Pesticides et biodiversité
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 13/07/2017 à 19h21
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Question d'origine :
Bonjour,
Des études ont-elles été menées pour mesurer l'impact des pesticides sur la biodiversité en France et dans le monde? Le déclin des abeilles et des pollinisateurs peut-il leur être imputé?
Merci d'avance
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 17/07/2017 à 14h00
Bonjour,
Voici plusieurs études ou références d’études publiées ces dernières années, portant sur l’impact des pesticides sur la biodiversité :
• Les impacts des pesticides, Ministère de la transition écologique et solidaire
• Les pesticides triplent la mortalité des abeilles sauvages, lemonde.fr (16/08/2016)
« Les insecticides de la famille des néonicotinoïdes, les plus efficaces jamais synthétisés, tuent massivement abeilles et bourdons. Il n’y a plus désormais que les firmes agrochimiques pour le nier. Ou du moins pour sous-évaluer le rôle de ces pesticides dans le déclin catastrophique des colonies d’insectes butineurs. Ces sociétés préfèrent le réduire à un facteur pathogène parmi d’autres : virus, monocultures réduisant et fragmentant leurs habitats, champignons, invasion de frelons, réchauffement climatique…
Il semble, au contraire, que les néonicotinoïdes multiplient par trois cette mortalité accélérée. C’est ce que défend uneétude britannique publiée mardi 16 août par la revue Nature Communications et signée par sept chercheurs du centre pour l’écologie et l’hydrologie de Wallingford et de Fera Science Limited, un centre de recherche semi-privé sur l’environnement et l’alimentation sis à York (nord de l’Angleterre). »
• Les pesticides des jardins nuisent à la biodiversité, futura-sciences.com (21/02/2015)
« Des chercheurs du Centre des sciences de la conservation (Muséum national d'Histoire naturelle, CNRS, UPMC) et de l'Observatoire départemental de la biodiversité urbaine de Seine-Saint-Denis démontrent pour la première fois les effets de l'emploi de pesticides par les particuliers en France. »
• Les pesticides menacent les oiseaux et les vers de terre (étude), lafranceagricole.fr (24/06/2014)
« Des pesticides parmi les plus utilisés dans le monde ont des effets néfastes sur la biodiversité qui ne se limitent pas aux abeilles mais nuisent aussi aux papillons, vers de terre, oiseaux et poissons, selon une évaluation scientifique internationale présentée le 24 juin.
Après avoir examiné les conclusions de quelque 800 études parues depuis une vingtaine d'années, les auteurs de cette évaluation plaident pour « durcir encore la réglementation sur les néonicotinoïdes et le fipronil », les deux types de substances chimiques étudiées, et de « commencer à planifier leur suppression progressive à l'échelle mondiale ou, du moins, à formuler des plans visant à réduire fortement leur utilisation dans le monde ».
« Les preuves sont très claires. Nous sommes face à une menace qui pèse sur la productivité de notre milieu naturel et agricole », indique dans un communiqué le Dr Jean-Marc Bonmatin (CNRS), l'un des principaux auteurs de cette analyse menée sur les quatre dernières années.
L'évaluation a été conduite par unpanel de 29 chercheurs internationaux dans le cadre d'un groupe de travail spécialisé sur les pesticides systémiques (conçus pour être absorbés par les plantes). Ce groupe conseille notamment l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l'organisme qui rend compte de l'état de santé de la biodiversité mondiale à travers sa « Liste rouge » des espèces menacées.
Les conclusions doivent être publiées en huit articles pendant l'été dans la revue Environmental Science ans Pollution Research , précise ce groupe de travail. »
• Abeilles et pesticides : polémique entre les apiculteurs et le ministère de l’agriculture, lemonde.fr (24/03/2017)
« A l’automne 2016, le bimestriel La Santé de l’abeille publiait, sous la signature d’un expert du ministère de l’agriculture, un article concluant que seuls 13 des 195 cas de mortalités aiguës déclarés en 2015 en France étaient dus à des pesticides. Soit seulement 6,6 % des cas. Le gros des pertes était attribué à des pathogènes naturels (parasites, virus, etc.) ou des mauvaises pratiques apicoles. Frappantes, ces conclusions ont immédiatement fait l’objet d’un communiqué de presse du Réseau biodiversité pour les abeilles – créé par BASF – et ont même été citées dans une tribune du Wall Street Journal…
« Très surpris de ces chiffres, nous avons demandé l’ensemble des données au ministère », indique Anne Furet, chargée de projet à l’UNAF. La réanalyse de ces données indique, selon l’UNAF, une série de failles réduisant considérablement la part des mortalités attribuables aux pesticides. »
• Pesticides : possibles menaces sur l'homme, lesechos.fr (08/02/2017)
« Même si elle va se hâter lentement, la France semble avoir été bien inspirée en décidant, dans la loi de reconquête de la biodiversité votée cet été, de bannir les néonicotinoïdes. Interdits à partir du 1er septembre 2018 (sauf dérogation valable jusqu'au 1er janvier 2020) en raison des ravages qu'ils provoquent dans les colonies d'abeilles, ces insecticides utilisés dans l'agriculture ne seraient peut-être pas seulement néfastes pour ces butineuses et d'autres pollinisateurs. L'homme pourrait, lui aussi, se trouver mis en danger.Des travaux scientifiques font naître l'ombre d'un doute sur ce point, publiés au début du mois dans la revue « Environnemental Health Perspectives » de l'Institut national des sciences de la santé environnementale (NIEHS).
Les experts de cet organisme nord-américain ont passé au peigne fin toutes les études d'observation des effets sanitaires de ces néonicotinoïdes parues en anglais entre 2005 et 2015. »
• Les pesticides et la perte de biodiversité, Richard Isenring, mars 2010
« PAN Europe est un réseau d’ONG travaillant pour réduire l’impact négatif des pesticides et remplacer l'utilisation de ces produits chimiques dangereux par des alternatives écologiques.
Notre vision est celle d'un monde où la productivité agricole élevée est atteinte en promouvant des systèmes agricoles durables où les intrants agro chimiques et les impacts sur l'environnement sont réduits au minimum, et où les communautés locales contrôlent la production alimentaire en utilisant des variétés locales.
PAN Europe rassemble des consommateurs, des organisations de santé et d'environnement, des syndicats, des groupes de femmes et des associations d'agriculteurs.
Nos adhérents officiels comptent 32 organisations basées dans 19 pays européens. »
• Pesticides néonicotinoïdes : les pollinisateurs ne sont pas les seuls à être menacés (12/01/2017)
« En 2013, des études scientifiques ont poussé l’Union européenne à interdire partiellement quatre pesticides parmi les plus nocifs pour les abeilles (la clothianidine, l’imidaclopride, le thiaméthoxame, qui sont des néonicotinoïdes, et le fipronil). Cette interdiction portait notamment sur les applications et les cultures qui attirent particulièrement les abeilles et les usages au cours desquels elles sont les plus exposées.
Un danger plus grave qu’on ne l’imaginait
Depuis 2013, date d’entrée en vigueur de l’interdiction partielle, de nouvelles recherches ont été menées sur les néonicotinoïdes et leurs impacts. Greenpeace a demandé àl’université du Sussex, une institution scientifique reconnue pour son travail sur les pollinisateurs, d’établir une synthèse de ces recherches . Deux scientifiques indépendants ont ainsi analysé des centaines d’études et les ont compilées en un seul et même rapport. Ce rapport dresse un tableau de la situation bien inquiétant : les néonicotinoïdes représentent un grave danger non seulement pour les abeilles mellifères, mais aussi pour de nombreuses autres espèces animales, notamment de bourdons, de papillons, d’oiseaux et d’insectes aquatiques. »
• La toxicité des pesticides sur les abeilles, grandeur nature, sciencesetavenir.fr (22/10/2016)
« Il est difficile - et coûteux - de comprendre et quantifier l'influence des pesticides sur les abeilles. Les risques sont souvent déterminés à court terme avec des tests de toxicité par voie orale chez les larves d'abeilles mais aussi par simple contact physique chez les adultes. Ces tests, dont les conclusions sont tirées dans les 10 jours, ne prennent pas en compte les effets sur l'ensemble d'une colonie ou même les contrecoups et conséquences à long terme.Des scientifiques de l'Université du Maryland (Etats-Unis) ont observé l'impact des produits en conditions réelles . Ils ont suivi pour cela les abeilles à travers tout le pays, au cours de leurs " programmes de pollinisation ". Leur hypothèse a été confirmée, à savoir que l'accumulation de divers produits est particulièrement toxique. En effet, certains pesticides considérés comme non toxiques engendrent une hausse de mortalité dans les colonies d'abeilles. Les chercheurs ont publié les résultats de leur étude dans Nature, le 15 septembre 2016.
• Abeilles, reines de la survie, Inra (18/02/2013)
« Le déclin qui menace les populations d’abeilles est un enjeu énorme pour nos sociétés dont l'alimentation dépend pour une bonne part de la pollinisation des plantes à fleurs.
La mortalité élevée des abeilles domestiques et des pollinisateurs sauvages est observée depuis plus de 60 ans. Le phénomène s’est intensifié et généralisé à l'ensemble de la planète. Sa forte augmentation depuis une quinzaine d'années soulève autant d'inquiétudes qui font des abeilles les témoins emblématiques de la qualité des pratiques agricoles actuelles et de leurs conséquences sur le milieu naturel. L’étude des abeilles, principalement de l’abeille domestique (Apis mellifera) et de leurs interactions avec leur environnement, fournit des clés pour enrayer ce déclin aux causes multiples. »
Bonnes lectures.
Voici plusieurs études ou références d’études publiées ces dernières années, portant sur l’impact des pesticides sur la biodiversité :
• Les impacts des pesticides, Ministère de la transition écologique et solidaire
• Les pesticides triplent la mortalité des abeilles sauvages, lemonde.fr (16/08/2016)
« Les insecticides de la famille des néonicotinoïdes, les plus efficaces jamais synthétisés, tuent massivement abeilles et bourdons. Il n’y a plus désormais que les firmes agrochimiques pour le nier. Ou du moins pour sous-évaluer le rôle de ces pesticides dans le déclin catastrophique des colonies d’insectes butineurs. Ces sociétés préfèrent le réduire à un facteur pathogène parmi d’autres : virus, monocultures réduisant et fragmentant leurs habitats, champignons, invasion de frelons, réchauffement climatique…
Il semble, au contraire, que les néonicotinoïdes multiplient par trois cette mortalité accélérée. C’est ce que défend une
• Les pesticides des jardins nuisent à la biodiversité, futura-sciences.com (21/02/2015)
« Des chercheurs du Centre des sciences de la conservation (Muséum national d'Histoire naturelle, CNRS, UPMC) et de l'Observatoire départemental de la biodiversité urbaine de Seine-Saint-Denis démontrent pour la première fois les effets de l'emploi de pesticides par les particuliers en France. »
• Les pesticides menacent les oiseaux et les vers de terre (étude), lafranceagricole.fr (24/06/2014)
« Des pesticides parmi les plus utilisés dans le monde ont des effets néfastes sur la biodiversité qui ne se limitent pas aux abeilles mais nuisent aussi aux papillons, vers de terre, oiseaux et poissons, selon une évaluation scientifique internationale présentée le 24 juin.
Après avoir examiné les conclusions de quelque 800 études parues depuis une vingtaine d'années, les auteurs de cette évaluation plaident pour « durcir encore la réglementation sur les néonicotinoïdes et le fipronil », les deux types de substances chimiques étudiées, et de « commencer à planifier leur suppression progressive à l'échelle mondiale ou, du moins, à formuler des plans visant à réduire fortement leur utilisation dans le monde ».
« Les preuves sont très claires. Nous sommes face à une menace qui pèse sur la productivité de notre milieu naturel et agricole », indique dans un communiqué le Dr Jean-Marc Bonmatin (CNRS), l'un des principaux auteurs de cette analyse menée sur les quatre dernières années.
