AFFINITES ANIMALES.
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 06/12/2016 à 16h26
347 vues
Question d'origine :
S.V.P.
Existe t il, à votre connaissance, des facilités de coexistence ou pacte naturel de moindre agressivité; sans aller jusqu'à parler de solidarité mais pourquoi pas, entre des animaux d'espèces différentes mais faisant partie de la même famille ?
Par exemple:
Un lynx , sera t il ,dans son comportement, plus complaisant avec un tigre, lion, chat sauvage ou de gouttière, et vice versa, qu'envers d'autres animaux,de familles plus étrangères ?
De même, un loup, aura t il un comportement "préférentiel" envers un renard ou un chien, plutôt qu'envers les félins cités ci dessus, parmi tant d'autres ?
En bref, le fait d'être des "cousins" assez proches, favorise t il une meilleure coexistence , quelqu'en soit le sens ?
d'avance , merci.
,
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 08/12/2016 à 10h45
Bonjour,
Pour résumer toutes ces questions en une seule, vous vous demandez si la parenté génétique plus ou moins proche entre des espèces animales distinctes peut avoir une influence sur les rapports entre individus représentants de ces différentes espèces.
Nous parlerons ici exclusivement des comportements en milieu naturel, et non des individus en captivité.
De manière générale, on trouve dans la nature plusieurs types de relations inter espèces (ou interspécifiques) :
Relations pacifiques :
-neutralisme : les deux espèces s’ignorent mutuellement.
-commensalisme : association qui profite à l’une sans nuire à l’autre.
-protocoopération et mutualisme : deux espèces s’associent et en tirent chacune un bénéfice.
-symbiose : l’association étroite devient obligatoire à la survie de chacune des deux espèces.
Relations conflictuelles :
-prédation : l’une des espèces tue et mange l’autre.
-parasitisme : association étroite qui profite au parasite au détriment de l’hôte.
-Compétition : les individus recherchent et exploitent la même ressource, présente en quantité limitée, ou bien la ressource n’est pas limitée mais les organismes concurrents se nuisent (abri, site de nidification…)
Sources :
Relations entre les espèces, biodiversite-poitou-charentes.org
Relations inter-espèces, puteauxplongee.com
Les relations interspécifiques, Ludovic Thebault
A propos de termes comme Commensalisme, Prédation, parasitisme, mutualisme, compétition, neutralisme, amensalisme, symbiose, saprophytisme ..., perrin33.com
Notons que les relations conflictuelles sont les plus courantes.
Si nous mettons de côté les relations de prédation et de parasitisme, où l’une des espèces est la ressource / est exploitée par l’autre, et le cas particulier de la symbiose, nous constatons quele milieu et / ou les opportunités jouent un rôle essentiel dans les rapports entre espèces . Il n’y a conflit que si l’accès à une ressource ou l’occupation d’un territoire est en jeu, et il n’y a d’association, généralement, que si un bénéfice peut en être tiré (à l’exception des interactions amensalistes, autre cas particulier où l’interaction est nuisible à l’une, et sans profit pour l’autre).
Par ailleurs, dans les exemples que vous donnez les espèces voisines sont des prédateurs : si les individus étaient amenés à partager un même territoire, ils auraient donc plus de chances d’être concurrents qu’alliés, d’autant plus s’ils chassent les mêmes proies. Dans le cas contraire, si aucune des espèces ne représente une gêne pour l’autre, tout porte à penser que leurs relations resteraient neutres… Quand ils ne sont pas des prédateurs les uns pour les autres, comme le lynx l’est pour le chat sauvage !
Si les mécanismes des relations entre espèces sont très complexes, le « voisinage » génétique ne semble pas y jouer un rôle majeur (voire, pas du tout). Nous ne trouvons en tout cas aucune information allant dans ce sens. Les espèces entretenant des rapports mutualistes sont souvent assez éloignées les unes des autres : le poisson clown et l'anémone, le ratel (sorte de blaireau) et l'oiseau indicateur, les pluvians qui entrent sans crainte dans la gueule des crocodiles pour les épouiller, les hérons gardes-boeufs qui débarrassent les buffles de leurs parasitent (et de manière générale, l'ensemble des toiletteurs et nettoyeurs, terrestres ou aquatiques)... Autant d'alliances contrastées qui profitent à de nombreuses espèces.
