Question d'origine :
Est-ce que l'hydrocution existe réellement, ou bien est-ce une légende urbaine?
Connaissez-vous des cas réels documentés, des statistiques de mortalité par hydrocution à la baignade? Peut-être regroupe-t-on sous le terme hydrocution toutes les personnes ayant fait un simple malaise dans l'eau qui les a conduit à la noyade?
Est-ce que le geste fréquemment conseillé aux enfants (se mettre de l'eau sur la nuque avant d'aller nager) protège vraiment de l'hydrocution (si elle existe)?
Réponse du Guichet

L'hydrocution n'est pas une légende urbaine. Il s'agit d'un choc thermique qui correspond à la réaction du corps à un brusque changement de température. On l'appelle aussi syncope d'immersion.
Chaque année, en France, les noyades pour cause d'hydrocution font plusieurs victimes aussi bien en piscine qu’en mer, en lac ou en rivière. On recense 6 décès à l'été 2021 et 20 décès durant l'été 2015.
Le conseil à suivre pour éviter ce choc thermique est donc d'entrer progressivement dans l’eau, surtout après une exposition prolongée au soleil.
Bonjour,
L'hydrocution n'est pas une légende urbaine. Il s'agit d'un choc thermique qui correspond à la réaction du corps à un brusque changement de température. On l'appelle aussi syncope d'immersion.
Attention à l'hydrocutionL'hydrocution est un accident fréquent qui survient l'été. Il correspond à un refroidissement brutal intervenant souvent à la suite d'une entrée trop rapide dans l’eau et dû à une trop grande différence de température entre la peau et l'eau. Ce choc thermique peut entraîner une perte de connaissance dans l'eau et entraîner la noyade.
Quelques signes peuvent précéder l'hydrocution. Il sont malheureusement trop souvent négligés. Ce sont : les maux de tête, les crampes, l'angoisse,... Devant l'apparition de l'un de ces signes, tout nageur doit se rapprocher de la plage et sortir de l'eau le plus rapidement possible.D'une façon générale, respectez les consignes suivantes :
- Entrez de manière progressive dans l'eau, particulièrement lorsque l'eau est froide et que vous vous êtes exposé au soleil.
- Evitez les expositions au soleil trop prolongées.
- Evitez de vous baigner après un repas copieux.
- Ne consommez pas d'alcool avant et pendant la baignade.
source : Eaux de baignade / Ministère de la Santé
Une enquête épidémiologique triannuelle sur les noyades menée par l'Agence nationale Santé publique France établit des statistiques sur les causes de noyades en France pour un été donné.
Du 1er juin au 30 septembre 2021, l'hydrocution a été associée à huit cas de noyades, dont six avec décès (cinq parmi les 65 ans et plus) sur un total de 1326 ayant au moins une circonstance renseignée.
source : Surveillance épidémiologique des noyades. Résultats de l'enquête NOYADES 2021
Quelques extraits :
En France, les noyades accidentelles sont responsables chaque année d’environ 1 000 décès (dont environ 400 pendant la période estivale) ce qui en fait la première cause de mortalité par accident de la vie courante chez les moins de 25 ans. Elles sont pourtant pour la plupart évitables. [...]
L’enquête NOYADES est réalisée par questionnaire auprès des services de secours organisés (pompiers, Samu-Smur, etc.) du 1 er juin au 30 septembre en France métropolitaine et outremer. Une noyade est prise en compte s’il y a intervention d’un secours organisé suivie d’une prise en charge hospitalière (passage aux urgences, hospitalisation) ou d’un décès. En 2021, la neuvième édition de l’enquête NOYADES a recensé 1 480 noyades accidentelles dont 27 % ont conduit à un décès.
[...]
Parmi les circonstances intrinsèques, les malaises ont été parmi les circonstances les plus cités et ont concerné 18 % des noyades accidentelles (n=239), dont 43 % ont été suivies de décès (tableau 6). Les victimes de malaises sont plutôt les personnes âgées : 25 % des noyades parmi les 45-64 ans, dont 51 % sont suivies de décès et 43 % des 65 ans et plus, dont 45 % suivies de décès. Près de 15 % des noyades accidentelles (n=196) sont associées à un épuisement de la victime. Elles sont moins fréquemment que pour les malaises, suivies de décès : moins de 1 % d’entre elles ont été fatales. L’association d’un épuisement avec la noyade était plus marquée chez les jeunes adultes de 20 à 24 ans (25 % des noyades de cette classe d’âge). Le fait de ne pas savoir nager a concerné 13 % des noyades accidentelles (n=195) et 10 % des décès (n=40), soit une issue fatale dans 21 % des cas observés. Ce sont les plus jeunes qui ont été le plus concernés : 52 % des noyades chez les moins de 6 ans. L’épilepsie (tableau 6) a été associée à 2 % des noyades et 2 % des décès, elle a été fatale dans 24 % des cas. Elle semblait plus marquée dans les noyades des jeunes de 13 à 19 ans (6 % des noyades de cette classe d’âge). L’hydrocution (tableau 6) a été associée à huit cas de noyades, dont six avec décès (dont cinq parmi les 65 ans et plus). La phase digestive, quant à elle, a concerné cinq cas de noyades, dont trois décès (dont deux parmi les 65 ans et plus).
13 hydrocutions ont été rapportées du 1er juin au 30 septembre 2018 dont huit mortelles (cf Surveillance épidémiologique des noyades. Résultats de l'enquête noyades 2018) contre 26 hydrocutions comptabilisées du 1er juin au 30 septembre 2015 dont 20 mortelles (cf Surveillance épidémiologique des noyades. Enquête NOYADES 2015. 1er juin - 30 septembre 2015).
Vous trouverez plus d'information sur le site Santé publique France.
source : Ministère des Solidarités
Bonne vacances