Question d'origine :
Bonjour à tous!! Je fais des recherches sur le décès de mon frère lors de la chute de Dien Bien Phu le 7 mai 1954. Je sais que France Soir avait fait sa une sur le sujet dans le journal du S8etD9 Mai 1954. D'autres journaux ,ou revues,ont ils fait de même? Est il possible d'en obtenir un exemplaire???
Merci de ce que vous pourrez faire pour me renseigner! Bon "bout d'an" comme on dit dans le Sud!!! Denise Cordonnier
Commentaire de
decordo :
Publié le 27/12/2014 à 14:27
Dans la foulée de ma question précédente.... Est il possible d'avoir la liste des militaires embarqués le 5-7-1952 à Marseille et débarqués le 28-07-1952 à Haïphong? Je pense que le bateau était le "Shogun".. Un grand merci pour tout! Denise Cordonnier
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 31/12/2014 à 11h52
Bonjour,
Nous avons retrouvé la fiche d’un sergent nommé Michel Roger André Cordonnier, décédé le 7 mai 1954 à Dien Bien Phu, sur le site duService Historique de la Défense .
Une fiche sur leMemorial Genweb signale son appartenance au 6ème bataillon de parachutistes coloniaux.
Le navire sur lequel a embarqué le 5 juillet 1952 à Marseille le6ème bataillon de parachutistes coloniaux , est le Skaugum . Ce bataillon était placé sous le commandement de Marcel Bigeard, voir ce site de vétérans .
Vous trouverez sur Google imagesdifférentes « unes » relatant la chute de Diên-Biên-Phu.
L’ouvrage publié à La Documentation Française par Jacques Dalloz sous le titreDien Bien Phu , malheureusement indisponible chez l’éditeur, reprend les évènements de cette bataille tels qu’ils furent relatés dans la presse de cette époque. Il est accompagné des fac-similés des unes de grands journaux comme :
- L’Aurore, samedi 8-dimanche 9 mai 1954 : « LA CHUTE DE DIEN-BIEN-PHU dont les défenseurs (à bout de munitions) ont été submergés dramatiquement accueillie dans le monde entier »,
- Le Figaro, samedi 8-dimanche 9 mai 1954 : « Après cinquante cinq jours d’une résistance héroïque,Le camp retranché de Dien-Bien-Phu est tombé hier »,
- La Croix, dimanche 9-lundi 10 mai 1954 : «LA CHUTE DE DIEN-BIEN-PHU CAUSE UNE EMOTION IMMENSE DANS LE MONDE ».
Vous lirez dans Dien Bien Phu, mythes et réalités,1954-2004, cinquante ans de passions françaises , d’Alain Ruscio et Serge Tignères, quelques considérations générales sur la presse de l’époque et une analyse de celle-ci :
« La mémoire de l’évènement s’inscrit dans l’instant, c'est-à-dire dans l’intensité dramatique des nouvelles qui parviennent du front et dans les témoignages des acteurs directs du drame. En métropole, la bataille relatée dans la presse captive les Français.
Durant 56 jours, la presse suit les épisodes successifs de la bataille, entraînant le spectateur de l’espoir de la victoire au désespoir de la défaite, de l’orgueil à la pitié. Les descriptions de la garnison de Dien Bien Phu sont révélatrices des changements intervenus au rythme des revers…
La bataille dure 2 mois durant lesquels les lecteurs des journaux et les auditeurs de la radio vibrent et vivent quotidiennement, en léger différé cependant, avec les soldats encerclés …Dans le flot des articles qui égrènent les jours de combat, ceux de « Paris Match » synthétisent parfaitement les émotions véhiculées par les nouvelles… Entre le 20 mars et le 15 mai 1954, l’hebdomadaire qui tire alors à un million et demi d’exemplaires et dont on peut penser qu’il est lu par au moins six fois plus de personnes, publie 114 photographies dont cinq en couverture… Le 20 mars, le magazine rend compte de l’attaque sur la cuvette. Cette dernière est présentée comme une position sûre … rien ne permet de prévoir une issue douloureuse. Les journalistes se contentent de commenter quelques photos de tranchées et de combats.
