une alimentation: nourriture & électricité & boutique
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 27/05/2020 à 10h58
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Question d'origine :
Bonjour Guichet, heureux de vous revoir, vous m'avez beaucoup manqué!
En ayant fouillé sur internet puis sur le CNRTL, j'ai pu constater qu'une alimentation pouvait être:
- le nourrissement pour tout être vivant, que la nourriture est équilibrée, continuelle etc.
- la fourniture de courant électrique à un engin, que l'alimentation est équilibrée, continue etc.
- le magasin où on trouve continuellement de quoi manger.
Plusieurs sens depuis le 20eme siècle? Ma question est que je cherche à voir -plus précisément qu'en ayant une impression venant de mes lectures disparates- quand on a commencé à dire ça (paradigme association de sens acceptables identiques alimentation équilibrée continue, le tout représentant le contenant (un engin et un local) et le contenu (ce qui est fourni depuis l'Antiquité et devenu de natures très diverses). Et d'où cela vient-il : de l'industrialisation peut être l'électricité?
Merci chère Guichetière, cher Guichetier.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 28/05/2020 à 08h30
Bonjour,
Effectivement le Cnrtl indique qu’au-delà de son sens concret, (« action de fournir à un être vivant ou de se procurer à soi-même les éléments nécessaires à la croissance, à la conservation »), « alimentation » désigne :
- par analogie, l’ « action de fournir à une chose, à une usine, à une machine... ce qui est nécessaire à son fonctionnement
- le résultat de cette action : ce qui alimente, produits alimentaires… (et les commerces d’alimentation)
- Par métonymie, l’industrie alimentaire
- Un emploi figuré : l’alimentation de l’âme, de l’esprit
Le Dictionnaire Historique de la langue française nous permet de situer dans le temps l’apparition de ces différents usages (nous avons aussi inclut les entrées « aliment », « alimenter » et « alimentaire », tous ces dérivés étant liés) :
«ALIMENT n. m. est un emprunt ancien (1120) au latin alimentum, dérivé du verbe alere « nourrir », employé concurremment avec nutrire (->nutrition). Les correspondants en germanique (par exemple l’ancien anglais alan) et en celtique, du verbe alere et de certains dérivés, comme adolescere, d’où adultum (-> adolescent, adulte), le populaire altus « qui a grandi », d’où « grand, vieux » (-> haut), font remonter à un thème indoeuropéen, d’ailleurs mal établi.
Le mot français semble d’abord désigner ce qui nourrit le cœur (une fois au XIIe s.) ; on ne le trouve en emploi concret qu’au XIVe s. (1379). Ensuite, les emplois abstraits, en parlant de l’esprit (1601) ou dans aliment de l’âme « eucharistie » (fin XVIIe s., Bourdaloue), sont des métaphores du sens concret.
En droit, le mot correspond (1690) à « pension alimentaire », valeur attestée bien avant en ancien provençal (alimens), en saintongeais (aleements, 1469) et conservée par l’anglais alimony.
Par extension, aliment se dit pour « ce qui sert à entretenir le feu » et pour « action de se nourrir » (fin XVIIe s.), sens bientôt assumés par alimentation […].
Le dérivéALIMENTER v. tr. est d’abord attesté au figuré (une fois au XIVe s., mais rare avant le XIXe s.) pour « entretenir (un feu, un cours d’eau) », puis (1460) au sens propre de aliment : « fournir de la nourriture à » ; il est alors didactique par rapport à nourrir, comme s’alimenter par rapport à manger.
Il se dit au figuré (1763, Rousseau) pour « entretenir (la conversation, un sentiment) » et en technique pour « approvisionner » (1845), puis « fournir en énergie ». […]
ALIMENTATION n. f. est formé (1412) à partir du verbe au sens concret, avec plusieurs extensions, psychologique (1842), d’emploi rare, économique pour « approvisionnement renouvelé (d’une ville, d’un marché) » (1845), technique au sens de « fait de fournir en combustible, en énergie » (1845) , sens devenu usuel à propos des machines, de l’énergie électrique, des munitions d’une arme, etc. Par une autre extension, le mot s’applique au commerce et à l’économie des denrées alimentaires (1926) . […]
ALIMENTAIRE adj. est emprunté (1580) au latin alimentarius, dérivé de alimentum. Au sens concret de aliment, « relatif aux aliments, qui sert d’aliments », il entre dans les syntagmes courants, comme pâtes alimentaires (1866), produits alimentaires, industrie alimentaire, d’où le composé agro-alimentaire (-> agro-, à agreste).
En droit, pension alimentaire (v. 1650) désigne une somme destinée à procurer la subsistance de quelqu’un, versée par exemple en cas de divorce (on a dit aliments en ce sens) ; provision alimentaire (1690) s’emploie dans le même contexte. En physiologie, on relève conduit alimentaire (1751), ration alimentaire (1814), bol alimentaire (id.).
Enfin, au figuré, l’adjectif s’applique à ce qui n’a qu’un but lucratif : littérature alimentaire (1905), travail alimentaire.
Bonne journée, et prenez soin de vous !
Effectivement le Cnrtl indique qu’au-delà de son sens concret, (« action de fournir à un être vivant ou de se procurer à soi-même les éléments nécessaires à la croissance, à la conservation »), « alimentation » désigne :
- par analogie, l’ « action de fournir à une chose, à une usine, à une machine... ce qui est nécessaire à son fonctionnement
- le résultat de cette action : ce qui alimente, produits alimentaires… (et les commerces d’alimentation)
- Par métonymie, l’industrie alimentaire
- Un emploi figuré : l’alimentation de l’âme, de l’esprit
Le Dictionnaire Historique de la langue française nous permet de situer dans le temps l’apparition de ces différents usages (nous avons aussi inclut les entrées « aliment », « alimenter » et « alimentaire », tous ces dérivés étant liés) :
«
Le mot français semble d’abord désigner ce qui nourrit le cœur (une fois au XIIe s.) ; on ne le trouve en emploi concret qu’au XIVe s. (1379). Ensuite, les emplois abstraits, en parlant de l’esprit (1601) ou dans aliment de l’âme « eucharistie » (fin XVIIe s., Bourdaloue), sont des métaphores du sens concret.
En droit, le mot correspond (1690) à « pension alimentaire », valeur attestée bien avant en ancien provençal (alimens), en saintongeais (aleements, 1469) et conservée par l’anglais alimony.
Par extension, aliment se dit pour « ce qui sert à entretenir le feu » et pour « action de se nourrir » (fin XVIIe s.), sens bientôt assumés par alimentation […].
Le dérivé
Il se dit au figuré (1763, Rousseau) pour « entretenir (la conversation, un sentiment) » et en technique pour « approvisionner » (1845), puis « fournir en énergie ». […]
En droit, pension alimentaire (v. 1650) désigne une somme destinée à procurer la subsistance de quelqu’un, versée par exemple en cas de divorce (on a dit aliments en ce sens) ; provision alimentaire (1690) s’emploie dans le même contexte. En physiologie, on relève conduit alimentaire (1751), ration alimentaire (1814), bol alimentaire (id.).
Enfin, au figuré, l’adjectif s’applique à ce qui n’a qu’un but lucratif : littérature alimentaire (1905), travail alimentaire.
Bonne journée, et prenez soin de vous !
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