Question d'origine :
Quelles sont les maladies psychologiques qui peuvent survenir quand on a été choqué par un évènement dans l'enfance ou plus jeune ? ( ex : viole, maltraitance, enlèvement...)
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 04/05/2016 à 12h23
Bonjour,
Il est difficile de répondre à votre question face à la multiplicité des traumatismes psychiques qui peuvent survenir au cours de l’existence. De plus, chaque personne réagira différemment selon son caractère, son passé familial, la manière dont elle a été prise en charge et le travail qu’elle effectuera sur elle-même. Après un choc traumatique, les manifestations du stress vécu peuvent être immédiates ou bien, comme vous y faites probablement allusion – différées. On parle alors d’un « état de stress post traumatique », comme l’explique le site La réponse du psy:
Au delà d’une période d’un mois, on va parler d’État de Stress Post-Traumatique, et à partir de 6 mois environ, d’État de Stress Post-Traumatique chronique.
Parfois, il arrive que l’État de Stress Post-Traumatique se déclenche de façon différée chez une personne qui n’avait pas présenté de signes de stress aigu.
Dans tous les cas, l’État de Stress Post-Traumatique associe trois grands groupes de symptômes :
•Le « syndrome de reviviscence » : il s’agit de souvenirs intrusifs de l’événement traumatique, suscités par tout ce qui peut y être associé : un bruit, une odeur, une image… Ces souvenirs sont sources de longues ruminations (ressassements), mais également de « flashbacks », de cauchemars et de réactions de peur. C’est « comme si » l’événement traumatique allait se reproduire. Ces ressassements sont toujours vécus avec une angoisse intense qui peut envahir parfois tout le quotidien.
•Le « syndrome d’évitement » : la personne va alors éviter toutes les situations qui réactivent l’angoisse. Il peut s’agir aussi bien d’un lieu que de circonstances qui pourraient sembler trop similaires ou même de pensées. Le patient va chercher à « éviter » ses propres pensées en se repliant sur lui-même, dans un monde imaginaire, voire dans l’amnésie de l’événement traumatique.
•Le syndrome d’hyperréactivité neuro-végétative : ce sont des signes d’« hyper-vigilance » ou d’« état d’alerte quasi-permanent ». La personne va alors pouvoir présenter des réactions de sursaut ou une grande irritabilité, ou encore une hypersensibilité, ou bien des troubles de l’attention et de la concentration, ou enfin un sentiment de profonde fatigue physique et psychique.
A plus long terme, l’État de Stress Post-Traumatique peut entraîner de véritables modifications de la personnalité avec une attitude méfiante et hostile, un retrait social, des sentiments de vide et de perte d’espoir, de menace et d’insécurité permanente, de détachement affectif.
Dans 75% des cas, il existe une pathologie associée et c’est bien souvent à cette occasion qu’est fait le diagnostic :
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Sur le même sujet, Liliane Daligand, dans un article intitulé Le psychotrauma de l’enfant, (mis en ligne par le site de l'association VIFF SOS Femmes), détaille les conséquences du psycho traumatisme chez l’enfant :
« Il [le trauma] se rencontre dans la maltraitance physique ou sexuelle, mais aussi chez les enfants témoins ou victimes de violences conjugales parentales, chez les enfants qui ont vécu la guerre, la torture, l’internement dans des camps. On peut retrouver les symptômes classiques du trauma psychique, avec des troubles associés :
respect du secret concernant ces violences pouvant aller jusqu’au déni massif de tout ce qui concerne le trauma, inhibition intellectuelle, émoussement affectif, détachement, restriction des intérêts et des relations. Les plaintes somatiques sont fréquentes (douleurs, eczéma, asthme, pelade...), ainsi que l’amnésie avec absence de tout souvenir d’enfance, indifférence à la douleur, automutilation, tentative de suicide, troubles des conduites alimentaires (anorexie, boulimie), toxicomanie, prostitution, conduites antisociales, délinquance
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter :
- Un merveilleux malheur / Boris Cyrulnik
- Je suis victime : l'incroyable exploitation du trauma / sous la direction de Hélène Romano et Boris Cyrulnik
- Les psychotraumatismes / Cyril Tarquinio, Sébastien Montel
- Psychologie de la résilience / Marie Anaut
Cordialement,
L’équipe Cap’Culture Santé.
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