Question d'origine :
Pourriez-vous me dire un sonnet sur le thème de l'art d'un célèbre auteur ? Merci d'avance.
Réponse du Guichet
bml_litt
- Département : Langues et Littératures
Le 14/02/2019 à 13h51
Bonjour,
Nous avons trouvé trois sonnets sur le thème de l’art, qui, chacun à leur façon, explorent un aspect de la relation du poète à l’art et nous les reproduisons ci-dessous :
La musique souvent me prend comme une mer !
Vers ma pâle étoile,
Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther,
Je mets à la voile ;
La poitrine en avant et les poumons gonflés
Comme de la toile,
J'escalade le dos des flots amoncelés
Que la nuit me voile ;
Je sens vibrer en moi toutes les passions
D'un vaisseau qui souffre ;
Le bon vent, la tempête et ses convulsions
Sur l'immense gouffre
Me bercent. D'autres fois, calme plat, grand miroir
De mon désespoir !
Vous retrouverez ce poème dans le recueil « Les fleurs du mal », publié en 1857.
Le poète au cachot, débraillé, maladif,
Roulant un manuscrit sous son pied convulsif,
Mesure d'un regard que la terreur enflamme
L'escalier de vertige où s'abîme son âme.
Les rires enivrants dont s'emplit la prison
Vers l'étrange et l'absurde invitent sa raison ;
Le Doute l'environne, et la Peur ridicule,
Hideuse et multiforme, autour de lui circule.
Ce génie enfermé dans un taudis malsain,
Ces grimaces, ces cris, ces spectres dont l'essaim
Tourbillonne, ameuté derrière son oreille,
Ce rêveur que l'horreur de son logis réveille,
Voilà bien ton emblème, Ame aux songes obscurs,
Que le Réel étouffe entre ses quatre murs !
Vous retrouverez ce poème dans le recueil « Les épaves», publié en 1866.
Ce sonnet constitue une interprétation du tableau d’Eugène Delacroix,
Vous pouvez consulter la reproduction de ce tableau via le lien suivant :
https://www.akg-images.fr/archive/Le-Ta ... 9MW04.html
Lors mon œil se fit peintre. Ayant choisi mon cœur
Pour toile, il y peignit la beauté magnifique,
Et mon corps qui lui sert de cadre extérieur,
Donne la perspective à ce tableau magique.
Ce qui de ce tableau fait un chef-d’œuvre unique,
C’est qu’en l’artiste même on trouve sans erreur
Ton fidèle portrait pendu dans la boutique
De mon cœur que tes yeux vitrent de leur splendeur.
Quels services, vois donc, nos yeux ont su se rendre !
Les miens t’ont dessiné du pinceau le plus tendre,
Et pour que le soleil t’y vienne contempler.
Chacun des tiens orna mon corps d’une fenêtre.
Pourtant l’art de mes yeux devrait bien centupler :
Tout juste peignent-ils ce que l’on voit paraître !
Vous retrouverez ce poème dans le recueil « Les sonnets de Shakespeare », publiés en 1609, sur le site de la Bibliothèque numérique de la Bibliothèque national de France (BNF) : Gallica ainsi que sa version originale (n° XXIV).
Bonne journée,
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