Proces Van Gogh 1932
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 01/04/2014 à 11h13
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Question d'origine :
Bonjour,
pouvez-vous m'indiquer des sources fiables et en français qui détaillent les enjeux du procès sur les faux Van Gogh de 1932?
Je vous remercie par avance pour votre réponse.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 02/04/2014 à 09h33
Bonjour,
Les sources en français sur l’affaire Otto Wacker sont rares. La plus détaillée est Les faux Van Gogh de Jacob Baart de La Faille (ou Jean-Baptiste de La Faille), publié en 1930 (cette affaire a éclaté en 1928), après que J.-B. de la Faille avait lui-même enregistré les faux de Wacker dans son catalogue raisonné des œuvres de Vincent Van Gogh :
Les meilleurs faux Van Gogh furent ceux que réalisa Otto Wacker, qui, pour les vendre, ouvrit une boutique à Berlin, où ils furent décelés lors d'une exposition, en 1927, à la grande déconvenue de l'auteur du catalogue raisonné de Van Gogh, J.-B. de La Faille, qui les avait inclus dans son corpus.
Source : Il est minuit, Docteur Gachet, Jean-Marie Tasset, Le Figaro, 2/02/1999 (via Europresse)
Le premier scandale remonte à une exposition organisée en 1928 à Berlin par le marchand Otto Wacker, qui exposa trente tableaux inconnus et prétendument signés Van Gogh. En fait, ils étaient tous faux! C'est alors que Jean-Baptiste La Faille, auteur l'année précédente du catalogue raisonné, décida de réviser attentivement son oeuvre. Depuis, il fait référence.
Source : Samedi culturel, Le Temps, n°731, 17/06/2000 (via Europresse)
Le marchand allemand Otto Wacker a été condamné à la prison pour avoir mis sur le marché, en 1928, plusieurs faux. Depuis, l’œuvre du peintre hollandais ne cesse d’être bouleversée par le tourbillon des attributions et des déclassements, comme en témoignent les éditions successives des catalogues raisonnés du peintre. Le premier est celui du néerlandais Bart de la Faille, qui, en 1928, avait enregistré les faux de Wacker. Il les a retirés en 1939. L’édition de 1970 fut encore différente. En 1977, dans un autre catalogue raisonné, Jan Hulsker avait ôté près de quatre-vingts tableaux qui figuraient sur les listes de la Faille. Dans sa mise à jour de 1997, ce chercheur néerlandais accompagne quarante-cinq peintures et dessins d’un point d’interrogation doutes sur la date, voire sur l’œuvre elle-même. Et le Musée d’Orsay est en train d’ausculter aux rayons X l’Hôpital Saint-Paul…
Source : Van Gogh, ses experts, ses liquidateurs, Philippe Dagen, Michel Guerrin, Le Monde, 26/07/1997 (via Europresse)
D’autres ouvrages en français évoquent l’affaire, beaucoup plus brièvement, par exemple :
Les 70 jours de Van Gogh à Auvers : essai d'éphéméride dans le décor de l'époque, 20 mai-30 juillet 1890, d'après les lettres, documents, souvenirs et déductions... , Paul Gachet; comment. d'Alain Mothe
Vous en trouverez d’autres exemples, ainsi qu’un certain nombre de références en anglais, allemand et néerlandais, sur Google Books.
Concernant le procès lui-même, le bulletin de l’Institut canadien de conservation retrace brièvement les événements :
F 614 est le numéro attribué à une œuvre de Van Gogh qui faisait partie du catalogue de la Faille, premier catalogue raisonné de l'œuvre du peintre. Peu après la publication de l'ouvrage en 1928, le scandale éclata lorsqu'on apprit que 33 des œuvres qui y figuraient, y compris F 614, étaient d'une authenticité douteuse. Toutes ces œuvres avaient été acquises du marchand d'art Otto Wacker qui fut peu de temps après mis en accusation par le procureur d'État. Le procès, depuis connu sous le nom de « l'affaire Wacker »1, s'ouvrit en Allemagne le 6 avril 1932.
