Question d'origine :
Comment se fait-il que l'on puisse bailler en dormant?
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 22/07/2005 à 09h33
Le bâillement est une inspiration ample et solennelle suivie d'une expiration souvent bruyante.
Les causes du bâillement pathologique sont multiples : médicamenteuses (hypnotiques, psychotropes sédatifs), métaboliques (insuffisance hépatique, insuffisance rénale, insuffisance thyroïdienne), infectieuses (encéphalites), atteintes focalisées du tronc cérébral (traumatismes, accidents vasculaires cérébraux, tumeurs), hypertensions intracrâniennes (où le bâillement paraît alors lié à l'intensité de la souffrance mésodiencéphalique). Le bâillement est également rencontré dans les hypersomnies (idiopathiques, narcoleptiques ou apnéiques), dans certaines épilepsies partielles temporales, enfin dans les pathologies psychiatriques (hystérie, troubles de l'humeur).
source : Dictionnaire de médecine du sommeil
- se nourrir,
- survivre soi-même ou participer à la survie du groupe d'animaux auquel on appartient en étant aux aguets face à un ennemi, on dit un prédateur,
- se reproduire.
Ces trois circonstances sont les fondements de la Vie qui consiste à reproduire la Vie. A chaque fois, il faut être au maximum de ses moyens physiques ou de rapidité, être bien éveillé et rapide; les biologistes disent qu'il faut un maximum de vigilance.
Le bâillement est ce qu'on appelle un réflexe, cela survient sans qu'on le veuille, qu'on le désire, qu'on le cherche. Il aide notre cerveau à être vigilant, être le mieux réveillé possible pour que nous puissions nous nourrir, nous défendre, nous reproduire.
Lors de la somnolence le bâillement apparaît lorsque le sujet ne peut s'endormir et doit rester éveillé par l'effort de sa volonté. De même le bâillement qui survient lors de l'ennui traduit un effort de la volonté pour maintenir un certain degré d'écoute ou d'attention. La faim est une autre cause de bâillements, dans laquelle l'influence de l'hypoglycémie sur le système nerveux central jouerait un rôle important. Les bâillements qui surviennent après satiété paraissent moins spécifiques. La baisse de la vigilance secondaire à la consommation d'alcool lors du repas est sûrement un des facteurs importants de leur survenue. L'imitation enfin est un facteur déclenchant très répandu.
Le bâillement intervient souvent en état de somnolence mais plus rarement lors qu’un individu est complètement endormi.
Causes pathologiques : Ces causes sont nombreuses, liées directement à des lésions du système nerveux central, ou, de façon plus indirecte, à son dysfonctionnement dû à des anomalies métaboliques.
Les causes infectieuses : On observe des bâillements dans toutes les infections s'accompagnant de somnolence comme la fièvre typhoïde, les réactions encéphalitiques de la varicelle ou de la rubéole. Toutefois, la fièvre elle-même peut, en dehors de toute réaction encéphalitique, déclencher des bâillements. La trypa - nosomiase africaine occupe une place à part du fait de l'hypersomnolence caractéristique de la maladie, souvent annoncée par la survenue quasi incoercible de bâillements.
Les causes métaboliques : Ici prennent place les étiologies des comas métaboliques : acido-cétose diabétique, insuffisance rénale évoluée, insuffisance hépatique sévère, hypoglycémie. Dans ce groupe il est important de souligner la valeur du bâillement, qui précède le plus souvent une évolution rapide vers le coma.
Les causes toxiques : Tous les agents susceptibles d'être à l'origine d'un coma toxique pourraient être cités ici en insistant cependant sur certains produits, les intoxications au monoxyde de carbone, aux barbituriques, aux opiacés.
Causes neurologiques : Ces étiologies sont les plus diverses. Il s'agit tantôt de lésions focales du système nerveux (la diversité des localisations décrites ne déterminant pas de façon précise les structures anatomiques mises en jeu), tantôt de lésions plus diffuses.
- Encéphalites. Le modèle en a été l'encéphalite épidémique où s'observaient de nombreux troubles de la vigilance : léthargie, narcolepsie, bâillements, s'associant de façons variables. Ce modèle exceptionnel aujourd'hui ne s'observe plus que dans quelques cas de malades atteints de Parkinson postencéphalitique et qui se plaignent parfois de fréquents bâillements intégrés dans un tableau plus complexe d'atteintes du système-nerveux autonome. A côté de cette éventualité rare, toutes les encéphalites dans lesquelles les troubles de la vigilance sont au premier plan peuvent débuter par des accès de bâillements. Les méningites listériennes et tuberculeuses en sont des exemples.
- Hypertension intracrânienne. Associé ici encore à une somnolence d'installation progressive, le bâillement garde une valeur sémiologique. Dans le cadre des hypertensions intracrâniennes par œdème cérébral, l'œdème doit habituellement, pour produire un bâillement, s'installer de façon aiguë et entraîner une souffrance rapide des centres mésodiencéphaliques. Ainsi des bâillements fréquents, profonds, dans un contexte de somnolence progressive ont une valeur révélatrice mais aussi péjorative comme indice pronostic dans ce cas.
- Les maladies neurologiques liées à des perturbations des systèmes dopaminergiques s'accompagnent souvent de modifications du comportement du bâillement. Ainsi le bâillement spontané est rare chez les patients parkinsoniens, fréquent au contraire dans la chorée de Huntington ou parfois lors de l'ophtalmoplégie supranucléaire progressive. Le bâillement est fréquent dans la migraine et peut même survenir avec d'autres signes prémonitoires de la crise. D'autres étiologies rares sont rapportées : exceptionnelles crises comitiales focales se manifestant par des bâillements, bâillements en série ayant la valeur d'une aura épileptique, sclérose en plaques, myasthénie avec décompensation respiratoire
- Causes focales : Toute pathologie focale peut être à l'origine de bâillements : les tumeurs surtout, mais aussi les accidents vasculaires cérébraux ischémiques ou hémorragiques, les traumatismes crâniens même en cas de simple contusion. Les territoires lésés dans ces cas sont nombreux et n'autorisent pas à situer de façon définitive un « centre du bâillement ».
Le lobe frontal est parfois en cause : il s'agit de lésions frontales droites ou gauches, essentiellement tumorales ou vasculaires sans hypertension intracrânienne. Des accès de bâillements surviennent essentiellement lors de l'activité intellectuelle et ne s'associent pas dans ces cas à un trouble de la vigilance.
Beaucoup d'arguments font penser que le diencéphale joue un rôle important dans la production du bâillement. La relation entre bâillement et sommeil d'abord, compte tenu de l'importance des structures méso-diencéphaliques dans la régulation du sommeil chez l'homme. D'autre part, des lésions focales de cette région se traduisent souvent par des accès de bâillements associés à une somnolence qu'il y ait ou non un syndrome d'hypertension intracrânienne. Le tronc cérébral et plus particulièrement le bulbe rachidien sont considérés comme jouant un rôle. L'analogie entre bâillement et mouvement respiratoire physiologique est un argument puisque dans cette portion du tronc cérébral se situent les centres respiratoires. Par ailleurs, des lésions de cette région, accidents vasculaires, tumeurs étendues de la fosse postérieure, en particulier du cervelet, comprimant les noyaux bulbaires, peuvent se traduire par de fréquents bâillements. […]
Reste à déterminer la finalité physiologique du bâillement qui d'un point de vue purement comportemental semble plus traduire un effort de vigilance de la part du sujet qui bâille qu'une simple tendance à l'ennui ou à l'assoupissement.
Pour approfondir le sujet, vous pouvez consulter le site extrêmement complet sur
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter