Pierre du 16 mars 1941 place Saint-Jean (Lyon)
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 25/09/2015 à 13h01
467 vues
Question d'origine :
Bonjour, au gré de mes promenades, j’ai trouvé une pierre dans un mur, place Saint-Jean (à Lyon), indiquant une date : 16 mars 1941. Que signifie cette date et pourquoi cette pierre ?
Merci
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 29/09/2015 à 07h27
Bonjour,
La plaque marquée d’une croix, visible rue de la brèche (69005), sur la façade de l’actuel collège privé « aux Lazaristes » est la trace d’une célébration qui eut lieu le 16 mars 1941 en présence du cardinal Gerlier. Cet événement est relaté par le Progrès. Edition de Lyon du 17 mars 1941. Nous reproduisons ci–dessous l’intégralité de l’article bien qu’il ne soit question de la « plaque » qu’en conclusion.
La célèbre Maitrise de Saint-Jean (Chorale) a fêté, hier, le centenaire de sa fondation. Lyon est redevable de celle-ci à Mgr de Bonald, archevêque et cardinal, qui, ayant doté la cathédrale de l’orgue qui lui manquait, donna, en 1841, aux clercs du petit séminaire, successeurs des clercs de l’évêque Leidrade, la fonction musicale qu’ils ont continué de remplir, pendant un siècle sans interruption. Ce fut une grande réforme qui n’alla pas sans provoquer des résistances. Mais l’œuvre, par sa beauté même, a vaincu. Des Maîtres de la chapelle comme les abbés Fichet et Jomard, Mgr Stanislas Neyrat, les chanoines Trillat, Larderet et Favier, l’abbé Lachassagne, à qui M. l’abbé Chabrol a récemment succédé, ont assuré ce succès.
Hier, une grand’messe capitulaire, composée d’œuvres modernes et de vêpres pontificales, où la polyphonie du seizième siècle dominait, ces deux offices comprenant une partie de plain-chant grégorien, ont mis en valeur et les belles voix et la sureté d’exécution qui méritent à l’institution la juste faveur de ceux qui goûtent la musique religieuse.
Ce programme dans lequel on retrouve les noms de Mendelssohn, Haendel, César Franck, Louis Vierne, Widor, De Ranse, Albert Alain, Carolus Andréas, De Zacharüs et Vittoria, a été chanté à la perfection. L’offertoire, Domine non secundum, de César Franck, et le Benedictus, pour deux cœurs et deux orgues, de Widor, sont des pages spécialement difficiles. On doit en dire autant du Magnificat de Zacharüs, et de l’Ave Maria, de Vittoria. Dans ces genres divers à l’extrême, l’art s’est manifesté égal. Il convient pareillement de souligner la sobre et ample interprétation de la partie grégorienne qui demeure la musique liturgique par excellence.
Le maitre Edouard Commette aux grandes orgues a fait entendre sa Toccata aux accents larges et triomphants. A l’orgue d’accompagnement, M. l’abbé Turrel.
Cette célébration est rapportée avec davantage de détails, du moins pour ce qui concerne la bénédiction donnée par le cardinal Gerlier, dans le Salut public : journal de Lyon, politique, commercial et littéraire du 16 mars 1941.
La cathédrale Saint-Jean est pleine à 10 heures. Dans la nef centrale, de nombreuses personnalités civiles et militaires ont pris place. La grand-messe capitulaire, chantée par M. le chanoine Favier, accompagné par la Maîtrise, est diffusée par la Radio Nationale. Parmi les morceaux qui montent, légers, sous les hautes voûtes de la Primatiale, le « Credo » de la Messe royale de Dumont, « O Salutaris » de Haendel, « Domine non secundum » de César Franck, le « Kyrie » et le « Sanctus » de L. Vierne, tandis que la chaude voix des orgues, tenues par le maitre Edouard Commette, scande, I' « Allegro maestoso » et « Toccata ».
Il est onze heures quand le cortège, formé des petits clercs, des élèves des séminaires, du clergé, du Chapitre, traverse la place St-Jean, pour pénétrer dans l'enceinte où se dressera le futur Séminaire. Une ceinture de curieux s'étend Jusque sur les pentes vertes qui descendent depuis la montée st Barthélémy.
Si l’histoire du 3 de la place Saint-Jean vous intéresse nous vous signalons l’article du Guichet concernant le « portail à bossages » situé à l’entrée du collège. Dans cet article vous est proposé notamment un renvoi dans le fonds photographique numérisé des Archives Municipales de Lyon permettant de visualiser plusieurs photographies de l'hôtel de Chevrières avant sa démolition en 1938, et la construction du « nouveau Séminaire ».
Vous trouverez d'autres informations sur l’histoire de l’hôtel de Chevrières dans L'Ecole cathédrale de Lyon, le petit-séminaire de Saint-Jean, par l'abbé J.-M.-H. Forest,... (22 novembre 1884.) p. 324 et suivantes.
Pour aller plus loin
- Naissance d'une conscience patrimoniale, le vieux Lyon
- Le Vieux-Lyon
- Le Vieux-Lyon : histoire & architecture
Votre photographie :
(Crédit: Xavier Caré / Wikimedia Commons)
Pièces jointes
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter