Question d'origine :
J'aimerais connaitre d'où vient la notion d'incunable et qu'elle en est la raison d'être?
Merci
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 16/07/2004 à 13h17
Etymologie : vient du latin "incunabula", qui signifie "berceau", "langes", "enfance", "origine", "commencement".
La locution vient de : remonter aux incunables, au berceau de l'imprimerie, au commencement.
Ce mot a été forgé au XIXe siècle (vers 1802) pour désigner les premiers livres imprimés en Occident. Il a été tiré du titre "Incunabula typographiae" du catalogue répertoriant les premiers ouvrages imprimés, publié en 1688 à Amsterdam par Beughem.
Sont incunables tous les ouvrages imprimés entre 1450 environ (date de l'invention de l'art typographique par Johann Genfleisch, dit Gutenberg) et Pâques 1500, qu'il s'agisse d'éditions datables de cette période ou datées explicitement.
Volontairement très proches à l'origine des manuscrits qu'ils imitent dans leur présentation, les incunables s'en dégagent progressivement. Cette évolution se poursuit encore au XVIe siècle pendant une vingtaine d'années, ce qui ne correspond pas à la coupure fixée en 1500, point de repère commode mais artificiel.
Les lettres sont gothiques et le texte est sur 2 ou 3 colonnes. Au début, les livres n'ont qu'un incipit et éventuellement à la fin un colophon pour donner le nom de l'imprimeur et la date. Petit à petit, ils sont pouvus d'une véritable page de titre, d'une adresse, souvent d'une marque typographique, de signatures des cahiers puis de foliotation, de titres courants. L'espace de la page s'organise cependant que la gravure sur bois rend les ouvrages plus attrayants à un faible coût. Les lettrines sont remplacées par des intiales peintes en rouge ou bleu : c’est la rubrication. Sur les incunables précieux, les enluminures existent toujours et l’imprimeur laisse alors un blanc réservé au travail de l’enlumineur.
Le premier incunable connu est la Bible à 42 lignes imprimée par Gutenberg en 1455. Tirée à un petit nombre d’exemplaires dont certains sur parchemin, elle est encore très proche des Bibles manuscrites par son aspect : choix des caractères, présentation sur deux colonnes, décor peint. Il a 1000 pages composées de 2 colonnes de 42 lignes. Le texte est noir et en lettres gothiques.
En 1457, est imprimé le premier livre en couleur : le Psautier de Mayence. Si le texte est en noir, les têtes de chapitre sont en rouge et apparaît la rubrication.
Sources :
- Les sciences de l'écrit : encyclopédie internationale de bibliologie publié sous la direction de Robert Estivals
- Dictionnaire encyclopédique des sciences de l'information et de la communication publié sous la direction de Bernard Lamizet et Ahmed Silem
- Le métier de bibliothécaire
- Trésor de la langue française informatisé
Pour en savoir plus :
Histoire du livre - Institut d'histoire du livre - ENSSIB
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