Question d'origine :
bonjour,
Serait-il possible de m'aider à identifier ce blason ? je l'ai sur un bloc de granit, vraisemblablement une clef de voute d'une église, mais impossible de le retrouver.
Malheureusement, le temps (ou l'absence dès le départ) de "traits" interdit de pouvoir lire les couleurs (émaux).
blason : écartelé : en 1 et 4, 2 clefs posées en sautoir (peut être celles de St Pierre puisqu'il y a le panneton évidé en forme de croix mais il manque la cordelette) brochant sur une épée haute ; en 2 et 3, 3 fleur de lys bien ordonnées accompagnées d'une aiglette/d'un lambel ? (la forme ressemble à un lambel [proche de l'aiglette] mais il ne broche pas sur les fleur de lys comme pour la Maison d'Orléans : le meuble se trouve posé entre les 2 lys du haut) ; un écu (malheureusement lui aussi effacé) brochant sur le tout en abime.
tenant : 2 anges, une crosse posée en pal derrière l'écu.
la pièce vient du Nord de la Vendée, dans la région de Montaigu (85600).
Merci de votre aide.
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 25/08/2016 à 08h05
Bonjour
Malgré nos recherches, nous n’avons pas réussi à identifier les armoiries que vous décrivez. Ce blason a fait l’objet d’une partition et semble associer les meubles de deux « familles » différentes ; ce qui est relativement courant :
Code social, le blason, par le jeu de ses règles de composition, situe l'individu dans un groupe et ce groupe dans la société. Qui sait déchiffrer des armoiries peut souvent y lire la place d'un personnage au sein d'une famille, ses alliances matrimoniales, ses fonctions et son statut social ou professionnel ; il peut aussi y lire, parfois, la position d'une famille au sein d'un lignage, ses origines, l'histoire de ses alliances et de ses parentés, les rapports des différents lignages entre eux, l'histoire des fiefs, des principautés, des royaumes, des États.
En effet, au sein d'une même famille, un seul individu (du moins en théorie), l'aîné de la branche aînée, porte les armes familiales pleines, c'est-à-dire entières. Les autres, tous les autres (par exemple les fils du vivant du père, ou bien les puînés du vivant de l'aîné) n'y ont pas droit et doivent introduire dans l'écu une légère modification. Cette modification s'appelle une brisure. Ce peut être un changement de couleur, l'addition ou la suppression d'une petite figure, un changement de disposition, etc. Les armoiries se transmettant héréditairement, il peut arriver après plusieurs générations et brisures successives que les armes des branches cadettes ne ressemblent plus guère aux armes de la branche aînée. Parfois, au contraire, c'est la ressemblance entre les armoiries de deux familles apparemment non parentes qui permet de reconnaître qu'elles sont issues d'un ancêtre commun.
En outre, de son vivant, un individu peut faire subir à ses armoiries familiales, héritées de son père, un certain nombre d'autres modifications. Il peut, par exemple, associer à ses armes paternelles celles de sa mère si celles-ci lui semblent particulièrement honorifiques. Il peut également combiner ses armes familiales avec les armes d'un fief qu'il a acheté ou reçu en héritage, ou bien sur lequel il exerce certaines prétentions. De 1337 à 1801, les rois d'Angleterre ont ainsi porté des armoiries où étaient associées les armes de France et celles d'Angleterre parce qu'ils se prétendaient également rois de France. Enfin, un individu peut placer, de chaque côté ou derrière son écu, des marques para-héraldiques, qui lui sont personnelles et qui indiquent sa dignité, sa fonction ou sa condition sociale : ainsi le chapeau pour un cardinal, la crosse pour un évêque, la cordelière pour une veuve.
Héraldique / Michel Pastoureau (in Encyclopédie Universalis)
Le blason que vous nous décrivez semble être composé des armoiries de l’abbaye de Cluny :
By Orror Image created for the Blazon Project of the French Wikipedia [CC BY-SA 3.0 or GFDL], via Wikimedia Commons
Les armoiries de Moirax (dont le prieuré dépendait de l’abbaye de Cluny) comportent également deux clés en sautoir brochant une épée en pal :
Les secondes armoiries, qui composent « votre » blason, sont celles des ducs d’Orléans issus de la Maison de Bourbon (encore appelé Bourbons-Orléans) :
By Syryatsu [Public domain], via Wikimedia Commons
(source : Armorial des Capétiens / Wikipédia)
La présence d’une crosse, symbole épiscopal, nous fait pencher pour les armoiries d’un évêque ou d’un abbé :
« Ornement extérieur de l’écu », elle désigne les évêques et les abbés, car les abbés dirigeant une abbaye ayant rang d’évêques, ils pouvaient utiliser les attributs de cette charge.
