Question d'origine :
Bonjour,
Il m'arrive de croiser des gens que je ne connais pas vraiment, juste de vue, hors du lieu où je les vois habituellement.
En cherchant je parviens parfois à les reconnaître comme étant la caissière de Carrefour, la dame du guichet de la Poste, le nageur que je vois certains dimanches à la piscine, le jeune qui distribue le 20 minutes à la gare le matin. Bref, que des gens dont je ne connais même pas le nom et auquel j'ai à peine parlé voir pas du tout. Et parfois ce sont même des personnes que je n'ai pas vu dans leur environnement habituel depuis longtemps.
Je voudrais savoir combien de visages un adulte peut reconnaître et identifier et combien de temps? Ma question porte uniquement sur les visages de gens croisés, pas de gens qu'on a vraiment côtoyé régulièrement.
Je vous remercie.
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 03/06/2016 à 15h28
Bonjour,
Nous pouvons, pour la plupart d’entre nous, mémoriser jusqu’à 10 000 visages !
Ce qu’il faut savoir sur le cerveau / National Geographic
Le cerveau : qu’avons-nous dans la tête ? / Arte
C’est la mémoire perceptive qui permet de se rappeler les visages des personnes que l’on croise :
La mémoire perceptivedépend des modalités sensorielles, notamment de la vue pour l’espèce humaine. Cette mémoire fonctionne beaucoup à l’insu de l’individu. Elle permet de retenir des images ou des bruits sans s’en rendre compte. C’est elle qui permet à une personne de rentrer chez elle par habitude, grâce à des repères visuels. Cette mémoire permet de se souvenir des visages, des voix, des lieux .
Mémoire / Inserm
Se souvenir d’un visage
Cela laisse penser que les différentes caractéristiques d’un visage ne sont pas stockées dans notre mémoire sous formes de mots mais sous une forme beaucoup plus complexe et du coup difficile à traduire verbalement.
Un cas typique de l’exploitation de la mémoire des visages est le portrait-robot. Les portraits robots sont utilisés pour les enquêtes policières afin de réaliser un portrait se rapprochant le plus possible de celui d’un criminel recherché à partir des souvenirs d’un témoin ayant aperçu ledit criminel. Les souvenirs du visage sont plus ou moins précis selon les cas. Le portrait-robot, est un descendant du jeu des "photos-robot" inventé en 1952 par Roger Dambron. Au départ il s’agissait d’un jeu créé pour les enfants et qui consistait à reconstituer des visages en assemblant les différentes parties (yeux, nez, cheveux....). Un an plus tard cette invention était utilisée avec succès pour retrouver un criminel montrant ainsi son efficacité et son utilité dans les enquêtes policières.
Mémoire(s) : dossier enseignants / Cité des sciences et de l’industrie
De plus, la reconnaissance d’un visage est fonction du contexte :
Dans une recherche réalisée par Péris et Tiberghien (1984), des sujets doivent mémoriser des visages non familiers, chaque visage étant associé à une voix définie prononçant un prénom défini. Une semaine après, ces visages sont de nouveau présentés aux sujets, mais ils sont mélangés, au hasard, à de nouveaux visages. Toutefois, pour certains visages anciens, la voix et le prénom sont inchangés, pour d’autres la voix est changée et le prénom inchangé, pour d’autres encore la voix est inchangée et le prénom modifié, pour d’autres enfin la voix et le prénom sont modifiés. La tâche du sujet est uniquement ici de reconnaître le visage. Le résultat essentiel est qu’un changement de contexte (la voix et/ou le prénom) suffit à perturber la reconnaissance de la cible (le visage). On vérifie ici une loi comportementale classique selon laquelle la reconnaissance du visage est modifiée par le changement de contexte intervenant entre la mise en mémoire et la récupération. C’est une loi très importante de la psychologie de la mémoire et elle est connue sous le nom de loi de la spécificité de l’encodage : les traces en mémoire sont toujours uniques, et intègrent le contexte dans lequel elles ont été construites.
Psychologie cognitive : l’adulte / Jean-Yves Baudouin, Guy Tiberghien et al.
Cependant, il existe des personnes qui sont incapables de reconnaitre un visage (même le leur !!!) : il s’agit des prosopagnosiques.
Certaines personnes souffrent d'une incapacité à reconnaître une personne par son visage. Il ne s'agit pas d'un trouble de la mémoire ou d'un problème d'acuité visuelle, mais bien d'une incapacité à attribuer une identité aux visages, à reconnaître un visage comme étant familier. Ce trouble neurovisuel s'appelle la prosopagnosie.
La prosopagnosie ou l’incapacité à reconnaître les visages / AlloDocteurs
Les deux articles suivants parlent de cette maladie :
- La maladie de ceux qui ne reconnaissent pas les visages / Guillemette Faure
- Prosopagnosie : comme Brad Pitt, ils ne reconnaissent pas les visages : un enfer méconnu / Thomas Busigny
En ce qui concerne la durée pendant laquelle nous pouvons retenir des visages, nous n’avons trouvé aucune réponse. Cependant, il faut savoir que notre mémoire à long terme aurait une « capacité de stockage » illimitée !
La mémoire à long terme (MLT) fait référence au stockage « à long terme » des représentations mnésiques. Contrairement à la mémoire de travail, elle a en théorie une capacité de stockage illimitée au sens où les connaissances peuvent être stockées sans limitation dans le temps et dans la quantité. On la compare souvent à une bibliothèque où serait emmagasiné l’ensemble des connaissances que nous acquérons au cours de notre vie. Ces connaissances peuvent être récupérées en mémoire de travail selon les circonstances et les besoins.
Psychologie cognitive : l’adulte / Jean-Yves Baudouin, Guy Tiberghien et al.
Bonne journée
Nous pouvons, pour la plupart d’entre nous, mémoriser jusqu’à 10 000 visages !
Ce qu’il faut savoir sur le cerveau / National Geographic
Le cerveau : qu’avons-nous dans la tête ? / Arte
C’est la mémoire perceptive qui permet de se rappeler les visages des personnes que l’on croise :
La mémoire perceptive
Mémoire / Inserm
Cela laisse penser que les différentes caractéristiques d’un visage ne sont pas stockées dans notre mémoire sous formes de mots mais sous une forme beaucoup plus complexe et du coup difficile à traduire verbalement.
Un cas typique de l’exploitation de la mémoire des visages est le portrait-robot. Les portraits robots sont utilisés pour les enquêtes policières afin de réaliser un portrait se rapprochant le plus possible de celui d’un criminel recherché à partir des souvenirs d’un témoin ayant aperçu ledit criminel. Les souvenirs du visage sont plus ou moins précis selon les cas. Le portrait-robot, est un descendant du jeu des "photos-robot" inventé en 1952 par Roger Dambron. Au départ il s’agissait d’un jeu créé pour les enfants et qui consistait à reconstituer des visages en assemblant les différentes parties (yeux, nez, cheveux....). Un an plus tard cette invention était utilisée avec succès pour retrouver un criminel montrant ainsi son efficacité et son utilité dans les enquêtes policières.
Mémoire(s) : dossier enseignants / Cité des sciences et de l’industrie
De plus, la reconnaissance d’un visage est fonction du contexte :
Dans une recherche réalisée par Péris et Tiberghien (1984), des sujets doivent mémoriser des visages non familiers, chaque visage étant associé à une voix définie prononçant un prénom défini. Une semaine après, ces visages sont de nouveau présentés aux sujets, mais ils sont mélangés, au hasard, à de nouveaux visages. Toutefois, pour certains visages anciens, la voix et le prénom sont inchangés, pour d’autres la voix est changée et le prénom inchangé, pour d’autres encore la voix est inchangée et le prénom modifié, pour d’autres enfin la voix et le prénom sont modifiés. La tâche du sujet est uniquement ici de reconnaître le visage. Le résultat essentiel est qu’un changement de contexte (la voix et/ou le prénom) suffit à perturber la reconnaissance de la cible (le visage). On vérifie ici une loi comportementale classique selon laquelle la reconnaissance du visage est modifiée par le changement de contexte intervenant entre la mise en mémoire et la récupération. C’est une loi très importante de la psychologie de la mémoire et elle est connue sous le nom de loi de la spécificité de l’encodage : les traces en mémoire sont toujours uniques, et intègrent le contexte dans lequel elles ont été construites.
Psychologie cognitive : l’adulte / Jean-Yves Baudouin, Guy Tiberghien et al.
Cependant, il existe des personnes qui sont incapables de reconnaitre un visage (même le leur !!!) : il s’agit des prosopagnosiques.
Certaines personnes souffrent d'une incapacité à reconnaître une personne par son visage. Il ne s'agit pas d'un trouble de la mémoire ou d'un problème d'acuité visuelle, mais bien d'une incapacité à attribuer une identité aux visages, à reconnaître un visage comme étant familier. Ce trouble neurovisuel s'appelle la prosopagnosie.
La prosopagnosie ou l’incapacité à reconnaître les visages / AlloDocteurs
Les deux articles suivants parlent de cette maladie :
- La maladie de ceux qui ne reconnaissent pas les visages / Guillemette Faure
- Prosopagnosie : comme Brad Pitt, ils ne reconnaissent pas les visages : un enfer méconnu / Thomas Busigny
En ce qui concerne la durée pendant laquelle nous pouvons retenir des visages, nous n’avons trouvé aucune réponse. Cependant, il faut savoir que notre mémoire à long terme aurait une « capacité de stockage » illimitée !
La mémoire à long terme (MLT) fait référence au stockage « à long terme » des représentations mnésiques. Contrairement à la mémoire de travail, elle a en théorie une capacité de stockage illimitée au sens où les connaissances peuvent être stockées sans limitation dans le temps et dans la quantité. On la compare souvent à une bibliothèque où serait emmagasiné l’ensemble des connaissances que nous acquérons au cours de notre vie. Ces connaissances peuvent être récupérées en mémoire de travail selon les circonstances et les besoins.
Psychologie cognitive : l’adulte / Jean-Yves Baudouin, Guy Tiberghien et al.
Bonne journée
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