Vision de soi
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 04/08/2015 à 20h35
567 vues
Question d'origine :
Bonsoir le Guichet,
Pourquoi, par exemple après la perte de plusieurs kilos, se trouve-t-on toujours gros sur les photos notamment ? Nombreux sont ceux étant convaincu de cette image-là alors qu'il s'agit de tout le contraire.
Merci le Guichet !
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 05/08/2015 à 10h53
Bonjour,
Le comportement que vous décrivez dénote une vision négative de son propre corps, pouvant être liée à une mauvaise estime de soi :
« Ah! Je ris de me voir si belle en ce miroir... », devraient arriver à se dire les femmes qui ont une piètre image d’elles-mêmes. Pour elles, le miroir serait en effet un outil thérapeutique efficace! C’est du moins ce qu’avancent deux psychologues américains qui emploient le miroir pour améliorer l’image corporelle des femmes obsédées par leur poids et leur apparence.
Dans un article récemment publié par l’International Journal of Eating Disorders, ils rapportent les résultats d’un essai clinique qu’ils ont mené auprès de femmes démesurément préoccupées par leur poids et leur apparence physique.
Les chercheurs expliquent d’abord que de telles préoccupations témoignent de troubles de l’image corporelle, lesquels entraînent souvent l’anorexie ou la boulimie. Ces troubles se manifestent, en général, par une obsession du miroir : soit que la personne multiplie les passages à la salle de bain pour vérifier son apparence ou que, au contraire, elle évite systématiquement de se regarder dans un miroir. Ces personnes, le plus souvent des femmes, ont une perception très négative de leur propre corps, ce qui entraîne une très faible estime de soi, un état dépressif et une tendance à alterner entre divers régimes amaigrissants et les abus alimentaires.
Source : passeportsante.net
La manière dont nous percevons notre corps est subjective, quelle que soit son apparence réelle. En outre elle peut être en grande partie influencée par l’idéalisation de la minceur véhiculée par les médias, et les pressions extérieures (entourage, pairs, culture…). On peut donc se percevoir comme « trop gros » même si on est en bonne santé et / ou que notre indice de masse corporel est normal :
De l’image corporelle à la satisfaction corporelle
Au sein des représentations de son propre corps, le concept d’image corporelle occupe une place centrale pour penser ce « corps perçu ».L’image du corps peut être considérée comme l’ensemble des sentiments, attitudes, souvenirs et expériences, qu’un individu a accumulés à propos de son propre corps et qui se sont plus ou moins intégrés dans une perception globale (Bruchon-Schweitzer, 1986). Cette image est constituée de perceptions et représentations, qui nous servent à évoquer et évaluer notre corps, non seulement en tant qu’objet doué de certaines propriétés physiques (taille, poids, couleur, forme), mais aussi comme sujet ou partie de nous-mêmes, chargée d’affects multiples et, parfois, contradictoires (Bruchon-Schweitzer, 1990). L’image corporelle peut être appréhendée comme un construit multidimensionnel, qui inclut des composantes perceptuelles, attitudinales, mais aussi affectives (Striegel-Moore, Franko, 2002). Elle est le résultat d’une activité psychique des individus, face à divers déterminants biologiques (le corps réel) ou sociaux (le corps perçu par autrui) ; elle a une fonction protectrice, stabilisatrice et, donc, adaptative. Cette image est évolutive et change avec l’âge. Elle se constitue dès la première enfance et se trouve au fondement de l’identité (Erikson, 1968 ; Levine, Smolak, 2002).
Plusieurs notions (idéal corporel, corps perçu, satisfaction et image insatisfaction corporelle) se trouvent au cœur de ce concept et de son évaluation. L’idéal corporel constitue l’image du corps vers laquelle l’individu tend. Cet idéal est intimement lié au contexte socioculturel et aux idéaux corporels présents au sein de nos sociétés. On peut mentionner, par exemple, la promotion de la minceur chez les femmes et celle de la musculature chez les hommes. Cette « pression corporelle » s’exerce par les médias, les pairs, la famille et conduit à l’intériorisation des normes par les individus (Heinberg, 2000).Le corps perçu est la manière dont les individus se classent et évaluent leur poids (maigre, normal, trop gros…). La différence entre le corps perçu et le corps désiré permet d’évaluer l’insatisfaction corporelle. Celle-ci constitue une notion indispensable pour étudier comment les individus perçoivent leur corps (Cash, 2002). Notons, par ailleurs, que l’insatisfaction corporelle apparaît souvent comme étant indépendante de l’IMC (Allaz, Bernstein et coll., 1998). Autrement dit, le fait que le corps réel soit « normal » objectivement (comme peut l’indiquer par exemple l’IMC) est autre chose que la perception que les individus en ont (corps « perçu »).
Source : Image corporelle et estime de soi : étude auprès de lycéens français, Lionel Dany, Michel Morin, Bulletin de psychologie, 2010/5 (Numéro 509)
Source : satisfaction corporelle, Wikipedia
Pour aller plus loin :
- Beauté fatale : les nouveaux visages d'une aliénation féminine, Mona Chollet
Actuellement, le corps féminin est sommé de devenir un produit, de se perfectionner pour mieux se vendre. Entre banalisation de la chirurgie, tyrannie du look, anorexie, M. Chollet interroge le rapport au corps et à soi en décortiquant la presse féminine, les discours publicitaires, les blogs et les séries télévisées.
- La guerre des fesses : minceur, rondeurs et beauté, Jean-Claude Kaufmann
Le sociologue mène l'enquête pour décrypter la tyrannie des normes physiques imposées aux femmes, et spécialement concernant leurs fesses, selon les différents endroits du globe, les modes et les époques.
- Trop gros ? : l'obésité et ses représentations, dirigé par Julia Csergo
Les risques sanitaires liés à l'obésité sont devenus des préoccupations majeures, amenant à déclarer l'obésité « nouvelle épidémie non infectieuse de l'histoire ». Contrainte d'intervenir, la médecine, largement relayée par les médias, a été conduite à dresser des normes, à médicaliser la corpulence, à mener avec les pouvoirs publics des actions préventives, à définir un « bon » et un « mauvais » comportement alimentaire. Ces discours peuvent-ils échapper au poids des représentations culturelles du gros et du gras historiquement construites, aux jugements de valeur, à la stigmatisation des individus en surpoids, à l'idéalisation de la minceur ? Et a-t-on toujours parlé d'obésité ? A quelles images le gros a-t-il été associé dans l'histoire et dans l'éthique ? Quand l'obésité devient-elle une maladie ? A-t-elle forcément une seule cause alimentaire ? Quels impacts ont les discours et les politiques publiques sur l'image de soi des personnes en surpoids ? Julia Csergo fait ici dialoguer historiens et médecins, sociologues, historiens d'art et psychiatres pour démêler les sujets d'inquiétude, s'interroger sur la signification sociale et culturelle de la norme, de la mesure et de la tolérance. Penser les représentations de l'obésité, une démarche nécessaire à l'élaboration de politiques de prévention averties.
- Eloge de la graisse, Olivier Bardolle
Essai qui démonte les critères esthétiques de la jeune fille filiforme imposée en Occident comme l'image de la beauté et qui, tout en faisant l'éloge de la rondeur, prône le retour à un certain plaisir de vivre dans une société qui procède à une entreprise de réification de la femme.
