Question d'origine :
Bonjour l'équipe,
Je voulais savoir la composition chimique de la couche blanche protectrice interne du gésier de poule. ainsi, est ce qu'elle a des vertus médicales ? merci pour votre réponse.
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 07/07/2016 à 12h31
Bonjour
Le gésier est une poche gastrique des oiseaux, situé en amont de l’estomac. Il contient souvent de petits cailloux qui permettent de broyer les aliments.
Gésier / Larousse
La paroi interne du gésier est en effet recouverte d’une membrane, qui a fait l’objet de nombreuses spéculations … :
Leur second estomac (ventricule succinturié) offre peu de capacité ; leur gésier est remarquable par l’épaisseur de ses parois ; sa membrane interne épaisse, semi-cartilagineuse, incrustée de petites pierres et de graviers, est enveloppée par quatre plans de muscles.
Dictionnaire de la conversation et de la lecture : tome XXX
Les aliments contenus dans le ventricule succenturié et dans le gésier, y ont été trouvés toujours mêlés avec un liquide très-coulant et trouble, sécrété par les glandules du premier de ces organes, et qui les pénètre d’humidité. A la face interne de l’estomac glanduleux, adhérait ordinairement un mucus blanc grisâtre et consistant.
Recherches expérimentales, physiologiques et chimiques, sur la digestion, considéré dans les quatre classes d’animaux vertébrés : seconde partie / Fréd. Tiedmann et Léop. Gmelin
Gésier des volailles blanches
On donne le nom de gésier à l’estomac des oiseaux. Celui provenant des volailles blanches, séché et réduit en poudre, a été préconisé comme fébrifuge ; il a été le sujet d’un travail dû à l’un de nos professeurs, M. Bouillon-Lagrange. Ce savant reconnut que la matière animale formant cet organe, que l’on avait comparée à la gélatine, était d’une nature différente de celle-ci et de l’albumine.
Dictionnaire des drogues simples et composes : ou dictionnaire d’histoire naturelle médicale, de pharmacologie et de chimie pharmaceutique : tome troisième / A Chevallier, A Richard et JA Guillemin
Chez les oiseaux qui se nourrissent uniquement de chair, les parois du gésier sont minces et membraneuses ; mais chez ceux qui avalent des alimens plus durs et plus difficiles à digérer, il est garni de muscles puissans, destinés à comprimer ces matières et à les broyer. C’est chez les granivores que cet organe est le plus musculaire ; l’épaisseur de ses parois charnues est très-considérable, et sa surface interne est revêtue d’une espèce d’épiderme presque cartilagineuse ; sa force est immense : on a vu les corps les plus durs être broyés par ses contractions, et il tient évidemment lieu d’un appareil masticateur.
Elémens de zoologie : ou leçons sur l’anatomie, la physiologie, la classification et les mœurs des animaux / H. Milne Edwards
… avant que l’on s’accorde sur une substance proche de la kératine :
Le gésier a la forme d’une épaisse lentille biconvexe qui repose sur la partie postérieure du bréchet et que recouvrent partiellement les lobes du foie. La paroi musculaire est revêtue extérieurement d’une aponévrose nacrée. On peut distinguer quatre muscles principaux antéro-inférieurs et postéro-supérieurs (musculus crassus, caudodorsalis et cranioventralis), les muscles intermédiaires antéro-supérieurs et postéro-inférieurs (musculus tenuis, craniodorsalis et caudoventralis).
La couche glandulaire synthétise une substance protéique semblable à la kératine sous forme d’un complexe polysaccharides-protéines et donnant naissance à une lame cornée épaisse et rugueuse qui recouvre toute la paroi interne.
Nutrition et alimentation des volailles / M. Larbier et B. Leclercq
Le gésier est un estomac musculaire assurant le malaxage des aliments prédigérés dans le ventricule succenturié, bien distinct de ce dernier auquel il est rattaché par un court étranglement.
Muqueuse
La muqueuse est recouverte par une membrane (parfois appelée cuticule) acellulaire, épaisse, relativement souple mais très résistante, constituée de coaline (koilin en anglais – Akester). Cette substance, souvent considérée comme proche de la kératine est en fait constituée d’un complexe de protéines et de polysaccharides et contient moins de cystéine que la kératine ; des composants phospholipidiques y ont également été décelés.
