Question d'origine :
Vous connaissez la celebrissime phrase : Errare Humanum est , [sed] perseverare diabolicum.
J'ai entendu une suite en français : seul le pardon est divin.
existe t il une traduction pour cette 3me partie ?
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 19/05/2016 à 11h11
Bonjour,
D'après Wikipedia, cette citation serait attribué à Alexander Pope « Se tromper est humain, pardonner est divin. » que l'on pourrait retranscrire ainsi : "Errare humanum est, ignoscere divinum".
Ceci est confirmé par le Dictionnaire des sentences latines et grecques : 2286 sentences avec commentaires historiques, littéraires et philologiques de Renzo Tosi dont vous nous apportons un extrait ici :
1908. Errare humanum est, perseverare autem diabolicum
Se tromper est humain, mais persévérer dans son erreur est diabolique
Cet adage extrêmement célèbre, dérive, semble-t-il, d'un passage d'un sermon de saint Augustin (164, 14) qui dit exactement Humanum fuit errare, diabolicum est per animositatem in errore manere ; ce passage sera repris par Bernard de Clairvaux (Serm. 1, 11,5: Non humanum tamen sed diabolicum est in malo perseverare, « Il n'est pas humain, mais diabolique de persévérer dans le mal ») ; dans le Liber proverbio-rum attribué à Bède le Vénérable (PL 90, 108c : Humanum est peccare,diabolicum vero perseverare) et chez Hrotsvita de Gandersheim (Abraham, 7, 6 : Humanum est peccare, diabolicum est in peccatis durare ; cf. G. Scarpat, « Paideia » 45 [1990] 388). Le motif, présent également chez saint Jérôme (Ep., 51, 2 ; 57,12 ; 133, 12) connaît des précédents : Cicéron, dans les Philippiques (12, 2, 5), affirmait que « si tout homme est sujet à l'erreur, il n'appartient qu'à l'insensé de persé¬vérer dans ses erreurs » (cuiusvis hominis est errare, nullius nisi insipientis perseverare in error) ; en une brillante gradatio sur le même sujet, il redisait dans le De inventione (1, 39, 71) « qu'être trompé une première fois, c'est fâcheux, une deuxième fois, c'est de la stupidité, une troisième fois, c'est une honte » (primo quidem decipi incommodum est, iterum stultum, tertio turpe) ; un Monostique de Ménandre (183 J.) soulignait que « commettre deux fois la même erreur n'est pas le propre d'un homme intelligent », [citation en grec], il semble que cette sentence nous soit parvenue à travers des auteurs chrétiens, remplaçant l'homme stupide par le diable. Le topos revient aussi dans d'autres passages, notamment L’Ars poetica d'Horace (355 sq. : citharoedus / ridetur chorda qui semper oberrat eadem, « on rit d'un citharède qui toujours se trompe sur la même corde »), ou dans un passage des Amores d'Ovide (2, 14, 43 sq.), et d'autres proverbes utilisant des images plus expressives sont eux aussi à rattacher à notre adage (cf. nn. 1909 sq.). Nombreux sont les passages qui ne citent que la première partie de l'adage - « l'erreur est humaine » - dès Théognis (327 sq.), selon lequel les erreurs s'attachent inévitablement aux pas des êtres humains ; cf. aussi L’Antigone de Sophocle (vv. 1023-1027), où Tirésias explique à Créon qu'on cesse d'être sot lorsqu'on sait reconnaître et corriger ses erreurs ; Lucien (Demonax, 7) [citation en grec] « [il pensait] que la faute est humaine et qu'il appartient à un dieu ou à un homme égal aux dieux de corriger les faux pas » ; d'autres auteurs ont recours à des gnomai moins significatives, cf. par exemple Euripide (Hippolyte, 615) et Xénophon (Cyropédie, 5, 4, 19) ; Ménandre (fr. 389 K.-A.), ou, pour les auteurs latins, Térence (Adelphoe, 579) ; Cicéron (Epistulae ad Atticum, 13, 21, 5), Sénèque le Rhéteur (Excerpta Controversiarum, 4, 3 ; Controversiae, 7, 1, 5), Pseudo-Quintilien {Déclamations, 9, 12), Tertullien (Adversus Marcio-nem, 3, 6) et une lettre de Lucius Verus à Fronton (124, 26-28 van den Hout) ; signalons aussi la formule plus lapidaire Errare ut homo (cf. par exemple saint Jérôme, Apologia adversus libros Ruflni, 34 [PL 23^ 482a] ; 36 [PL 23, 483b]). Chez les auteurs médiévaux, citons une belle variation de Pierre Damien (Sermones 17b [PL 144, 599d]), selon lequel « pécher est certes humain, mais défendre le péché diabolique » (Peccare quippe humanum est, peccatum vero defendere diabolicuni est) ; tandis que le Liber proverbiorum d'Otloh de Saint-Emmeran (PL 146, 313b) préfère Humanum est peccare, diabolicum vero est perseverare. La sentence latine possède des équivalents dans toutes les langues européennes (Arthaber 1034 ; Lacerda-Abreu 119 ; Mota 94), « diabolique» étant parfois remplacé par « bestial » (notamment en dia¬lecte des Abruzzes) ; il existe d'innombrables variations sur le thème de l'erreur humaine (comme par exemple en italien Sbaglia il prête all'al-tare e il contadino all'aratro [cf. aussi n. 1912] ; en toscan Non è si esperto aratore che talora non faccia il solco torto ; en français Il n'y a si bon charretier qui ne verse et Ll n'y a si bon cheval qui ne bronche (cf. pour d'autres parallèles : Lacerda-Abreu 67 ; Mota 67) ; en espa¬gnol Al melior galgo se le escapa una liebre ; en allemand Auch der Messer verspricht sich auf der Kanzel ; pour davantage d'exemples, cf. Arthaber 1234).Les reprises littéraires sont nombreuses : cf. (la fameuse maxime d'Alexander Pope (Essai sur la Critique, 2, 325) : To err, is human ; to forgive, divine ; un distique de Monti (Galeotto Manfredi, 3 : Umana cosa è il deviar : céleste / il ricondursi sul cammin diritto) ; ou encore M. Pagnol (Topaze, éd. Paris 1951, 119).
Voir aussi le site latin Via Proverbs qui propose la transcription latine.
Bonne journée.
D'après Wikipedia, cette citation serait attribué à Alexander Pope « Se tromper est humain, pardonner est divin. » que l'on pourrait retranscrire ainsi : "Errare humanum est, ignoscere divinum".
Ceci est confirmé par le Dictionnaire des sentences latines et grecques : 2286 sentences avec commentaires historiques, littéraires et philologiques de Renzo Tosi dont vous nous apportons un extrait ici :
1908. Errare humanum est, perseverare autem diabolicum
Se tromper est humain, mais persévérer dans son erreur est diabolique
Cet adage extrêmement célèbre, dérive, semble-t-il, d'un passage d'un sermon de saint Augustin (164, 14) qui dit exactement Humanum fuit errare, diabolicum est per animositatem in errore manere ; ce passage sera repris par Bernard de Clairvaux (Serm. 1, 11,5: Non humanum tamen sed diabolicum est in malo perseverare, « Il n'est pas humain, mais diabolique de persévérer dans le mal ») ; dans le Liber proverbio-rum attribué à Bède le Vénérable (PL 90, 108c : Humanum est peccare,diabolicum vero perseverare) et chez Hrotsvita de Gandersheim (Abraham, 7, 6 : Humanum est peccare, diabolicum est in peccatis durare ; cf. G. Scarpat, « Paideia » 45 [1990] 388). Le motif, présent également chez saint Jérôme (Ep., 51, 2 ; 57,12 ; 133, 12) connaît des précédents : Cicéron, dans les Philippiques (12, 2, 5), affirmait que « si tout homme est sujet à l'erreur, il n'appartient qu'à l'insensé de persé¬vérer dans ses erreurs » (cuiusvis hominis est errare, nullius nisi insipientis perseverare in error) ; en une brillante gradatio sur le même sujet, il redisait dans le De inventione (1, 39, 71) « qu'être trompé une première fois, c'est fâcheux, une deuxième fois, c'est de la stupidité, une troisième fois, c'est une honte » (primo quidem decipi incommodum est, iterum stultum, tertio turpe) ; un Monostique de Ménandre (183 J.) soulignait que « commettre deux fois la même erreur n'est pas le propre d'un homme intelligent », [citation en grec], il semble que cette sentence nous soit parvenue à travers des auteurs chrétiens, remplaçant l'homme stupide par le diable. Le topos revient aussi dans d'autres passages, notamment L’Ars poetica d'Horace (355 sq. : citharoedus / ridetur chorda qui semper oberrat eadem, « on rit d'un citharède qui toujours se trompe sur la même corde »), ou dans un passage des Amores d'Ovide (2, 14, 43 sq.), et d'autres proverbes utilisant des images plus expressives sont eux aussi à rattacher à notre adage (cf. nn. 1909 sq.). Nombreux sont les passages qui ne citent que la première partie de l'adage - « l'erreur est humaine » - dès Théognis (327 sq.), selon lequel les erreurs s'attachent inévitablement aux pas des êtres humains ; cf. aussi L’Antigone de Sophocle (vv. 1023-1027), où Tirésias explique à Créon qu'on cesse d'être sot lorsqu'on sait reconnaître et corriger ses erreurs ; Lucien (Demonax, 7) [citation en grec] « [il pensait] que la faute est humaine et qu'il appartient à un dieu ou à un homme égal aux dieux de corriger les faux pas » ; d'autres auteurs ont recours à des gnomai moins significatives, cf. par exemple Euripide (Hippolyte, 615) et Xénophon (Cyropédie, 5, 4, 19) ; Ménandre (fr. 389 K.-A.), ou, pour les auteurs latins, Térence (Adelphoe, 579) ; Cicéron (Epistulae ad Atticum, 13, 21, 5), Sénèque le Rhéteur (Excerpta Controversiarum, 4, 3 ; Controversiae, 7, 1, 5), Pseudo-Quintilien {Déclamations, 9, 12), Tertullien (Adversus Marcio-nem, 3, 6) et une lettre de Lucius Verus à Fronton (124, 26-28 van den Hout) ; signalons aussi la formule plus lapidaire Errare ut homo (cf. par exemple saint Jérôme, Apologia adversus libros Ruflni, 34 [PL 23^ 482a] ; 36 [PL 23, 483b]). Chez les auteurs médiévaux, citons une belle variation de Pierre Damien (Sermones 17b [PL 144, 599d]), selon lequel « pécher est certes humain, mais défendre le péché diabolique » (Peccare quippe humanum est, peccatum vero defendere diabolicuni est) ; tandis que le Liber proverbiorum d'Otloh de Saint-Emmeran (PL 146, 313b) préfère Humanum est peccare, diabolicum vero est perseverare. La sentence latine possède des équivalents dans toutes les langues européennes (Arthaber 1034 ; Lacerda-Abreu 119 ; Mota 94), « diabolique» étant parfois remplacé par « bestial » (notamment en dia¬lecte des Abruzzes) ; il existe d'innombrables variations sur le thème de l'erreur humaine (comme par exemple en italien Sbaglia il prête all'al-tare e il contadino all'aratro [cf. aussi n. 1912] ; en toscan Non è si esperto aratore che talora non faccia il solco torto ; en français Il n'y a si bon charretier qui ne verse et Ll n'y a si bon cheval qui ne bronche (cf. pour d'autres parallèles : Lacerda-Abreu 67 ; Mota 67) ; en espa¬gnol Al melior galgo se le escapa una liebre ; en allemand Auch der Messer verspricht sich auf der Kanzel ; pour davantage d'exemples, cf. Arthaber 1234).
Voir aussi le site latin Via Proverbs qui propose la transcription latine.
Bonne journée.
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