Et pour apprendre à mieux s'aimer... et mieux aimer son corps :
- Happy body : apprenez à aimer votre corps ! Anne-Charlotte Fraisse; illustrations de Catherine Pioli
Bien dans votre tête, bien dans votre corps ! Marre de lire dans les magazines qu'il faut être encore plus mince, plus belle et plus grande pour plaire aux hommes ? Ras-le-bol de vous priver, de vous affamer, de vous regarder avec dépit dans la glace parce que vous ne ressemblez pas aux canons de la beauté ? Fini la culpabilité, place au happy body ! Pour enfin vous sentir bien dans votre peau et dans votre tête, et profiter de tous les plaisirs de la vie. Dans cet ouvrage, un plan en 5 étapes pour apprendre à vous aimer, de la tête aux pieds : faire un état des lieux de ce qui cloche ; préparer le terrain pour le vrai changement ; accepter vos complexes et valoriser vos atouts ; réapprendre à manger grâce à la happy food ; chouchouter votre corps. Et en bonus, des idées pour bichonner votre body selon les saisons. Rangez vos complexes au placard, place à vous, en mieux !
- Accepter son corps et s'aimer, François Nef et Emmanuelle Hayward
Comment se sentir bien dans son corps ? Les complexes physiques peuvent nous gâcher la vie, nous faire perdre confiance et nous gêner dans nos relations avec les autres. Les régimes, le sport, la mode, la chirurgie esthétique peuvent parfois nous aider, mais souvent ne suffisent pas. François Nef et Emmanuelle Hayward nous expliquent comment accepter notre corps et cesser de lutter contre lui. Il ne s'agit pas de dissimuler nos défauts ni de nous résigner à nos complexes, mais simplement d'oser être nous-même. Ce livre nous donne aussi des conseils pour prévenir le risque d'insatisfaction physique chez nos enfants et les aider à s'épanouir. Pour enfin s'accepter et s'aimer physiquement. Pour être bien dans sa tête et dans son corps.
- Aimer son physique pour s'accepter enfin, Aurore Aimelet; avec la collaboration de Virginie Mégglé
Ouvrage sur la difficulté d'aimer son physique, et le décalage qui existe entre l'image de soi et la réalité. Avec des témoignages et des pistes de réflexion pour se réconcilier avec son apparence et devenir soi-même.
Bonne journée.
Le comportement que vous décrivez dénote une vision négative de son propre corps, pouvant être liée à une mauvaise estime de soi :
« Ah! Je ris de me voir si belle en ce miroir... », devraient arriver à se dire les femmes qui ont une piètre image d’elles-mêmes. Pour elles, le miroir serait en effet un outil thérapeutique efficace! C’est du moins ce qu’avancent deux psychologues américains qui emploient le miroir pour améliorer l’image corporelle des femmes obsédées par leur poids et leur apparence.
Dans un article récemment publié par l’International Journal of Eating Disorders, ils rapportent les résultats d’un essai clinique qu’ils ont mené auprès de femmes démesurément préoccupées par leur poids et leur apparence physique.
Les chercheurs expliquent d’abord que de telles préoccupations témoignent de troubles de l’image corporelle, lesquels entraînent souvent l’anorexie ou la boulimie. Ces troubles se manifestent, en général, par une obsession du miroir : soit que la personne multiplie les passages à la salle de bain pour vérifier son apparence ou que, au contraire, elle évite systématiquement de se regarder dans un miroir. Ces personnes, le plus souvent des femmes, ont une perception très négative de leur propre corps, ce qui entraîne une très faible estime de soi, un état dépressif et une tendance à alterner entre divers régimes amaigrissants et les abus alimentaires.
Source : passeportsante.net
La manière dont nous percevons notre corps est subjective, quelle que soit son apparence réelle. En outre elle peut être en grande partie influencée par l’idéalisation de la minceur véhiculée par les médias, et les pressions extérieures (entourage, pairs, culture…). On peut donc se percevoir comme « trop gros » même si on est en bonne santé et / ou que notre indice de masse corporel est normal :
Au sein des représentations de son propre corps, le concept d’image corporelle occupe une place centrale pour penser ce « corps perçu ».
