les théâtres antiques de Fourvière
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 12/10/2016 à 11h40
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Question d'origine :
Bonjour,
En consultant des gravures de Rogatien Le Nail mort en 1918, j'ai trouvé une reconstitution très réussie de Lugdunum, avec en 1er plan les 2 théâtres antiques (l'Odéon et le théâtre). Le problème est que partout on raconte que le théâtre, que la communauté catholique s'évertuait à nommer l'amphithéâtre en raison des martyrs de 177, n'a été découvert qu'en 1933 !
Comment peut-on expliquer cette "incohérence" des dates?
Avec mes remerciements.
clolyan
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 14/10/2016 à 15h20
Bonjour,
Nous n’avons pas trouvé de réponse précise à votre question. Voici cependant quelques passages montrant qu’un même lieu peut être nommé de différentes façons selon les périodes et l’état d’avancement des recherches le concernant.
Ainsi en 1887, le professeur Lafon, intrigué par la forme incurvée du jardin de la propriété qu’il a acquis l'année précédente rue Cléberg au flanc de la colline, dégage le haut de trois murs incurvés coupés par d’autres murs rayonnants soutenant des restes de voutes. Sont également découverts de nombreux artefacts antiques. Extrapolant les mesures qu’il effectue de ces vestiges, Lafon estime avoir découvert la forme elliptique de l’amphithéâtre où périrent les martyrs de Lyon. Cette identification qui confortait l’avis général sur les lieux du martyr est partagée par les historiens de l’époque, à l’exception de l'historien André Steyert qui révise les mesures de Lafon, et interprète les vestiges comme étant semi-circulaires et donc ceux d’un grand théâtre, construit en remplacement du petit théâtre déjà repéré au clos des Minimes (il s’agit de l’odéon actuel). D'autres relevés réalisés en 1914 par l’architecte Rogatien Le Nail confirment l'avis de Steyert. Mais comme les terrains concernés sont propriétés privées de la congrégation des Dames de la Compassion et de Lafon, les sondages ne peuvent être poussés plus avant, et l’identification comme l’amphithéâtre de Lugdunum devient la thèse officielle, encore affirmée en 1921 par les archéologues lyonnais Philippe Fabia et Camille Germain de Montauzan. Passage cité dans la notice Théâtre antique de Lyon in Wikipédia
Vous trouverez dans le Dictionnaire historique de Lyon à Amphithéâtre le détail des différentes hypothèses relatives à l’emplacement de ce lieu :
Sous le Second Empire , une part importante des vestiges sont détruits par les aménagements urbains, en particulier la construction en 1859-1860 du funiculaire (auj. tunnel de la rue Terme), mais Ambroise Comarmond et surtout Camille Martin-Daussigny peuvent suivre les chantiers et situer l’amphithéâtre à cet emplacement, bien qu’à la fin du 19e siècle prévale l’hypothèse, fondée sur une mauvaise interprétation de fouilles menées sur le site des théâtres de Fourvière…, qu’existait un autre amphithéâtre, où aurait eu lieu le supplice de 177, hypothèse définitivement abandonnée grâce aux découvertes et aux travaux d’Amable Audin.
Lyon antique quant-à lui mentionne : Pendant longtemps, ce sont les vestiges de l’Odéon, restés toujours visibles depuis l’Antiquité, qui ont été considérés comme ceux du théâtre de Lugdunum…
En 1933, Edouard Herriot, maire visionnaire en termes d'archéologie, met en route le dégagement au flanc de la colline de Fourvière des vestiges de ce que beaucoup croient être l'amphithéâtre. Le chantier, qui commence le 25 avril 1933, emploie 27 chômeurs et jusqu'à 120 ouvriers en 1940. Ces premières recherches s'accompagnent de la création d'un atelier de fouilles archéologiques au sein de la Ville de Lyon en 1935. Il est alors le premier service archéologique de collectivité territoriale en France. Sous la responsabilité de Pierre Wuilleumier, puis d'Amable Audin à partir de 1952, une équipe de maçons et de terrassiers travaille au dégagement de ce qui se révèlera être le bel ensemble du théâtre et l'odéon antiques. La dynamique ainsi lancée conduit progressivement la municipalité à étendre sa politique archéologique au-delà du seul dégagement de ces monuments.
Nous vous invitons à :
- contacter la Bibliothèque du musée Gallo-romain qui vous fournira très certainement d’autres informations,
- lire l’article d’Amable Audin « Fouilles en avant du théâtre de Lyon » dans le tome XXV de 1967, fascicule 1 de la revue Gallia : fouilles et monuments archéologiques en France métropolitaine,
- et à consulter l’album de photographies du Grand Théâtre romain de Fourvière sur notre base Photographes en Rhône-Alpes.
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