectivement suscité les travaux de nombreux historiens depuis presque quatre siècles, donnant lieu à des interprétations différentes
4Les recherches publiées par René Laurentin en 1988, en plus d’offrir un bilan historiographique complet sur ces questions, ont permis de retrouver la trace d’une première pensée du vœu, exprimée dès 1630, soit huit ans avant sa promulgation. Il s’agit d’un manuscrit rédigé par Louis XIII, exprimant déjà la volonté de consacrer le royaume à Dieu, mais dans un style de rédaction plus direct, moins élaboré d’un point de vue théologique que celui adopté finalement pour la Déclaration4. Il constitue une sorte de premier jet et doit sans doute être mis en relation avec la guérison du roi survenue en 1630 à Lyon, considérée comme miraculeuse puisque le souverain avait paru condamné et s’était préparé à mourir5. Ce premier texte témoignerait alors de l’expression de sa gratitude à l’égard de Dieu pour le rétablissement inespéré de sa santé. Il est donc probable que le projet de vouer le royaume de France à Dieu par l’intermédiaire de la Vierge mûrit durant plusieurs années, au moins à partir de 1630, avant d’être officiellement promulgué en février 1638. Entre ces dates, le vœu de Louis XIII a vraisemblablement connu une gestation lente au cours de laquelle certains jalons peuvent effectivement être identifiés.
• 6 Richelieu écrivit au roi le 19 mai : « On estime que si elle trouvoit bon de faire un vœu à la Vi (...)
• 7 « Marillac, qui en est mort, et avant lui, Bérulle, considèrent la politique étrangère de Richeli (...)
5Il semble ainsi réapparaître sous différentes formes, laissant deviner les hésitations du monarque quant à la forme que devait revêtir cette consécration. La correspondance échangée entre le roi et Richelieu en 1636, au cours de la guerre engagée l’année précédente contre l’Espagne, renseigne le processus ayant abouti à l’offrande d’une lampe à Notre-Dame de Paris, et sa parenté avec la consécration du royaume6. Il est certain que Louis XIII avait tout intérêt alors à démontrer sa piété de la manière la plus convaincante possible. Le pays se trouvait dans une situation diplomatique délicate. L’alliance conclue par la France avec certains pays protestants pour mener cette guerre contre l’autre grande puissance catholique en Europe était vivement critiquée, y compris à l’intérieur du royaume, notamment par les dévots les plus engagés. Cette situation a certainement favorisé également la consécration du royaume qui s’ensuivit7.
6À la même époque, les retranscriptions des visions qu’eut une calvairienne, Anne de Goulaine (Sœur Anne-Marie de Jésus-Crucifié, après son entrée en religion), concernant principalement le déroulement d’opérations militaires, apprennent que le Christ, lors d’une de ses apparitions, lui aurait également déclaré :
• 8 Pierre Benoist, Le Père Joseph, l’éminence grise de Richelieu, Paris, Perrin, 2007, p. 305.
Je veux aussy [que le roi] fasse honorer ma mère en son royaume, en la manière que je lui feray connoistre. Je rendray son royaume par l’intercession de ma mère la plus heureuse patrie qui soit sous le ciel8.
• 9 René Laurentin, op. cit., p. 51.
7Le père Joseph, fondateur de l’ordre auquel appartenait cette mystique, précisa ensuite cette vision en expliquant « qu’il [plut] au Roy de mettre sa personne et ses États sous la protection de la Reine du ciel »9. Manifestement, le projet de consécration se précisait dans les esprits des principaux personnages du royaume.
8Il semble approcher véritablement de sa forme définitive dès le début de l’année 1637, si l’on en croit certains témoignages dignes de foi. Hugo de Groot, diplomate hollandais réfugié à Paris, devenu ambassadeur de Suède de 1635 à 1645, rapporte dans sa correspondance, à la date de novembre 1637
• 10 Lettre écrite par Grotius, citée par René Laurentin, op. cit., p. 38.
