Prévisions de températures ressenties, est-ce scientifique ?
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 25/06/2019 à 09h27
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Question d'origine :
Bonjour Cher Guichet,
A la vue de prévisions de températures" ressenties" toutes plus inquiétantes les unes que les autres je me demandais si cette pratique était scientifiquement pertinente...
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 26/06/2019 à 09h15
Bonjour,
Selon une page consacrée de Futura sciences, le calcul de la température ressentie est effectué selon des équations complexes prenant en compte des facteurs aussi divers que la force du vent, ou encore l’humidité :
« Avant tout, rappelons que la sensation de froid ou de chaud n'est pas uniquement due à la température qu'il fait. Elle est même plutôt provoquée par les échanges de flux thermique. Ainsi, plus il y a d'écart entre la température extérieure et celle de votre corps, plus le flux thermique sera important et plus la sensation de froid ou de chaud sera grande. Une sensation tout de même légèrement régulée par une fine couche d'air qui, à la surface de votre peau, joue un rôle isolant.
Mais lorsqu'en hiver par exemple, le vent souffle, cette couche d'air est chassée et votre peau est directement exposée à l'air froid extérieur. Le flux thermique augmente et avec lui, votre sensation de froid. C'est partant de cette observation qu'est née l'idée de température ressentie. Ou, pour parler plus précisément, d'indice de refroidissement éolien. Et la formule qui lie ce dernier à la vitesse du vent est quelque peu complexe.
Alors certains offrent des tables qui permettent, partant d'une estimation de la vitesse du vent et de la température affichée sur un thermomètre, de se faire une idée de la température ressentie. Comment interpréter ces chiffres en principe sans unité de mesure ? C'est finalement assez simple. Lorsque le thermomètre affiche 0 °C et que le vent souffle à 40 km.h-1, votre peau ressent le froid comme si le thermomètre affichait -7 °C sans vent. »
L’article est accompagné d’un tableau de conversion de la température réelle en température ressentie selon la vitesse du vent. Y sont inclus des points de repère pratiques pour se faire une idée de ladite vitesse. Par exemple, pour un vent à 10 km/h : « Le vent est ressenti sur le visage. Les girouettes commencent à tourner. » ; à 40 km/h « Les petits arbres commencent à plier, les grands drapeaux flottent entièrement et les petites branches d’arbres bougent », etc.
Tout cela peut sembler plus poétique que rigoureux, et de fait, interrogé par Le Monde, le météorologue Pascal Yiacouvakis insiste sur le fait qu’il s’agit d’une sensation et non d’une température. De ce fait, il est impropre d’utiliser une unité de mesure :
« Par exemple, on peut parler de « température ressentie de – 20 » quand il fait – 10 °C et que le vent est de 35 km/h dans l’indice de refroidissement éolien d’Environnement Canada. Mais le chiffre de « – 20 » ne correspond dès lors plus à une température, c’est pour cela qu’il convient de l’exprimer sans le symbole °C.
Cette nuance est importante car la notion de température ressentie n’est valable que pour la peau exposée au vent. L’indice de température ressentie est donc variable d’un coin de rue à un autre, en fonction de l’exposition. De même, l’eau ne gèle pas au-dessus de 0 °C, même en cas de forte rafale de vent. »
Concernant la chaleur, son sait qu’elle est plus pénible couplée avec un fort taux d’humidité. Pour calculer la chaleur ressentie, les météorologues se servent donc d’outils comme l’ indice Humidex , défini ainsi par le site canadien climat.meteo.gc.ca :
« L'humidex est un indice indiquant le degré de chaleur et d'humiditéressenti par un individu moyen . On l'établit en combinant les valeurs de la température et de l'humidité en un chiffre unique qui représente la température ressentie. Par exemple, un indice humidex de 40 signifie que, lorsque la température est de 30 degrés et l'air humide, les conditions ressenties sont plus ou moins les mêmes que lorsque la température est de 40 degrés et l'air sec. L'indice humidex horaire est seulement affiché lorsque la température de l'air atteint ou dépasse 20 degrés Celsius et que l'écart entre la température et l'indice humidex est supérieur d'au moins 1.
La formule standard de calcul de l'indice humidex utilisée par Environnement et Changement climatique Canada est la suivante :
indice humidex = (température de l'air) + h
Où
h = (0,5555)*(e - 10,0);
e = pression de vapeur en hPa (mbar), donnée par :
e = 6,11 * exp[5417,7530 * ( (1/273,15) - (1/point de rosée) ) ]
exp = 2,71828
Le point de rosée est exprimé en kelvins (température en K = température en °C + 273,15) et 5417,7530 est une constante arrondie basée sur le poids moléculaire de l'eau, sur la chaleur latente d'évaporation et sur la constante des gaz parfaits. »
Malgré la complexité de l’équation, l’expression « ressentie par un individu moyen », mise en gras par nos soins, nous semble importante, parce qu’elle souligne le fait qu’il s’agit d’un outil de communication plutôt que d’une donnée objective, et, selon l’article du Monde cité plus haut, forcément imprécise, puisque « variable d’un coin de rue à l’autre » - que vous soyez dans une rue exposée au vent change tout, par exemple !