Bonne nouvelle donc : les animaux ne sont pas racistes !
Et c’est ainsi qu’on voit de temps en temps (mais rarement tout de même…) se développer dans la vie sauvage des amitiés improbables dignes des Disney les plus émouvants, à l’instar de cette association entre une louve et un ours, qui se donnent rendez-vous chaque soir pour partager leur repas (association profitable aux deux individus, qui augmentent leurs chances de survie en mutualisant leurs ressources). Ou bien encore des adoptions surprenantes, comme cette lionne solitaire avec un bébé antilope (probablement en réponse à un "faux stimulus" qui induit chez la lionne un comportement maternel, comme nous le verrons plus bas). Malheureusement, la vie sauvage étant ce qu’elle est, ces histoires idylliques n’ont pas toujours une fin heureuse…
Rappelons néanmoins queces comportements atypiques, dans la nature, restent du domaine de l’exception : il s'agit de comportements individuels, motivés par des circonstances particulières, et qui ne s'étendent pas à l'ensemble de l'espèce.
« “Dans la nature, en règle générale, il n’y a pas tellement de relations entre espèces en dehors de la prédation. Les mécanismes à l’œuvre exceptionnellement dans ces relations interespèces sont à l’origine des schémas de comportement qu’on observerait normalement entre individus de la même espèce. Ce sont des mécanismes de survie puissants, profonds, qui visent à la maintenance du lien social, ou du lien entre les parents et les juvéniles.” Lorsque Surya, une jeune femelle orang-outan, devient l‘ “amie” inséparable d’un chien errant nommé Roscoe, celui-ci remplace, pour elle, les camarades d’espèce qui lui font défaut en captivité : dans les rouages de son esprit, si l’on peut dire, Surya “est en train de jouer avec un autre orang-outan”.
Faux stimulus
L’allure poupine des “juvéniles”, comme on dit, peut donner lieu à des adoptions : “Chez les mammifères, les juvéniles ont tous des caractéristiques semblables : ils sont patauds, ils ont de grosses têtes… Leur look particulier, quelle que soit l’espèce, les identifie très facilement comme des petits. Pour les adultes, ces caractéristiques visuelles sont des stimuli signaux. Et, puisque ces signaux se recoupent d’une espèce à l’autre, un juvénile peut susciter des réponses parentales chez une autre espèce. Ce sont en quelque sorte des mécanismes qui se trompent de cible. Ils réagissent à un faux stimulus.” Sous ce rapport, le cas du chien est particulier. “Issu du loup, il a évolué sous la pression des humains en changeant sa morphologie. Les chiens sont en fait des loups avec une morphologie juvénile, des juvéniles
arrêtés dans leur croissance. Cela explique qu’un autre animal puisse traiter un chien adulte comme si c’était un jeune de son espèce.” »
Source : Les amitiés animales ne sont pas celles que vous croyez, courrierinternational.com
Pour aller plus loin :
Alliances animales, Rémi Gantès et Jean-Pierre Quignard
La solidarité : chez les plantes, les animaux, les humains Jean-Marie Pelt; en collab. avec Franck Steffan
Bonne journée.
Pour résumer toutes ces questions en une seule, vous vous demandez si la parenté génétique plus ou moins proche entre des espèces animales distinctes peut avoir une influence sur les rapports entre individus représentants de ces différentes espèces.
Nous parlerons ici exclusivement des comportements en milieu naturel, et non des individus en captivité.
