Question d'origine :
Je cherche des renseignements sur mon homonyme , ou puis-je consulter des documents sur Octavio, son oeuvre (soie?)ce qu'il est devenu.
Merci d'avance
Réponse du Guichet

La Bibliothèque de Lyon ne possède aucune étude moderne sur cette personnalité lyonnaise. La documentation est donc éparse dans différentes revues ou dictionnaires biographiques lyonnais (voir sources ci-dessous). Nous vous en livrons ici quelques éléments :
Négociant d'origine italienne, Octavio (ou Ottavio) Mey est né à Lyon en 1618 (baptême à l’Eglise Saint-Paul le 20 mars) et mort dans cette même ville en 1690. C'est en 1655 qu'il fit une découverte concernant l'art de lustrer les soies qui allait lui assurer une nouvelle fortune.
Lambert d'Herbigny, dans son Mémoire sur le gouvernement de Lyon (1697), est l'un des premiers à mentionner cette invention, dont l'histoire est par ailleurs reprise, en 1835, dans La Revue du Lyonnais :
"Le hasard a présidé à la plupart de nos découvertes. En voici une nouvelle preuve. Un de ces nombreux étrangers qui, au 17e siècle, avaient importé de l'Italie à Lyon l'industrie de la soie, et réalisé dans ce commerce le proverbe lyonnais : Riche comme Gadagne, Octavio Mey avait vu une fortune de plusieurs millions s'engloutir toute entière dans de fausses négociations. Un jour donc qu'il rêvait, en se promenant sur les bords de la Saône, un moyen de réparer un aussi grand échec, il broyait dans son désespoir quelques brins de soie entre ses dents. Cette action donna à la soie un éclat brillant, un lustre inaccoutumé. Octavio Mey s'en aperçoit, et il conçoit aussitôt l'application d'un procédé mécanique qui fît acquérir à la soie ce brillant que nous lui connaissons. Cette découverte le sauva du déshonneur d'une banqueroute et tripla sa fortune" (anonyme, in "Fragments biographiques : origine de l’art de lustrer la soie", La Revue du Lyonnais, T1, 1835, p.120)
Dès 1652, Octavio Mey était recteur des hôpitaux, et en 1665, il fut appelé à siéger comme juge au Tribunal de la Conservation. Intéressé par les sciences, collectionneur de tableaux et de médailles, O.Mey possédait en outre un cabinet d'antiquités. Il fit d'ailleurs de ses richesses un judicieux usage en participant aux oeuvres de la ville et en s'efforçant d'encourager les artistes. C'est lui qui acheta par exemple le bouclier dit de Scipion qui fut offert à Louis XIV par son neveu (ou gendre), Guillaume Puylata, lors du passage du roi à Lyon en 1658. Ce bouclier, aujourd'hui conservé au Louvre, avait été trouvé dans le Rhône, près d'Avignon, en 1656. Cette découverte est relatée en 1675 par Jacob Spon dans ses Recherches des antiquités et curiosités de la ville de Lyon (chap. VIII, p.185-186). D'après l’archéologue et historien de l'art allemand, Johann Winckelmann, le bouclier représenterait la dispute d'Achille et d'Agamemnon au sujet de la captive Briséis.
Sachez enfin que l'on a donné le nom d'Octavio Mey, au XIXe siècle, à la large rue reliant Saint-Paul aux quais de Saône et qui s'appelait autrefois la Poulaillerie-Saint-Paul. Ce nom est en fait hérité d'un autre lieu. Il avait en effet été donné à une voie toute proche reliant la rue Juiverie à la rue Lainerie
- Recherches des antiquités et curiosités de la ville de Lyon, par Jacob Spon (chap. VIII, p.185-186)
- "Une faillite à Lyon au XVIIe siècle : la faillite d'Octavio Mey, marchand de soies", dans Travailleurs et métiers lyonnais, par Justin Godart
- Catalogue des Lyonnais dignes de mémoire, par MM. Bréghot du Lut et Péricaud aîné
- Lyon pas à pas : son histoire à travers ses rues, t.I, par Jean Pelletier
- Les Lyonnais dans l'histoire, sous la direction de Jean-Pierre Gutton
- Histoires, légendes et anecdotes à propos des rues de Lyon [...], par Louis Maynard

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