Question d'origine :
Bonjour,
Tours a été rattaché au royaume de France au début du XIIIème siècle, mais qui administrait la ville? Pouvez-vous me donner la liste des administrateurs de
Commentaire de
Dominique Levenez :
Publié le 17/08/2018 à 16:31
Bonjour,
Tours a été rattaché à la France au XIIIème siècle. Je voudrais avoir la liste de ses administrateurs de 1230 à 1260.
Merci
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 20/08/2018 à 14h53
Bonjour,
Il nous sera difficile de vous donner une « liste des administrateurs » tant les institutions, à cette époque, sont complexes. Dans Histoire de la ville de Tours, Eugène Giraudet décrit comment le pouvoir est divisé entre laïques et religieux et note qu’au XIIe siècle, « les bourgeois, après s’être concertés, nommeront des délégués au nombre de vingt qui proposeront au Chapitre leurs vœux. On convient que les vingt habitants choisis pour la levée des mises, impôts ou dépenses extraordinaires … En 1231, jaloux de recouvrer leurs anciennes franchises, les bourgeois se mettent en état de révolte, contre l’autorité du Chapitre .. »
Pour ce qui est de la justice, « celle-ci conservait encore, au XIIIe siècle, les formes de la simplicité antique. Les voyers du comte venaient deux fois par an à Tours et à Châteauneuf, y tenir les plaids, assistés d’un officier du roi de France (…)Au commencement du XIIIe siècle, par suite de la réunion de la Touraine au domaine de la couronne, le roi créa de grands baillis (1203) qui obtinrent le gouvernement et l’administration de la justice des nobles, des gens d’armes etc.. Ces bailliages, investis de la justice royale, ne tardèrent pas à affaiblir comme cours d’appel, la juridiction des laïques … »
Par ailleurs, dans Histoire de Tours, Bernard Chevalier fait état de la complexité de Tours où interviennent prévôts, sergents mais aussi archevêque ou seigneurs châtelains et poursuit en indiquant que « Plutôt que de la présence physique du roi, ce qui importe pour faire la ville ; c’est celle de ses représentants permanents et en premier lieu celle du bailli. Le premier de ces officiers qui soit connu de nous est Guillaume d’Azay en 1213. Mais peut-on dire pour autant qu’il s’agisse du premier bailli du roi en Touraine ? Il serait léger de le soutenir, car le noble personnage qui réside à Tours, ou ailleurs du reste, a le plus souvent dans son ressort jusqu’en 1246,selon le cas, aussi bien le Poitou, l’Anjou et le Maine que la Touraine proprement dite. (…) ce n’est guère qu’en 1262 qu’apparaît sous une forme à peu près stable ce qui sera la « baillie de Touraine » dont Tours s’impose comme le centre …
L’auteur relève également la position sociale du patriciat tourangeau qui « repose principalement au XIIIe siècle sur les services qu’il rend à ses seigneurs dans le domaine de l’administration et du crédit … »
Dans Histoire de Touraine depuis la conquête des Gaules par les Romains, jusqu'à l’année 1790, Jean-Louis Chalmel dresse une liste des baillis de Touraine.
Pour approfondir le sujet il faudrait parcourir d’autres ouvrages portant sur Tours au XIIIe siècle dont « La fabrique de la ville: espaces et sociétés à Tours, IXe-XIIIe siècle » que nous n’avons pu consulter et, vraisemblablement, poursuivre les recherches aux archives municipales de Tours.
En guise de conclusion, nous avons interrogé la Société archéologique de Touraine et espérons obtenir une réponse que nous ne manquerons pas de vous transmettre.
Il nous sera difficile de vous donner une « liste des administrateurs » tant les institutions, à cette époque, sont complexes. Dans Histoire de la ville de Tours, Eugène Giraudet décrit comment le pouvoir est divisé entre laïques et religieux et note qu’au XIIe siècle, « les bourgeois, après s’être concertés, nommeront des délégués au nombre de vingt qui proposeront au Chapitre leurs vœux. On convient que les vingt habitants choisis pour la levée des mises, impôts ou dépenses extraordinaires … En 1231, jaloux de recouvrer leurs anciennes franchises, les bourgeois se mettent en état de révolte, contre l’autorité du Chapitre .. »
Pour ce qui est de la justice, « celle-ci conservait encore, au XIIIe siècle, les formes de la simplicité antique. Les voyers du comte venaient deux fois par an à Tours et à Châteauneuf, y tenir les plaids, assistés d’un officier du roi de France (…)
Par ailleurs, dans Histoire de Tours, Bernard Chevalier fait état de la complexité de Tours où interviennent prévôts, sergents mais aussi archevêque ou seigneurs châtelains et poursuit en indiquant que « Plutôt que de la présence physique du roi, ce qui importe pour faire la ville ; c’est celle de ses représentants permanents et en premier lieu celle du bailli. Le premier de ces officiers qui soit connu de nous est Guillaume d’Azay en 1213. Mais peut-on dire pour autant qu’il s’agisse du premier bailli du roi en Touraine ? Il serait léger de le soutenir, car le noble personnage qui réside à Tours, ou ailleurs du reste, a le plus souvent dans son ressort jusqu’en 1246,selon le cas, aussi bien le Poitou, l’Anjou et le Maine que la Touraine proprement dite. (…) ce n’est guère qu’en 1262 qu’apparaît sous une forme à peu près stable ce qui sera la « baillie de Touraine » dont Tours s’impose comme le centre …
L’auteur relève également la position sociale du patriciat tourangeau qui « repose principalement au XIIIe siècle sur les services qu’il rend à ses seigneurs dans le domaine de l’administration et du crédit … »
Dans Histoire de Touraine depuis la conquête des Gaules par les Romains, jusqu'à l’année 1790, Jean-Louis Chalmel dresse une liste des baillis de Touraine.
Pour approfondir le sujet il faudrait parcourir d’autres ouvrages portant sur Tours au XIIIe siècle dont « La fabrique de la ville: espaces et sociétés à Tours, IXe-XIIIe siècle » que nous n’avons pu consulter et, vraisemblablement, poursuivre les recherches aux archives municipales de Tours.
En guise de conclusion, nous avons interrogé la Société archéologique de Touraine et espérons obtenir une réponse que nous ne manquerons pas de vous transmettre.
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