De manière générale, on trouve dans la nature plusieurs types de relations inter espèces (ou interspécifiques) :
-
-
-
-
Relations conflictuelles :
-
-
-
Sources :
Relations entre les espèces, biodiversite-poitou-charentes.org
Relations inter-espèces, puteauxplongee.com
Les relations interspécifiques, Ludovic Thebault
A propos de termes comme Commensalisme, Prédation, parasitisme, mutualisme, compétition, neutralisme, amensalisme, symbiose, saprophytisme ..., perrin33.com
Notons que les relations conflictuelles sont les plus courantes.
Si nous mettons de côté les relations de prédation et de parasitisme, où l’une des espèces est la ressource / est exploitée par l’autre, et le cas particulier de la symbiose, nous constatons que
Par ailleurs, dans les exemples que vous donnez les espèces voisines sont des prédateurs : si les individus étaient amenés à partager un même territoire, ils auraient donc plus de chances d’être concurrents qu’alliés, d’autant plus s’ils chassent les mêmes proies. Dans le cas contraire, si aucune des espèces ne représente une gêne pour l’autre, tout porte à penser que leurs relations resteraient neutres… Quand ils ne sont pas des prédateurs les uns pour les autres, comme le lynx l’est pour le chat sauvage !
Bonne nouvelle donc : les animaux ne sont pas racistes !
Et c’est ainsi qu’on voit de temps en temps (mais rarement tout de même…) se développer dans la vie sauvage des amitiés improbables dignes des Disney les plus émouvants, à l’instar de cette association entre une louve et un ours, qui se donnent rendez-vous chaque soir pour partager leur repas (association profitable aux deux individus, qui augmentent leurs chances de survie en mutualisant leurs ressources). Ou bien encore des adoptions surprenantes, comme cette lionne solitaire avec un bébé antilope (probablement en réponse à un "faux stimulus" qui induit chez la lionne un comportement maternel, comme nous le verrons plus bas). Malheureusement, la vie sauvage étant ce qu’elle est, ces histoires idylliques n’ont pas toujours une fin heureuse…
Rappelons néanmoins que
« “Dans la nature, en règle générale, il n’y a pas tellement de relations entre espèces en dehors de la prédation. Les mécanismes à l’œuvre exceptionnellement dans ces relations interespèces sont à l’origine des schémas de comportement qu’on observerait normalement entre individus de la même espèce. Ce sont des mécanismes de survie puissants, profonds, qui visent à la maintenance du lien social, ou du lien entre les parents et les juvéniles.” Lorsque Surya, une jeune femelle orang-outan, devient l‘ “amie” inséparable d’un chien errant nommé Roscoe, celui-ci remplace, pour elle, les camarades d’espèce qui lui font défaut en captivité : dans les rouages de son esprit, si l’on peut dire, Surya “est en train de jouer avec un autre orang-outan”.
Faux stimulus
L’allure poupine des “juvéniles”, comme on dit, peut donner lieu à des adoptions : “Chez les mammifères, les juvéniles ont tous des caractéristiques semblables : ils sont patauds, ils ont de grosses têtes… Leur look particulier, quelle que soit l’espèce, les identifie très facilement comme des petits. Pour les adultes, ces caractéristiques visuelles sont des stimuli signaux. Et, puisque ces signaux se recoupent d’une espèce à l’autre, un juvénile peut susciter des réponses parentales chez une autre espèce. Ce sont en quelque sorte des mécanismes qui se trompent de cible. Ils réagissent à un faux stimulus.” Sous ce rapport, le cas du chien est particulier. “Issu du loup, il a évolué sous la pression des humains en changeant sa morphologie. Les chiens sont en fait des loups avec une morphologie juvénile, des juvéniles
arrêtés dans leur croissance. Cela explique qu’un autre animal puisse traiter un chien adulte comme si c’était un jeune de son espèce.” »
Source : Les amitiés animales ne sont pas celles que vous croyez, courrierinternational.com
Alliances animales, Rémi Gantès et Jean-Pierre Quignard
La solidarité : chez les plantes, les animaux, les humains Jean-Marie Pelt; en collab. avec Franck Steffan
Bonne journée.
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter