D'où vient la rumeur parlant de déplacés ukrainiens enlevés par les Chinois ?
Question d'origine :
Bonjour,
Apparemment en ce moment une info se répand sur les réseaux sociaux : il y aurait des couloirs humanitaires depuis l'Ukraine en direction de la Chine mais en fait les personnes qui les empruntent sont enlevées et on leur prend leurs organes pour les revendre !
Existe-t-il un moyen de savoir d'où est partie cette nouvelle ? je ne demande même pas à savoir si elle est vraie ou fausse car bien sûr elle est fausse mais je serais curieuse de savoir comment et grâce à qui elle se propage.
Merci par avance pour la réponse,
Réponse du Guichet

Nos recherches ne nous ont pas permis de retrouver cette rumeur ou les comptes qui la propagent.
Bonjour,
Nos recherches ne nous ont pas permis de retrouver cette rumeur ou les comptes qui la propagent.
Toutefois, votre question est l'occasion de rappeler qu'en temps de guerre, la propagande et la désinformation sont des armes largement utilisées, avec la poursuite de différents objectifs : booster le moral en glorifiant les héros, s'attirer la sympathie, ou bien diaboliser l'ennemi ; contrôler l'opinion, ou au contraire la déstabiliser en semant la confusion...
Il convient donc d'être prudent vis-à-vis des rumeurs, quelle que soit leur provenance. Par ailleurs, les réseaux sociaux sont un lieu particulièrement propice à la propagation des fausses informations, comme le rappelle (par exemple) cet article de Presse-citron : Ukraine : comment débusquer les fake news et bots russes ?
Si certaines sont assez grossières pour être repérées facilement, d'autres sont plus pernicieuses. Pour éviter de tomber dans le piège, il convient de rester prudent face aux "infos" qui ne sont pas relayées par des rédactions fiables et clairement identifiées, qui disposent de journalistes sur place, ou sont abonnées aux agences de presse.
Par ailleurs, il faut garder à l'esprit que vérifier une information prend du temps : certaines infos délivrées "à chaud", même sans volonté de désinformer, peuvent donc être erronées, et démenties par la suite. On peut citer pour exemple l'histoire des soldats ukrainiens de l'Île aux Serpents, crus morts le 25 février dernier, jusqu'à ce qu'on apprenne qu'ils avaient été faits prisonniers.
Ceci étant posé, rappelons aussi que les déplacements de populations ukrainiennes induits par cette guerre sont massifs : au 24 mars, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) estime que "plus de 3,6 millions de personnes dont la majorité des femmes et des enfants ont fui l’Ukraine et les combats déclenchés par l’offensive russe le 24 février". En tout (c'est à dire, en comptant les déplacements à l'intérieur des frontières ukrainiennes), une dizaine de millions de personnes, soit un quart environ de la population, ont été forcées de quitter leur foyer.
Cette situation suscite des craintes légitimes pour la sécurité de ces populations vulnérables face aux menaces de trafic humain :
C'est une inquiétude relayée au plus haut niveau, notamment des instances européennes. La semaine dernière, Ylva Johansson, commissaire européenne aux Affaires intérieures, a mis en garde sur les dangers qu'encourent les enfants qui fuient l'Ukraine, notamment les mineurs "non accompagnés", alors que le Fond des Nations unies pour l'enfance (Unicef) annonce ce mardi qu'un enfant quitte l'Ukraine pratiquement chaque seconde et que les mineurs représentent la moitié des exilés du pays.
"Ces mineurs encourent le risque d'être victimes de criminels qui les utiliseraient pour du trafic d'êtres humains, par exemple", a-t-elle estimée, précisant avoir des informations sur "des criminels prenant des orphelins dans des orphelinats en Ukraine, traversant la frontière en prétendant être des parents".
Inquiétude sur le trafic d'enfants aux frontières ukrainiennes
Le commissaire européen français Thierry Breton a lui aussi relaté lundi matin sur France Inter, la situation d'enfants ayant quitté des orphelinats ukrainiens, en raison du risque de bombardement russe. "Ces malheureux enfants sont sur les routes, poussés, beaucoup en Moldavie, et je ne vous cache pas que nous avons des grandes craintes : il faut vraiment qu'on s'en occupe massivement" estime-t-il, ajoutant : "On commence à voir du trafic, potentiellement des bandes, des trafiquants."