L'évaluation a été conduite par un
• Abeilles et pesticides : polémique entre les apiculteurs et le ministère de l’agriculture, lemonde.fr (24/03/2017)
« A l’automne 2016, le bimestriel La Santé de l’abeille publiait, sous la signature d’un expert du ministère de l’agriculture, un article concluant que seuls 13 des 195 cas de mortalités aiguës déclarés en 2015 en France étaient dus à des pesticides. Soit seulement 6,6 % des cas. Le gros des pertes était attribué à des pathogènes naturels (parasites, virus, etc.) ou des mauvaises pratiques apicoles. Frappantes, ces conclusions ont immédiatement fait l’objet d’un communiqué de presse du Réseau biodiversité pour les abeilles – créé par BASF – et ont même été citées dans une tribune du Wall Street Journal…
« Très surpris de ces chiffres, nous avons demandé l’ensemble des données au ministère », indique Anne Furet, chargée de projet à l’UNAF. La réanalyse de ces données indique, selon l’UNAF, une série de failles réduisant considérablement la part des mortalités attribuables aux pesticides. »
• Pesticides : possibles menaces sur l'homme, lesechos.fr (08/02/2017)
« Même si elle va se hâter lentement, la France semble avoir été bien inspirée en décidant, dans la loi de reconquête de la biodiversité votée cet été, de bannir les néonicotinoïdes. Interdits à partir du 1er septembre 2018 (sauf dérogation valable jusqu'au 1er janvier 2020) en raison des ravages qu'ils provoquent dans les colonies d'abeilles, ces insecticides utilisés dans l'agriculture ne seraient peut-être pas seulement néfastes pour ces butineuses et d'autres pollinisateurs. L'homme pourrait, lui aussi, se trouver mis en danger.
Les experts de cet organisme nord-américain ont passé au peigne fin toutes les études d'observation des effets sanitaires de ces néonicotinoïdes parues en anglais entre 2005 et 2015. »
• Les pesticides et la perte de biodiversité, Richard Isenring, mars 2010
« PAN Europe est un réseau d’ONG travaillant pour réduire l’impact négatif des pesticides et remplacer l'utilisation de ces produits chimiques dangereux par des alternatives écologiques.
Notre vision est celle d'un monde où la productivité agricole élevée est atteinte en promouvant des systèmes agricoles durables où les intrants agro chimiques et les impacts sur l'environnement sont réduits au minimum, et où les communautés locales contrôlent la production alimentaire en utilisant des variétés locales.
PAN Europe rassemble des consommateurs, des organisations de santé et d'environnement, des syndicats, des groupes de femmes et des associations d'agriculteurs.
Nos adhérents officiels comptent 32 organisations basées dans 19 pays européens. »
• Pesticides néonicotinoïdes : les pollinisateurs ne sont pas les seuls à être menacés (12/01/2017)
« En 2013, des études scientifiques ont poussé l’Union européenne à interdire partiellement quatre pesticides parmi les plus nocifs pour les abeilles (la clothianidine, l’imidaclopride, le thiaméthoxame, qui sont des néonicotinoïdes, et le fipronil). Cette interdiction portait notamment sur les applications et les cultures qui attirent particulièrement les abeilles et les usages au cours desquels elles sont les plus exposées.
Depuis 2013, date d’entrée en vigueur de l’interdiction partielle, de nouvelles recherches ont été menées sur les néonicotinoïdes et leurs impacts. Greenpeace a demandé à
• La toxicité des pesticides sur les abeilles, grandeur nature, sciencesetavenir.fr (22/10/2016)
« Il est difficile - et coûteux - de comprendre et quantifier l'influence des pesticides sur les abeilles. Les risques sont souvent déterminés à court terme avec des tests de toxicité par voie orale chez les larves d'abeilles mais aussi par simple contact physique chez les adultes. Ces tests, dont les conclusions sont tirées dans les 10 jours, ne prennent pas en compte les effets sur l'ensemble d'une colonie ou même les contrecoups et conséquences à long terme.
• Abeilles, reines de la survie, Inra (18/02/2013)
« Le déclin qui menace les populations d’abeilles est un enjeu énorme pour nos sociétés dont l'alimentation dépend pour une bonne part de la pollinisation des plantes à fleurs.
La mortalité élevée des abeilles domestiques et des pollinisateurs sauvages est observée depuis plus de 60 ans. Le phénomène s’est intensifié et généralisé à l'ensemble de la planète. Sa forte augmentation depuis une quinzaine d'années soulève autant d'inquiétudes qui font des abeilles les témoins emblématiques de la qualité des pratiques agricoles actuelles et de leurs conséquences sur le milieu naturel. L’étude des abeilles, principalement de l’abeille domestique (Apis mellifera) et de leurs interactions avec leur environnement, fournit des clés pour enrayer ce déclin aux causes multiples. »
Bonnes lectures.
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