Question d'origine :
Bonjour,
Un ami m'a dit que dans la plupart des religions mais plus globalement dans
les ethnies, partout dans le monde : qu'il est de coutumes d'attendre 3
jours avant d'inhumer ou d'incinérer le corps d'un mort pour que son âme''sorte'' du corps.
J'ai chercher en vain sur internet, et je n'ai trouvé aucune
correspondance.
Pourriez-vous m'aiguiller ?
Je vous remercie
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 29/01/2020 à 16h14
Bonjour,
Le délai de trois jours nécessaires à la séparation du corps et de l’âme que vous évoquez correspond selon nos recherches à la pratique en vigueur dans la religion orthodoxe. Cette période est par exemple décrite dans l’article L’offrande céréalière dans les rituels funéraires du sud-est européen, par Marianne Mesnil et Assia Popova :
« Le corps du défunt reste exposé à la maison durant 3 jours. Ils sont dominés par les mesures de « séparation ». Ce sont des mesures qui visent à protéger le corps que l’âme a quitté (cf. veillée du corps - protection des ouvertures du corps) et à donner à l’âme ce dont elle a besoin, en particulier, eau et lumière, tout en lui permettant de « circuler » (ouvrir les fenêtres, ne pas balayer ...) »
Le site internet obsèques-infos fait le point sur les pratiques funéraires des principales religions.
Il nous confirme le délai en vigueur dans le monde orthodoxe, mais nous permet aussi de nous rendre compte que celui-ci n’est pas universel.
Ainsi, par exemple, les préceptes juifs préconisent un enterrement rapide, dans les 24 voire 48 heures après le décès.
Dans le monde musulman, l'inhumation doit être également très rapide, mais l'âme est réputée rester 40 jours dans la tombe.
Il ne semble par ailleurs pas y avoir de prescriptions de délai spécifique dans le contexte catholique.
Dans tous les cas, la loi française encadre le délai d’inhumation.
Voir l’article R361-13 du code des communes :
« L'inhumation ou le dépôt en caveau provisoire a lieu :
-si le décès s'est produit en France, vingt-quatre heures au moins et six jours au plus après le décès ;
-si le décès a eu lieu à l'étranger ou dans un territoire d'outre-mer, six jours au plus après l'entrée du corps en France.
Les dimanches et jours fériés ne sont pas compris dans le calcul de ces délais.
Des dérogations aux délais prévus à l'alinéa précédent peuvent être accordées dans des circonstances particulières par le préfet du département du lieu de l'inhumation[*compétence*], qui prescrit toutes dispositions nécessaires. »
Pour aller plus loin, vous pouvez par exemple consulter les ouvrages suivants:
Les rites de l’au-delà, de Jean-Pierre Moyen , vous donnera un aperçu de l’immense diversité des rites funéraires existants ou ayant existés.
La mort et ses au-delà, dirigé par Maurice Godelier, vous en apprendra plus sur la conception de la mort et les rites funéraires dans différentes cultures, de la Grèce antique aux Ngaatjatjarra du désert de l’Ouest australien.
L’homme devant la mort, de Philippe Ariès, vous donnera quand à lui une vision historique du rapport à la mort dans l’occident chrétien.
Vous souhaitant bonne lecture,
le département civilisation
Le délai de trois jours nécessaires à la séparation du corps et de l’âme que vous évoquez correspond selon nos recherches à la pratique en vigueur dans la religion orthodoxe. Cette période est par exemple décrite dans l’article L’offrande céréalière dans les rituels funéraires du sud-est européen, par Marianne Mesnil et Assia Popova :
« Le corps du défunt reste exposé à la maison durant 3 jours. Ils sont dominés par les mesures de « séparation ». Ce sont des mesures qui visent à protéger le corps que l’âme a quitté (cf. veillée du corps - protection des ouvertures du corps) et à donner à l’âme ce dont elle a besoin, en particulier, eau et lumière, tout en lui permettant de « circuler » (ouvrir les fenêtres, ne pas balayer ...) »
Le site internet obsèques-infos fait le point sur les pratiques funéraires des principales religions.
Il nous confirme le délai en vigueur dans le monde orthodoxe, mais nous permet aussi de nous rendre compte que celui-ci n’est pas universel.
Ainsi, par exemple, les préceptes juifs préconisent un enterrement rapide, dans les 24 voire 48 heures après le décès.
Dans le monde musulman, l'inhumation doit être également très rapide, mais l'âme est réputée rester 40 jours dans la tombe.
Il ne semble par ailleurs pas y avoir de prescriptions de délai spécifique dans le contexte catholique.
Dans tous les cas, la loi française encadre le délai d’inhumation.
Voir l’article R361-13 du code des communes :
« L'inhumation ou le dépôt en caveau provisoire a lieu :
-si le décès s'est produit en France, vingt-quatre heures au moins et six jours au plus après le décès ;
-si le décès a eu lieu à l'étranger ou dans un territoire d'outre-mer, six jours au plus après l'entrée du corps en France.
Les dimanches et jours fériés ne sont pas compris dans le calcul de ces délais.
Des dérogations aux délais prévus à l'alinéa précédent peuvent être accordées dans des circonstances particulières par le préfet du département du lieu de l'inhumation[*compétence*], qui prescrit toutes dispositions nécessaires. »
Pour aller plus loin, vous pouvez par exemple consulter les ouvrages suivants:
Les rites de l’au-delà, de Jean-Pierre Moyen , vous donnera un aperçu de l’immense diversité des rites funéraires existants ou ayant existés.
La mort et ses au-delà, dirigé par Maurice Godelier, vous en apprendra plus sur la conception de la mort et les rites funéraires dans différentes cultures, de la Grèce antique aux Ngaatjatjarra du désert de l’Ouest australien.
L’homme devant la mort, de Philippe Ariès, vous donnera quand à lui une vision historique du rapport à la mort dans l’occident chrétien.
Vous souhaitant bonne lecture,
le département civilisation
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