Question d'origine :
Bonjour,
J'aimerais savoir si il existe des techniques pour lire plus vite et mieux retenir ce qu'on lit. J'ai entendu parler d'une méthode qui consiste à limiter la vocalisation (c'est à dire à ne pas prononcer les mots dans sa tête). Comment cela est possible ?
Merci à vous,
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 13/10/2016 à 14h44
Bonjour
La méthode que vous citez (et qui consiste à supprimer la subvocalisation) s’appelle, tout simplement, la lecture rapide :
La lecture rapide est une technique qui s'apprend et qui s'entraîne. Contrairement à ce que l’on pense, l’œil ne se déplace pas par un mouvement continu le long d’une ligne. L’œil ne voit que s’il est immobile. Il se déplace par bonds successifs, enregistre des portions de texte.
En lisant par grappes de mots, une personne qui lit rapidement se fatigue moins, car elle rationalise ses mouvements oculaires. Et contrairement aux idées reçues, une telle personne comprend souvent mieux qu'une autre personne qui lit lentement. Elle a une idée relativement précise du contenu de l’ouvrage, connaît l’importance relative des différents chapitres.
En lecture silencieuse, une personne qui lit lentement met en mouvement sa langue, sa mâchoire, ses cordes vocales et son oreille intérieure.
La lecture rapide / Université de Lausanne
Un excellent lecteur peut dévorer un livre de 200 pages en moins d’une heure, ce qui suppose un rythme de 800 mots par minute, trois fois supérieur à la moyenne. En gardera-t-il quelque chose ? Oui, car lire plus vite ne signifie pas retenir moins bien. Des tests ont montré qu’un individu entraîné assimile 80% des thèmes abordés, contre 60% pour un lecteur ordinaire. […]
Résonance mentale
Autre habitude qui ralentit la lecture sans contribuer pour autant à la com¬préhension : la sous-vocalisation, soit le fait de prononcer dans sa tête ce qu’on lit. S’il est difficile de supprimer complètement cette résonance mentale, vous pouvez la réduire en essayant de lui prêter moins d’attention. Les lecteurs qui atteignent 800 mots par minute ont réussi à s’en libérer. Chez eux, elle apparaît seulement par moments, sur des morceaux de phrase, et leur permet de mémoriser une idée.
Pour accélérer encore la cadence, vous devrez aussi accepter de ne pas tout lire. Un lecteur actif effectue des choix, adopte des rythmes différents selon l’intérêt porté à tel ou tel passage, prend le risque de survoler certaines pages. Fiez-vous à votre cerveau ! Il fonctionne intuitivement, émet des hypothèses, retraite des informations à votre insu. C’est ce qu’on appelle la "surdétermination". Or, une lecture lente inhibe ce processus et finit par freiner la compréhension. En fait, pour lire mieux et plus vite, il faut apprendre à lâcher prise.
Vous y parviendrez en vous exerçant à élargir votre champ de vision ou "empan". En embrassant d’un coup cinq ou six lettres (la longueur moyenne d’un mot en français), nous sommes dans notre zone de confort. Le but de l’exercice consiste donc à lire tous les mots à la même vitesse quelle que soit leur longueur. Pour y arriver, ne les lisez plus de gauche à droite mais fixez uniquement la partie centrale. L’œil assimile alors naturellement les premières et les dernières lettres.
Lire (et retenir) à toute vitesse, c’est possible ! / Caroline Montaigne (in Capital)
Vous avez probablement entendu parler de la lecture rapide, cette technique qui vous fait passer d’une moyenne de 200 mots par minute pour un lecteur « normal » à 700-900 mots par minute ? Eh bien, ce n’est pas une plaisanterie. Même s’il vous faudra beaucoup d’entraînement pour y arriver, vous réussirez vous aussi à lire très rapidement !
1. Ne lisez pas mot à mot, syllabe par syllabe. Laissez vos yeux sauter de mot important (généralement plus long) en mot important : vous n’avez pas besoin de lire le verbe être ou avoir, les articles, la plupart des pronoms. Ces mots, si vous les lisez dans votre tête, ne sont qu’une perte de temps.
2. Mettez un bout de papier entre vos lèvres, et lisez un texte. Le papier ne doit jamais bouger et encore moins tomber : si c’est le cas, c’est que vous prononcez ce que vous lisez. On appelle cela la subvocalisation : c’est une énorme perte de temps car on réussit très rarement à parler au-dessus de 150 mots par minute, alors qu’ici, nous visons 800 mots par minute ! Le fait de lire le texte dans votre tête vous ralentit donc énormément.
3. Ne lisez pas votre livre dans l’ordre. Un roman, oui – un manuel de cours ou un livre de recherche, non. Je vous ai déjà parlé du repérage des passages qui vous intéressent en fonction des questions que vous vous posez : si vous lisez un livre sans objectif en tête, vous ne retiendrez pas ce qui vous importait. Lisez les passages complexes plus lentement et le « remplissage » plus rapidement pour vous focaliser sur ce qui est vraiment important.
4. Entraînez-vous. Eh oui, c’est tout bête, mais c’est très important ! Plus vous lirez, plus vous irez rapidement. Imaginez un sprinter professionnel : il faut bien qu’il coure tous les jours pour atteindre une vitesse extraordinaire, et il n’était pas meilleur que vous quand il a commencé à pratiquer son art ! C’est la même chose pour la lecture.
Comment lire un livre par jour ? / Lexane (in Réussir mes études)
La Bibliothèque municipale de Lyon vous propose plusieurs ouvrages consacrés à la lecture rapide :
• Le guide de la lecture rapide et efficace / Charline Licette
• Méthode de lecture rapide Richaudeau / François Richaudeau, M. Gauquelin et F. Gauquelin
• Le guide de la lecture rapide / Pierre Gévart
• Lire vite et bien / Bettina Soulez
Toutefois, ces méthodes sont remises en question par certains spécialistes en sciences cognitives :
Qui ne voudrait pas doubler sa vitesse de lecture? Entre les e-mails, les flux d'informations sur les réseaux sociaux, la pile de livres à lire qui s'épaissit... Quand on sait qu'un lecteur moyen lit entre 200 et 400 mots à la minute (vous pouvez faire le test ici) apprendre à ingurgiter 1.000 mots à la minute pourrait s'avérer bien pratique. […]
Mais ce rêve de rapidité est bien illusoire. Elisabeth Schotter, psychologue cognitive de San Diego interrogée par Wired, a mené des recherches sur la question. Et elle est catégorique:
«Aucun être humain ne peut lire 1.000 ou 2.000 mots par minute et maintenir les mêmes niveaux de compréhension qu'à 200 ou 400 mots par minute.»
La lecture est «cognitivement contre-nature», soutient-elle. Ce n'est pas un instinct naturel, contrairement à la parole. Elle implique de nombreux processus mentaux et visuels, qui s'appuient sur le langage. Et la majorité des techniques de lecture rapide ignorent ces processus.
Il ne faut pas supprimer sa petite voix intérieure
Une des premières techniques enseignées dans ces méthodes miracles? La suppression de la «subvocalisation». La «subvocalisation», c'est cette voix que nous utilisons quand nous apprenons à lire. Au fur et à mesure de l'apprentissage, nous apprenons à lire en silence mais cette petite voix subsiste dans nos têtes.
Voilà le problème: quand les chercheurs ont essayé d'empêcher les gens d'y avoir recours (en les faisant dire «Hum» régulièrement en lisant, ou en déclenchant une alarme à chaque activité dans leurs cordes vocales) leur niveau de compréhension a chuté.
«Il y a de nombreuses preuves qui montrent que, quand les gens reconnaissent visuellement des mots, ils accèdent ensuite à leur son pour les comprendre.» […]
Rien ne sert de lire plus que 600 mots par minutes
Au-delà de 500 à 600 mots par minute, la lecture va forcément de pair avec une perte de compréhension. Les études sur le sujet, notamment celles menées par Ronald Carver, cité par Slate.com, sont d'accord sur ce point.
Certes, il est difficile de mesurer la compréhension. Que veut dire exactement comprendre un texte? À quel point notre connaissance doit être détaillée? Selon le type de compréhension que l'on recherche, notre mode de lecture change, confirme la psychologue: «Par exemple, les gens lisent différemment s'ils savent qu'ils seront ensuite interrogés sur certains mots du texte.»
Une chose est sûre: la lecture rapide est essentiellement une question de tri, d'écrémage. On saute certains mots, on sélectionne certaines parties, on se focalise sur les éléments que l'on recherche. Cela peut être une bonne chose dans certaines situations, comme la lecture d'e-mails ou de courts textes, ou seule une compréhension «globale» est nécessaire.
Apprendre à lire très vite c’est possible, mais ça n’a aucun sens / Leïla Marchanf (in Slate)
Bonne journée
La méthode que vous citez (et qui consiste à supprimer la subvocalisation) s’appelle, tout simplement, la lecture rapide :
La lecture rapide est une technique qui s'apprend et qui s'entraîne. Contrairement à ce que l’on pense, l’œil ne se déplace pas par un mouvement continu le long d’une ligne. L’œil ne voit que s’il est immobile. Il se déplace par bonds successifs, enregistre des portions de texte.
En lisant par grappes de mots, une personne qui lit rapidement se fatigue moins, car elle rationalise ses mouvements oculaires. Et contrairement aux idées reçues, une telle personne comprend souvent mieux qu'une autre personne qui lit lentement. Elle a une idée relativement précise du contenu de l’ouvrage, connaît l’importance relative des différents chapitres.
En lecture silencieuse, une personne qui lit lentement met en mouvement sa langue, sa mâchoire, ses cordes vocales et son oreille intérieure.
La lecture rapide / Université de Lausanne
Un excellent lecteur peut dévorer un livre de 200 pages en moins d’une heure, ce qui suppose un rythme de 800 mots par minute, trois fois supérieur à la moyenne. En gardera-t-il quelque chose ? Oui, car lire plus vite ne signifie pas retenir moins bien. Des tests ont montré qu’un individu entraîné assimile 80% des thèmes abordés, contre 60% pour un lecteur ordinaire. […]
Résonance mentale
Autre habitude qui ralentit la lecture sans contribuer pour autant à la com¬préhension : la sous-vocalisation, soit le fait de prononcer dans sa tête ce qu’on lit. S’il est difficile de supprimer complètement cette résonance mentale, vous pouvez la réduire en essayant de lui prêter moins d’attention. Les lecteurs qui atteignent 800 mots par minute ont réussi à s’en libérer. Chez eux, elle apparaît seulement par moments, sur des morceaux de phrase, et leur permet de mémoriser une idée.
Pour accélérer encore la cadence, vous devrez aussi accepter de ne pas tout lire. Un lecteur actif effectue des choix, adopte des rythmes différents selon l’intérêt porté à tel ou tel passage, prend le risque de survoler certaines pages. Fiez-vous à votre cerveau ! Il fonctionne intuitivement, émet des hypothèses, retraite des informations à votre insu. C’est ce qu’on appelle la "surdétermination". Or, une lecture lente inhibe ce processus et finit par freiner la compréhension. En fait, pour lire mieux et plus vite, il faut apprendre à lâcher prise.
Vous y parviendrez en vous exerçant à élargir votre champ de vision ou "empan". En embrassant d’un coup cinq ou six lettres (la longueur moyenne d’un mot en français), nous sommes dans notre zone de confort. Le but de l’exercice consiste donc à lire tous les mots à la même vitesse quelle que soit leur longueur. Pour y arriver, ne les lisez plus de gauche à droite mais fixez uniquement la partie centrale. L’œil assimile alors naturellement les premières et les dernières lettres.
Lire (et retenir) à toute vitesse, c’est possible ! / Caroline Montaigne (in Capital)
Vous avez probablement entendu parler de la lecture rapide, cette technique qui vous fait passer d’une moyenne de 200 mots par minute pour un lecteur « normal » à 700-900 mots par minute ? Eh bien, ce n’est pas une plaisanterie. Même s’il vous faudra beaucoup d’entraînement pour y arriver, vous réussirez vous aussi à lire très rapidement !
1. Ne lisez pas mot à mot, syllabe par syllabe. Laissez vos yeux sauter de mot important (généralement plus long) en mot important : vous n’avez pas besoin de lire le verbe être ou avoir, les articles, la plupart des pronoms. Ces mots, si vous les lisez dans votre tête, ne sont qu’une perte de temps.
2. Mettez un bout de papier entre vos lèvres, et lisez un texte. Le papier ne doit jamais bouger et encore moins tomber : si c’est le cas, c’est que vous prononcez ce que vous lisez. On appelle cela la subvocalisation : c’est une énorme perte de temps car on réussit très rarement à parler au-dessus de 150 mots par minute, alors qu’ici, nous visons 800 mots par minute ! Le fait de lire le texte dans votre tête vous ralentit donc énormément.
3. Ne lisez pas votre livre dans l’ordre. Un roman, oui – un manuel de cours ou un livre de recherche, non. Je vous ai déjà parlé du repérage des passages qui vous intéressent en fonction des questions que vous vous posez : si vous lisez un livre sans objectif en tête, vous ne retiendrez pas ce qui vous importait. Lisez les passages complexes plus lentement et le « remplissage » plus rapidement pour vous focaliser sur ce qui est vraiment important.
4. Entraînez-vous. Eh oui, c’est tout bête, mais c’est très important ! Plus vous lirez, plus vous irez rapidement. Imaginez un sprinter professionnel : il faut bien qu’il coure tous les jours pour atteindre une vitesse extraordinaire, et il n’était pas meilleur que vous quand il a commencé à pratiquer son art ! C’est la même chose pour la lecture.
Comment lire un livre par jour ? / Lexane (in Réussir mes études)
La Bibliothèque municipale de Lyon vous propose plusieurs ouvrages consacrés à la lecture rapide :
• Le guide de la lecture rapide et efficace / Charline Licette
• Méthode de lecture rapide Richaudeau / François Richaudeau, M. Gauquelin et F. Gauquelin
• Le guide de la lecture rapide / Pierre Gévart
• Lire vite et bien / Bettina Soulez
Toutefois, ces méthodes sont remises en question par certains spécialistes en sciences cognitives :
Qui ne voudrait pas doubler sa vitesse de lecture? Entre les e-mails, les flux d'informations sur les réseaux sociaux, la pile de livres à lire qui s'épaissit... Quand on sait qu'un lecteur moyen lit entre 200 et 400 mots à la minute (vous pouvez faire le test ici) apprendre à ingurgiter 1.000 mots à la minute pourrait s'avérer bien pratique. […]
Mais ce rêve de rapidité est bien illusoire. Elisabeth Schotter, psychologue cognitive de San Diego interrogée par Wired, a mené des recherches sur la question. Et elle est catégorique:
«Aucun être humain ne peut lire 1.000 ou 2.000 mots par minute et maintenir les mêmes niveaux de compréhension qu'à 200 ou 400 mots par minute.»
La lecture est «cognitivement contre-nature», soutient-elle. Ce n'est pas un instinct naturel, contrairement à la parole. Elle implique de nombreux processus mentaux et visuels, qui s'appuient sur le langage. Et la majorité des techniques de lecture rapide ignorent ces processus.
Il ne faut pas supprimer sa petite voix intérieure
Une des premières techniques enseignées dans ces méthodes miracles? La suppression de la «subvocalisation». La «subvocalisation», c'est cette voix que nous utilisons quand nous apprenons à lire. Au fur et à mesure de l'apprentissage, nous apprenons à lire en silence mais cette petite voix subsiste dans nos têtes.
Voilà le problème: quand les chercheurs ont essayé d'empêcher les gens d'y avoir recours (en les faisant dire «Hum» régulièrement en lisant, ou en déclenchant une alarme à chaque activité dans leurs cordes vocales) leur niveau de compréhension a chuté.
«Il y a de nombreuses preuves qui montrent que, quand les gens reconnaissent visuellement des mots, ils accèdent ensuite à leur son pour les comprendre.» […]
Rien ne sert de lire plus que 600 mots par minutes
Au-delà de 500 à 600 mots par minute, la lecture va forcément de pair avec une perte de compréhension. Les études sur le sujet, notamment celles menées par Ronald Carver, cité par Slate.com, sont d'accord sur ce point.
Certes, il est difficile de mesurer la compréhension. Que veut dire exactement comprendre un texte? À quel point notre connaissance doit être détaillée? Selon le type de compréhension que l'on recherche, notre mode de lecture change, confirme la psychologue: «Par exemple, les gens lisent différemment s'ils savent qu'ils seront ensuite interrogés sur certains mots du texte.»
Une chose est sûre: la lecture rapide est essentiellement une question de tri, d'écrémage. On saute certains mots, on sélectionne certaines parties, on se focalise sur les éléments que l'on recherche. Cela peut être une bonne chose dans certaines situations, comme la lecture d'e-mails ou de courts textes, ou seule une compréhension «globale» est nécessaire.
Apprendre à lire très vite c’est possible, mais ça n’a aucun sens / Leïla Marchanf (in Slate)
Bonne journée
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