Les météorologues ne prétendent donc pas prédire avec certitude comment vous vous sentirez cette fin de semaine, mais cela ne nous empêchera pas de vous conseiller de bien vous hydrater !
Bonne journée.
Selon une page consacrée de Futura sciences, le calcul de la
« Avant tout, rappelons que la sensation de froid ou de chaud n'est pas uniquement due à la température qu'il fait. Elle est même plutôt provoquée par les échanges de flux thermique. Ainsi, plus il y a d'écart entre la température extérieure et celle de votre corps, plus le flux thermique sera important et plus la sensation de froid ou de chaud sera grande. Une sensation tout de même légèrement régulée par une fine couche d'air qui, à la surface de votre peau, joue un rôle isolant.
Mais lorsqu'en hiver par exemple, le vent souffle, cette couche d'air est chassée et votre peau est directement exposée à l'air froid extérieur. Le flux thermique augmente et avec lui, votre sensation de froid. C'est partant de cette observation qu'est née l'idée de température ressentie. Ou, pour parler plus précisément, d'indice de refroidissement éolien. Et la formule qui lie ce dernier à la vitesse du vent est quelque peu complexe.
Alors certains offrent des tables qui permettent, partant d'une estimation de la vitesse du vent et de la température affichée sur un thermomètre, de se faire une idée de la température ressentie. Comment interpréter ces chiffres en principe sans unité de mesure ? C'est finalement assez simple. Lorsque le thermomètre affiche 0 °C et que le vent souffle à 40 km.h-1, votre peau ressent le froid comme si le thermomètre affichait -7 °C sans vent. »
L’article est accompagné d’un tableau de conversion de la température réelle en température ressentie selon la vitesse du vent. Y sont inclus des points de repère pratiques pour se faire une idée de ladite vitesse. Par exemple, pour un vent à 10 km/h : « Le vent est ressenti sur le visage. Les girouettes commencent à tourner. » ; à 40 km/h « Les petits arbres commencent à plier, les grands drapeaux flottent entièrement et les petites branches d’arbres bougent », etc.
Tout cela peut sembler plus poétique que rigoureux, et de fait, interrogé par Le Monde, le météorologue Pascal Yiacouvakis insiste sur le fait qu’il s’agit d’une sensation et non d’une température. De ce fait, il est impropre d’utiliser une unité de mesure :
« Par exemple, on peut parler de « température ressentie de – 20 » quand il fait – 10 °C et que le vent est de 35 km/h dans l’indice de refroidissement éolien d’Environnement Canada. Mais le chiffre de « – 20 » ne correspond dès lors plus à une température, c’est pour cela qu’il convient de l’exprimer sans le symbole °C.
Cette nuance est importante car la notion de température ressentie n’est valable que pour la peau exposée au vent. L’indice de température ressentie est donc variable d’un coin de rue à un autre, en fonction de l’exposition. De même, l’eau ne gèle pas au-dessus de 0 °C, même en cas de forte rafale de vent. »
Concernant la chaleur, son sait qu’elle est plus pénible couplée avec un fort taux d’humidité. Pour calculer la chaleur ressentie, les météorologues se servent donc d’outils comme l’
« L'humidex est un indice indiquant le degré de chaleur et d'humidité
La formule standard de calcul de l'indice humidex utilisée par Environnement et Changement climatique Canada est la suivante :
indice humidex = (température de l'air) + h
Où
h = (0,5555)*(e - 10,0);
e = pression de vapeur en hPa (mbar), donnée par :
e = 6,11 * exp[5417,7530 * ( (1/273,15) - (1/point de rosée) ) ]
exp = 2,71828
Le point de rosée est exprimé en kelvins (température en K = température en °C + 273,15) et 5417,7530 est une constante arrondie basée sur le poids moléculaire de l'eau, sur la chaleur latente d'évaporation et sur la constante des gaz parfaits. »
Malgré la complexité de l’équation, l’expression « ressentie par un individu moyen », mise en gras par nos soins, nous semble importante, parce qu’elle souligne le fait qu’il s’agit d’un outil de communication plutôt que d’une donnée objective, et, selon l’article du Monde cité plus haut, forcément imprécise, puisque « variable d’un coin de rue à l’autre » - que vous soyez dans une rue exposée au vent change tout, par exemple !
Les météorologues ne prétendent donc pas prédire avec certitude comment vous vous sentirez cette fin de semaine, mais cela ne nous empêchera pas de vous conseiller de bien vous hydrater !
Bonne journée.
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