Question d'origine :
Bonjour,
J'aimerai savoir d'où vient l'expression "Tu parles, Charles" ?
Cordialement et très bonne journée,
Alice
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 10/09/2019 à 10h31
Bonjour,
"Tu parles Charles ! " tout comme "Fonce, Alphonse", "A l'aise, Blaise", "Cool Raoul", "A la tienne, Etienne" ou encore "Relax, Max" sont des paronomases.
Une paronomase est un jeu de mots qui repose sur la ressemblance phonétique entre deux termes.
Sa fonction est de créer une assonance récréative.
De quand date cette expression ?
Les premières occurrences que nous retrouvons dans Gallica, la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France, datent de la fin du XIXe siècle. Quelques exemples :
"Le prince Henri d’Orléans, complètement rétabli (tu parles ! Charles ! ) part aujourd’hui pour Saint-Firmin, où il va rejoindre sa mère, la duchesse de Chartres, et son frère, Jean d’Orléans."
source : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil Date d'édition : 1897-08-22
" — Mais alors, lui-je, abruti par cette mirifique réplique, en 1900, moi, je devrai me fouiller à cause des étrangers !
—Tu parles, Charles! me répondit la suave enfant. Tu paieras le tarif ou tu repasseras... après l'Exposition."
source : Le Tintamarre : critique de la réclame, satire des puffiste : journal d'industrie, de littérature, de musique, de modes et de théâtres Date d'édition : 1899-11-05
"Le tir aux pigeons sur le Rhône n’a pas lieu faute… de concurrents. Delor, expert en la matière, prétend que le courant du fleuve, en cet endroit, est par trop rapide et trouble la vue ( ?!)Tu parles, Charles ! …"
source : La Sorte : organe typographique incolore et mensuel : satirique, antilittéraire, peu artistique et quelquefois illustré... Date d'édition : 1900-05
"- Pourquoi courez-vous si vite ? Il y a donc une grosse nouvelle ?
-Tu parles, Charles , répondit un des pince-sans-rire. Le Pape est mort."
Source : L'Aurore : littéraire, artistique, sociale / dir. Ernest Vaughan ; réd. Georges Clemenceau
Date d'édition : 1903-07-07
Cette formulette ne semble pas avoir d'origine précise ; cette locution étant probablement née au hasard d'une conversation...
Marie Treps nous dit : " On crée la surprise en faisant soudain apparaître un personnage inattendu, comme un illusionniste sortant un lapin d’un chapeau auparavant garni d’un vulgaire œuf. Par le coup de baguette magique de l’apostrophe, on transforme son interlocuteur en Jojo, Marcel ou Simone… En lui prêtant pour rire une identité éphémère, en lui attribuant spontanément un rôle de fantaisie, voilà qu’on improvise un petit théâtre. " [...]
" Ces formules en apparence anodines, sinon gratuites, jaillissent, mine de rien, au hasard de la conversation et sollicitent sans détour l’attention d’autrui, avec cette sorte d’impertinence respectueuse que seul l’humour autorise."
A lire aussi :
- L'appellativisation du prénom: Étude contrastive allemand-français / Vincent Balnat
- Allons-y, Alonzo ! ou le Petit Théâtre de l'interjection / Marie Treps
Bonne journée.
"
Une paronomase est un jeu de mots qui repose sur la ressemblance phonétique entre deux termes.
Sa fonction est de créer une assonance récréative.
De quand date cette expression ?
Les premières occurrences que nous retrouvons dans Gallica, la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France, datent de la fin du XIXe siècle. Quelques exemples :
"Le prince Henri d’Orléans, complètement rétabli (
source : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil Date d'édition : 1897-08-22
" — Mais alors, lui-je, abruti par cette mirifique réplique, en 1900, moi, je devrai me fouiller à cause des étrangers !
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source : Le Tintamarre : critique de la réclame, satire des puffiste : journal d'industrie, de littérature, de musique, de modes et de théâtres Date d'édition : 1899-11-05
"Le tir aux pigeons sur le Rhône n’a pas lieu faute… de concurrents. Delor, expert en la matière, prétend que le courant du fleuve, en cet endroit, est par trop rapide et trouble la vue ( ?!)
source : La Sorte : organe typographique incolore et mensuel : satirique, antilittéraire, peu artistique et quelquefois illustré... Date d'édition : 1900-05
"- Pourquoi courez-vous si vite ? Il y a donc une grosse nouvelle ?
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Source : L'Aurore : littéraire, artistique, sociale / dir. Ernest Vaughan ; réd. Georges Clemenceau
Date d'édition : 1903-07-07
Cette formulette ne semble pas avoir d'origine précise ; cette locution étant probablement née au hasard d'une conversation...
Marie Treps nous dit : " On crée la surprise en faisant soudain apparaître un personnage inattendu, comme un illusionniste sortant un lapin d’un chapeau auparavant garni d’un vulgaire œuf. Par le coup de baguette magique de l’apostrophe, on transforme son interlocuteur en Jojo, Marcel ou Simone… En lui prêtant pour rire une identité éphémère, en lui attribuant spontanément un rôle de fantaisie, voilà qu’on improvise un petit théâtre. " [...]
" Ces formules en apparence anodines, sinon gratuites, jaillissent, mine de rien, au hasard de la conversation et sollicitent sans détour l’attention d’autrui, avec cette sorte d’impertinence respectueuse que seul l’humour autorise."
A lire aussi :
- L'appellativisation du prénom: Étude contrastive allemand-français / Vincent Balnat
- Allons-y, Alonzo ! ou le Petit Théâtre de l'interjection / Marie Treps
Bonne journée.
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