Quelle est l'histoire de l'ancien Petit cimetière de Loyasse ?
Question d'origine :
A Fourviere,il y a eu un petit cimetiere de Loyasse, Montée du Telegraphe cité sur le cadastre de 1832 section S section 178 en face des 2 tours de Télégraphe Chappe
De quand date son ouverture.? Quand a t il été fermé ,? il me semble que c'est un groupe scolaire qui est sur son emplacement
Remerciements anticipés
Réponse du Guichet

La parcelle nommée "ancien cimetière" sur le cadastre napoléonien de 1831 devrait être l'ancien cimetière des Quatre-vents.
En effet, on voit la mention "ancien cimetière" sur la feuille Section S dite de Loyasse, feuille n°4, 1831.
Dans Lyon, le cimetière de Loyasse, on lit : « D’autre part, le cimetière des Quatre-Vents arrivait à saturation. C’est alors qu’une possibilité apparut tout proche, sur le site de Loyasse : le 26 avril 1806, fut signé avec Rivay un traité pour l’acquisition de 3,6 ha. » […]
« L’architecte de la ville, Joseph Gay, pu alors composer le plan général. Le cimetière occupait tout le terrain actuellement situé au nord des allées 5 et 6. Cette dernière allée partait de l’entrée ouverte sur la rue de Loyasse (aujourd’hui : du Cardinal-Gerlier), longeait sur sa droite le «cimetière des Réformés» inclus dans l’ensemble mais clos de murs, suivant le décret de 1804, et menait au vaste cercle central, pièce maîtresse du dispositif. Celui-ci pouvait contenir sept-cents fosses destinées aux sépultures «ordinaires», celles du régime général prévu par le décret impérial : en principe individuelles, elles pouvaient être renouvelées sans préavis au bout de cinq ans. Bordant le cercle, deux lignes (correspondant à l’actuelle allée 81 et l’allée 79 aujourd’hui disparue) étaient destinées aux concessions particulières qui allaient être vendues aux personnes désireuses d’avoir une sépulture privée durable: «tombeau de famille», en principe muni d’un caveau maçonnée et appelant la construction d’un monument important; ou «tombe individuelle» en pleine terre. Le conseil municipal approuva ce plan, le 28 janvier 1811 et le même jour adopté le tarif des concessions futures. […]
Ainsi dessinés, les traits du cimetière restèrent en l’état jusqu’en 1830, où l’extension se fit au sud. Le 17 juillet de cette année, le chanoine Joseph Caille donna à la ville 32 ares, affectés à la sépulture des ecclésiastiques : «l’actuel cimetière des prêtres». Le même jour, il vendit 84 ares, pour l’agrandissement du terrain général. C’est à ce moment que la nouvelle partie au sud fut distribuée autour de la croix latine formée par les allées 1 et 2, que des concessions commencèrent d’y être vendues, et que l’entrée fut transférée à son emplacement actuel, entre les pavillons dessinés en 1835 par Renée Dardel (remplacée en 1893 par ceux d’A. Hirsch). Enfin, le 4 février 1840, l’achat du clos Lièvre permet d’étendre le cimetière à l’ouest, sur les terrains descendant vers le bas de Loyasse. Ce que l’on appelle aujourd’hui l’ancien cimetière de Loyasse était définitivement constitué.
Par la suite, le cimetière ne s’est plus accru. La nécessité pressant, une annexe fut créée par l’acquisition, les 7 et 19 septembre 1853, des propriétés Turge et Nachury. C’est le «nouveau cimetière de Loyasse», ouvert au début de l’année 1854. Des projets ultérieurs d’extension n’aboutirent pas, et c’est ailleurs que les besoins furent satisfaits : à la Guillotière, où le nouveau cimetière fut mis en service au mois de septembre 1859, et plus tard à la Croix-Rousse ».
Voici deux questions du Guichet du savoir en lien :
Voici un ouvrage conservé à la Bibliothèque municipale de Lyon et mis en lien en plein texte sur Wikisource : Pierre Beuf Le Cimetière de Loyasse 1834 (p.i-xvi) dont il existe plusieurs exemplaires à la Bibliothèque municipale de Lyon : cote 313799, cote 304103
Citons un passage :
« Il était placé immédiatement au-dessous du lieu où sont aujourd’hui les télégraphes. Le génie s’en empara en 1815 pour construire à la place des fortifications. La terre fut impitoyablement fouillée, et il ne resta plus aucun vestige des nombreuses tombes qui s’y trouvaient. On y voit cependant encore aujourd’hui quelques pierres tumulaires contre les murs; il est à désirer que l’administration les fasse transporter au cimetière de Loyasse. »
Sur ce plan datant de 1822 : Nouveau plan géométral de la ville de Lyon, avec ses projets d'agrandissement et d'embellissement, divisé par arrondissement, par M. Laurent Dignoscyo, ingr., on aperçoit une zone entourée d’arbres susceptible de représenter le cimetière en question.
Dans le document Le Vieux Lyon à l'Exposition internationale urbaine, 1914 : description des oeuvres, objets d'art et curiosités : notices biographiques et documents historiques inédits / par Félix Desvernay ..., on peut lire : « […] enfouie, en 1815, dans les travaux de terrassement du bastion n°3 de l’enceinte de Saint-Just, point culminant de l’ancien cimetière des Quatre-Vents, montée du Télégraphe […] »
Sur le site internet du de Lyon Musée militaire de Lyon, on voit que le bastion n°3 de l’enceinte de ROHAULT DE FLEURY a effectivement dû être élevé à cet emplacement.
Nous vous conseillons la lecture de l'ouvrage Les défenses de Lyon : enceintes et fortifications / François Dallemagne ; avec la collaboration de Bernard Billier, Roger Bonijoly, Jean-Pierre Chevrier et al. ; photographies de Georges Fessy
Voici le : Plan de la propriété de M. Rivai située au canton de Haut Loyasse, achetée par la ville de Lyon pour l'établissement d'un cimetière.