Histologie spéciale animale : notes théoriques / M. Leclercq-Smekens et M. Hérin
Pendant les XVIIe et XVIIIe siècles, on a prêté à cette membrane des vertus curatives :
D’autres parties de ces oiseaux figuraient aussi naguère parmi les médicaments. C’est ainsi que la cervelle du coq était quelque fois administrée dans du vin pour guérir le cours du ventre […] que la tunique interne de son gésier, ainsi que celui de la poule et du chapon, préparée de la même manière, et donnée à la dose de 24 à 36 grains, passait pour un puissant stomachique (d’après la croyance où l’on était que les poules digèrent réellement de petites pierres qu’elles sont dans l’habitude d’avaler pour faciliter le broiement des graines dont elles se nourrissent), et pour bonne aussi contre le vomissement, la diarrhée, la colique néphrétique, l’aménorrhée : elle faisait partie de la poudre de Bartholet, renommée contre l’incontinence d’urine, affection où le gésier même était surtout renommé. Nous ajouterons que ce gésier, dont la nature, suivant M. Bouillon-Lagrange (Ann. de chim., LV, 225), diffère de celle de l’albumine et de la gélatine, séché à l’étuve entre deux papiers et réduit en poudre, d’après le procédé de M. Pia, a été vanté, à la dose de 2 scrupules à 1 gros, en deux fois, contre les fièvres intermittentes, par M. de St-Priest, dont la recette a été publiée par ordre du gouvernement (Dict. des drogues, III, 1) […]
Dictionnaire universel de matière médicale, et de thérapeutique générales ; contenant l’indication, la description et l’emploi de tous les médicaments connus dans les diverses parties du globe : tome troisième / JF Mérat et AJ de Lens
Voici la poudre de Montagnana, si recommandée pour cette incommodité [l’incontinence ndlr]. Prenez gésier de poule, spécialement la tunique interne charnue, réduite en poudre, demi-once, Agrimoine, qui est ici spécifique, sur-tout la semence, une once, Hérisson calciné trois onces ; mettez le tout en poudre ; la prise est une dragme dans du vin ou du bouillon.
Dictionnaire botanique et pharmaceutique contenant les principales propriétés des minéraux, des végétaux, et des animaux d’usage avec les préparations de pharmacie / Nicolas Alexandre
Dans son travail, ce chimiste a indiqué le procédé de préparation du gésier, pratiqué par M. Pia, qui consiste à choisir les gésiers des jeunes volailles, à les bien nettoyer et à les faire sécher à l’étuve entre deux papiers, puis à les réduire en poudre : cette poudre, ainsi préparée, est administrée à la dose de 48 grains à 1 gros en deux doses, une la matin, l’autre le soir, dans un verre d’infusion théiforme de pariétaire, d’Uva ursi, ou même de graine de lin édulcorée avec le sirop des cinq racines. On répète jusqu’à trois fois. La recette de ce traitement, mise en pratique dans le département de l’Hérault, fut publiée, d’après l’ordre du gouvernement, par M. de Saint-Priest, intendant de cette province ; et une lettre insérée dans un journal annonçait qu’un grand nombre de fiévreux ont été guéris par l’emploi de cette préparation. C’est aux praticiens à décider quels sont les avantages qu’on peut retirer d’une semblable médication.
Dictionnaire des drogues simples et composes : ou dictionnaire d’histoire naturelle médicale, de pharmacologie et de chimie pharmaceutique : tome troisième / A Chevallier, A Richard et JA Guillemin
Mais, à l’époque, certains dénoncent déjà ces « remèdes de grand-mère » :
Aussi est-ce avec beaucoup de raison que le docteur Jourdan (ouvrage cité) a réuni à l’article Gélatine toutes les substances qui en sont principalement formées, et auxquelles l’empirisme aveugle ou le charlatanisme avaient attribué des vertus spéciales et merveilleuses. Ces substances, dont un grand nombre sont tombées dans l’oubli, sont, la colle-forte, la colle de poisson, la chair de tortue, de vipère, de renard ; les petits chiens, les cuisses de grenouilles, les lézards, les raines, les crapauds, les colimaçons, les scorpions, les pénis de baleine, de cerf et de taureau, l’ongle d’élan, la corne de rhinocéros, la corne de cerf, le gésier de poule, le sang de bouc et de bouquetin, les foies d’anguilles et de renard, etc. Il n’est pas nécessaire de rappeler contre quelles maladies étaient préconisées ces diverses substances.
Traité élémentaire de matière médicale : tome second / FS Ratier
4° On a cru que la membrane interne du gésier des poules étoit très stomachique, parce que cet animal mange & digère des corps très-durs ; mais cette idée est trop ridicule pour mériter d’être combattue
Précis de matière médicale : tome second / M. Venel et M. Carrère
On fait sécher & on réduit en poudre la membrane du gésier de poule & on la croit propre, étant prise intérieurement, à fortifier l’estomac, à arrêter le cours du ventre, & à exciter les urines ; mais ce remede qui est très-peu usité, paroît mériter très-peu de confiance.
Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers par une société de gens de lettres : tome treizième
Bonne journée
Le gésier est une poche gastrique des oiseaux, situé en amont de l’estomac. Il contient souvent de petits cailloux qui permettent de broyer les aliments.
Gésier / Larousse
La paroi interne du gésier est en effet recouverte d’une membrane, qui a fait l’objet de nombreuses spéculations … :
Leur second estomac (ventricule succinturié) offre peu de capacité ; leur gésier est remarquable par l’épaisseur de ses parois ; sa membrane interne épaisse, semi-cartilagineuse, incrustée de petites pierres et de graviers, est enveloppée par quatre plans de muscles.
Dictionnaire de la conversation et de la lecture : tome XXX
Les aliments contenus dans le ventricule succenturié et dans le gésier, y ont été trouvés toujours mêlés avec un liquide très-coulant et trouble, sécrété par les glandules du premier de ces organes, et qui les pénètre d’humidité. A la face interne de l’estomac glanduleux, adhérait ordinairement un mucus blanc grisâtre et consistant.
Recherches expérimentales, physiologiques et chimiques, sur la digestion, considéré dans les quatre classes d’animaux vertébrés : seconde partie / Fréd. Tiedmann et Léop. Gmelin
On donne le nom de gésier à l’estomac des oiseaux. Celui provenant des volailles blanches, séché et réduit en poudre, a été préconisé comme fébrifuge ; il a été le sujet d’un travail dû à l’un de nos professeurs, M. Bouillon-Lagrange. Ce savant reconnut que la matière animale formant cet organe, que l’on avait comparée à la gélatine, était d’une nature différente de celle-ci et de l’albumine.
Dictionnaire des drogues simples et composes : ou dictionnaire d’histoire naturelle médicale, de pharmacologie et de chimie pharmaceutique : tome troisième / A Chevallier, A Richard et JA Guillemin
Chez les oiseaux qui se nourrissent uniquement de chair, les parois du gésier sont minces et membraneuses ; mais chez ceux qui avalent des alimens plus durs et plus difficiles à digérer, il est garni de muscles puissans, destinés à comprimer ces matières et à les broyer. C’est chez les granivores que cet organe est le plus musculaire ; l’épaisseur de ses parois charnues est très-considérable, et sa surface interne est revêtue d’une espèce d’épiderme presque cartilagineuse ; sa force est immense : on a vu les corps les plus durs être broyés par ses contractions, et il tient évidemment lieu d’un appareil masticateur.
Elémens de zoologie : ou leçons sur l’anatomie, la physiologie, la classification et les mœurs des animaux / H. Milne Edwards
… avant que l’on s’accorde sur une substance proche de la kératine :
Le gésier a la forme d’une épaisse lentille biconvexe qui repose sur la partie postérieure du bréchet et que recouvrent partiellement les lobes du foie. La paroi musculaire est revêtue extérieurement d’une aponévrose nacrée. On peut distinguer quatre muscles principaux antéro-inférieurs et postéro-supérieurs (musculus crassus, caudodorsalis et cranioventralis), les muscles intermédiaires antéro-supérieurs et postéro-inférieurs (musculus tenuis, craniodorsalis et caudoventralis).
La couche glandulaire synthétise une substance protéique semblable à la kératine sous forme d’un complexe polysaccharides-protéines et donnant naissance à une lame cornée épaisse et rugueuse qui recouvre toute la paroi interne.
Nutrition et alimentation des volailles / M. Larbier et B. Leclercq
Le gésier est un estomac musculaire assurant le malaxage des aliments prédigérés dans le ventricule succenturié, bien distinct de ce dernier auquel il est rattaché par un court étranglement.
La muqueuse est recouverte par une membrane (parfois appelée cuticule) acellulaire, épaisse, relativement souple mais très résistante, constituée de coaline (koilin en anglais – Akester). Cette substance, souvent considérée comme proche de la kératine est en fait constituée d’un complexe de protéines et de polysaccharides et contient moins de cystéine que la kératine ; des composants phospholipidiques y ont également été décelés.
