Question d'origine :
Bonjour, Je fais des recherches sur l'école de musique franco flamande du XV° et XV° siècle et je n'arrive pas à trouver certains portraits des musiciens comme par exemple celui d'Alexandre AGRICOLA (ou ACKERMAN). Auriez-vous de la documentation ou des liens qui pourraient m'intéresser ? Je me suis adressée au même type de site que vous en Belgique, c'est d'ailleurs ce site qui m'a conseillé de m'adresser à vous. je tiens à préciser que j'ai déjà fait une recherche sur Google. Vous remerciant par avance, Très cordialement, C.G.
Réponse du Guichet

Bonjour,
Commençons par préciser qu'en raison de la situation sanitaire nous sommes en télétravail, et n’avons pas accès aux documents de la bibliothèque. Pour vous répondre nous devons nous contenter des ressources disponibles en ligne.
Puisque vous avez-vous-même déjà effectué une recherche en ligne, vous avez certainement pris connaissance de la page Wikipedia consacrée à Alexandre Agricola. Ses nombreuses références bibliographiques pourront vous aider à approfondir vos recherches.
Par ailleurs la biographie succincte de ce personnage est librement consultable sur le site de l’encyclopédie Universalis :
« Né vraisemblablement en Flandre, peut-être en Allemagne, Alexandre Agricola (ou Ackermann) est en Italie, à Florence, en 1470, date de son mariage. Il est au service du duc Galéas-Marie Sforza de Milan, de 1471 à 1474, date à laquelle on le rencontre à Mantoue, ayant cédé sa place à Milan à Loyset Compère. En 1476, il est à Cambrai dans le groupe des petits vicaires (chantres). Il est de nouveau en Italie, à Florence, en 1491, chez Laurent de Médicis, ville qu'il quitte après la mort de celui-ci (1492). Il est possible qu'il ait été au service du roi de France Charles VIII. En 1500, en tout cas, il est chapelain de Philippe le Beau à la cour de Bourgogne ; il suit ce dernier en Espagne en 1501 et en 1506 ; au cours de ce second voyage, il meurt de la peste à Valladolid. Il est significatif qu'on ne décèle pas chez lui d'influence italienne ; il est resté fidèle à la tradition franco-flamande du Nord. Dans sa musique sacrée (dont huit messes à quatre voix et une à trois, dont plusieurs sur un ténor profane, par exemple Malheur me bat ; vingt-cinq motets à trois et quatre voix, qui parfois utilisent la technique de l'imitation), il demeure proche de Josquin. C'est dans ses chansons polyphoniques sur des textes français, italiens et flamands qu'il cultive avec le plus de bonheur l'écriture de son temps, à l'instar de Josquin, de Pierre de La Rue, de Heinrich Isaac, de Johannes Ghiselin (Verbonnet) ou de Loyset Compère ; il en publia quatre-vingt-deux, la plupart à trois voix (68) comme de coutume, mais il traite les trois voix à égalité (on sait que le contraténor était auparavant une simple basse sans caractère mélodique précis), parfois même il ajoute une quatrième partie (10) ; il a même écrit une chanson à six voix. C'est l'énergie de son rythme qui pourrait le caractériser ; toutefois, sa polyphonie est parfois un peu lourde. Ses œuvres furent très souvent transcrites pour luth. »
Source : Pierre-Paul LACAS, « AGRICOLA ALEXANDRE (1446 env.-1506) », Encyclopædia Universalis
Plusieurs ouvrages du XIXe siècle, consultables via Google Livres, fournissent des informations sur Alexandre Agricola. Notamment :
- Biographie nationale: (A-Z); 28 (Table générale); 29-44 (Suppl. 1-16), Thiry-Van Buggenhoudt
- Biographie universelle des musiciens et bibliographie génèrale de la musique, Francois Joseph Fetis
- Les musiciens néerlandais en Espagne dus douzième au dix-huitième siècle, Edmond Vander Straeten
Par ailleurs, il semble que l’ouvrage d’Eugène Baie, Le siècle des gueux : histoire de la sensibilité flamande sous la Renaissance, mentionne Alexandre Ackerman. Cet ouvrage de notre catalogue est conservé aux archives départementales.
Mentionnons enfin deux références que nous trouvons dans le catalogue Sudoc, et qui sont susceptibles de vous intéresser :
- La musique flamande dans la société des XVe et XVIe siècles / par Robert Wangermée
- De Guillaume Dufay à Roland de Lassus : les très riches heures de la polyphonie franco-flamande / Ignace Bossuyt ; traduit du néerlandais par Henri Vanhulst
Bonne journée.
Commençons par préciser qu'en raison de la situation sanitaire nous sommes en télétravail, et n’avons pas accès aux documents de la bibliothèque. Pour vous répondre nous devons nous contenter des ressources disponibles en ligne.
Puisque vous avez-vous-même déjà effectué une recherche en ligne, vous avez certainement pris connaissance de la page Wikipedia consacrée à Alexandre Agricola. Ses nombreuses références bibliographiques pourront vous aider à approfondir vos recherches.
Par ailleurs la biographie succincte de ce personnage est librement consultable sur le site de l’encyclopédie Universalis :
« Né vraisemblablement en Flandre, peut-être en Allemagne, Alexandre Agricola (ou Ackermann) est en Italie, à Florence, en 1470, date de son mariage. Il est au service du duc Galéas-Marie Sforza de Milan, de 1471 à 1474, date à laquelle on le rencontre à Mantoue, ayant cédé sa place à Milan à Loyset Compère. En 1476, il est à Cambrai dans le groupe des petits vicaires (chantres). Il est de nouveau en Italie, à Florence, en 1491, chez Laurent de Médicis, ville qu'il quitte après la mort de celui-ci (1492). Il est possible qu'il ait été au service du roi de France Charles VIII. En 1500, en tout cas, il est chapelain de Philippe le Beau à la cour de Bourgogne ; il suit ce dernier en Espagne en 1501 et en 1506 ; au cours de ce second voyage, il meurt de la peste à Valladolid. Il est significatif qu'on ne décèle pas chez lui d'influence italienne ; il est resté fidèle à la tradition franco-flamande du Nord. Dans sa musique sacrée (dont huit messes à quatre voix et une à trois, dont plusieurs sur un ténor profane, par exemple Malheur me bat ; vingt-cinq motets à trois et quatre voix, qui parfois utilisent la technique de l'imitation), il demeure proche de Josquin. C'est dans ses chansons polyphoniques sur des textes français, italiens et flamands qu'il cultive avec le plus de bonheur l'écriture de son temps, à l'instar de Josquin, de Pierre de La Rue, de Heinrich Isaac, de Johannes Ghiselin (Verbonnet) ou de Loyset Compère ; il en publia quatre-vingt-deux, la plupart à trois voix (68) comme de coutume, mais il traite les trois voix à égalité (on sait que le contraténor était auparavant une simple basse sans caractère mélodique précis), parfois même il ajoute une quatrième partie (10) ; il a même écrit une chanson à six voix. C'est l'énergie de son rythme qui pourrait le caractériser ; toutefois, sa polyphonie est parfois un peu lourde. Ses œuvres furent très souvent transcrites pour luth. »
Source : Pierre-Paul LACAS, « AGRICOLA ALEXANDRE (1446 env.-1506) », Encyclopædia Universalis
Plusieurs ouvrages du XIXe siècle, consultables via Google Livres, fournissent des informations sur Alexandre Agricola. Notamment :
- Biographie nationale: (A-Z); 28 (Table générale); 29-44 (Suppl. 1-16), Thiry-Van Buggenhoudt
- Biographie universelle des musiciens et bibliographie génèrale de la musique, Francois Joseph Fetis
- Les musiciens néerlandais en Espagne dus douzième au dix-huitième siècle, Edmond Vander Straeten
Par ailleurs, il semble que l’ouvrage d’Eugène Baie, Le siècle des gueux : histoire de la sensibilité flamande sous la Renaissance, mentionne Alexandre Ackerman. Cet ouvrage de notre catalogue est conservé aux archives départementales.
Mentionnons enfin deux références que nous trouvons dans le catalogue Sudoc, et qui sont susceptibles de vous intéresser :
- La musique flamande dans la société des XVe et XVIe siècles / par Robert Wangermée
- De Guillaume Dufay à Roland de Lassus : les très riches heures de la polyphonie franco-flamande / Ignace Bossuyt ; traduit du néerlandais par Henri Vanhulst
Bonne journée.
Réponse du Guichet

Bonjour,
De retour (momentanément) à la bibliothèque, nous avons pu consulter quelques ouvrages de notre fonds.
Le Guide de la musique de la Renaissance de Françoise Ferrand qui consacre une longue entrée à Alexandre Agricola (p. 295-297). En voici un extrait :
« Compositeur flamand né à Gand en 1445-1446, mort à Valladolid le 15 août 1506.
L’œuvre d’Agricola s’inscrit dans la production musicale internationale produite au tournant des XVe et XVIe siècles. Compositeur d’une rare intelligence et assez sophistiqué, Agricola montre dans sa musique sacrée, parfois quelque peu artificielle, une maîtrise totale de tous les procédés contrapuntiques de la période. Sa production profane vocale et, surtout, celle instrumentale, constitue un répertoire moderne d’une grande importance pour l’histoire de la musique de la Renaissance.
