Question d'origine :
Bonjour, je fais un TPE sur le néoplatonisme et j'aimerais savoir si vous pouviez me renseigner sur son impact sur le français et les mathématiques (en comprenant néoplatonisme médicéen), ainsi qu'une bibliographie sur le même sujet.
Merci d'avance
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 22/12/2016 à 11h26
Bonjour,
" A la Renaissance, l’art se nourrit de la redécouverte des Anciens : des textes philosophiques (transmission des textes via les bibliothèques, Alexandrie et les travaux arabes), mais aussi des statues antiques trouvées dans les excavations de Rome. La chute de Constantinople voit l’arrivée des artistes de la civilisation byzantine.
Ils se réfugient en Italie où les mécennes collectionneurs financent l’embellissement des villes de Florence, Rome et Venise. Cette réalité sociale rend compte de la main mise du pouvoir sur la création esthétique ; à Florence, les Médicis passent commande auprès des grands artistes de leur temps pour transmettre, à travers les allégories esthétiques, un message politique.
L’art toujours lié au religieux, surtout à travers les donneurs d’ordre importants que sont les papes désireux de donner une image grandiose du pouvoir de l’Eglise. Mais l’art du portrait donne aussi des représentations profanes de l’homme. L’art se libère de l’emprise religieuse et prend ses distances avec le tragique de la condition humaine dominant au Moyen-âge. A travers le nu, il célèbre le culte nouveau du corps et témoigne d’une ouverture optimiste sur l’homme et le monde.
Le néoplatonimse médicéen (adjectif formé sur le nom propre Médicis, dynastie de marchands à Florence) se développe en Toscane. Ils s’intéressent à la définition du modèle de l’académie de Platon, ils fondent à Florence une académie qui aura une grande influence en Europe et qui diffuse une représentation de la vision du monde chrétienne réinterprétée par Platon. Elle se caractérise par :
- Une hiérarchie du sensible à l’intelligible
- Une représentation allégorique et symoblique
- Une identification du Beau et du Bien (Marsile Ficin)
L’école néoplatonicienne regourpe
- Des penseurs : Marsile Ficin, Pic de la Mirandole, Boccane, Dante, Pétrarque
- Des artistes : peintres (Andrea Mantegna, Botticelli, Fra Angelico, Paolo Ucello), sculpteurs (Cellini, Donatello), maîtres d’ateliers (Luca della Robbia, Verrocchio, Léonard de Vinci, etc.), Michel-Ange le polyvalent, etc.
L’apogée de l’art italien s’exprime au cours de la Haute Renaissance, à travers les œuvres de
- Léonard de Vinci (1452-1519)
- Michel-Ange (1475-1564)
- Raphaël (1483-1520)"
Source : La culture générale en neuf thèmes: Prépas commerciales - 1re année / Véronique Anglard
Sur le néoplatonisme :
- Art et humanisme à Florence au temps de Laurent le Magnifique : études sur la Renaissance et l'humanisme platonicien / par André Chastel
- Le néoplatonisme / Jean Brun
- Les premiers Médicis et l'Académie Platonicienne de Florence : la résurgence d'Hermes / D. Beresniak
C'est à la Renaissance que le français devient langue "nationale". La majorité des français parlaient alors une langue régionale, un patois et le français n'était utilisé qu'à Paris et au sein des classes aristocratiques. Le 10 août 1539, François Ier signe à Villers-Cotterêts une ordonnance qui impose le français comme langue administrative à la place du latin.
L'influence italienne qui imprègne toute la Renaissance s'est aussi fait sentie sur le langage. Environ 2000 mots italiens furent intégrés au français.
Sur l'histoire de la langue française :
- Le français à la Renaissance / Huchon Mireille. In: L'Information Grammaticale, N. 74, 1997. pp. 3-4.