[qu’] au début de cette année, le Roi a consacré et sa personne et son royaume à la Sainte-Vierge. […] Non content de vouloir ériger en l’honneur de la Vierge, dans l’église cathédrale de cette ville, un autel qui coûtera 40 000 livres, il a résolu de donner plus d’éclat à la solennité de l’Assomption10.
• 11 Richelieu, Mémoires, éditées par M. Petitot, Paris, Foucault, 1823, Collection des Mémoires relat (...)
9De même, les Mémoires de Richelieu comportent, pour le mois d’avril 1637, un passage reproduisant presque intégralement, en style indirect, la Déclaration promulguée en février 1638, laissant entendre que le projet était déjà en cours d’achèvement à cette date11. Ces deux sources concordent donc pour indiquer que dès le début de l’année 1637, le projet du vœu existait sous une forme proche de celle adoptée pour sa promulgation : on parle déjà d’une commémoration le jour de l’Assomption et d’un nouvel autel pour Notre-Dame de Paris.
• 12 Frédéric Henriet, « Simon Vouet dans l’église de Neuilly-Saint-Front », Annales de la Société his (...)
10Le rappel des événements ayant conduit à la promulgation du vœu, révélant la lente maturation du projet, s’avère nécessaire car il permet d’envisager certaines œuvres avec de nouvelles certitudes. L’histoire de l’art paraît alors conforter les découvertes historiques récentes. En effet, une peinture de Simon Vouet, qu’il faut sans doute accepter de situer en 163312, vraisemblablement effectuée à la demande du roi ou de son proche entourage, semble fournir, parallèlement au manuscrit de 1630 ou aux événements de 1636, une nouvelle preuve, mais par l’image, que la consécration du royaume était déjà présente dans les esprits et en cours d’élaboration bien avant sa date de promulgation officielle.
Historique du voeu
Le « vœu de LOUIS XIII » qui consacrait la France à Dieu par la Vierge Marie, n’est pas ce qu’on croit. La mémoire populaire l’a mythifié. Elle a confondu la naissance mortelle d’un dauphin, le futur Louis XIV, avec cet évènement immortel », comme disait le roi lui-même. On en ignore la réalité historique et la dimension spirituelle.
Qui en est l’auteur ? L’abbé Laurentin a retrouvé la première rédaction du vœu par lequel Louis XIII confie sa personne et son royaume à Dieu par Notre-Dame, daté de 1630 (Quatrième de couverture du vœu de Louis XIII, passé ou avenir de la France ?, un ouvrage de référence préfacé par Pierre Chaunu) :
Le vœu de Louis XIII est mal connu, méconnu_ de maintes manières.
La mémoire populaire et bien des historiens ont fait quelque confusion entre ce vœu « immortel », comme le qualifie Louis XIII, et la naissance mortelle de Louis XIV, survenue 3 semaines après cet évènement…
On a souvent réduit à rien la place centrale de Dieu, mais aussi celle du signataire, louis XIII, pour attribuer l’acte à Richelieu ou à une dizaine d’autres…
Le vœu de Louis XXX se situe dans le grand courant des consécrations, né au XVIe siècle pour compenser l’humanisme païen, la désacralisation, la matérialisation…
Hantise de la stérilité ?
C’est l’acte anxieux d’un roi en mal d’héritier, après plus de vingt ans de mariage, a-t-on dit.
Il achetait un dauphin.
Non l’acte fut décidé et rédigé avant la conception inespérée du futur Louis XIV. Il ne demande pas cette naissance, venue par surcroît.
La célébration (15 août 1938)
Le vœu fut célébré avec un éclat et une ferveur extraordinaires, largement populaire et nationale.
Cette célébration se trouvait mêlée au suspense sur l’héritier royal attendu.
L’enthousiasme pour cette naissance inespérée a mêlé la légende à l’histoire. Chaque récit enjolive les coïncidences en accumulant sur le 5 décembre 1637 : 9 mois jour pour jour avant la naissance de louis XIV, tout ce qui a contribué à cet évènement :
-la rédaction finale du vœu,
-La fin des neuvaines de frère Fiacre,
-la dernière visite du Roi à Louise de Lafayette,
-Le fameux orage qui l’obligea à loger chez la Reine…où fut conçu le Dauphin.
