Question d'origine :
Jusqu'à quand les glaciers des Alpes s'étendaient ils jusqu'au site actuel de la ville de Lyon ?
Y avait-il déjà des hommes dans la région ?
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 17/07/2019 à 09h26
Bonjour,
Un article du chercheur Pierre Thomas sur Le Gros Caillou de la Croix-Rousse indique à quelle période les glaciers alpins ont atteint le site de Lyon :
«Le maximum glaciaire du Riss (-140 000 ans) correspond à l'extension maximale des glaciers alpins, qui ont atteint le site de Lyon, sans jamais le dépasser. Lors de la dernière glaciation (le Würm, -18 000 ans), les glaciers alpins s'arrêtaient une vingtaine de kilomètres à l'Est de Lyon, juste avant l'aéroport Saint Exupéry. »
Notons que la glaciation de Riss aurait débuté vers -325 000 etpris fin aux environs de -130 000 ans .
Cette période coïncide plus ou moins avec le Paléolithique moyen : en Afrique comme en Europe, le Paléolithique moyen débute autour de 350 000 ans avant le présent, et s’achève en Afrique comme en Europe autour de 45 000 ans AP.
Il est difficile d’affirmer si la région était habitée par des hommes du paléolithique au maximum glaciaire du Riss. Des fouilles effectuées dans la vallée inférieure de la Saône révèlent une présence postérieure, entre la fin du paléolithique moyen et le début du paléolithique supérieur (57000 à 37000 BP). On peut donc au moins supposer que des hommes vivaient à Lyon ou ses alentours pendant la période würmienne.
Nos collègues du département de la Documentation Régionale seront peut-être en mesure d’apporter des informations complémentaires à ce sujet.
Bonne journée.
Un article du chercheur Pierre Thomas sur Le Gros Caillou de la Croix-Rousse indique à quelle période les glaciers alpins ont atteint le site de Lyon :
«
Notons que la glaciation de Riss aurait débuté vers -325 000 et
Cette période coïncide plus ou moins avec le Paléolithique moyen : en Afrique comme en Europe, le Paléolithique moyen débute autour de 350 000 ans avant le présent, et s’achève en Afrique comme en Europe autour de 45 000 ans AP.
Il est difficile d’affirmer si la région était habitée par des hommes du paléolithique au maximum glaciaire du Riss. Des fouilles effectuées dans la vallée inférieure de la Saône révèlent une présence postérieure, entre la fin du paléolithique moyen et le début du paléolithique supérieur (57000 à 37000 BP). On peut donc au moins supposer que des hommes vivaient à Lyon ou ses alentours pendant la période würmienne.
Nos collègues du département de la Documentation Régionale seront peut-être en mesure d’apporter des informations complémentaires à ce sujet.
Bonne journée.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 18/07/2019 à 08h52
A propos des périodes de glaciation du site de Lyon, ajoutons quelques compléments extraits de l’Atlas des glaciers disparus publié par le glaciologue Sylvain Coutterand en 2018 :
«
«
L’ouvrage présente plusieurs cartes avec des états successifs des glaciers des Alpes à plusieurs étapes des deux dernières grandes périodes glaciaires, le
-
-
-
Notons, avant d’aborder plus précisément le sujet, que la connaissance de cette présence humaine est tributaire des découvertes archéologiques successives, et donc nécessairement lacunaire.
Au préalable, jeter un œil sur la chronologie proposée sur le site de l’INRAP vous permettra de situer les grandes périodes d’occupation humaine et leur terminologie.
Pour plus de détails, voir Préhistoire et système d’information géographique : processus appliqué à une occupation épipaléolithique, un article paru dans le Bulletin de la Société préhistorique française en 2013 ( 110-1 pp. 47-64).
A proximité, « La
Des fouilles archéologiques préventives menées à
Il existe cependant des traces d’habitat bien plus anciennes dans la Région, comme l’indique l’ouvrage grand public de Xavier Alix édité par EMCC en 2013 :
Préhistoire en Rhône-Alpes. Y figurent par ordre chronologique
Le Guide des musées et des sites de préhistoire dans la Drôme propose une frise chronologique qui offre un aperçu synthétique de la présence humaine observée dans ce secteur.
Pour aller plus loin, vous pouvez lire :
- Des sociétés en mouvement : évolution des sociétés magdaléniennes et aziliennes des Alpes du Nord françaises de Ludovic Mevel (CTHS, 2017)
- La fin du Paléolithique supérieur dans les Alpes du nord françaises et le Jura méridional : approches culturelles et environnementales : projet collectif de recherche, Mémoire de la Société préhistorique française n°50 (2009)
- 150 ans de préhistoire autour de Lyon, Muséum d’histoire naturelle de Lyon, cahier scientifique hors série, 2005.
Vous pourrez y trouver notamment un article de Jean Combier intitulé Quelle présence humaine dans l'espace rhodanien avant le stade 5 (135 ka) (consultable en ligne sur Persee). S’il s’agit d’un article visant un public averti, vous y grapillerez néanmoins des informations intéressantes. En voici quelques extraits :
« Au centre, entre Lyon et Valence, dans la région lyonnaise au sens large, l’action très intense des phénomènes glaciaires et fluvio-glaciaires a été tout à fait défavorable à la présence humaine ; mais aussi à la conservation de sites éventuels pouvant correspondre à des incursions humaines, survenues au cours de phases climatiques favorables. »
« Si l’on ne connait pas dans la région proche de Lyon de restes du paléolithique inférieur, des traces de celui-ci existent en Bas-Dauphiné au débouché de la Bièvre-Valloire (Agnin), et dans la zone de confluence du fleuve et de l’Isère à Châteauneuf d’Isère et Curson. Sauf dans ce dernier gisement, où l’outillage original évoque le Clactonien (mais pourrait être propre à un site de chasse), nous sommes en présence de traces infimes de passages remontant seulement à l’Acheuléen supérieur (autour de 150-200 ka ?) »
« Au nord, entre Lyon et Chagny, la présence d’un Acheuléen supérieur à éclats Levallois a pu être observée en plein air dans une quinzaine de localités des vallées de la Saône et de ses affluents de la rive droite (…) »
- Le site de Lyon, panorama de son évolution, article de Ph. Russo et A. Audin, Géocarrefour, 1961 (36-4 pp. 295-346) (Consultable sur Persée) :
A pondérer aujourd’hui, l’article datant de 1961 ne bénéficie pas des dernières découvertes et notamment de la datation au carbone 14, mais il dresse un portrait de la physionomie du site lyonnais à travers les âges qui devrait vous intéresser.
- Nouvelles données sur les occupations humaines du début du Pléistocène supérieur de la moyenne vallée du Rhône (France). Les sites de l’abri des pêcheurs, de la Baume Flandin, de l’Abri du Maras et de la grotte du Figuier (Ardèche), article paru dans la revue Quaternaire, 2010 (Volume 21 Numéro 4)
- Les séquences alluvio-lœssiques du Würm moyen/supérieur de Quincieux et de Lyon (Rhône-Alpes, France) : premières interprétations paléoenvironnementales et corrélations, Quaternaire, 2017 (Volume 28 Numéro 4)(article consultable dans son intégralité à partir de décembre 2019)
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter