Primo Lévi
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 27/04/2005 à 17h39
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Question d'origine :
qui est primo lévi et comment a t-il échappé à la mort lors de sa déportation ?
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 28/04/2005 à 14h24
Parmi les 370 000 pages proposées par Google sur Primo Levi, nous avons sélectionné cette biographie sur le site de l'Association Primo Levi, association à but humanitaire. On peut difficilement affirmer qu'il a "échappé à la mort lors de sa déportation". Son témoignage, consigné notamment dans son oeuvre majeure, Si c'est un homme, comme ceux des rescapés des camps, atteste de la difficulté de vivre après la déportation, ainsi que des séquelles physiques et psychologiques. La cause officielle de sa mort, le 11 avril 1987, est le suicide, bien que certains soutiennent la thèse de l'accident. Il a été déporté à Auschwitz et libéré par l'armée Soviétique le 27 janvier 1945, un an après sa déportation. Voici une synthèse biographique extraite du site précité :
Qui est Primo Levi ?
Primo Levi : " J'ai survécu, j'ai témoigné "
Depuis sa mort en 1987, la notoriété de Primo Levi n’a fait que croître en Italie où l’on sait - enfin - qu’il aura été l’un des plus grands écrivains du 20ème siècle, et hors d’Italie où ses livres, traduits en de multiples langues, en ont fait le "plus célèbre rescapé d’Auschwitz".
Primo Levi naît à Turin, en 1919, dans une famille de juifs piémontais originaire d’Espagne. Sa belle maison natale sera celle où il vivra de son retour des camps à sa mort brutale, le 11 avril 1987.
Il fait ses études dans le lycée d’Azeglio, fort réputé, plus attiré par les matières scientifiques que par les cours de lettres ; il s’adonne aux sports de la montagne, entre à l’université et, malgré les lois raciales, soutient brillamment sa thèse de chimie en 1941.
Il a à peine fait ses premiers pas professionnels qu’il gagne le Val d’Aoste pour rejoindre des résistants. Dénoncé, arrêté le 13 décembre 1943, Primo Levi est interné près de Modène, au centre de l’Italie. Les premières déportations de juifs pour Auschwitz avaient commencé en octobre 1943. Primo Levi sera l’un des 7 500 juifs italiens déportés et l’un des 800 qui revirent leur patrie.
Survie à Auschwitz
"J’ai eu la chance de n’être déporté à Auschwitz qu’en 1944, alors que le gouvernement allemand, en raison de la pénurie croissante de main-d’oeuvre, avait déjà décidé d’allonger la moyenne de vie des prisonniers à éliminer,... ". Ce sont les premières lignes de son livre fondamental, Si c’est un homme, celui qu’il avait déjà "écrit, sinon en acte, du moins en intention et en pensée dès l’époque du lager." Il lui faudra encore deux chances pour passer de l’immense cohorte des naufragés au groupe squelettique des rescapés : celle d’avoir pu, comme chimiste, travailler dans l’usine de la Buna et plus encore, peut-être, celle d’avoir eu la scarlatine au moment où, devant l’avance russe, les SS quittent le camp avec 58 000 prisonniers - dont bien peu survivront - laissant sur place les plus malades. C’était le 27 janvier 1945 ; 8 mois et 23 jours plus tard, au terme d’une fabuleuse errance dans l’Europe de l’Est qu’il a narrée dans La Trêve, Primo Levi débarque à Turin où il retrouve sa famille épargnée.
Une volonté de témoignage
Et la vie, non sans peine, reprend. Primo Levi trouve un emploi de chimiste, devient cadre directeur d’une entreprise de peintures. Il se marie, a deux enfants et de nombreux amis. Il parle, raconte sans cesse ce qu’il a vu, au nom de tous ceux qui ne peuvent plus parler et qui sont allés seuls, au bout de l’horreur. Très vite, en désordre, il écrit comme il l’avait pensé au camp, car le "besoin de raconter aux autres, de faire participer les autres, avait acquis chez nous, avant comme après notre libération, la violence d’une impulsion immédiate, aussi impérieuse que les autres besoins élémentaires".
Cependant dans le climat politique et littéraire de l’après-guerre, les grands éditeurs se dérobent. Se questo é un Uomo - Si c'est un homme - ne paraîtra qu’en 1947 chez un petit éditeur, De Silva, en 2 000 exemplaires. La Trêve, publiée en avril 1963, aura tout de suite plus de succès. Son activité professionnelle et sa vie familiale lui laissent peu de temps pour l’écriture. Néanmoins, peu à peu, son oeuvre commence à être reconnue, traduite, portée au théâtre. Primo Levi va la poursuivre et l'élargir. Successivement paraissent : Le Système périodique (1975) qui trace le portrait de ses ancêtres et de la communauté juive du Piémont, La Clef à molette (1978), tête à tête entre un monteur de constructions métalliques et un chimiste, Lilith, qui rend justice au Lorenzo du Camp et Maintenant ou Jamais (1982) histoire terrible d’un groupe de partisans juifs dans la Pologne occupée. Dans Les Naufragés et les rescapés, Primo Levi reprend les thèmes essentiels de toute son analyse des camps d’extermination. D’autres livres suivront, une douzaine au total, oeuvres de fiction, poèmes, qui n’ont pas été encore tous traduits en français.
"Nous sommes des témoins et nous en portons le poids"
Ayant pris sa retraite, Primo Levi satisfait - partiellement - sa passion de l’étude, "son appétit de culture était insatiable et toujours sur la brèche. Cela allait de la littérature - en quatre ou cinq langues différentes - à la science en passant par l’histoire, moderne et ancienne, la culture juive, la philologie." Sa notoriété lui imposait une multitude d’obligations qu’il s’efforçait de sélectionner et parfois lui interdisaient de faire ce qu’il désirait le plus. Ainsi se vérifiait son avertissement : "que nous le voulions ou non, nous sommes des témoins et nous en portons le poids." (Lettre, en français, à Jean Samuel - avril 1946)
Ce poids, Primo Levi l’a porté jusqu’au bout, ne cessant de rappeler "ce qui fut", répondant aux mêmes questions sur les causes et les responsabilités avec la rigueur du chimiste. Jusqu’au bout, il a lutté contre les remontées du fascisme, contre le négationnisme. Jusqu’à sa fin, il a fait face à ses obligations familiales et éditoriales, aux opérations, à la maladie.
La veille de sa mort (qui a eu lieu le 11 avril 1987 à Turin), il débat avec Ferdinando Camon de l'éventuelle publication de son grand livre Les Naufragés et les rescapés chez Gallimard. Il écrit une dernière Histoire Naturelle pour la Stampa, dit à une amie: "Tu penses que je suis déprimé ? Je ne le pense pas. J’ai survécu, j’ai raconté, j’ai témoigné."
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