En ce qui concerne la conception de la Reine, les textes nous laissent loin d’une telle précision.
C’est le 14 janvier 1638 que le premier médecin Bouvard, faisait part à richelieu de la bonne nouvelle :
Monseigneur, je n’ai pu ni dû tarder de vous faire savoir les signes plus certains que jamais de la grossesse de la reine, qui font foi d’un enfant déjà conçu et formé de 6 semaines…
Six semaines, cela faisait remonter la conception au début de décembre, vers le 3. Mais le médecin du roi à une rencontre entre le 23 et le 30 novembre.
« La reine se porte si bien que je ne crois pas qu’elle accouche avant 4 jours. Elle est de 2 jours dans le 10e mois « (comme le médecin, il comptait depuis le 30 novembre. P. Chevalier, Louis XIII, 1984, p.552).
Quoiqu’il en soit de l’influence de la bonne nouvelle, qui a pu hâter la publication du vœu (10 février), la rédaction est de toute manière, bien antérieure à la conception, et le texte n’en fait état à aucun stade…
La naissance de Dieudonné évita certes une succession assurément médiocre, mais elle fit oublier le sens du voeu, note l’abbé Seguin deBazzis (Paris,1814, p.23)Lors de le seconde célébration , le 15 août 1639, le jésuite Maimbourg, prédicateur du jour, référait la célébration du vœu à cette naissance du dauphin .
Et Michel Vassor s’étonnait :
Cet évènement exquis du ciel(dit-il au Roi, tu le dois au royal présent que tu fis de toi-même et de la France…
On l’appelle vœu de la naissance, je ne sais pourquoi, car la déclaration ne dit rien qui se rapporte à cela (p0.642)…
Louis Xiv et ses successeurs gardèrent le vœu présent et furent attentifs à le renouveler…Chaque année, le 15 août à Notre-Dame, il relisait le vœu de son père…
Louis XV donna un éclat exceptionnel à la célébration du centenaire, le 15 août 1738. ..
Les cloches sonnèrent à chaque anniversaire jusqu’à la Révolution dont l’assemblée se réunit en hâte, le 14 aout 1792, pour abolir ce vœu intempestif…
Pourtant , dès le 16 juillet 1801, le Concordat fit de l’Assomption une des quatre fêtes chômées… Elle devait ce privilège au fait que le premier consul était né un 15 août…
Ainsi, la fête de l’empereur put-elle être célébrée tambour battant, le 15 août 1806 avec te Deum et homélie où le vœu de Louis XIII disparaissait, éclipsé par la gloire du souverain à son apogée…
Louis XVIII, infirme, ne pouvait suivre la procession du vœu, mais il y délégua son frère jusqu’à sa mort en 1824.
Charles X se fit une règle de la suivre en Roi, tous les ans à Notre-Dame.
Si le deuxième centenaire ne fut pas célébré en 1838, c’est que Louis Philippe, fils de la Révolution, abolit la loi établie par louis XIII, donc toute célébration officielle…la religion catholique n’&était plus religion : la charte du 7 août 1830 avait éliminé cet article 6 de la Charte du 4 juin 1814…d’état le vœu avait perdu force de loi et tomba dès lors en quenouille, laissé au gré d’initiatives locales, populaires ou diocésaines parfois avec une certaine ampleur. Le vœu de Louis XIII était renouvelé pourtant, chaque année à la cathédrale de Notre-Dame de Paris et au pèlerinage national de Lourdes…
Le centenaire de 1938 fut solennisé, à l’échelle nationale, à la demande de Monseigneur Harscouët en accord avec les cardinaux et archevêques de France…[/i]
Voir aussi :
le vœu de Louis XIII, par Pierre Delattre.
