ANATOMIE D'UN LIVRE.
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 18/09/2019 à 07h51
530 vues
Question d'origine :
S.V.P.
Pourriez vous nous indiquer les différentes parties matérielles d'un livre ou de tout autre ouvrage écrit ; de part le mode de confection ou fabrication, les types de reliure, et les catégories matérielles , de type broché, cartonné...etc...Si vous avez à disposition un petit schéma, il serait le bienvenu . merci.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 19/09/2019 à 09h15
Bonjour,
Vous trouverez des schémas accompagnés de lexiques / glossaires de reliure dans les liens suivants :
- Glossaire de la reliure, Wikipedia
- Reliures françaises soignées et courantes (mi-xve siècle – xixe siècle) : éléments d’identification, Fabienne Le Bars
- Vocabulaire du livre, Archives de Haute-Savoie
La fabrication : les clés des techniques du livre fournit des explications détaillées sur la différence entre le brochage et la reliure cartonnée.
«Le brochage
Les livres brochés sont souples contrairement aux livres reliés qui sont rigides. Ils sont soit cousus soit simplement collés.
La piqûre métal est le type de brochage le plus simple.
Les cahiers sont encartés les uns dans les autres, avec ou sans couverture souple, puis agrafés au centre du pli. Cette technique s’applique à des paginations dont le nombre de pages dépend du grammage du papier utilisé et reste possible pour des documents ne dépassant pas 6mm d’épaisseur.
Au-delà, on utilise d’autres techniques.
Ainsi, pour des brochures et des magazines, on procède à ce qu’on appelle le « brochage », la « reliure industrielle » qui, permettant de gros tirages, suit les grands principes de sa version artisanale. Les cahiers sont encartés les uns dans les autres, puis dans une couverture (si celle-ci ne fait pas partie du corps de l’ouvrage).
Le broché dos carré collé
Après l’encollage du dos et l’emboîtage dans la couverture souple, en fin de chaîne, le passage au tri-lame permet la mise au format de l’ouvrage (le bloc et la couverture sont rognés en même temps). On ne réalise pas de couture après l’assemblage des cahiers. On obtient alors un ouvrage broché dos carré collé.
Ce procédé est courant pour les livres ou documents dont la durée de vie n’est pas longue (et aussi pour des questions de coût). C’est le cas des livres de poche mais aussi de nombreux catalogues d’exposition ou de manuels scolaires.
Le dos du bloc (ou des cahiers) est alors grecqué (les cahiers sont séparés en feuillets), puis encollé et emboîté dans la couverture.
Avant l’emboîtage de la couverture, cette dernière recevra un double rainage permettant de marquer la largeur du dos et de faciliter le pli à cet endroit. Un rainage est également possible à environ 8 mm des deux plis du dos sur les plats I et IV. Un passage en colle sur ces deux largeurs permettra de maintenir un peu plus la couverture au bloc intérieur et apportera une meilleure finition à l’ouvrage ; c’est le mors collé.
La particularité de ces types de reliure est que le bloc intérieur et la couverture sont au même format. Ce qui n’est pas le cas des reliures cartonnées et integra ci-dessous.
Toutefois, lorsque des rabats sont prévus, le bloc intérieur est légèrement en retrait (1 à 2 mm) par rapport à la couverture. Dans le processus de brochage, après emboîtage dans la couverture, les cahiers seront d’abord massicotés en barbe (avec un système permettant de tirer la couverture et ses rabats afin qu’ils ne soient pas massicotés en même temps), puis en tête et en pied. Tout ce processus est accompli en un seul passage de chaîne.
Le broché dos carré collé cousu
La couture intervient après l’assemblage dans une même chaîne industrielle.
Les cahiers sont assemblés les uns aux autres, puis cousus individuellement et entre eux, ce qui permet de donner une grande solidité au bloc et une bonne longévité. Le livre broché plus précieux sera cousu. Les blocs cousus sont enduits de colle sur le dos, parfois renforcés par une bande de papier ou de textile. Les colles utilisées sont froides ou chaudes.
La reliure cartonnée
En reliure cartonnée, le bloc est emboîté dans une couverture rigide.
Les étapes initiales sont identiques aux premières étapes du brochage : assemblage des cahiers, couture (ou pas dans certains cas), puis mise au format du bloc intérieur et collage d’une bande de papier gaze au dos du bloc.
Pour parfaire cette régularité on peut effectuer une endossure. Elle est réalisée en pressant le bloc dans un étau. Cette opération permet de diminuer la tension entre la couverture et le bloc quand le livre est ouvert. C’est en effectuant cette opération que l’on peut donner une forme convexe au bloc et ainsi réaliser une reliure avec un dos rond. Cela s’appelle alors l’arrondissure. Dans ce cas, les cahiers de début et de fin ne sont pas pressés dans l’étau.
On peut aussi choisir de relier le livre avec un dos carré sans effectuer cette opération.
