Technique de gravure utililisé pas Gustave Doré
ARTS ET LOISIRS
+ DE 2 ANS
Le 29/12/2015 à 13h08
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Question d'origine :
Bonjours, je sais que Gustave Doré utilisé la technique de gravure bois de teinte mais je me pose une question :
En quoi consiste cette technique??
Je voudrais savoir comment cette technique fonctionne.
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 31/12/2015 à 10h13
Gustave Doré a une veine de novateur, de découvreur.
C’est lorsque Paul Lacroix lui confie l’illustration de quatre de ses manuscrits : Vertu et tempérament, la Sœur du Maugrabin, la chambre des poisons, la Folle d’Orléans qu’il constate le mauvais travail des graveurs et le tirage sur papier de médiocre qualité dénaturant ses dessins. Il a alors dix-neuf ans et va bousculer la technique de gravure pour l'adapter à ses velléités plastiques.
Comme le souligne Annie Renonciat
"la lithographie utilisée jusqu’alors pour l’illustration des livres et des journaux s’accommode mal, elle aussi, des papiers de mauvaise qualité, au point d’appauvrir beaucoup le trait du dessinateur. De plus, ce procédé, comme la gravure en creux, ne peut être mis en presse en même temps que la typographie des textes et nécessite un « tiré à part ». La gravure sur bois, au contraire, présente par son relief l’avantage de pouvoir lui être facilement associée. Si l’on ajoute que les gravures sur métal nécessitent des papiers très coûteux, peu appropriés à l’édition de grand public que recherchent les éditeurs des années 1830, on comprend que la gravure sur bois ait pu introduire une véritable révolution dans cette industrie.
C’est depuis ces années, explique Pierre Gusman dans son étude, que les éditeurs français utilisent ce procédé mis au point en Angleterre et qui, déjà, n’a plus grand-chose en commun avec cette gravure de bois de fil qui servait depuis la Renaissance à l’illustration des livres".
La gravure sur bois, en taille d’épargne consiste à enlever un fin copeau de part et d’autre du trait. Celui-ci resté saillant (« en épargne ») et va recevoir l’encre.
Ces gravures faites au couteau, tenant compte des fils et contre-fils (sens du bois) ne permettaient que la réalisation d’images très simplifiées à l’usage (au 19e siècle) d’un certain type de production : livres de piété, almanach…
Avec l’invention attribuée à l’anglais Bewick en 1775, l’usage du bois est revisité. Il s’agit alors de buis, cormier, poirier découpé en cubes disposés de bout. Les planches sont constituées de petits cubes assemblés, collés.
Ainsi disposé le bois n’a plus de fil et se révèle d’une finesse et solidité incomparables.
Les vignettes anglaises sont remarquables pour la variété de leur tonalité, la richesse de leur nuance.
Le graveur jusqu’alors reproduisait le plus fidèlement possible le dessin qui lui était confié (simplifié et sans liberté stylistique).
Il sollicite une équipe de graveur pour peaufiner collégialement son procédé. Les dessins ne sont plus exécutés avec la mine de plomb ou la pointe d’argent mais sont réalisés avec lavis ou gouache et les ombres sont estompées. Les graveurs ne sont plus de parfaits suiveurs du trait mais vont désormais le traduire, l’interpréter. Il s’agit empiriquement de les pousser à trouver d’autres procédés de taille.
La planche terminée, le graveur soumet à l’artiste une épreuve sur chine, tirée sur la planche noircie à la fumée. Il indique alors à la gouache les modifications à apporter.
Pour de plus amples détails sur cette manière et notamment des visuels explicites :
Traité historique et pratique de la gravure en bois de Jean-Michel Papillon
Manuel complet de gravure de Bill Fick & Beth Grabowski
La Technique moderne du bois gravé et les procédés anciens de Maurice Busset
Enfin,Le Musée de l'imprimerie pourrait vous proposer d'autres sources ainsi qu' une démonstration technique in situ.
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