Sur le terrain, les organisations humanitaires disent aussi leur inquiétude décuplée par la fragilité des personnes en situation d'exil. "Il y a quelques jours, un homme s'est approché de la zone où arrivent les personnes qui fuient l'Ukraine au poste frontière de Sighetu Marmației", raconte ainsi Thomas Hackl, coordinateur des actions de l'ONG Caritas en Roumanie. "Il a invité deux jeunes femmes à monter dans sa voiture en proposant un trajet gratuit vers l'endroit où elles souhaitaient aller et au dernier moment la police aux frontières l'a arrêté, a fait sortir les jeunes femmes : on a appris qu'il s'agissait d'un homme déjà condamné pour trafic d'êtres humains."
Aux frontières, les manifestations de soutien et les propositions d'aide se multiplient, parfois de façon désorganisée. "Il y a beaucoup de gens qui sont là pour offrir de l'aide, un hébergement ou un transport gratuit par exemple et puisqu'il n'y avait pas de contrôles, en tout cas les premiers jours, cela peut être très simple pour quelqu'un d'emmener une personne et de disparaître avec elle", estime Thomas Hackl.
Services sexuels contre hébergement
"Il y a des femmes à qui on a proposé des pratiques sexuelles en échange d'un hébergement", en Pologne, avance pour sa part Geneviève Colas, coordinatrice du collectif "Ensemble contre la traite des êtres humains" pour le Secours catholique - Caritas France. "On a vu aussi qu'à certains endroits, des enfants arrivaient seul ou accompagnés d'autres personnes que leurs parents", ajoute-t-elle, pointant une situation de vulnérabilité accrue pour ces jeunes exilés. "La situation de ces personnes qui n'ont plus rien fait qu'ils sont amenés à accepter parfois des choses pour pouvoir vivre", estime-t-elle.
Source : Réfugiés ukrainiens : alerte sur les risques de traite des êtres humains, France Inter, 16 mars
Les avertissements se suivent et se ressemblent, toujours plus inquiétants. Depuis quelques jours, les plus hautes instances européennes alertent sur le risque pour les réfugiés ukrainiens fuyant l'invasion russe de tomber dans des réseaux de trafic d'êtres humains. Ce lundi 21 mars, Europol a ainsi exhorté les pays de l'Union européenne à rester attentif à ce phénomène, indiquant que le nombre de victimes potentielles arrivant d'Ukraine serait susceptible d'attirer "à la fois les agresseurs individuels et opportunistes se faisant passer pour des bénévoles, ainsi que des réseaux criminels spécialisés" dans de tels trafics. Pour l'agence européenne de police, les zones les plus préoccupantes sont actuellement les frontières, les centres d'accueil et d'hébergement, ainsi que les gares ferroviaires et routières. "À court terme, les risques les plus élevés concernent le ciblage potentiel des victimes par des criminels sous prétexte de promettre un transport, un logement gratuit, un emploi ou d'autres formes de soutien immédiat", explique Europol dans un communiqué.
Jeudi 17 mars, le Conseil de l'Europe alertait déjà contre ce risque de trafic d'êtres humains aux frontières, alors que le flux de réfugiés en Europe connaît selon l'organisme "sa plus importante augmentation depuis la Seconde guerre mondiale". Alors que plus de trois millions de personnes ont été contraintes de fuir l'Ukraine depuis le 24 février dernier, le Groupe d'experts sur la lutte contre la traite des êtres humains du Conseil (Greta) rappelle que 90% d'entre elles "seraient des femmes et des enfants", particulièrement vulnérables. "Dans ces situations, nous savons qu'il y a un risque très élevé pour les mineurs non accompagnés d'être victime de criminels", mettait en garde dès mardi la commissaire aux Affaires intérieures de l'Union Européenne, Ylva Johansson. "Nous sommes très, très concernés par ce trafic potentiel d'êtres humains engendré par la guerre en Ukraine", confirme à L'Express Andrea Salvioni, responsable exécutif au sein du bureau du Représentant spécial et Coordinateur pour la lutte contre la traite des êtres humains de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Source : "Il y a des pics de recherche en ligne de femmes ukrainiennes pour du sexe", alerte l'OSCE, L'Express, 23 mars
Concernant le trafic d'organes, nous n'avons à ce jour trouvé aucune information fiable en rapport avec la guerre en Ukraine.
En revanche, on peut noter que la Chine a déjà été soupçonnée de pratiques contraires à l'éthique dans le domaine de la greffe d'organes :
Au début des années 2000, Pékin était érigé en épouvantail. Tous les grands noms mondiaux de la greffe accusaient (preuves à l'appui) la Chine de transformer des milliers de prisonniers condamnés à mort en donneurs potentiels d'organes. Fusillés, puis aussitôt prélevés. La question du consentement était ouvertement exclue alors qu'elle est la pierre angulaire en la matière. Cette mobilisation s'est in fine révélée efficace. Depuis quelques années, les autorités chinoises affirment avoir mis fin à de telles pratiques. «Ils ont pris conscience qu'ils allaient connaître un énorme besoin de greffons, raconte le Pr Bastien. Alors, comme en Corée du Sud, les Chinois ont mis en place une politique publique de prélèvement sur donneurs vivants.»
Pour autant, les prélèvements forcés sur les condamnés à mort ont-ils vraiment disparu ? «Difficile d'être catégorique», note Jacques Belghiti. Par exemple, lors d'un récent congrès mondial à Toronto sur les greffes de foie, les 200 abstracts chinois [résumés présents au début d'articles ou d'études scientifiques, ndlr] ne donnaient pas la source des organes prélevés. Ce qui pose problème.» En février, un groupe de chercheurs australiens a même demandé le retrait de plus de 400 articles scientifiques, dans la foulée de la publication dans la revue BMJ Open de leurs travaux révélant que d'innombrables organes humains ont été prélevés de façon contraire à l'éthique sur des prisonniers au cours des dernières décennies en Chine. L'étude a examiné 445 documents de recherche scientifique publiés entre janvier 2000 et avril 2017, portant sur 85 477 greffes. Parmi ces travaux, 92,5 % ont omis d'indiquer si les organes provenaient de prisonniers exécutés, tandis que 99 % n'ont pas précisé si les donneurs avaient accordé leur consentement pour la greffe… «Un grand nombre de recherches contraires à l'éthique existent et soulèvent des problèmes de complicité, dans la mesure où la communauté de la transplantation utilise et tire profit des résultats de ces recherches», est-il écrit dans la conclusion de l'étude. En attendant, les chirurgiens greffeurs chinois sont revenus en masse dans les congrès médicaux internationaux. Et le Pr Belghiti est impressionné par «le nombre élevé de Chinois vivant aux Etats-Unis qui vont se faire transplanter en Chine.»
Source : Organes : de la Chine à l’Iran, des prélèvements soupçonnés de manque d’honneur
Un article particulièrement glaçant paru dans Le Point le 3 juillet 2021 revenait sur le jugement rendu en juin 2019 par le China Tribunal :
En juin 2019, le China Tribunal rendait son jugement définitif et le résumait dans un rapport de synthèse. Comité indépendant composé d'avocats, d'experts des droits de l'homme et d'un chirurgien spécialisé dans les transplantations, le Tribunal a été créé pour enquêter sur les prélèvements forcés d'organes en Chine continentale. Ces rumeurs hantent le pays depuis des années - des récits lugubres sur le sort réservé aux adeptes de la religion interdite Falun Gong après avoir été placés en garde à vue. Leurs organes, selon les rumeurs, sont prélevés alors qu'ils sont encore vivants, puis transplantés sur des patients en attente de greffe.
Le Tribunal a examiné ces accusations en élargissant les victimes aux musulmans ouïgours (entre autres), et ses conclusions sont sans équivoque. « Sur la base de toutes les preuves directes et indirectes, le Tribunal conclut avec certitude que des prélèvements forcés d'organes ont eu lieu en de multiples endroits de la RPC [République populaire de Chine] et à de multiples occasions sur une période d'au moins vingt ans, et se poursuivent à ce jour ». En outre, « la RPC et ses dirigeants ont activement incité à la persécution, à l'emprisonnement, au meurtre, à la torture et à l'humiliation des adeptes de Falun Gong dans le seul but d'éliminer la pratique et la croyance en la valeur du Falun Gong ». Le Tribunal a également été en mesure de conclure, « avec certitude », que le Parti communiste s'est rendu coupable d'actes de torture infligés aux Ouïgours. Des actes jugés comme constituant des crimes contre l'humanité.
Le Tribunal conclut avec certitude que des prélèvements forcés d'organes ont eu lieu en de multiples endroits de la République populaire de Chine et à de multiples occasions sur une période d'au moins vingt ans et se poursuivent à ce jour.
[...]
Un rapport ignoré
Aussi incroyable que cela puisse paraître, le jugement du China Tribunal n'a fait l'objet que d'une couverture médiatique minimale, malgré l'ampleur des crimes décrits et le prestige de ses membres. Il était présidé par Sir Geoffrey Nice QC, avocat depuis quarante-huit ans et juge depuis trente-quatre ans. C'est lui qui a dirigé les poursuites contre le président serbe Slobodan Milosevic au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie des Nations unies. Le comité comprenait également des avocats spécialisés dans les droits de l'homme venus des États-Unis, d'Iran et de Malaisie, ainsi qu'un spécialiste des transplantations thoraciques fort de plusieurs décennies d'expertise.
Si les conclusions du Tribunal sont tragiques, son approche a été aussi mesurée et sobre que celle qu'on aurait pu prévoir d'un comité de cette stature. Les membres étaient pleinement « conscients du risque que l'enthousiasme de groupe agisse sur l'esprit des témoins adeptes du Falun Gong ». Ils ont pris soin d'éviter tout parti pris contre le PCC en examinant chaque catégorie de preuves de manière isolée et en traitant les preuves pertinentes comme si elles concernaient un État imaginaire à l'excellent bilan en matière de droits de l'homme. Des invitations à assister à la procédure, à faire des commentaires ou à fournir des preuves ont été envoyées à l'ambassadeur de Chine à Londres, ainsi qu'à plusieurs médecins chinois, et même à des médecins occidentaux soutenant le régime chinois (aucun n'a répondu à l'appel). Un professionnalisme de rigueur. Alors, pourquoi le China Tribunal a-t-il été de facto ignoré ?
Le scepticisme occidental
Premièrement, peut-être parce que la communauté internationale s'était déjà prononcée sur cette question. La Transplantation Society et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont toutes deux déclaré que les critiques à l'encontre du système chinois de transplantation humaine étaient injustifiées et, comme l'admet le jugement du Tribunal, de nombreux gouvernements et organisations internationales ont également exprimé leurs doutes quant à la crédibilité de ces accusations. Il y a des exceptions - les gouvernements d'Israël, d'Espagne, d'Italie et de Taïwan interdisent désormais à leurs ressortissants de se rendre en Chine pour y subir une transplantation -, mais la réaction courante est de considérer ces informations avec scepticisme.
Des doutes qui pourraient notamment résulter de la consonance étrangère du mouvement aux oreilles occidentales. Falun Gong ? Qu'est-ce que c'est que ça ? Une sorte de religion ? Les adeptes ont souvent fait valoir qu'ils ne sont ni une religion, ni une organisation politique, ni une organisation d'aucune sorte, mais cela soulève davantage de questions sur leur caractérisation exacte. D'où la tentation d'avaler la propagande du continent et de considérer le groupe comme une secte. De fait, Gutmann observait les mêmes soupçons occidentaux à la suite de la première répression organisée par le Parti communiste en 1999 : « Le Congrès a évité d'utiliser le témoignage des pratiquants de Falun Gong lors des audiences, tandis que l'administration s'est concentrée sur les droits de l'homme des dissidents chinois "traditionnels" et sur quelques chrétiens de maison. Hollywood s'en est tenu au dalaï-lama. » Si ces personnes ont des croyances farfelues sur la nature de la réalité, semblait se demander l'Occident, pourquoi devrions-nous alors leur accorder le moindre crédit sur quoi que ce soit ? Mais cette attitude, tance Ethan Gutmann, revient à dévaluer la monnaie à zéro simplement parce qu'il y a de faux billets en circulation.