Des experts appartenant à plusieurs disciplines, y compris de la Faille lui-même, furent appelés à la barre des témoins. Bien que de la Faille eût précédemment proclamé que les 33 peintures étaient toutes des faux, il se ravisa pendant le procès pour affirmer que cinq d'entre elles, dont F 614, étaient des œuvres authentiques. La plupart des autres témoins déclarèrent que toutes étaient des faux. Cependant, l'un d'eux exprima l'opinion que huit peintures, y compris F 614, étaient des œuvres authentiques. Le 19 avril 1932, le tribunal déclarait Otto Wacker coupable. Mais qu'en était-il des tableaux? Étaient-ils tous des faux ou pouvait-on encore avoir des doutes raisonnables à propos de certains d'entre eux, comme F 614?
C'est cette question qui incita les actuels propriétaires du tableau à prendre contact avec l'ICC. Ils avaient résolu de déterminer une fois pour toutes si F 614 était un authentique Van Gogh. L'enquête, qui devait conduire les propriétaires d'Ottawa à Amsterdam, allait donner lieu à un documentaire réalisé par Riverain Productions pour l'émission Witness du réseau anglais de Radio-Canada.
L’article Wikipedia en anglais consacré à Otto Wacker, qui s’appuie sur Der Fall Wacker de Grete Ring et The Wacker forgeries : a catalogue, de Stefan Koldehoff, donne aussi des détails sur les circonstances de l’affaire : l’auteur des faux serait probablement le frère d’Otto Wacker, le peintre et restaurateur Leonhard Wacker. Otto Wacker était parvenu à convaincre les experts Jacob Baart de la Faille, Hendrik P. Bremmer, Julius Meier-Graefe et Hans Rosenhagen que ces peintures étaient authentiques en leur racontant que leur propriétaire russe, qui avait revendu ces œuvres illégalement, souhaitait conserver l’anonymat par crainte de représailles.
Une traduction en français (automatique) de cet article est disponible sur Qwika.
Enfin, l’article d’Insecula, Les faux Van Gogh, s’il ne s’étend pas sur l’affaire Otto Wacker, est néanmoins intéressant si vous souhaitez élargir vos recherches à l’ensemble des affaires de faux liées à l’œuvre de Vincent Van Gogh.
Les sources en français sur l’affaire Otto Wacker sont rares. La plus détaillée est Les faux Van Gogh de Jacob Baart de La Faille (ou Jean-Baptiste de La Faille), publié en 1930 (cette affaire a éclaté en 1928), après que J.-B. de la Faille avait lui-même enregistré les faux de Wacker dans son catalogue raisonné des œuvres de Vincent Van Gogh :
Les meilleurs faux Van Gogh furent ceux que réalisa Otto Wacker, qui, pour les vendre, ouvrit une boutique à Berlin, où ils furent décelés lors d'une exposition, en 1927, à la grande déconvenue de l'auteur du catalogue raisonné de Van Gogh, J.-B. de La Faille, qui les avait inclus dans son corpus.
Source : Il est minuit, Docteur Gachet, Jean-Marie Tasset, Le Figaro, 2/02/1999 (via Europresse)
Le premier scandale remonte à une exposition organisée en 1928 à Berlin par le marchand Otto Wacker, qui exposa trente tableaux inconnus et prétendument signés Van Gogh. En fait, ils étaient tous faux! C'est alors que Jean-Baptiste La Faille, auteur l'année précédente du catalogue raisonné, décida de réviser attentivement son oeuvre. Depuis, il fait référence.
