CINEMA DOCUMENTAIRE
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 24/05/2016 à 08h50
484 vues
Question d'origine :
bonjour,
Je souhaite trouver des références de films documentaires primés ces 3 ou 4 dernières années, de quels outils puis je me servir ?
et auriez vous une filmographie à me proposer?
merci
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 25/05/2016 à 10h31
Bonjour,
Les films documentaires ayant reçu une distinction dans des festivals sont très nombreux, même si on limite la recherche à ces 4 dernières années. Une recherche dans le Portail du film documentaire donne plus de 2000 résultats pour les années 2012 à 2016.
En voici quelques-uns ayant été primés cette année dans différents festivals :
[Pewen]Araucaria, Carlos Vásquez Méndez, Cinéma du réel - Paris (France) - Prix Joris Ivens / Cnap
Au sud du Chili, dans la région de l’Araucanie, un jeune poète parcourt le territoire pewenche, qui porte encore les stigmates du colonialisme. "J’entre dans l’ancienne Maison française, qui est maintenant un bar…" D’une voix off parcimonieuse entièrement composée de citations, Carlos Vásquez Méndez transforme un paysage qui semble pur présent en lieu où affleure l’Histoire. Si, pour les Mapuche, la nation chilienne est encore perçue comme intrusive, c’est aussi parce que l’urbanisation du dix-neuvième siècle a paupérisé les indigènes. D’où une division du film entre noir et blanc et couleur ; au centre du diptyque, le poète semble s’arracher à sa peine pour aller à la rencontre d’un "autre" majuscule. Dans le second segment, "Frater germanus", la fraternité est d’abord celle, biologique, des deux Pewenche ramasseurs de pignons à qui il s’adresse. Mais cette rencontre change tout, ouvrant le film à une autre fraternité. Elle se déploie autour du pignon, fruit minuscule qui a donné son nom au peuple Mapuche-Pewenche. Central à sa culture, le pin araucaria que Don Segundo grimpe professionnellement depuis l’enfance permet ici à la fois de questionner le point de vue ("On voit votre maison d’ici ? Alors vous surveillez votre femme en permanence !") et à le décentrer, pour dépasser un exotisme dont la première partie, énigmatique et esseulée, disait toute la méprise, la douloureuse séparation. (Charlotte Garson)
A Girl in the River : The Price of Forgiveness, Sharmeen Obaid-Chinoy, Oscars - Los Angeles (États-Unis) - Oscar du Meilleur Court-Métrage Documentaire
Chaque année, plus de 1 000 filles et femmes sont victimes des crimes religieux d'honneur au Pakistan, plus particulièrement dans les zones rurales. Saba, dix-huit ans, qui est tombée amoureuse et qui s'est enfuie a été la cible de son père et de son oncle mais a survécu et raconte son histoire.
À l’air libre, Nicolas Ferran, Samuel Gautier, Caméras des champs - Festival international du film documentaire sur la ruralité - Ville-sur-Yron (France) - Prix d'encouragement "Daniel Guilhen" & Prix du jury lycéen
Nichée au fond d'une vallée picarde, une ferme accueille des détenus en fin de peine, sous le régime du placement extérieur. Une structure d'insertion unique en France qui leur propose un logement, un travail, un accompagnement social et une vie communautaire riche et exigeante. Entourés de salariés et bénévoles, ces hommes tentent de se reconstruire. À l'air libre est assurément un film sur la sortie de prison. Mais c'est aussi, et peut être surtout un film sur la prison. Une prison que l'on ne voit pas mais qui est omniprésente. Une prison dont on ne cesse de mesurer les traces et dont il paraît si difficile de se libérer.
You yi nian (Another Year), Shengze Zhu, Visions du Réel - Nyon (Suisse) - Sesterce d'or La Mobilière Compétition Internationale longs métrages
Treize dîners de la famille d’un ouvrier chinois migrant en quatorze mois. Le film expose une série d’événements fortuits. Joies, frustrations et lutte pour survivre. Les repas sont présentés en treize longs plans fixes, qui rendent de manière saisissante la réalité des relations entre les différents membres de la famille. Les saisons se succèdent et le temps passe. L’appel à de meilleures conditions de travail est omniprésent. Les problèmes tels que la politique de l’enfant unique et la possibilité d’un meilleur salaire préoccupent beaucoup cette famille tri-générationnelle. La chambre où elle se réunit soir après soir devient ainsi un microcosme où l’on observe les transformations auxquelles la classe ouvrière chinoise fait face quotidiennement. En examinant la vie d’ouvriers migrants qui ont quitté leur village natal pour chercher une situation meilleure en ville, le film propose une méditation puissante et émouvante sur le boom économique et l’urbanisation massive en Chine. Another Year dépeint avec une grande justesse les complexités de l’économie et de la société chinoises.
(Giona A. Nazzaro)
Aouine, Adam Pianko, Daniel Said, Festival International de Cinéma Méditerranéen de Tetouan - Tétouan (Maroc) - Prix spécial du jury
La vie ordinaire d’une cité populaire des quartiers nord de Marseille, avec ses trafics, ses amours contrariées, son organisation, sa gestion, une jeunesse qui a envie de vivre avant tout, et puis la mort qui frappe quand elle veut.
Calabria, Pierre-François Sauter, Visions du Réel - Nyon (Suisse) - Mention spéciale Jury Cinéma suisse
Calabria, titre du nouveau film de Pierre-François Sauter, désigne autant un espace géographique réel (une région du Sud de l'Italie) qu'imaginaire : un "heimat" où seraient enfouis les rêves d'enfant et qui subsisterait, jusqu'au trépas, à l'état de trace ineffaçable dans la mémoire d'un travailleur immigré italien, mort en Suisse, dont les archives inaugurales content l'histoire ordinaire : celle de l'exil économique intra-européen. La dépouille de cet homme, dont nous venons d'imaginer la vie, José, d'origine portugaise et Jovan, un Rrom serbe, deux employés des pompes funèbres de Lausanne, sont chargés de la convoyer jusqu'en Calabre, là où son existence a commencé. Pour les deux compères, débute un road-movie drôlatique aux accents faulkneriens (Tandis que j'agonise), qui recourt à la technique du split screen pour transformer le corbillard en scène de théâtre. Et dans ce décor ambulant, les deux immigrés se découvrent petit à petit, plaisantent, éprouvent leurs différences, mais surtout ce qui les rapproche intimement du cadavre avec lequel ils voyagent : la commune condition de s'être, un jour, déracinés.
(Emmanuel Chicon)
Cinema Novo, Eryk Rocha, Festival de Cannes - Cannes (France) - Œil d'or
Un essai filmique, politique et poétique qui évoque les grands films du Cinema Novo. De nombreuses interviews des réalisateurs Nelson Pereira dos Santos, Glauber Rocha, Leon Hirszman, Joaquim Pedro de Andrade, Ruy Guerra, Walter Lima Jr. ou encore Paulo César Saraceni.
Vous pouvez accéder au reste du palmarès de chaque festival en cliquant sur le lien vers son site. Par ailleurs, vous pouvez aussi passer par une recherche des festivals afin de sélectionner ceux qui vous intéressent.
Bonnes recherches.
Les films documentaires ayant reçu une distinction dans des festivals sont très nombreux, même si on limite la recherche à ces 4 dernières années. Une recherche dans le Portail du film documentaire donne plus de 2000 résultats pour les années 2012 à 2016.
En voici quelques-uns ayant été primés cette année dans différents festivals :
[Pewen]Araucaria, Carlos Vásquez Méndez, Cinéma du réel - Paris (France) - Prix Joris Ivens / Cnap
Au sud du Chili, dans la région de l’Araucanie, un jeune poète parcourt le territoire pewenche, qui porte encore les stigmates du colonialisme. "J’entre dans l’ancienne Maison française, qui est maintenant un bar…" D’une voix off parcimonieuse entièrement composée de citations, Carlos Vásquez Méndez transforme un paysage qui semble pur présent en lieu où affleure l’Histoire. Si, pour les Mapuche, la nation chilienne est encore perçue comme intrusive, c’est aussi parce que l’urbanisation du dix-neuvième siècle a paupérisé les indigènes. D’où une division du film entre noir et blanc et couleur ; au centre du diptyque, le poète semble s’arracher à sa peine pour aller à la rencontre d’un "autre" majuscule. Dans le second segment, "Frater germanus", la fraternité est d’abord celle, biologique, des deux Pewenche ramasseurs de pignons à qui il s’adresse. Mais cette rencontre change tout, ouvrant le film à une autre fraternité. Elle se déploie autour du pignon, fruit minuscule qui a donné son nom au peuple Mapuche-Pewenche. Central à sa culture, le pin araucaria que Don Segundo grimpe professionnellement depuis l’enfance permet ici à la fois de questionner le point de vue ("On voit votre maison d’ici ? Alors vous surveillez votre femme en permanence !") et à le décentrer, pour dépasser un exotisme dont la première partie, énigmatique et esseulée, disait toute la méprise, la douloureuse séparation. (Charlotte Garson)
A Girl in the River : The Price of Forgiveness, Sharmeen Obaid-Chinoy, Oscars - Los Angeles (États-Unis) - Oscar du Meilleur Court-Métrage Documentaire
Chaque année, plus de 1 000 filles et femmes sont victimes des crimes religieux d'honneur au Pakistan, plus particulièrement dans les zones rurales. Saba, dix-huit ans, qui est tombée amoureuse et qui s'est enfuie a été la cible de son père et de son oncle mais a survécu et raconte son histoire.