« Preuves insuffisantes »
Sans compter que les musulmans ouïgours sont également mentionnés dans le jugement final du Tribunal. Si le Falun Gong reste un mystère pour les gouvernements occidentaux, l'islam leur est en revanche familier. Sir Geoffrey Nice et ses collègues indiquent clairement que les Ouïgours ont été victimes d'un crime contre l'humanité. Pourquoi ce dernier détail n'a-t-il pas été repris dans la presse ? Peut-être s'est-il simplement perdu dans l'avalanche d'articles sur les camps de concentration du Xinjiang.
Les doutes de la communauté internationale ne résultent peut-être pas uniquement d'une répugnance pour le Falun Gong. Le gouvernement britannique a déclaré à plusieurs reprises que les preuves étaient insuffisantes pour attester de la réalité des prélèvements d'organes forcés. Ces déclarations pourraient donner l'impression que le gouvernement a déjà procédé à un examen minutieux des éléments disponibles. En effet, Annabel Goldie et le député Mark Field ont tous deux mentionné devant le Parlement britannique des « analyses » et des « évaluations ». Reste que les demandes du Tribunal au Foreign Office pour fournir davantage de détails sont toujours restées lettre morte. Difficile de ne pas se dire que ces « analyses » et « évaluations » n'ont en réalité jamais eu lieu. Ce qui devrait nous amener à nous demander pourquoi le gouvernement britannique aurait à devoir éviter d'enquêter sur des rapports de violations flagrantes des droits de l'homme. Quant à l'OMS, elle « opère dans un environnement de parties prenantes multilatérales et pourrait bien être sensible aux réalités politiques », selon le commentaire lapidaire du Tribunal.
Témoignages détaillés
Bien sûr, nous pourrions accorder à ces gouvernements et organisations le bénéfice du doute en ne leur attribuant rien de plus pernicieux qu'un scepticisme malavisé. Mais cela ne serait toujours pas une excuse. L'horreur dévoilée par le Tribunal est, au mieux, une estimation prudente de l'ampleur de la tragédie. Les conclusions sur les prélèvements d'organes ne concernent que le Falun Gong - le Tribunal n'est pas parvenu à des conclusions similaires concernant les Ouïgours (ou les chrétiens de maison, ou les bouddhistes tibétains, ou les membres de l'Éclair oriental). Mais les témoignages abondent, si l'on prend la peine de les chercher. Un policier ayant fait défection raconte ainsi à Ethan Gutmann que, lorsque des prisonniers ouïgours étaient emmenés pour être exécutés, ils étaient accompagnés de médecins dans des « camionnettes spéciales pour prélever des organes ». Ensuite, les corps étaient plongés dans du ciment et enterrés en secret.
Gutmann s'est entretenu avec de tels médecins - des hommes qui avaient effectué des tests sanguins sur des Ouïgours, tels que décrits dans le jugement et le rapport de synthèse. Ils ont pu lui fournir les détails manquants. Tout d'abord, on apprend que des responsables du Parti communiste avaient été admis dans un hôpital pour divers problèmes de santé. Le personnel s'est mis à prélever du sang sur les Ouïgours de la prison et, lorsqu'il a trouvé un groupe sanguin correspondant, il est passé à la comparaison des tissus. Les prisonniers choisis ont ensuite été abattus d'une balle dans le côté droit de la poitrine afin que la mort ne soit pas instantanée. Les groupes sanguins allaient être comparés sur le lieu de l'exécution et, assez rapidement, « les fonctionnaires ont reçu leurs organes, se sont levés de leur lit et sont partis ».
Source : Trafic d’organes : la Chine coupable du « crime du siècle » ?
Pour des raisons liées au droit d'auteur nous ne pouvons pas citer cet article payant dans son intégralité, mais il peut être consulté via Europresse pour les abonnés de la bibliothèque municipale de Lyon.
Nous vous conseillons de suivre les sites de fact checking qui parleront peut-être de cette rumeur :
Bonne journée.