Les données biographiques concernant les premières années de la vie d’Alexande Agricola nous font défaut. Son vrai nom était Alexander Ackerman et Gand, probablement, sa ville natale. Le texte du motet anonyme Musica, quid defles / Nil prosunt lacrimae ( ? Isaac) publié par Georg Rhau en 1538, donne des renseignements précieux sur les dernières années de sa vie. Il s’agit d’une épitaphe musicale en son hommage – Epitaphion Alexandri Agricolae symphonistae regis Castiliae – dont le texte nous apprend que le compositeur, alors au service du souverain des Pays-Bas et roi de Castille Philippe le Beau, serait mort de « fièvre ardente » à Valladolid, sexagénaire, au mois d’août 1506. Si l’on peut prêter foi à ces dernières affirmations, Agricola serait alors né en 1445 ou 1446. De ses années de formation et des débuts de sa carrière de musicien, on ne sait quasiment rien. Un certain Alessandro Alemanno (d’Allemagne) – surnom que l’on utilisait très souvent en Italie pour désigner une personne originaire du nord – est attesté au début des années 1470 à Milan et à la cour napolitaine en qualité de chanteur et de joueur de « viole », mais son identification avec le compositeur est incertaine. »
Si vous n’avez pas la possibilité de venir emprunter ou consulter cet ouvrage à la BmL, vous trouverez d’autres bibliothèques le possédant via le Sudoc ou Worldcat. Si vous êtes basé.e en Belgique, sachez que cet ouvrage figure dans le catalogue de la bibliothèque Chiroux à Liège.
L’ouvrage d’Allan W. Atlas La musique de la Renaissance en Europe, 1400-1600 mentionne Agricola mais n’en fournit pas de portrait.
L’ouvrage d’Isabelle Handy, Histoire de la musique au Moyen Age et à la Renaissance ne mentionne pas Alexandre Agricola mais vous y trouverez une présentation de Johannes Ockeghem (p. 204-205).
Bonne journée.
De retour (momentanément) à la bibliothèque, nous avons pu consulter quelques ouvrages de notre fonds.
Le Guide de la musique de la Renaissance de Françoise Ferrand qui consacre une longue entrée à Alexandre Agricola (p. 295-297). En voici un extrait :
« Compositeur flamand né à Gand en 1445-1446, mort à Valladolid le 15 août 1506.
L’œuvre d’Agricola s’inscrit dans la production musicale internationale produite au tournant des XVe et XVIe siècles. Compositeur d’une rare intelligence et assez sophistiqué, Agricola montre dans sa musique sacrée, parfois quelque peu artificielle, une maîtrise totale de tous les procédés contrapuntiques de la période. Sa production profane vocale et, surtout, celle instrumentale, constitue un répertoire moderne d’une grande importance pour l’histoire de la musique de la Renaissance.
Les données biographiques concernant les premières années de la vie d’Alexande Agricola nous font défaut. Son vrai nom était Alexander Ackerman et Gand, probablement, sa ville natale. Le texte du motet anonyme Musica, quid defles / Nil prosunt lacrimae ( ? Isaac) publié par Georg Rhau en 1538, donne des renseignements précieux sur les dernières années de sa vie. Il s’agit d’une épitaphe musicale en son hommage – Epitaphion Alexandri Agricolae symphonistae regis Castiliae – dont le texte nous apprend que le compositeur, alors au service du souverain des Pays-Bas et roi de Castille Philippe le Beau, serait mort de « fièvre ardente » à Valladolid, sexagénaire, au mois d’août 1506. Si l’on peut prêter foi à ces dernières affirmations, Agricola serait alors né en 1445 ou 1446. De ses années de formation et des débuts de sa carrière de musicien, on ne sait quasiment rien. Un certain Alessandro Alemanno (d’Allemagne) – surnom que l’on utilisait très souvent en Italie pour désigner une personne originaire du nord – est attesté au début des années 1470 à Milan et à la cour napolitaine en qualité de chanteur et de joueur de « viole », mais son identification avec le compositeur est incertaine. »
Si vous n’avez pas la possibilité de venir emprunter ou consulter cet ouvrage à la BmL, vous trouverez d’autres bibliothèques le possédant via le Sudoc ou Worldcat. Si vous êtes basé.e en Belgique, sachez que cet ouvrage figure dans le catalogue de la bibliothèque Chiroux à Liège.
L’ouvrage d’Allan W. Atlas La musique de la Renaissance en Europe, 1400-1600 mentionne Agricola mais n’en fournit pas de portrait.
L’ouvrage d’Isabelle Handy, Histoire de la musique au Moyen Age et à la Renaissance ne mentionne pas Alexandre Agricola mais vous y trouverez une présentation de Johannes Ockeghem (p. 204-205).
Bonne journée.
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