À l’air libre, Nicolas Ferran, Samuel Gautier, Caméras des champs - Festival international du film documentaire sur la ruralité - Ville-sur-Yron (France) - Prix d'encouragement "Daniel Guilhen" & Prix du jury lycéen
Nichée au fond d'une vallée picarde, une ferme accueille des détenus en fin de peine, sous le régime du placement extérieur. Une structure d'insertion unique en France qui leur propose un logement, un travail, un accompagnement social et une vie communautaire riche et exigeante. Entourés de salariés et bénévoles, ces hommes tentent de se reconstruire. À l'air libre est assurément un film sur la sortie de prison. Mais c'est aussi, et peut être surtout un film sur la prison. Une prison que l'on ne voit pas mais qui est omniprésente. Une prison dont on ne cesse de mesurer les traces et dont il paraît si difficile de se libérer.
You yi nian (Another Year), Shengze Zhu, Visions du Réel - Nyon (Suisse) - Sesterce d'or La Mobilière Compétition Internationale longs métrages
Treize dîners de la famille d’un ouvrier chinois migrant en quatorze mois. Le film expose une série d’événements fortuits. Joies, frustrations et lutte pour survivre. Les repas sont présentés en treize longs plans fixes, qui rendent de manière saisissante la réalité des relations entre les différents membres de la famille. Les saisons se succèdent et le temps passe. L’appel à de meilleures conditions de travail est omniprésent. Les problèmes tels que la politique de l’enfant unique et la possibilité d’un meilleur salaire préoccupent beaucoup cette famille tri-générationnelle. La chambre où elle se réunit soir après soir devient ainsi un microcosme où l’on observe les transformations auxquelles la classe ouvrière chinoise fait face quotidiennement. En examinant la vie d’ouvriers migrants qui ont quitté leur village natal pour chercher une situation meilleure en ville, le film propose une méditation puissante et émouvante sur le boom économique et l’urbanisation massive en Chine. Another Year dépeint avec une grande justesse les complexités de l’économie et de la société chinoises.
(Giona A. Nazzaro)
Aouine, Adam Pianko, Daniel Said, Festival International de Cinéma Méditerranéen de Tetouan - Tétouan (Maroc) - Prix spécial du jury
La vie ordinaire d’une cité populaire des quartiers nord de Marseille, avec ses trafics, ses amours contrariées, son organisation, sa gestion, une jeunesse qui a envie de vivre avant tout, et puis la mort qui frappe quand elle veut.
Calabria, Pierre-François Sauter, Visions du Réel - Nyon (Suisse) - Mention spéciale Jury Cinéma suisse
Calabria, titre du nouveau film de Pierre-François Sauter, désigne autant un espace géographique réel (une région du Sud de l'Italie) qu'imaginaire : un "heimat" où seraient enfouis les rêves d'enfant et qui subsisterait, jusqu'au trépas, à l'état de trace ineffaçable dans la mémoire d'un travailleur immigré italien, mort en Suisse, dont les archives inaugurales content l'histoire ordinaire : celle de l'exil économique intra-européen. La dépouille de cet homme, dont nous venons d'imaginer la vie, José, d'origine portugaise et Jovan, un Rrom serbe, deux employés des pompes funèbres de Lausanne, sont chargés de la convoyer jusqu'en Calabre, là où son existence a commencé. Pour les deux compères, débute un road-movie drôlatique aux accents faulkneriens (Tandis que j'agonise), qui recourt à la technique du split screen pour transformer le corbillard en scène de théâtre. Et dans ce décor ambulant, les deux immigrés se découvrent petit à petit, plaisantent, éprouvent leurs différences, mais surtout ce qui les rapproche intimement du cadavre avec lequel ils voyagent : la commune condition de s'être, un jour, déracinés.
(Emmanuel Chicon)
Cinema Novo, Eryk Rocha, Festival de Cannes - Cannes (France) - Œil d'or
Un essai filmique, politique et poétique qui évoque les grands films du Cinema Novo. De nombreuses interviews des réalisateurs Nelson Pereira dos Santos, Glauber Rocha, Leon Hirszman, Joaquim Pedro de Andrade, Ruy Guerra, Walter Lima Jr. ou encore Paulo César Saraceni.
Vous pouvez accéder au reste du palmarès de chaque festival en cliquant sur le lien vers son site. Par ailleurs, vous pouvez aussi passer par une recherche des festivals afin de sélectionner ceux qui vous intéressent.
Bonnes recherches.
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