Voici le texte du vœu de Louis XIII :
Consécration de la France à la Sainte Vierge
Texte du vœu prononcé par Louis XIII le 10 février 1638
Consécration de la France à la Sainte Vierge
Louis, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre, à tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut. Dieu, qui élève les rois au trône de leur grandeur, non content de nous avoir donné l'esprit qu'il départ à tous les princes de la terre pour la conduite de leurs peuples, a voulu prendre un soin si spécial et de notre personne et de notre Etat, que nous ne pouvons considérer le bonheur du cours de notre règne sans y voir autant d'effets merveilleux de sa bonté que d'accidents qui nous menaçaient. Lorsque nous sommes entré au gouvernement de cette couronne, la faiblesse de notre âge donna sujet à quelques mauvais esprits d'en troubler la tranquillité ; mais cette main divine soutint avec tant de force la justice de notre cause que l'on vit en même temps la naissance et la fin de ces pernicieux desseins. En divers autres temps, l'artifice des hommes et la malice du démon ayant suscité et fomenté des divisions non moins dangereuses pour notre couronne que préjudiciables à notre maison, il lui a plu en détourner le mal avec autant de douceur que de justice ; la rébellion de l'hérésie ayant aussi formé un parti dans l'Etat, qui n'avait d'autre but que de partager notre autorité, il s'est servi de nous pour en abattre l'orgueil, et a permis que nous ayons relevé ses saints autels, en tous les lieux où la violence de cet injuste parti en avait ôté les marques. Si nous avons entrepris la protection de nos alliés, il a donné des succès si heureux à nos armes qu'à la vue de toute l'Europe, contre l'espérance de tout le monde, nous les avons rétablis en la possession de leurs Etats dont ils avaient été dépouillés. Si les plus grandes forces des ennemis de cette couronne se sont ralliées pour conspirer sa ruine, il a confondu leurs ambitieux desseins, pour faire voir à toutes les nations que, comme sa Providence a fondé cet Etat, sa bonté le conserve, et sa puissance le défend. Tant de grâces si évidentes font que pour n'en différer pas la reconnaissance, sans attendre la paix, qui nous viendra de la même main dont nous les avons reçues, et que nous désirons avec ardeur pour en faire sentir les fruits aux peuples qui nous sont commis, nous avons cru être obligés, nous prosternant aux pieds de sa majesté divine que nous adorons en trois personnes, à ceux de la Sainte Vierge et de la sacrée croix, où nous vénérons l'accomplissement des mystères de notre Rédemption par la vie et la mort du Fils de Dieu en notre chair, de " nous consacrer à la grandeur de Dieu " par son Fils rabaissé jusqu'à nous et à ce Fils par sa mère élevée jusqu'à lui ; en la protection de laquelle nous mettons particulièrement notre personne, notre état, notre couronne et tous nos sujets pour obtenir par ce moyen celle de la Sainte Trinité, par son intercession et de toute la cour céleste par son autorité et exemple, nos mains n'étant pas assez pures pour présenter nos offrandes à la pureté même, nous croyons que celles qui ont été dignes de le porter, les rendront hosties agréables, et c'est chose bien raisonnable qu'ayant été médiatrice de ces bienfaits, elle le soit de nos actions de grâces.
A ces causes, nous avons déclaré et déclarons que, prenant la très sainte et très glorieuse Vierge pour protectrice spéciale de notre royaume, nous lui consacrons particulièrement notre personne, notre état, notre couronne et nos sujets, la suppliant de nous vouloir inspirer une sainte conduite et défendre avec tant de soin ce royaume contre l'effort de tous ses ennemis, que, soit qu'il souffre le fléau de la guerre, ou jouisse de la douceur de la paix que nous demandons à Dieu de tout notre cœur, il ne sorte point des voies de la grâce qui conduisent à celles de la gloire. Et afin que la postérité ne puisse manquer à suivre nos volontés à ce sujet, pour monument et marque immortelle de la consécration présente que nous faisons, nous ferons construire de nouveau le grand autel de l'église cathédrale de Paris, avec une image de la Vierge qui tienne entre ses bras celle de son précieux Fils descendu de la croix ; nous serons représenté aux pieds du Fils et de la Mère, comme leur offrant notre couronne et notre sceptre (1).
Nous admonestons le sieur Archevêque de Paris, et néanmoins lui enjoignons, que tous les ans, le jour et fête de l'Assomption, il fasse faire commémoration de notre présente Déclaration à la Grande Messe qui se dira en son église cathédrale, et qu'après les Vêpres dudit jour il soit fait une procession en ladite église, à laquelle assisteront toutes les compagnies souveraines, et le corps de la ville, avec pareille cérémonie que celle qui s'observe aux processions générales plus solennelles. Ce que nous voulons aussi être fait en toutes les églises tant paroissiales, que celles des monastères de ladite ville et faubourgs ; et en toutes les villes, bourgs et villages dudit diocèse de Paris.
Exhortons pareillement tous les Archevêques et Evêques de notre royaume, et néanmoins leur enjoignons de faire célébrer la même solennité en leurs églises épiscopales, et autres églises de leurs diocèses ; entendant qu'à ladite cérémonie les cours de parlement, et autres compagnies souveraines, et les principaux officiers des villes y soient présents. Et d'autant qu'il y a plusieurs églises épiscopales qui ne sont point dédiées à la Vierge, nous exhortons lesdits archevêques et évêques en ce cas, de lui dédier la principale chapelle desdites églises, pour y être faite ladite cérémonie ; et d'y élever un autel avec un ornement convenable à une action si célèbre, et d'admonester tous nos peuples d'avoir une dévotion toute particulière à la Vierge, d'implorer en ce jour sa protection, afin que, sous une si puissante patronne, notre royaume soit à couvert de toutes les entreprises de ses ennemis, qu'il jouisse longuement d'une bonne paix ; que Dieu y soit servi et révéré si saintement que nous et nos sujets puissions arriver heureusement à la dernière fin pour laquelle nous avons tous été créés ; car tel est notre bon plaisir.
Donné à Saint-Germain-en-Laye, le dixième jour de février, l'an de grâce mil-six-cent-trente-huit, et de notre règne le vingt-huitième.
Louis.
(1) : Louis XIII mourut sans avoir pu mettre la main au monument qu'il avait projeté ; mais Louis XIV se chargea d'acquitter la dette de son père. La décoration du chœur de Notre-Dame, entreprise par ce prince, ne fut terminée qu'en 1714. Marie est représentée assise au pied de la croix, tenant le Christ mort sur ses genoux ; à droite Louis XIII, et à gauche Louis XIV, qui avait voulu se réunir à son père dans cet acte solennel, offrent leur couronne à la Vierge. A la suite de la révolution de 1830, les statues des deux rois, œuvre de Nicolas Coustou, de Guillaume, son frère, et de Coysevox, furent déposées, par mesure de précaution, dans les musées de l'Etat ; elles ont repris depuis leur place, dans le chœur de Notre-Dame.
Consécration de la France à la vierge Marie
[i]1. Historique du vœu, contexte
• 2 Déclaration du Roy, qui prend la bien-heureuse Vierge pour protectrice de ses Estats, Paris, S. C (...)
2Avant d’examiner les représentations du vœu, il importe de revenir sur les circonstances d’élaboration de cet acte puisqu’elles déterminent en partie l’iconographie de ces œuvres. Le vœu de Louis XIII désigne la consécration du royaume de France à Dieu par l’intermédiaire de la Vierge, promulguée par le souverain le 10 février 1638. Celle-ci était exprimée sous la forme d’une Déclaration, c’est-à-dire un texte ayant valeur de loi et dans ce cas, en outre, à caractère perpétuel2. Conformément à ses recommandations, la première célébration de ce vœu eut lieu le 15 août 1638, le jour de l’Assomption, consistant notamment en des oraisons et processions dans les principales villes du royaume.
• 3 Il serait impossible d’énumérer ici l’intégralité de ces travaux et toutes les hypothèses dévelop (...)
