Question d'origine :
Petite question, pourquoi les mouches marche au plafond
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 08/07/2005 à 09h39
Parmi les questions enfantines auxquelles des générations de parents ont eu un jour à répondre trois ont traversé les siècles :
- Pourquoi le ciel est bleu ?
- Pourquoi la mer monte ?
- Et Pourquoi les mouches marchent-elles au plafond ?
Seule la dernière de ces trois questions a toujours été problématique, même au sein des familles les plus érudites. Les réponses ont été les plus diverses, selon les époques, et l’on reste étonné par le nombre d’éminents savants qui se sont penchés sur le problème de la mouche au plafond.
Durant le haut Moyen Age, on y décelait un artifice du démon. Au milieu du XVIIe siècle, G. Power, naturaliste anglais de renom, avança l’hypothèse, dans son traité Experimental Philosophy, que les extrémités des pattes des mouches étaient munies de petites éponges imbibées d’une liqueur collante. Le génial R Hooke, mathématicien, astronome et mécanicien anglais, après avoir disputé à Huygens l’invention de l’horloge pendulaire et à Newton la loi de la gravitation universelle, se tourne vers les mouches. En 1667, il remarque que la plante des pieds des mouches est couverte de soies minuscules. Il suggère que l’insecte marche au plafond parce qu’il peut, par pression de ses soies, aider ses griffes à enserrer la moindre aspérité. Une vingtaine d’années plus tard, le problème posé par la marche de la mouche au plafond a gagné la Hollande. Le naturaliste Antoine Van Leewenhoek qui, le premier, découvrit l’existence des globules rouges et des spermatozoïdes, met toute sa science au service de cette question. Le constat tombe en avril 1690. Les soies découvertes par Hooke sont en fait des crochets adhésifs. En 1721, Guillaume Derham, philosophe, scientifique et ecclésiastique anglais, fort de son appartenance à la Société royale à Londres et de son titre de docteur de l’université d’Oxford, déclare, péremptoire, que le pied de la mouche possède non pas des crochets adhésifs mais un disque ventouse. Un siècle plus tard, le naturaliste Jérôme Blackwall, principalement connu pour ses travaux sur les fourmis, fait une découverte fondamentale. Il constate qu’un très subtil résidu fluide reste sur les vitres après l’envol d’une mouche. On est sur la bonne piste !
Depuis, la vérité s’est faite jour. Les pattes de la mouche se terminent par un tarse de cinq articles, nous l’avons dit, dont le dernier est terminé par de minuscules griffes qui sont chacune constituées d’une sorte de raquette hérissée de poils raides. Chacun de ces poils s’élargit à son extrémité pour former une sorte de microdisque qui peut en s’aplatissant adopter n’importe quelle position. Les puissants microscopes électroniques ont confirmé que ces microdisques étaient lubrifiés par une substance adhésive, sécrétée par l’insecte et qui lui permet de tenir sur n’importe quelle surface, dans n’importe quelle position. Si on trempe les pattes d’une mouche dans du solvant, la mouche n’adhère plus au plafond et tombe…
La question de la marche des mouches au plafond, bien que réglée, n’en induit pas moins une seconde question à laquelle toute une partie de la population attend réponse : Comment les mouches posent-elles leur chiures au plafond, sans que les déjections ne tombent à terre ?
Si toutefois la réponse vous intéresse , vous pouvez la consulter dans le livre :
Les mouches, le pire ennemi de l'homme de Martin Monestier aux éditions Le Cherche Midi (document d'où est extrait le texte ci-dessus).
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