Question d'origine :
Jusqu'à quelle époque circulait-on à cheval dans Lyon ?
Merci !
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 11/12/2017 à 14h56
Bonjour,
Pas facile de répondre à une telle question. On trouve encore des chariots tractés à cheval au début des années 60 (cf Les transports à Lyon : du tram au métro, p.118), bien qu'il devait s'agir d'exception. De nos jours encore, une police montée patrouille les allées du Parc de la Tête d'Or...
A lyon, les premiers tramways à chevaux animeront tardivement les rues de la Ville, bien après la plupart des grandes villes françaises. En 1879 avec la naissance de l'OTL, compagnie des omnibus et tramways de Lyon, les premières voie ferrées urbaines voient le jour sur la presqu'île, occasionnant de gigantesques travaux qui entraveront de nombreux mois durant la tranquilité des Lyonnais. Commencé très tard, le réseau hippomobile ne durera pas vingt ans : l'infrastructure des voies et les dépôt subsisteront, ainsi que les voitures à impériales, mais en 1900, l'OTL vend ses 346 derniers chevaux de tramways. L'électricité remplace la traction animale sur les transports en commun.
Le cheval reste probablement une alternative à l'automobile naissante durant le premier quart du XXème siècle, mais on peut envisager comme un témoignage de son eradication presque totale des rues lyonnaises cet article de Petrus Sambardier consacré au dernier fiacre lyonnais (Le dernier fiacre, 24-03-1936, in La Vie à Lyon de 1900 à 1937) :
Le printemps lyonnais qui nous réchauffe et nous réveille, a ramené place Bellecour, le dernier fiacre lyonnais, le ficre numéro 1, que le cocher Fernand conduit depuis quinze ans, et qu'il n'a pas l'intention d'échanger ancore contre un taxi, ainsi que l'on fait la plupart de ses anciens confrères de guides et de fouet. Fidèle à son excellente jument Bichette, M. Fernand Terenzini est fier de son titre de dernier cocher de fiacre lyonnais. Il partage parfois ce titre avec M. Jacquier qui vient aussi stationner à Bellecour, avec son fiacre, le numéro 94. En permanence, Fernand est bien le dernier. Il est jeune, robuste et espère conserver son titre de nombreuses années encore.
C'est vers 1920, à l'arrivée d'une escardre de Citroëns, que le taxi auto commença de mettre le fiacre en décadence. En dix ans le vieil escadron hippomobile fut presque anéanti. D'un effectif de 600 voitures il était tombé, en 1930, à dix. L'un des derniers résistants était conduit par une dame, "la Julie" qui est devenue une excellente conductrice de taxi.
En ces six ans, la dernière dizaine de fiacres s'est peu à peu effritée. Seuls, M. Jacquier l'été, et Fernand en toutes saisons, offrent leur voiture aux roues cahoutchourtées aux touristes intelligents. (...)
Le remplacement des fiacres par des taxis Citroën nous parait un jalon judicieux pour attester de la disparition progressive des chevaux sur les pavés lyonnais.
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