Question d'origine :
Je rentre de vacances en CRETE, ou j'ai visité la peninsule d'Akrotiri pres de CHANIA, notamment le lagon de STRAVOS.
Sur le bord du lagon, il y a une étendue qui longe la mer sur environ 1 km et qui ressemble à des vestiges de ruines de batiments, pan de murs , escaliers etc et aussi la présence de trace de pierres noires , identique à de la lave. Sur le site comme, sur le guide Michelin, il n'y a aucune indication particuliere concernant ce site.
En discutant avec des gens qui semblent connaitre cet endroit.
Le site aurait été détruit par l'explosion du volcan de SANTORIN à l'ere MINOENNE, je suis étonné , parce que l'ile de SANTORIN est à environ 150 km de STAVROS,
J'ai essayé de trouver cette info sur internet sans résultat
Merci de votre retour .
Salutations
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 15/07/2019 à 14h58
Bonjour,
Si l’explosion volcanique qu’on désigne sous le terme d’éruption minoenne a laissé des traces à des centaines de kilomètres à la ronde, c’est parce qu’elle fut d’un puissance exceptionnelle :
« En 1646 av. J.-C., une immense éruption volcanique, possiblement une des plus grandes que l'être humain ait jamais connues, a lieu à Théra (actuellement Santorin), une île de la mer Égée située près de la Crète. L'explosion, qu'on estime équivalente à environ 40 bombes atomiques, soit environ 100 fois plus forte que l'éruption qui a détruit Pompéi, fait sauter l'intérieur de l'île, transformant à jamais la topographie. Elle aura fait quelque 20 000 victimes. »
(Sources : museedelhistoire.ca)
Au cours de l’histoire, il a été suggéré que cette érupotion était à l’origine du mythe de l’Atlantide, puis qu’elle ait pu expliquer la destruction des cités minoennes de Crète – or on sait que c’est vers -1450 que « les palais crétois, à l'exception de celui de Cnossos, sont détruits, les « villas » ravagées et incendiées », selon l’Encyclopaedia universalis. Pour autant cette catastrophe naturelle a eu des conséquences énormes sur la région, et pour cause : un tableau comparatif de Sciences et avenir , cité par nouvelobs.com, qui répertorie les pires éruptions volcaniques auxquelles notre espèce a dû faire face dans son histoire, place l’éruption minoenne sur la seconde marche du podium, avec un volume de 15 km3 de matières expulsées par le volcan !
« Cette éruption, presque de la classe de celle d'un supervolcan, a causé un énorme raz-de-marée dont les traces sont retrouvées en Crète et dans les îles environnantes, comme l'avait montré une des expéditions du commandant Cousteau, et bien plus loin encore. Mais il reste une grande imprécision sur la datation de cet évènement qui a certainement bouleversé l'histoire des peuples de la partie est des rivages de cette région, comme Futura l'expliquait dans le précédent article ci-dessous. Pire, jusqu'à présent, les dates estimées avec la méthode du carbone 14 combinée à la dendrochronologie n'étaient pas très compatibles avec les dates estimées par les archéologues. Ce hiatus remettait même en question le lien de causalité entre l'éruption de Santorin et le début de la chute de la civilisation minoenne. »
(Source : futura-sciences.com)
Cela dit, si site de l’âge du bronze d’Akrotiri à Santorin, est très bien documenté, on ne peut pas en dire autant de son homo Akrotíri en Crète , qui est un site beaucoup moins connu, et dont l’ancienneté est encore incertaine :
« La côte occidentale de la presqu’île d’Akrotiri est ouverte sur la baie d’Episkopi avec des falaises basses dont l’altitude diminue doucement pour atteindre le niveau de la mer à l’embouchure du Kouris. Au sud, ces falaises de grès et de marnes dominent la mer et se terminent par deux caps : le cap Zeugari à l’ouest et le cap Gata à l’est. Ces falaises ont été utilisées commecarrières et lieux de nécropoles à l’époque romaine et au début de l’époque chrétienne . Le rivage a reculé depuis cette période sous l’effet de l’érosion qui a entraîné la disparition de certaines tombes. Cette côte est protégée des vents d’ouest et de nord qui ne sont pas prédominants dans la région. Ses eaux sont généralement calmes en été mais la côte est dangereuse d’avril à novembre à cause de vents violents de secteur est. La côte orientale qui ferme la baie d’Akrotiri est basse et sableuse. Elle n’offre pas de mouillage favorable. Cette vaste presqu’île du pléistocène a été formée par des apports d’alluvions issues des bassins fluviaux du Kouris à l’ouest et du Garyllis à l’est, qui ont permis de relier un îlot de grès et de marnes de 64 m de hauteur à la terre ferme. En se formant, ces cordons alluviaux ont emprisonné dans la dépression centrale des eaux marines, formant le lac salé 64. Il est possible qu’avant le Bronze récent un lagon relié à la mer ou à une baie ait procuré une zone d’ancrage derrière l’île d’Akrotiri car en 1977, lors de travaux d’extraction de graviers et de galets à l’ouest du lac salé, plusieurs objets provenant peut-être d’un naufrage d’époque hellénistique ou romaine ont été retrouvés. Ces vestiges se situaient à 150 m à l’intérieur des terres, montrant la modification du tracé côtier avec une avancée du rivage vers l’ouest. Un chenal, peut être navigable, existait entre la mer et le lac salé. La date de son comblement est inconnue : il figure sur les cartes du début du xixe s., alors que les cartes de l’amirauté britannique ne l’indiquent plus. Par contre, R. Pockoke, lors de son voyage autour de l’île en 1738, semble avoir pu traverser au niveau de la plage actuelle de Lady’s M ile et rejoindre la terre par l’ouest du lac. À son époque, il y avait déjà un marécage ainsi qu’un lac salé. Certaines cartes anciennes de Chypre montrent d’ailleurs une «ouverture » au droit de la plage de Lady’s Mile. L’actuel lac salé, relié à la mer par un chenal ou une ouverture plus importante aurait alors été un bon abri pour les navires (fig. 3). Cependant, il est impossible de préciser la nature exacte de la zone au Bronze récent car aucune étude géomorphologique n’a été réalisée dans ce secteur. Une nécropole du Bronze récent a été identifiée près du village moderne d’Asomatos à Asomatos Phasouri, qui est situé sur la rive nord du lac d’Akrotiri, à la limite des dépôts marins du pléistocène. Il est probable que ce cimetière était associé à un site d’habitat. Les fouilles dans la région d’Episkopi ont livré beaucoup de matériel du Bronze récent, en particulier sur les sites d’Episkopi-Phaneromeni, Episkopi Bamboula et Kaloriziki. Des sites producteurs de cuivre ont également été mis au jour plus haut dans la vallée. Ce secteur devait donc prospérer au Bronze récent et a pu abriter un port au niveau du lac salé. »
(Source : Caroline Sauvage « Routes maritimes et systèmes d’échanges internationaux au Bronze récent en Méditerranée orientale », MOM éditions, 2012, consultables sur persee.fr)
Pour aller plus loins :
-L'art égéen [Livre]. 1 : Grèce, Cyclades, Crète : jusqu'au milieu du IIe millénaire av. J.-C / Jean-Claude Poursat
-Crète / [Livre] / Nicolas Platon ; trad. P. Charamis, Jean Marcadé
-Les Minoens [Livre] : l'âge d'or de la Crète / Michel Mastorakis, Micheline van Effenterre
-René Treuil « Les sites néolithiques de Crète occidentale », Bulletin de Correspondance Hellénique 1970, persee.fr
Bonne journée.
Si l’explosion volcanique qu’on désigne sous le terme d’
« En 1646 av. J.-C., une immense éruption volcanique, possiblement une des plus grandes que l'être humain ait jamais connues, a lieu à Théra (actuellement Santorin), une île de la mer Égée située près de la Crète. L'explosion, qu'on estime équivalente à environ 40 bombes atomiques, soit environ 100 fois plus forte que l'éruption qui a détruit Pompéi, fait sauter l'intérieur de l'île, transformant à jamais la topographie. Elle aura fait quelque 20 000 victimes. »
(Sources : museedelhistoire.ca)
Au cours de l’histoire, il a été suggéré que cette érupotion était à l’origine du mythe de l’Atlantide, puis qu’elle ait pu expliquer la destruction des cités minoennes de Crète – or on sait que c’est vers -1450 que « les palais crétois, à l'exception de celui de Cnossos, sont détruits, les « villas » ravagées et incendiées », selon l’Encyclopaedia universalis. Pour autant cette catastrophe naturelle a eu des conséquences énormes sur la région, et pour cause : un tableau comparatif de Sciences et avenir , cité par nouvelobs.com, qui répertorie les pires éruptions volcaniques auxquelles notre espèce a dû faire face dans son histoire, place l’éruption minoenne sur la seconde marche du podium, avec un volume de 15 km3 de matières expulsées par le volcan !
« Cette éruption, presque de la classe de celle d'un supervolcan, a causé un énorme raz-de-marée dont les traces sont retrouvées en Crète et dans les îles environnantes, comme l'avait montré une des expéditions du commandant Cousteau, et bien plus loin encore. Mais il reste une grande imprécision sur la datation de cet évènement qui a certainement bouleversé l'histoire des peuples de la partie est des rivages de cette région, comme Futura l'expliquait dans le précédent article ci-dessous. Pire, jusqu'à présent, les dates estimées avec la méthode du carbone 14 combinée à la dendrochronologie n'étaient pas très compatibles avec les dates estimées par les archéologues. Ce hiatus remettait même en question le lien de causalité entre l'éruption de Santorin et le début de la chute de la civilisation minoenne. »
(Source : futura-sciences.com)
Cela dit, si site de l’âge du bronze d’Akrotiri à Santorin, est très bien documenté, on ne peut pas en dire autant de son homo
« La côte occidentale de la presqu’île d’Akrotiri est ouverte sur la baie d’Episkopi avec des falaises basses dont l’altitude diminue doucement pour atteindre le niveau de la mer à l’embouchure du Kouris. Au sud, ces falaises de grès et de marnes dominent la mer et se terminent par deux caps : le cap Zeugari à l’ouest et le cap Gata à l’est. Ces falaises ont été utilisées comme
(Source : Caroline Sauvage « Routes maritimes et systèmes d’échanges internationaux au Bronze récent en Méditerranée orientale », MOM éditions, 2012, consultables sur persee.fr)
Pour aller plus loins :
-L'art égéen [Livre]. 1 : Grèce, Cyclades, Crète : jusqu'au milieu du IIe millénaire av. J.-C / Jean-Claude Poursat
-Crète / [Livre] / Nicolas Platon ; trad. P. Charamis, Jean Marcadé
-Les Minoens [Livre] : l'âge d'or de la Crète / Michel Mastorakis, Micheline van Effenterre
-René Treuil « Les sites néolithiques de Crète occidentale », Bulletin de Correspondance Hellénique 1970, persee.fr
Bonne journée.
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