Quasiment toute la presse, communiste exceptée, encense le moral de fer des assiégés. Tout concourt à laisser croire que les 130 000 hommes du camp retranché résistent victorieusement « aux attaques furieuses des 40 000 hommes de Giap. Ces divisions d’élite les meilleures du Viet-Minh stoppaient net sur les barbelés ». L’espoir demeure, comme le prouvent les rapprochements que font les journalistes. « Dien Bien Phu, c’est Verdun » a déclaré le ministre de la défense du gouvernement Laniel lors de sa visite. Le nom de cette bataille conjure le sort et rappelle les souffrances des poilus enterrés dans leurs forts, Dien Bien Phu devient donc le « Verdun de la brousse, « Verdun de la Jungle, « Verdun tropical. »…
Dès le début du mois d’avril, la confiance est ébranlée par le flot des nouvelles alarmantes… Les ravages décrits par la presse annoncent la défaite de la garnison. Le discours se transforme. Le Viet Minh, présenté comme un adversaire loyal, combatif, courageux au moment où la victoire était encore possible, se métamorphose sous la plume des journalistes de Paris Match, en bandes de « sauvages », « des insectes s’enterrant dans des trous ». Dans la perspective de la défaite, la sauvagerie du Viet Minh souligne l’héroïsme de celui qui l’affronte … Les articles dans la presse de droite annoncent un revers certes, mais dans l’honneur ; pour eux Dien Bien Phu, est, observation reprise plus tard par les combattants eux même, un « fait d’armes ». « L’héroïsme des français », affirme Michel Descamps, début avril, « a frappé d’admiration nos amis comme nos ennemis ; la radio de Moscou elle-même a cessé d’insulter les combattants d’Indochine »…
La presse donne une version de l’histoire dictée par la défaite. L’humiliation du revers est telle que les journalistes tentent de l’atténuer. Ils se concentrent donc sur les figures des héros…..
Le 7 mai 1954, à 17h40, le point d’appui central tombe. L’Etat-major de Dien Bien Phu est capturé. Jusqu’au 8 mai à 1h du matin, les combattants du point d’appui Isabelle résistent. La date officielle est celle du 7 mai ; la nouvelle n’est transmise à Paris que le 8 mai, à 4 h du matin… toute la presse fait ses gros titres autour de l’information. Le mot » défaite est rarement employé… La défaite n’est pas prête d’être assumée et l’on comprend à la vue des explications fournies à l’époque, la difficulté de réaliser une analyse sereine de la situation. »
Nous vous conseillons vivement de poursuivre la lecture de ce chapitre (p. 131 et suivantes). Les anciens numéros de Paris-Match , cités dans cet extrait, peuvent être consultés dans les locaux de la Bibliothèque de la Part-Dieu en déposant une demande auprès du Silo moderne.
- Le livre d’Hugo Genin,La mémoire des parachutistes à Diên Biên Phu est un recueil de témoignages de soldats engagés dans cette campagne, la seconde partie « L’épreuve du 7 mai 1954 », notamment, devrait vous intéresser.
- Une source phénoménale de références sur ce conflit se trouve dans l’ouvrage publié sous la dir. d’Alain Ruscio, La guerre "française" d'Indochine (1945-1954). Les sources de la connaissance : bibliographie, filmographie, documents divers.
- Cettecarte de la couverture aérienne de Dien Bien Phu publiée sur le site de l’ANAI , Association Nationale des Anciens et Amis de l’Indochine vous permettra de vous faire une idée des combats auxquels a pu participer votre frère parachutiste. La rubrique Liens vous permet d’accéder aux différents organismes auprès desquels adresser vos demandes complémentaires. Nous n’avons en effet pas trouvé de liste des militaires embarqués sur le Skaugum le 5/7/1952.
- Dans son chapitre « Les guerres de la décolonisation » in Découvrir la carrière d’un ancêtre militaire, Yves Buffetaut signale que, pour la guerre d’Indochine, dans laquelle combattirent les seuls engagés, il faut s’adresser au BCAAM, Caserne Bernadotte, 64000 Pau, Tel. 0559982192 pour obtenir les dossiers militaires de parents. Cet organisme est devenu depuisle CAPM , Centre des archives du personnel militaire, Caserne Bernadotte Place de Verdun 64023 Pau cedex
Tél : 05 59 40 46 92 Fax : 05 59 40 45 53.
Vous pourrez peut-être obtenir quelques noms de ses camarades en déposant votre demande sur l’un des sites signalés surcette page .
Bonnes recherches et meilleurs vœux !
Nous avons retrouvé la fiche d’un sergent nommé Michel Roger André Cordonnier, décédé le 7 mai 1954 à Dien Bien Phu, sur le site du
Une fiche sur le
Le navire sur lequel a embarqué le 5 juillet 1952 à Marseille le
Vous trouverez sur Google images
L’ouvrage publié à La Documentation Française par Jacques Dalloz sous le titre
- L’Aurore, samedi 8-dimanche 9 mai 1954 : «
- Le Figaro, samedi 8-dimanche 9 mai 1954 : « Après cinquante cinq jours d’une résistance héroïque,
- La Croix, dimanche 9-lundi 10 mai 1954 : «
Vous lirez dans
« La mémoire de l’évènement s’inscrit dans l’instant, c'est-à-dire dans l’intensité dramatique des nouvelles qui parviennent du front et dans les témoignages des acteurs directs du drame. En métropole, la bataille relatée dans la presse captive les Français.