Source : Samedi culturel, Le Temps, n°731, 17/06/2000 (via Europresse)
Le marchand allemand Otto Wacker a été condamné à la prison pour avoir mis sur le marché, en 1928, plusieurs faux. Depuis, l’œuvre du peintre hollandais ne cesse d’être bouleversée par le tourbillon des attributions et des déclassements, comme en témoignent les éditions successives des catalogues raisonnés du peintre. Le premier est celui du néerlandais Bart de la Faille, qui, en 1928, avait enregistré les faux de Wacker. Il les a retirés en 1939. L’édition de 1970 fut encore différente. En 1977, dans un autre catalogue raisonné, Jan Hulsker avait ôté près de quatre-vingts tableaux qui figuraient sur les listes de la Faille. Dans sa mise à jour de 1997, ce chercheur néerlandais accompagne quarante-cinq peintures et dessins d’un point d’interrogation doutes sur la date, voire sur l’œuvre elle-même. Et le Musée d’Orsay est en train d’ausculter aux rayons X l’Hôpital Saint-Paul…
Source : Van Gogh, ses experts, ses liquidateurs, Philippe Dagen, Michel Guerrin, Le Monde, 26/07/1997 (via Europresse)
D’autres ouvrages en français évoquent l’affaire, beaucoup plus brièvement, par exemple :
Les 70 jours de Van Gogh à Auvers : essai d'éphéméride dans le décor de l'époque, 20 mai-30 juillet 1890, d'après les lettres, documents, souvenirs et déductions... , Paul Gachet; comment. d'Alain Mothe
Vous en trouverez d’autres exemples, ainsi qu’un certain nombre de références en anglais, allemand et néerlandais, sur Google Books.
Concernant le procès lui-même, le bulletin de l’Institut canadien de conservation retrace brièvement les événements :
F 614 est le numéro attribué à une œuvre de Van Gogh qui faisait partie du catalogue de la Faille, premier catalogue raisonné de l'œuvre du peintre. Peu après la publication de l'ouvrage en 1928, le scandale éclata lorsqu'on apprit que 33 des œuvres qui y figuraient, y compris F 614, étaient d'une authenticité douteuse. Toutes ces œuvres avaient été acquises du marchand d'art Otto Wacker qui fut peu de temps après mis en accusation par le procureur d'État. Le procès, depuis connu sous le nom de « l'affaire Wacker »1, s'ouvrit en Allemagne le 6 avril 1932.
Des experts appartenant à plusieurs disciplines, y compris de la Faille lui-même, furent appelés à la barre des témoins. Bien que de la Faille eût précédemment proclamé que les 33 peintures étaient toutes des faux, il se ravisa pendant le procès pour affirmer que cinq d'entre elles, dont F 614, étaient des œuvres authentiques. La plupart des autres témoins déclarèrent que toutes étaient des faux. Cependant, l'un d'eux exprima l'opinion que huit peintures, y compris F 614, étaient des œuvres authentiques. Le 19 avril 1932, le tribunal déclarait Otto Wacker coupable. Mais qu'en était-il des tableaux? Étaient-ils tous des faux ou pouvait-on encore avoir des doutes raisonnables à propos de certains d'entre eux, comme F 614?
C'est cette question qui incita les actuels propriétaires du tableau à prendre contact avec l'ICC. Ils avaient résolu de déterminer une fois pour toutes si F 614 était un authentique Van Gogh. L'enquête, qui devait conduire les propriétaires d'Ottawa à Amsterdam, allait donner lieu à un documentaire réalisé par Riverain Productions pour l'émission Witness du réseau anglais de Radio-Canada.
L’article Wikipedia en anglais consacré à Otto Wacker, qui s’appuie sur Der Fall Wacker de Grete Ring et The Wacker forgeries : a catalogue, de Stefan Koldehoff, donne aussi des détails sur les circonstances de l’affaire : l’auteur des faux serait probablement le frère d’Otto Wacker, le peintre et restaurateur Leonhard Wacker. Otto Wacker était parvenu à convaincre les experts Jacob Baart de la Faille, Hendrik P. Bremmer, Julius Meier-Graefe et Hans Rosenhagen que ces peintures étaient authentiques en leur racontant que leur propriétaire russe, qui avait revendu ces œuvres illégalement, souhaitait conserver l’anonymat par crainte de représailles.
Une traduction en français (automatique) de cet article est disponible sur Qwika.
Enfin, l’article d’Insecula, Les faux Van Gogh, s’il ne s’étend pas sur l’affaire Otto Wacker, est néanmoins intéressant si vous souhaitez élargir vos recherches à l’ensemble des affaires de faux liées à l’œuvre de Vincent Van Gogh.
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