3Ces dates sont certaines. En revanche, les différentes étapes du processus ayant abouti à la rédaction définitive du texte et à la décision de sa promulgation sont difficiles à reconstituer. La volonté de déterminer les personnes et les événements à l’origine de cette consécration a effectivement suscité les travaux de nombreux historiens depuis presque quatre siècles, donnant lieu à des interprétations différentes
4Les recherches publiées par René Laurentin en 1988, en plus d’offrir un bilan historiographique complet sur ces questions, ont permis de retrouver la trace d’une première pensée du vœu, exprimée dès 1630, soit huit ans avant sa promulgation. Il s’agit d’un manuscrit rédigé par Louis XIII, exprimant déjà la volonté de consacrer le royaume à Dieu, mais dans un style de rédaction plus direct, moins élaboré d’un point de vue théologique que celui adopté finalement pour la Déclaration4. Il constitue une sorte de premier jet et doit sans doute être mis en relation avec la guérison du roi survenue en 1630 à Lyon, considérée comme miraculeuse puisque le souverain avait paru condamné et s’était préparé à mourir5. Ce premier texte témoignerait alors de l’expression de sa gratitude à l’égard de Dieu pour le rétablissement inespéré de sa santé. Il est donc probable que le projet de vouer le royaume de France à Dieu par l’intermédiaire de la Vierge mûrit durant plusieurs années, au moins à partir de 1630, avant d’être officiellement promulgué en février 1638. Entre ces dates, le vœu de Louis XIII a vraisemblablement connu une gestation lente au cours de laquelle certains jalons peuvent effectivement être identifiés.
• 6 Richelieu écrivit au roi le 19 mai : « On estime que si elle trouvoit bon de faire un vœu à la Vi (...)
• 7 « Marillac, qui en est mort, et avant lui, Bérulle, considèrent la politique étrangère de Richeli (...)
5Il semble ainsi réapparaître sous différentes formes, laissant deviner les hésitations du monarque quant à la forme que devait revêtir cette consécration. La correspondance échangée entre le roi et Richelieu en 1636, au cours de la guerre engagée l’année précédente contre l’Espagne, renseigne le processus ayant abouti à l’offrande d’une lampe à Notre-Dame de Paris, et sa parenté avec la consécration du royaume6. Il est certain que Louis XIII avait tout intérêt alors à démontrer sa piété de la manière la plus convaincante possible. Le pays se trouvait dans une situation diplomatique délicate. L’alliance conclue par la France avec certains pays protestants pour mener cette guerre contre l’autre grande puissance catholique en Europe était vivement critiquée, y compris à l’intérieur du royaume, notamment par les dévots les plus engagés. Cette situation a certainement favorisé également la consécration du royaume qui s’ensuivit7.
6À la même époque, les retranscriptions des visions qu’eut une calvairienne, Anne de Goulaine (Sœur Anne-Marie de Jésus-Crucifié, après son entrée en religion), concernant principalement le déroulement d’opérations militaires, apprennent que le Christ, lors d’une de ses apparitions, lui aurait également déclaré :
• 8 Pierre Benoist, Le Père Joseph, l’éminence grise de Richelieu, Paris, Perrin, 2007, p. 305.
Je veux aussy [que le roi] fasse honorer ma mère en son royaume, en la manière que je lui feray connoistre. Je rendray son royaume par l’intercession de ma mère la plus heureuse patrie qui soit sous le ciel8.
• 9 René Laurentin, op. cit., p. 51.
7Le père Joseph, fondateur de l’ordre auquel appartenait cette mystique, précisa ensuite cette vision en expliquant « qu’il [plut] au Roy de mettre sa personne et ses États sous la protection de la Reine du ciel »9. Manifestement, le projet de consécration se précisait dans les esprits des principaux personnages du royaume.
8Il semble approcher véritablement de sa forme définitive dès le début de l’année 1637, si l’on en croit certains témoignages dignes de foi. Hugo de Groot, diplomate hollandais réfugié à Paris, devenu ambassadeur de Suède de 1635 à 1645, rapporte dans sa correspondance, à la date de novembre 1637
• 10 Lettre écrite par Grotius, citée par René Laurentin, op. cit., p. 38.