Dans tous les cas, une fois le bloc assemblé, on colle une gaze sur le dos du bloc. A cette étape, le donneur d’ordre peut demander un bon à relier (ultime vérification afin de s’assurer du bon ordre des cahiers et du bon sens de ceux-ci).
Avant de fixer ce bloc à la couverture, il reste à effectuer :
- Le surfaçage de la couverture ;
- Le rembordement de la couverture sur les plats cartons ;
- La pose des gardes si elles ne sont pas in-texte.
Le revêtement de la couverture est collé sur le carton choisi. C’est le carton qui constitue la couverture . Le choix du carton porte sur son épaisseur (15/10e, soit 1,5 mm d’épaisseur ; 20/10e soit 2 mm ; 24/10e soit 2,4 mm, ou encore 30/10e…). Ce choix est conditionné par l’épaisseur du bloc intérieur pour des raisons de résistance, et aussi par le rendu recherché.
La couverture elle-même peut être en papier : elle peut être simplement imprimée et collée sur le carton. Dans le cas d’un livre présenté avec une couverture dont les plats et le dos seront recouverts de papier, on dira qu’il s’agit d’une reliure plein papier.
Il peut aussi s’agir de cuir, de tissu et d’une multitude d’autres matériaux conçus pour être collés sur du carton. Aujourd’hui la proposition de matériaux est immense. De nombreux fournisseurs de toile ou de cuir d’imitation rivalisent de propositions qui se choisissent sur catalogue. Ces matériaux peuvent généralement être imprimés soit en une couleur (c’est le cas si l’on veut simplement imprimer le titre et le nom de l’auteur de l’ouvrage) soit en plusieurs couleurs.
Les livres à effet « mousse » sont très en vogue et, dans ce cas, le relieur doit placer de la mousse entre le carton et le papier de la couverture ou entre deux cartons minces. […]
On appelle les livres à demi-reliure, ceux dont le dos et les angles sont différents des plats.
Les livres à reliure pleine ont une reliure constituée d’une seule pièce de la matière choisie. L’expression s’applique à la reliure manuelle principalement : les livres à reliure pleine peau ! »
En complément vous pourriez consulter ces documents :
- Fabrication du document imprimé : chiffrer, commander, acheter, contrôler, Jacqueline Pieters ; avec la contribution de Marguerite Cardoso
- La reliure : technique et rigueur : passé-carton, chemise, étui, coffret, Jacqueline Liekens
- L'art de la reliure : bradel, demi-reliure, pleine peau, chemise, étui, Paule Brunot-Fieux
- La reliure, Josep Cambras
- Les métiers de l'édition, sous la direction de Bertrand Legendre
(5. Les métamorphoses du livre, Marc Jammet et Laetitia Herin)
- Dictionnaire encyclopédique du livre, sous la direction de Pascal Fouché, Daniel Péchoin, Philippe Schuwer
Bonne journée.
Vous trouverez des schémas accompagnés de lexiques / glossaires de reliure dans les liens suivants :
- Glossaire de la reliure, Wikipedia
- Reliures françaises soignées et courantes (mi-xve siècle – xixe siècle) : éléments d’identification, Fabienne Le Bars
- Vocabulaire du livre, Archives de Haute-Savoie
La fabrication : les clés des techniques du livre fournit des explications détaillées sur la différence entre le brochage et la reliure cartonnée.
«
Les livres brochés sont souples contrairement aux livres reliés qui sont rigides. Ils sont soit cousus soit simplement collés.
La piqûre métal est le type de brochage le plus simple.
Les cahiers sont encartés les uns dans les autres, avec ou sans couverture souple, puis agrafés au centre du pli. Cette technique s’applique à des paginations dont le nombre de pages dépend du grammage du papier utilisé et reste possible pour des documents ne dépassant pas 6mm d’épaisseur.
Au-delà, on utilise d’autres techniques.
Ainsi, pour des brochures et des magazines, on procède à ce qu’on appelle le « brochage », la « reliure industrielle » qui, permettant de gros tirages, suit les grands principes de sa version artisanale. Les cahiers sont encartés les uns dans les autres, puis dans une couverture (si celle-ci ne fait pas partie du corps de l’ouvrage).
Le broché dos carré collé
Après l’encollage du dos et l’emboîtage dans la couverture souple, en fin de chaîne, le passage au tri-lame permet la mise au format de l’ouvrage (le bloc et la couverture sont rognés en même temps). On ne réalise pas de couture après l’assemblage des cahiers. On obtient alors un ouvrage broché dos carré collé.
Ce procédé est courant pour les livres ou documents dont la durée de vie n’est pas longue (et aussi pour des questions de coût). C’est le cas des livres de poche mais aussi de nombreux catalogues d’exposition ou de manuels scolaires.
Le dos du bloc (ou des cahiers) est alors grecqué (les cahiers sont séparés en feuillets), puis encollé et emboîté dans la couverture.
Avant l’emboîtage de la couverture, cette dernière recevra un double rainage permettant de marquer la largeur du dos et de faciliter le pli à cet endroit. Un rainage est également possible à environ 8 mm des deux plis du dos sur les plats I et IV. Un passage en colle sur ces deux largeurs permettra de maintenir un peu plus la couverture au bloc intérieur et apportera une meilleure finition à l’ouvrage ; c’est le mors collé.
La particularité de ces types de reliure est que le bloc intérieur et la couverture sont au même format. Ce qui n’est pas le cas des reliures cartonnées et integra ci-dessous.
Toutefois, lorsque des rabats sont prévus, le bloc intérieur est légèrement en retrait (1 à 2 mm) par rapport à la couverture. Dans le processus de brochage, après emboîtage dans la couverture, les cahiers seront d’abord massicotés en barbe (avec un système permettant de tirer la couverture et ses rabats afin qu’ils ne soient pas massicotés en même temps), puis en tête et en pied. Tout ce processus est accompli en un seul passage de chaîne.
Le broché dos carré collé cousu
La couture intervient après l’assemblage dans une même chaîne industrielle.
Les cahiers sont assemblés les uns aux autres, puis cousus individuellement et entre eux, ce qui permet de donner une grande solidité au bloc et une bonne longévité. Le livre broché plus précieux sera cousu. Les blocs cousus sont enduits de colle sur le dos, parfois renforcés par une bande de papier ou de textile. Les colles utilisées sont froides ou chaudes.
En reliure cartonnée, le bloc est emboîté dans une couverture rigide.
Les étapes initiales sont identiques aux premières étapes du brochage : assemblage des cahiers, couture (ou pas dans certains cas), puis mise au format du bloc intérieur et collage d’une bande de papier gaze au dos du bloc.
Pour parfaire cette régularité on peut effectuer une endossure. Elle est réalisée en pressant le bloc dans un étau. Cette opération permet de diminuer la tension entre la couverture et le bloc quand le livre est ouvert. C’est en effectuant cette opération que l’on peut donner une forme convexe au bloc et ainsi réaliser une reliure avec un dos rond. Cela s’appelle alors l’arrondissure. Dans ce cas, les cahiers de début et de fin ne sont pas pressés dans l’étau.
On peut aussi choisir de relier le livre avec un dos carré sans effectuer cette opération.
Dans tous les cas, une fois le bloc assemblé, on colle une gaze sur le dos du bloc. A cette étape, le donneur d’ordre peut demander un bon à relier (ultime vérification afin de s’assurer du bon ordre des cahiers et du bon sens de ceux-ci).
Avant de fixer ce bloc à la couverture, il reste à effectuer :
- Le surfaçage de la couverture ;
- Le rembordement de la couverture sur les plats cartons ;
- La pose des gardes si elles ne sont pas in-texte.
Le revêtement de la couverture est collé sur le carton choisi. C’est le carton qui constitue la couverture . Le choix du carton porte sur son épaisseur (15/10e, soit 1,5 mm d’épaisseur ; 20/10e soit 2 mm ; 24/10e soit 2,4 mm, ou encore 30/10e…). Ce choix est conditionné par l’épaisseur du bloc intérieur pour des raisons de résistance, et aussi par le rendu recherché.
La couverture elle-même peut être en papier : elle peut être simplement imprimée et collée sur le carton. Dans le cas d’un livre présenté avec une couverture dont les plats et le dos seront recouverts de papier, on dira qu’il s’agit d’une reliure plein papier.
Il peut aussi s’agir de cuir, de tissu et d’une multitude d’autres matériaux conçus pour être collés sur du carton. Aujourd’hui la proposition de matériaux est immense. De nombreux fournisseurs de toile ou de cuir d’imitation rivalisent de propositions qui se choisissent sur catalogue. Ces matériaux peuvent généralement être imprimés soit en une couleur (c’est le cas si l’on veut simplement imprimer le titre et le nom de l’auteur de l’ouvrage) soit en plusieurs couleurs.
Les livres à effet « mousse » sont très en vogue et, dans ce cas, le relieur doit placer de la mousse entre le carton et le papier de la couverture ou entre deux cartons minces. […]
On appelle les livres à demi-reliure, ceux dont le dos et les angles sont différents des plats.
Les livres à reliure pleine ont une reliure constituée d’une seule pièce de la matière choisie. L’expression s’applique à la reliure manuelle principalement : les livres à reliure pleine peau ! »
En complément vous pourriez consulter ces documents :
- Fabrication du document imprimé : chiffrer, commander, acheter, contrôler, Jacqueline Pieters ; avec la contribution de Marguerite Cardoso
- La reliure : technique et rigueur : passé-carton, chemise, étui, coffret, Jacqueline Liekens
- L'art de la reliure : bradel, demi-reliure, pleine peau, chemise, étui, Paule Brunot-Fieux
- La reliure, Josep Cambras
- Les métiers de l'édition, sous la direction de Bertrand Legendre
(5. Les métamorphoses du livre, Marc Jammet et Laetitia Herin)
- Dictionnaire encyclopédique du livre, sous la direction de Pascal Fouché, Daniel Péchoin, Philippe Schuwer
Bonne journée.
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