Glossaire historique et héraldique : l’archéologie des mots / Jean-François Demange
Il pourrait s’agir d’un abbé de Cluny, issu de la famille des Bourbons-Orléans.
Pour plus d’informations, vous pourriez nous faire parvenir une photographie de ce blason à l’adresse : gds_support@bm-lyon.fr
Ouvrages utilisés :
• Vocabulaire-atlas héraldique en six langues / Académie international d’héraldique
• Histoire du blason et science des armoiries / Gabriel Eysenbach
• Les blasons : art et langage héraldiques / Pierre Jaillard
Bonne journée
Malgré nos recherches, nous n’avons pas réussi à identifier les armoiries que vous décrivez. Ce blason a fait l’objet d’une partition et semble associer les meubles de deux « familles » différentes ; ce qui est relativement courant :
Code social, le blason, par le jeu de ses règles de composition, situe l'individu dans un groupe et ce groupe dans la société. Qui sait déchiffrer des armoiries peut souvent y lire la place d'un personnage au sein d'une famille, ses alliances matrimoniales, ses fonctions et son statut social ou professionnel ; il peut aussi y lire, parfois, la position d'une famille au sein d'un lignage, ses origines, l'histoire de ses alliances et de ses parentés, les rapports des différents lignages entre eux, l'histoire des fiefs, des principautés, des royaumes, des États.
En effet, au sein d'une même famille, un seul individu (du moins en théorie), l'aîné de la branche aînée, porte les armes familiales pleines, c'est-à-dire entières. Les autres, tous les autres (par exemple les fils du vivant du père, ou bien les puînés du vivant de l'aîné) n'y ont pas droit et doivent introduire dans l'écu une légère modification. Cette modification s'appelle une brisure. Ce peut être un changement de couleur, l'addition ou la suppression d'une petite figure, un changement de disposition, etc. Les armoiries se transmettant héréditairement, il peut arriver après plusieurs générations et brisures successives que les armes des branches cadettes ne ressemblent plus guère aux armes de la branche aînée. Parfois, au contraire, c'est la ressemblance entre les armoiries de deux familles apparemment non parentes qui permet de reconnaître qu'elles sont issues d'un ancêtre commun.
En outre, de son vivant, un individu peut faire subir à ses armoiries familiales, héritées de son père, un certain nombre d'autres modifications. Il peut, par exemple, associer à ses armes paternelles celles de sa mère si celles-ci lui semblent particulièrement honorifiques. Il peut également combiner ses armes familiales avec les armes d'un fief qu'il a acheté ou reçu en héritage, ou bien sur lequel il exerce certaines prétentions. De 1337 à 1801, les rois d'Angleterre ont ainsi porté des armoiries où étaient associées les armes de France et celles d'Angleterre parce qu'ils se prétendaient également rois de France. Enfin, un individu peut placer, de chaque côté ou derrière son écu, des marques para-héraldiques, qui lui sont personnelles et qui indiquent sa dignité, sa fonction ou sa condition sociale : ainsi le chapeau pour un cardinal, la crosse pour un évêque, la cordelière pour une veuve.
Héraldique / Michel Pastoureau (in Encyclopédie Universalis)
Le blason que vous nous décrivez semble être composé des armoiries de l’abbaye de Cluny :
By Orror Image created for the Blazon Project of the French Wikipedia [CC BY-SA 3.0 or GFDL], via Wikimedia Commons
Les armoiries de Moirax (dont le prieuré dépendait de l’abbaye de Cluny) comportent également deux clés en sautoir brochant une épée en pal :
Les secondes armoiries, qui composent « votre » blason, sont celles des ducs d’Orléans issus de la Maison de Bourbon (encore appelé Bourbons-Orléans) :
By Syryatsu [Public domain], via Wikimedia Commons
(source : Armorial des Capétiens / Wikipédia)
La présence d’une crosse, symbole épiscopal, nous fait pencher pour les armoiries d’un évêque ou d’un abbé :
« Ornement extérieur de l’écu », elle désigne les évêques et les abbés, car les abbés dirigeant une abbaye ayant rang d’évêques, ils pouvaient utiliser les attributs de cette charge.
Glossaire historique et héraldique : l’archéologie des mots / Jean-François Demange
Il pourrait s’agir d’un abbé de Cluny, issu de la famille des Bourbons-Orléans.