Durant 56 jours, la presse suit les épisodes successifs de la bataille, entraînant le spectateur de l’espoir de la victoire au désespoir de la défaite, de l’orgueil à la pitié. Les descriptions de la garnison de Dien Bien Phu sont révélatrices des changements intervenus au rythme des revers…
La bataille dure 2 mois durant lesquels les lecteurs des journaux et les auditeurs de la radio vibrent et vivent quotidiennement, en léger différé cependant, avec les soldats encerclés …Dans le flot des articles qui égrènent les jours de combat, ceux de « Paris Match » synthétisent parfaitement les émotions véhiculées par les nouvelles… Entre le 20 mars et le 15 mai 1954, l’hebdomadaire qui tire alors à un million et demi d’exemplaires et dont on peut penser qu’il est lu par au moins six fois plus de personnes, publie 114 photographies dont cinq en couverture… Le 20 mars, le magazine rend compte de l’attaque sur la cuvette. Cette dernière est présentée comme une position sûre … rien ne permet de prévoir une issue douloureuse. Les journalistes se contentent de commenter quelques photos de tranchées et de combats.
Quasiment toute la presse, communiste exceptée, encense le moral de fer des assiégés. Tout concourt à laisser croire que les 130 000 hommes du camp retranché résistent victorieusement « aux attaques furieuses des 40 000 hommes de Giap. Ces divisions d’élite les meilleures du Viet-Minh stoppaient net sur les barbelés ». L’espoir demeure, comme le prouvent les rapprochements que font les journalistes. « Dien Bien Phu, c’est Verdun » a déclaré le ministre de la défense du gouvernement Laniel lors de sa visite. Le nom de cette bataille conjure le sort et rappelle les souffrances des poilus enterrés dans leurs forts, Dien Bien Phu devient donc le « Verdun de la brousse, « Verdun de la Jungle, « Verdun tropical. »…
Dès le début du mois d’avril, la confiance est ébranlée par le flot des nouvelles alarmantes… Les ravages décrits par la presse annoncent la défaite de la garnison. Le discours se transforme. Le Viet Minh, présenté comme un adversaire loyal, combatif, courageux au moment où la victoire était encore possible, se métamorphose sous la plume des journalistes de Paris Match, en bandes de « sauvages », « des insectes s’enterrant dans des trous ». Dans la perspective de la défaite, la sauvagerie du Viet Minh souligne l’héroïsme de celui qui l’affronte … Les articles dans la presse de droite annoncent un revers certes, mais dans l’honneur ; pour eux Dien Bien Phu, est, observation reprise plus tard par les combattants eux même, un « fait d’armes ». « L’héroïsme des français », affirme Michel Descamps, début avril, « a frappé d’admiration nos amis comme nos ennemis ; la radio de Moscou elle-même a cessé d’insulter les combattants d’Indochine »…
La presse donne une version de l’histoire dictée par la défaite. L’humiliation du revers est telle que les journalistes tentent de l’atténuer. Ils se concentrent donc sur les figures des héros…..
Le 7 mai 1954, à 17h40, le point d’appui central tombe. L’Etat-major de Dien Bien Phu est capturé. Jusqu’au 8 mai à 1h du matin, les combattants du point d’appui Isabelle résistent. La date officielle est celle du 7 mai ; la nouvelle n’est transmise à Paris que le 8 mai, à 4 h du matin… toute la presse fait ses gros titres autour de l’information. Le mot » défaite est rarement employé… La défaite n’est pas prête d’être assumée et l’on comprend à la vue des explications fournies à l’époque, la difficulté de réaliser une analyse sereine de la situation. »
Nous vous conseillons vivement de poursuivre la lecture de ce chapitre (p. 131 et suivantes). Les anciens numéros de
- Le livre d’Hugo Genin,
- Une source phénoménale de références sur ce conflit se trouve dans l’ouvrage publié sous la dir. d’Alain Ruscio, La guerre "française" d'Indochine (1945-1954). Les sources de la connaissance : bibliographie, filmographie, documents divers.
- Cette
- Dans son chapitre « Les guerres de la décolonisation » in Découvrir la carrière d’un ancêtre militaire, Yves Buffetaut signale que, pour la guerre d’Indochine, dans laquelle combattirent les seuls engagés, il faut s’adresser au BCAAM, Caserne Bernadotte, 64000 Pau, Tel. 0559982192 pour obtenir les dossiers militaires de parents. Cet organisme est devenu depuis
Tél : 05 59 40 46 92 Fax : 05 59 40 45 53.
Vous pourrez peut-être obtenir quelques noms de ses camarades en déposant votre demande sur l’un des sites signalés sur
Bonnes recherches et meilleurs vœux !
Commentaire de
decordo :
Publié le 31/12/2014 à 14:40
Je vous remercie pour la réponse très détaillée et enrichissante aux 2 questions posées sur Dien Bien Phu!! J'y ai trouvé une mine de renseignements à exploiter.. Vous parlez effectivement bien de mon frère Michel Cordonnier! Si des personnes recherchent le passé militaire d'un proche, je leur recommande en effet de s'adresser aux archives militaires à Pau. J'y ai reçu un accueil (mails x3!) très chaleureux et un mois après environ , tout le dossier militaire de mon frère! Je vais maintenant étudier les pistes sur la presse écrite de l'époque (je viens juste d'acheter un Paris Match...!)
Merci encore pour tout!
A TOUS ET A CHACUN, BONNE ANNEE 2015!!!!!!
D.Cordonnier
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