[qu’] au début de cette année, le Roi a consacré et sa personne et son royaume à la Sainte-Vierge. […] Non content de vouloir ériger en l’honneur de la Vierge, dans l’église cathédrale de cette ville, un autel qui coûtera 40 000 livres, il a résolu de donner plus d’éclat à la solennité de l’Assomption10.
• 11 Richelieu, Mémoires, éditées par M. Petitot, Paris, Foucault, 1823, Collection des Mémoires relat (...)
9De même, les Mémoires de Richelieu comportent, pour le mois d’avril 1637, un passage reproduisant presque intégralement, en style indirect, la Déclaration promulguée en février 1638, laissant entendre que le projet était déjà en cours d’achèvement à cette date11. Ces deux sources concordent donc pour indiquer que dès le début de l’année 1637, le projet du vœu existait sous une forme proche de celle adoptée pour sa promulgation : on parle déjà d’une commémoration le jour de l’Assomption et d’un nouvel autel pour Notre-Dame de Paris.
• 12 Frédéric Henriet, « Simon Vouet dans l’église de Neuilly-Saint-Front », Annales de la Société his (...)
10Le rappel des événements ayant conduit à la promulgation du vœu, révélant la lente maturation du projet, s’avère nécessaire car il permet d’envisager certaines œuvres avec de nouvelles certitudes. L’histoire de l’art paraît alors conforter les découvertes historiques récentes. En effet, une peinture de Simon Vouet, qu’il faut sans doute accepter de situer en 163312, vraisemblablement effectuée à la demande du roi ou de son proche entourage, semble fournir, parallèlement au manuscrit de 1630 ou aux événements de 1636, une nouvelle preuve, mais par l’image, que la consécration du royaume était déjà présente dans les esprits et en cours d’élaboration bien avant sa date de promulgation officielle.
Historique du voeu
Le « vœu de LOUIS XIII » qui consacrait la France à Dieu par la Vierge Marie, n’est pas ce qu’on croit. La mémoire populaire l’a mythifié. Elle a confondu la naissance mortelle d’un dauphin, le futur Louis XIV, avec cet évènement immortel », comme disait le roi lui-même. On en ignore la réalité historique et la dimension spirituelle.
Qui en est l’auteur ? L’abbé Laurentin a retrouvé la première rédaction du vœu par lequel Louis XIII confie sa personne et son royaume à Dieu par Notre-Dame, daté de 1630 (Quatrième de couverture du vœu de Louis XIII, passé ou avenir de la France ?, un ouvrage de référence préfacé par Pierre Chaunu) :
Le vœu de Louis XIII est mal connu, méconnu_ de maintes manières.
La mémoire populaire et bien des historiens ont fait quelque confusion entre ce vœu « immortel », comme le qualifie Louis XIII, et la naissance mortelle de Louis XIV, survenue 3 semaines après cet évènement…
On a souvent réduit à rien la place centrale de Dieu, mais aussi celle du signataire, louis XIII, pour attribuer l’acte à Richelieu ou à une dizaine d’autres…
Le vœu de Louis XXX se situe dans le grand courant des consécrations, né au XVIe siècle pour compenser l’humanisme païen, la désacralisation, la matérialisation…
Hantise de la stérilité ?
C’est l’acte anxieux d’un roi en mal d’héritier, après plus de vingt ans de mariage, a-t-on dit.
Il achetait un dauphin.
Non l’acte fut décidé et rédigé avant la conception inespérée du futur Louis XIV. Il ne demande pas cette naissance, venue par surcroît.
La célébration (15 août 1938)
Le vœu fut célébré avec un éclat et une ferveur extraordinaires, largement populaire et nationale.
Cette célébration se trouvait mêlée au suspense sur l’héritier royal attendu.
L’enthousiasme pour cette naissance inespérée a mêlé la légende à l’histoire. Chaque récit enjolive les coïncidences en accumulant sur le 5 décembre 1637 : 9 mois jour pour jour avant la naissance de louis XIV, tout ce qui a contribué à cet évènement :
-la rédaction finale du vœu,
-La fin des neuvaines de frère Fiacre,
-la dernière visite du Roi à Louise de Lafayette,
-Le fameux orage qui l’obligea à loger chez la Reine…où fut conçu le Dauphin.
En ce qui concerne la conception de la Reine, les textes nous laissent loin d’une telle précision.
C’est le 14 janvier 1638 que le premier médecin Bouvard, faisait part à richelieu de la bonne nouvelle :
Monseigneur, je n’ai pu ni dû tarder de vous faire savoir les signes plus certains que jamais de la grossesse de la reine, qui font foi d’un enfant déjà conçu et formé de 6 semaines…
Six semaines, cela faisait remonter la conception au début de décembre, vers le 3. Mais le médecin du roi à une rencontre entre le 23 et le 30 novembre.
« La reine se porte si bien que je ne crois pas qu’elle accouche avant 4 jours. Elle est de 2 jours dans le 10e mois « (comme le médecin, il comptait depuis le 30 novembre. P. Chevalier, Louis XIII, 1984, p.552).
Quoiqu’il en soit de l’influence de la bonne nouvelle, qui a pu hâter la publication du vœu (10 février), la rédaction est de toute manière, bien antérieure à la conception, et le texte n’en fait état à aucun stade…
La naissance de Dieudonné évita certes une succession assurément médiocre, mais elle fit oublier le sens du voeu, note l’abbé Seguin deBazzis (Paris,1814, p.23)Lors de le seconde célébration , le 15 août 1639, le jésuite Maimbourg, prédicateur du jour, référait la célébration du vœu à cette naissance du dauphin .
Et Michel Vassor s’étonnait :
Cet évènement exquis du ciel(dit-il au Roi, tu le dois au royal présent que tu fis de toi-même et de la France…
On l’appelle vœu de la naissance, je ne sais pourquoi, car la déclaration ne dit rien qui se rapporte à cela (p0.642)…
Louis Xiv et ses successeurs gardèrent le vœu présent et furent attentifs à le renouveler…Chaque année, le 15 août à Notre-Dame, il relisait le vœu de son père…
Louis XV donna un éclat exceptionnel à la célébration du centenaire, le 15 août 1738. ..
Les cloches sonnèrent à chaque anniversaire jusqu’à la Révolution dont l’assemblée se réunit en hâte, le 14 aout 1792, pour abolir ce vœu intempestif…
Pourtant , dès le 16 juillet 1801, le Concordat fit de l’Assomption une des quatre fêtes chômées… Elle devait ce privilège au fait que le premier consul était né un 15 août…
Ainsi, la fête de l’empereur put-elle être célébrée tambour battant, le 15 août 1806 avec te Deum et homélie où le vœu de Louis XIII disparaissait, éclipsé par la gloire du souverain à son apogée…
Louis XVIII, infirme, ne pouvait suivre la procession du vœu, mais il y délégua son frère jusqu’à sa mort en 1824.
Charles X se fit une règle de la suivre en Roi, tous les ans à Notre-Dame.
Si le deuxième centenaire ne fut pas célébré en 1838, c’est que Louis Philippe, fils de la Révolution, abolit la loi établie par louis XIII, donc toute célébration officielle…la religion catholique n’&était plus religion : la charte du 7 août 1830 avait éliminé cet article 6 de la Charte du 4 juin 1814…d’état le vœu avait perdu force de loi et tomba dès lors en quenouille, laissé au gré d’initiatives locales, populaires ou diocésaines parfois avec une certaine ampleur. Le vœu de Louis XIII était renouvelé pourtant, chaque année à la cathédrale de Notre-Dame de Paris et au pèlerinage national de Lourdes…
Le centenaire de 1938 fut solennisé, à l’échelle nationale, à la demande de Monseigneur Harscouët en accord avec les cardinaux et archevêques de France…[/i]
Voir aussi :
le vœu de Louis XIII, par Pierre Delattre.
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