Histologie spéciale animale : notes théoriques / M. Leclercq-Smekens et M. Hérin
Pendant les XVIIe et XVIIIe siècles, on a prêté à cette membrane des vertus curatives :
D’autres parties de ces oiseaux figuraient aussi naguère parmi les médicaments. C’est ainsi que la cervelle du coq était quelque fois administrée dans du vin pour guérir le cours du ventre […] que la tunique interne de son gésier, ainsi que celui de la poule et du chapon, préparée de la même manière, et donnée à la dose de 24 à 36 grains, passait pour un puissant stomachique (d’après la croyance où l’on était que les poules digèrent réellement de petites pierres qu’elles sont dans l’habitude d’avaler pour faciliter le broiement des graines dont elles se nourrissent), et pour bonne aussi contre le vomissement, la diarrhée, la colique néphrétique, l’aménorrhée : elle faisait partie de la poudre de Bartholet, renommée contre l’incontinence d’urine, affection où le gésier même était surtout renommé. Nous ajouterons que ce gésier, dont la nature, suivant M. Bouillon-Lagrange (Ann. de chim., LV, 225), diffère de celle de l’albumine et de la gélatine, séché à l’étuve entre deux papiers et réduit en poudre, d’après le procédé de M. Pia, a été vanté, à la dose de 2 scrupules à 1 gros, en deux fois, contre les fièvres intermittentes, par M. de St-Priest, dont la recette a été publiée par ordre du gouvernement (Dict. des drogues, III, 1) […]
Dictionnaire universel de matière médicale, et de thérapeutique générales ; contenant l’indication, la description et l’emploi de tous les médicaments connus dans les diverses parties du globe : tome troisième / JF Mérat et AJ de Lens
Voici la poudre de Montagnana, si recommandée pour cette incommodité [l’incontinence ndlr]. Prenez gésier de poule, spécialement la tunique interne charnue, réduite en poudre, demi-once, Agrimoine, qui est ici spécifique, sur-tout la semence, une once, Hérisson calciné trois onces ; mettez le tout en poudre ; la prise est une dragme dans du vin ou du bouillon.
Dictionnaire botanique et pharmaceutique contenant les principales propriétés des minéraux, des végétaux, et des animaux d’usage avec les préparations de pharmacie / Nicolas Alexandre
Dans son travail, ce chimiste a indiqué le procédé de préparation du gésier, pratiqué par M. Pia, qui consiste à choisir les gésiers des jeunes volailles, à les bien nettoyer et à les faire sécher à l’étuve entre deux papiers, puis à les réduire en poudre : cette poudre, ainsi préparée, est administrée à la dose de 48 grains à 1 gros en deux doses, une la matin, l’autre le soir, dans un verre d’infusion théiforme de pariétaire, d’Uva ursi, ou même de graine de lin édulcorée avec le sirop des cinq racines. On répète jusqu’à trois fois. La recette de ce traitement, mise en pratique dans le département de l’Hérault, fut publiée, d’après l’ordre du gouvernement, par M. de Saint-Priest, intendant de cette province ; et une lettre insérée dans un journal annonçait qu’un grand nombre de fiévreux ont été guéris par l’emploi de cette préparation. C’est aux praticiens à décider quels sont les avantages qu’on peut retirer d’une semblable médication.
Dictionnaire des drogues simples et composes : ou dictionnaire d’histoire naturelle médicale, de pharmacologie et de chimie pharmaceutique : tome troisième / A Chevallier, A Richard et JA Guillemin
Mais, à l’époque, certains dénoncent déjà ces « remèdes de grand-mère » :
Aussi est-ce avec beaucoup de raison que le docteur Jourdan (ouvrage cité) a réuni à l’article Gélatine toutes les substances qui en sont principalement formées, et auxquelles l’empirisme aveugle ou le charlatanisme avaient attribué des vertus spéciales et merveilleuses. Ces substances, dont un grand nombre sont tombées dans l’oubli, sont, la colle-forte, la colle de poisson, la chair de tortue, de vipère, de renard ; les petits chiens, les cuisses de grenouilles, les lézards, les raines, les crapauds, les colimaçons, les scorpions, les pénis de baleine, de cerf et de taureau, l’ongle d’élan, la corne de rhinocéros, la corne de cerf, le gésier de poule, le sang de bouc et de bouquetin, les foies d’anguilles et de renard, etc. Il n’est pas nécessaire de rappeler contre quelles maladies étaient préconisées ces diverses substances.
Traité élémentaire de matière médicale : tome second / FS Ratier
4° On a cru que la membrane interne du gésier des poules étoit très stomachique, parce que cet animal mange & digère des corps très-durs ; mais cette idée est trop ridicule pour mériter d’être combattue
Précis de matière médicale : tome second / M. Venel et M. Carrère
On fait sécher & on réduit en poudre la membrane du gésier de poule & on la croit propre, étant prise intérieurement, à fortifier l’estomac, à arrêter le cours du ventre, & à exciter les urines ; mais ce remede qui est très-peu usité, paroît mériter très-peu de confiance.
Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers par une société de gens de lettres : tome treizième
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