Question d'origine :
Est-ce que tout le monde a des qualités et des défauts? Des forces et des faiblesses?
Réponse du Guichet
Les notions de qualités et de défauts ne vont pas de soi, mais ceux-ci semblent bien être universellement partagés.
Bonjour,
Tout dépend de ce que vous considérez comme une qualité et un défaut ! Selon les définitions du dictionnaire,
Qualité n.f. est emprunté (v.119) au latin qualitas, - atis, « manière d’être plus ou moins caractéristique », en philosophie « attribut propre de l’être, de la chose » et, depuis Quintilien, « mode des verbes ». Il a été tiré par Cicéron à partir de qualis (quel), sur le modèle du grec poiotês (de poios « lequel »), « fait d’être tel ou tel, d’avoir telle propriété ».
Le mot a été repris dans son acceptation philosophique et courante, « manière d’être, fait d’être ce qu’on est ». Depuis, le XIIIe s., il s’applique à la disposition morale bonne ou mauvaise d’une personne, ce sens neutre étant concurrencé depuis le XVIIe s. (Voilure) par la valeur « manière d’être, fait d’être de qqn jugée heureuse, bonne ». Il désigne aussi ce qui rend une chose recommandable par rapport à l’usage (1671, en parlant d »une marchandise).
Défaut : n.m. est probablement issu (v. 116() de l’ancien français défaute n.f. (déb. XIIe s.) « manque, faute », dérivé de défaillir (faillir) d’après faute.
Moins fréquent que défaute en ancien et moyen français, défaut l’a supplanté par la suite parce qu’il se distinguait mieux de faute. Il a d’abord le sens de « pénurie, manque » à partir duquel se développent ses principales nuances, au XVIe et au XVIIe s. : défaut est employé dans un contexte juridique pour l’action de ne pas comparaître devant un juge (1540), entrant dans les locutions condamner par défaut (1573) et être en défaut (1668 au figuré).
Nous vous laissons aussi consulter le Trésor de la langue française informatisé.
Au sens propre donc, nous sommes tous pleins de qualités car nous avons nos caractéristiques - et aussi plein de défauts car nous sommes : mortels, vulnérables, limités par notre corps et nos esprits, sans parler des préjugés des sociétés dans lesquelles nous vivons... Nous vous renvoyons à ce sujet à nos précédents échanges sur les valeurs et le bien et le mal.
Le grand philosophe René Descartes a d'ailleurs écrit dans Les Passions de l'âme : « L’homme est une chose imparfaite qui tend sans cesse à quelque chose de meilleur et de plus grand qu’elle même ».
Un document de l'Université de Montréal dresse une impressionnante Liste de qualités et de défauts, qui peuvent être éventuellement contradictoires - "Ambitieux" est d'ailleurs présent comme qualité ET comme défaut.
Un philosophe comme Alexandre Jollien a par ailleurs pu montrer dans Eloge de la faiblesse que même un handicap moteur pouvait être une force !
Bonne journée.