Pour plus d’informations, vous pourriez nous faire parvenir une photographie de ce blason à l’adresse : gds_support@bm-lyon.fr
Ouvrages utilisés :
• Vocabulaire-atlas héraldique en six langues / Académie international d’héraldique
• Histoire du blason et science des armoiries / Gabriel Eysenbach
• Les blasons : art et langage héraldiques / Pierre Jaillard
Bonne journée
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 25/08/2016 à 13h04
Bonjour,
Nous avons bien reçu votre image et allons procéder à quelques recherches supplémentaires.
Voici la photo du blason demandé, en espérant que cela puisse vous aider à l’identifier.
Effectivement, le premier blason dans les cantons 1 et 4 semble bien appartenir à l’abbaye de Cluny, collant ainsi avec les anges comme tenants et la crosse en pal derrière l’écu (symboles d’un religieux, d’un ordre ou d’une abbaye).
Le deuxième blason pose plus de soucis puisque le supposé lambel ne couvre pas tout le chef (partie supérieur de l’écu) au dessus des lys, ce qui ne colle pas avec les Orléans. Et à ma connaissance, on ne peut réduire un lambel. Une aiglette pourrait de ce fait coller mais je ne connais aucune branche secondaire de la Famille de France portant cette brisure.
Nous avons bien reçu votre image et allons procéder à quelques recherches supplémentaires.
Voici la photo du blason demandé, en espérant que cela puisse vous aider à l’identifier.
Effectivement, le premier blason dans les cantons 1 et 4 semble bien appartenir à l’abbaye de Cluny, collant ainsi avec les anges comme tenants et la crosse en pal derrière l’écu (symboles d’un religieux, d’un ordre ou d’une abbaye).
Le deuxième blason pose plus de soucis puisque le supposé lambel ne couvre pas tout le chef (partie supérieur de l’écu) au dessus des lys, ce qui ne colle pas avec les Orléans. Et à ma connaissance, on ne peut réduire un lambel. Une aiglette pourrait de ce fait coller mais je ne connais aucune branche secondaire de la Famille de France portant cette brisure.
Pièces jointes
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Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 29/08/2016 à 08h15
Bonjour
Nous sommes au moins d’accord sur les armoiries de Cluny !
Il semble en effet que le meuble qui se trouve au-dessus des 3 fleurs de lys ne soit pas un lambel.
Il pourrait s’agir d’une aiglette ou d’un alérion (aigle sans bec ni pattes). Toutefois, nous n’avons trouvé aucun blason représentant 3 fleurs de lys surmontées d’une aiglette ou d’un alérion.
Nous avons également pensé à une croisette, une tau ou béquille de Saint Antoine, une hermine (mais celle-ci semble réservée aux fourrures), une abeille ou même à un léopard ! Mais là encore, aucune de nos recherches ne nous a permis de trouver un blason correspondant.
Malheureusement, nous n’avons pas pu identifier ce meuble et ne pouvons donc pas identifier le propriétaire de ces armoiries.
Pour plus d’informations, vous pourriez vous mettre en relation avec des spécialistes ou des passionnés d’héraldique :
• Héraldique européenne … le blog
• Science héraldique
• Héraldique et art des blasons par Frédéroc Luz, héraldiste
• Au blason des armoiries
• Xavier d’Andeville : héraldiste et peintre armoriste
Ouvrages utilisés :
• Le blason / Geneviève d’Haucourt et Georges Durivault
• L’héraldique française : histoire, blasonnement et règles / Michel Froger
Bonne journée
Nous sommes au moins d’accord sur les armoiries de Cluny !
Il semble en effet que le meuble qui se trouve au-dessus des 3 fleurs de lys ne soit pas un lambel.
Il pourrait s’agir d’une aiglette ou d’un alérion (aigle sans bec ni pattes). Toutefois, nous n’avons trouvé aucun blason représentant 3 fleurs de lys surmontées d’une aiglette ou d’un alérion.
Nous avons également pensé à une croisette, une tau ou béquille de Saint Antoine, une hermine (mais celle-ci semble réservée aux fourrures), une abeille ou même à un léopard ! Mais là encore, aucune de nos recherches ne nous a permis de trouver un blason correspondant.
Malheureusement, nous n’avons pas pu identifier ce meuble et ne pouvons donc pas identifier le propriétaire de ces armoiries.
Pour plus d’informations, vous pourriez vous mettre en relation avec des spécialistes ou des passionnés d’héraldique :
• Héraldique européenne … le blog
• Science héraldique
• Héraldique et art des blasons par Frédéroc Luz, héraldiste
• Au blason des armoiries
• Xavier d’Andeville : héraldiste et peintre armoriste
Ouvrages utilisés :
• Le blason / Geneviève d’Haucourt et Georges Durivault
• L’héraldique française : histoire, blasonnement et règles / Michel Froger
Bonne journée
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