- La langue française : une longue histoire riche d'emprunts / Jean PRUVOST Université de Cergy-Pontoise
- Histoire de la langue française
Ouvrages plus techniques à consulter au fonds ancien :
- Quelques observations sur l'origine et le développement des théories italiennes qui facilitèrent aux Français la fixation, l'enrichissement et l'embellissement de leur langue au XVIe siècle / Giovanni Tracconaglia
- Les rencontres des muses : italianisme et anti-italianisme dans les lettres françaises de la fin du XVIe siècle / Jean Balsamo
Un article aborde le thème de l'apport du néoplatonisme aux mathématiques. En voici un extrait :
"Nous avons ici privilégié l’interprétation néoplatonicienne des mathématiques parce qu’elle insiste sur leurdimension productive et opératoire , qui, au-delà de leur revêtement externe que constituent les figures et les nombres, découvre leur puissante capacité d’investigation et d’invention du réel. Sans doute la nature même de cette productivité n’a-t-elle pas le même sens dans le traité 34 de Plotin (Ennéades VI, 6) sur les nombres que dans l’œuvre de Bacon ou de Descartes, tout comme est autre son sujet (la nature ou l’esprit ? l’esprit de Dieu ou celui des hommes ?).
Il reste que, mutatis mutandis, cette idée néoplatonicienne de productivité sert de base à une nouvelle conception « poïétique » de l’efficience. Cette dimension productive traverse les trois degrés intellectuel, rationnel et sensible des mathématiques, et constitue ainsi l’analogon de leur multiplicité. La mise en valeur de la productivité des mathématiques n’est évidemment pas propre à la Renaissance ; Thierry Gontier montre combien ce thème est central au XVIIe siècle et rassemble des auteurs par ailleurs aussi différents que Bacon et Descartes ; mais il est certain qu’il revient au néoplatonisme, et en particulier au néoplatonisme de la Renaissance, de l’avoir le premier clairement thématisé avant de le léguer à la postérité."
source : « Mathématiques et savoir à la Renaissance » / Caye Pierre, Gontier Thierry, Revue d'histoire des sciences, 2/2006 (Tome 59), p. 181-186.
Lire aussi :
- Histoire des mathématiques : les mathématiques dans l'Antiquité, les mathématiques au Moyen Age et pendant la Renaissance, les mathématiques modernes de Descartes à Huygens : les mathématiques modernes depuis Newton jusqu'à nos jours, note complémentaire de Gaston Darboux / W. W. Rouse Ball
- Histoire des mathématiques / Jean-Pierre Escofier
Nous vous conseillons de demander de l'aide à votre documentaliste qui pourra, mieux que nous, vous orienter vers des documents correspondant à votre sujet et adaptés à votre niveau.
Bon travail !
" A la Renaissance, l’art se nourrit de la redécouverte des Anciens : des textes philosophiques (transmission des textes via les bibliothèques, Alexandrie et les travaux arabes), mais aussi des statues antiques trouvées dans les excavations de Rome. La chute de Constantinople voit l’arrivée des artistes de la civilisation byzantine.
Ils se réfugient en Italie où les mécennes collectionneurs financent l’embellissement des villes de Florence, Rome et Venise. Cette réalité sociale rend compte de la main mise du pouvoir sur la création esthétique ; à Florence, les Médicis passent commande auprès des grands artistes de leur temps pour transmettre, à travers les allégories esthétiques, un message politique.
L’art toujours lié au religieux, surtout à travers les donneurs d’ordre importants que sont les papes désireux de donner une image grandiose du pouvoir de l’Eglise. Mais l’art du portrait donne aussi des représentations profanes de l’homme. L’art se libère de l’emprise religieuse et prend ses distances avec le tragique de la condition humaine dominant au Moyen-âge. A travers le nu, il célèbre le culte nouveau du corps et témoigne d’une ouverture optimiste sur l’homme et le monde.
Le néoplatonimse médicéen (adjectif formé sur le nom propre Médicis, dynastie de marchands à Florence) se développe en Toscane. Ils s’intéressent à la définition du modèle de l’académie de Platon, ils fondent à Florence une académie qui aura une grande influence en Europe et qui diffuse une représentation de la vision du monde chrétienne réinterprétée par Platon. Elle se caractérise par :
- Une hiérarchie du sensible à l’intelligible
- Une représentation allégorique et symoblique
- Une identification du Beau et du Bien (Marsile Ficin)
L’école néoplatonicienne regourpe
- Des penseurs : Marsile Ficin, Pic de la Mirandole, Boccane, Dante, Pétrarque
- Des artistes : peintres (Andrea Mantegna, Botticelli, Fra Angelico, Paolo Ucello), sculpteurs (Cellini, Donatello), maîtres d’ateliers (Luca della Robbia, Verrocchio, Léonard de Vinci, etc.), Michel-Ange le polyvalent, etc.
L’apogée de l’art italien s’exprime au cours de la Haute Renaissance, à travers les œuvres de
- Léonard de Vinci (1452-1519)
- Michel-Ange (1475-1564)
- Raphaël (1483-1520)"
Source : La culture générale en neuf thèmes: Prépas commerciales - 1re année / Véronique Anglard
- Art et humanisme à Florence au temps de Laurent le Magnifique : études sur la Renaissance et l'humanisme platonicien / par André Chastel
- Le néoplatonisme / Jean Brun
- Les premiers Médicis et l'Académie Platonicienne de Florence : la résurgence d'Hermes / D. Beresniak
C'est à la Renaissance que le français devient langue "nationale". La majorité des français parlaient alors une langue régionale, un patois et le français n'était utilisé qu'à Paris et au sein des classes aristocratiques. Le 10 août 1539, François Ier signe à Villers-Cotterêts une ordonnance qui impose le français comme langue administrative à la place du latin.
L'influence italienne qui imprègne toute la Renaissance s'est aussi fait sentie sur le langage. Environ 2000 mots italiens furent intégrés au français.
- Le français à la Renaissance / Huchon Mireille. In: L'Information Grammaticale, N. 74, 1997. pp. 3-4.
- La langue française : une longue histoire riche d'emprunts / Jean PRUVOST Université de Cergy-Pontoise
- Histoire de la langue française
Ouvrages plus techniques à consulter au fonds ancien :
- Quelques observations sur l'origine et le développement des théories italiennes qui facilitèrent aux Français la fixation, l'enrichissement et l'embellissement de leur langue au XVIe siècle / Giovanni Tracconaglia
- Les rencontres des muses : italianisme et anti-italianisme dans les lettres françaises de la fin du XVIe siècle / Jean Balsamo
"Nous avons ici privilégié l’interprétation néoplatonicienne des mathématiques parce qu’elle insiste sur leur
Il reste que, mutatis mutandis, cette idée néoplatonicienne de productivité sert de base à une nouvelle conception « poïétique » de l’efficience. Cette dimension productive traverse les trois degrés intellectuel, rationnel et sensible des mathématiques, et constitue ainsi l’analogon de leur multiplicité. La mise en valeur de la productivité des mathématiques n’est évidemment pas propre à la Renaissance ; Thierry Gontier montre combien ce thème est central au XVIIe siècle et rassemble des auteurs par ailleurs aussi différents que Bacon et Descartes ; mais il est certain qu’il revient au néoplatonisme, et en particulier au néoplatonisme de la Renaissance, de l’avoir le premier clairement thématisé avant de le léguer à la postérité."
source : « Mathématiques et savoir à la Renaissance » / Caye Pierre, Gontier Thierry, Revue d'histoire des sciences, 2/2006 (Tome 59), p. 181-186.
Lire aussi :
- Histoire des mathématiques : les mathématiques dans l'Antiquité, les mathématiques au Moyen Age et pendant la Renaissance, les mathématiques modernes de Descartes à Huygens : les mathématiques modernes depuis Newton jusqu'à nos jours, note complémentaire de Gaston Darboux / W. W. Rouse Ball
- Histoire des mathématiques / Jean-Pierre Escofier
Nous vous conseillons de demander de l'aide à votre documentaliste qui pourra, mieux que nous, vous orienter vers des documents correspondant à votre sujet et adaptés à votre niveau.
Bon travail !
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