scolopias
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 03/07/2013 à 20h11
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Question d'origine :
je cherche des renseignements sur le poisson mythique nommé scolopias et vivant dans la Saône et le Rhône.; Il en est question chez un auteur antique, probablement latin
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 05/07/2013 à 15h17
Le moins que l’on puisse dire c’est que cette légende aquatique est plutôt confidentielle, car le scolopias est avant tout un arbuste d’Asie.
Nous avons parcouru internet, épluché des livres et même posé votre question à plusieurs muséums, et nous n’avons quasiment rien trouvé concernant ce
Vous pouvez vous épargner la lecture des ouvrages suivants, il n’y a rien concernant ce poisson légendaire :
- Curiosités des mers, photogr. de Vincent Leray; textes de Luc Remy, Véra Le Saux; avec la collab. du Muséum d'histoire naturelle de Nantes
- Le bestiaire marin : histoires et légendes des animaux des mers et des océans, écrit par Jean-Baptiste de Panafieu
- Dictionnaire français-gaulois, établi, commenté et introd. par Jean-Paul Savignac
Toutefois ce poisson est bien décrit par Plutarque, dans son traité Des noms des fleuves et des montagnes, et des objets qu’on y trouve, au livre VI, dont voici l’extrait concernant la Saône :
«
L' Arar est un fleuve de la Gaule Celtique, ainsi nommé, parce qu'il se joint au Rhône, près du pays des Allobroges. Il s'appelait anciennement Brigulus, et changea de nom à l'occasion suivante. Arar ayant été chassé dans les bois, y trouva son frère Celtibérus, qui avait été déchiré par des bêtes féroces. Dans la douleur qu'il en eut, il se perça de son épée, et se jeta dans le fleuve Brigulus, qui de son nom fut appelé Arar.
Vous pouvez constater que le nom de ce poisson diffère selon les traductions entre
Nous avons donc recherché dans le Dictionnaire grec-français : le grand Bailly : avec, en appendice de nouvelles notices de mythologie et religion, l’origine du mot
«
Ce qui pourrait correspondre à une partie de la description faite par Plutarque, notamment les épines.
En revanche, nous avons trouvé dans le Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, un terme d’ichtyologie similaire :
«
Ichtyologie. Genre de poisson acanthoptérygiens, de la famille des sciénoïdes, comprenant une trentaine d’espèces, qui vivent dans les Mers des Indes »
Or la géo-localisation de cette espèce ne correspond pas.
Autre déception dans notre enquête, nous pensions avoir trouvé votre poisson légendaire dans l’ouvrage Histoire des sciences. Les Lapidaires de l’Antiquité et du Moyen-Age, T. III les Lapidaires grecs, au chapitre « Des poissons » :
«
1- L'aigle est un poisson de mer, sans écailles, de la couleur de l'épervier de mer, mais plus noir, semblable en tout à la pastenague, sauf l'épine.
2-
3- Son fiel, en liniment, procure une vue perçante.
4- Ses arêtes, brûlées sur des sarments, chassent les démons.
5- Le poisson, mangé, guérit l'épilepsie. »
Sauf que c’est un poisson d’eau de mer.
Le plus instructif sur ce scolopias se situe dans l’histoire de la Saône, trouvé sur le site maison du fleuve Rhone :
« Une autre explication est formulée en référence à la mise à sac de la ville de Lyon par Septime Sévère à la chute de l’Empire romain, en représailles envers les habitants qui soutenaient son rival pour le titre d’empereur, Albinus. Le nom dériverait de Sagona (l’ensanglantée), la rivière ayant été rougie de leur sang.
Cette déesse est aussi mentionnée sur ce blog letabatha.net :
« Une petite légende.....
La Saône, sous le nom de Sagona, était vénérée par les Gaulois telle une déesse. Un culte lui était notamment rendu à sa
La légende veut qu'un poisson fabuleux, nommé scolopide, en sillonne aujourd'hui encore l'onde. Cet animal étrange serait blanc au renouvellement de la Lune pour passer au noir au déclin de cet astre. Ce poisson caméléon, parvenu à l'âge adulte, mourrait percé par ses propres arêtes.
Le scolopide aurait encore dans la tête une petite pierre de la grosseur d'un grain de sel qui, appliquée à la pleine Lune décroissante, guérirait du paludisme ...
En revanche nouveau problème, quasiment rien sur cette déesse celtique qui est identifiée sous plusieurs noms : SAGONA, SAUCONNA, SAUGONNA, ou encore DEA SAGONA.
Nous avons pourtant consulté les ouvrages suivants et nous n’avons rien trouvé sur cette déesse :
- Mythes et dieux de la Gaule. 01. Les Grandes divinités masculines, de Jean-Jacques Hatt...
- Les dieux gaulois : répertoire des noms de divinités celtiques connus par l'épigraphie, les textes antiques et la toponymie, de Nicole Jufer, Thierry Luginbühl
- Les mythes préceltiques, de Myriam Philibert
- Les dieux de la Gaule, de Paul-Marie Duval
- Dieux et héros des Celtes, de Marie-Louise Sjoestedt
- La Gaule et ses mythes historiques : de Pythéas à Vercingétorix, de Danièle et Yves Roman
Enfin nous avons transmis votre interrogation à l’Institut océanographique de Monaco et au Muséum d’histoire naturelle de Toulouse. Nous vous transmettrons leur réponse éventuelle.
Bonne journée.
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