Plusieurs notions (idéal corporel, corps perçu, satisfaction et image insatisfaction corporelle) se trouvent au cœur de ce concept et de son évaluation. L’idéal corporel constitue l’image du corps vers laquelle l’individu tend. Cet idéal est intimement lié au contexte socioculturel et aux idéaux corporels présents au sein de nos sociétés. On peut mentionner, par exemple, la promotion de la minceur chez les femmes et celle de la musculature chez les hommes. Cette « pression corporelle » s’exerce par les médias, les pairs, la famille et conduit à l’intériorisation des normes par les individus (Heinberg, 2000).
Source : Image corporelle et estime de soi : étude auprès de lycéens français, Lionel Dany, Michel Morin, Bulletin de psychologie, 2010/5 (Numéro 509)
Source : satisfaction corporelle, Wikipedia
- Beauté fatale : les nouveaux visages d'une aliénation féminine, Mona Chollet
Actuellement, le corps féminin est sommé de devenir un produit, de se perfectionner pour mieux se vendre. Entre banalisation de la chirurgie, tyrannie du look, anorexie, M. Chollet interroge le rapport au corps et à soi en décortiquant la presse féminine, les discours publicitaires, les blogs et les séries télévisées.
- La guerre des fesses : minceur, rondeurs et beauté, Jean-Claude Kaufmann
Le sociologue mène l'enquête pour décrypter la tyrannie des normes physiques imposées aux femmes, et spécialement concernant leurs fesses, selon les différents endroits du globe, les modes et les époques.
- Trop gros ? : l'obésité et ses représentations, dirigé par Julia Csergo
Les risques sanitaires liés à l'obésité sont devenus des préoccupations majeures, amenant à déclarer l'obésité « nouvelle épidémie non infectieuse de l'histoire ». Contrainte d'intervenir, la médecine, largement relayée par les médias, a été conduite à dresser des normes, à médicaliser la corpulence, à mener avec les pouvoirs publics des actions préventives, à définir un « bon » et un « mauvais » comportement alimentaire. Ces discours peuvent-ils échapper au poids des représentations culturelles du gros et du gras historiquement construites, aux jugements de valeur, à la stigmatisation des individus en surpoids, à l'idéalisation de la minceur ? Et a-t-on toujours parlé d'obésité ? A quelles images le gros a-t-il été associé dans l'histoire et dans l'éthique ? Quand l'obésité devient-elle une maladie ? A-t-elle forcément une seule cause alimentaire ? Quels impacts ont les discours et les politiques publiques sur l'image de soi des personnes en surpoids ? Julia Csergo fait ici dialoguer historiens et médecins, sociologues, historiens d'art et psychiatres pour démêler les sujets d'inquiétude, s'interroger sur la signification sociale et culturelle de la norme, de la mesure et de la tolérance. Penser les représentations de l'obésité, une démarche nécessaire à l'élaboration de politiques de prévention averties.
- Eloge de la graisse, Olivier Bardolle
Essai qui démonte les critères esthétiques de la jeune fille filiforme imposée en Occident comme l'image de la beauté et qui, tout en faisant l'éloge de la rondeur, prône le retour à un certain plaisir de vivre dans une société qui procède à une entreprise de réification de la femme.
- Happy body : apprenez à aimer votre corps ! Anne-Charlotte Fraisse; illustrations de Catherine Pioli
Bien dans votre tête, bien dans votre corps ! Marre de lire dans les magazines qu'il faut être encore plus mince, plus belle et plus grande pour plaire aux hommes ? Ras-le-bol de vous priver, de vous affamer, de vous regarder avec dépit dans la glace parce que vous ne ressemblez pas aux canons de la beauté ? Fini la culpabilité, place au happy body ! Pour enfin vous sentir bien dans votre peau et dans votre tête, et profiter de tous les plaisirs de la vie. Dans cet ouvrage, un plan en 5 étapes pour apprendre à vous aimer, de la tête aux pieds : faire un état des lieux de ce qui cloche ; préparer le terrain pour le vrai changement ; accepter vos complexes et valoriser vos atouts ; réapprendre à manger grâce à la happy food ; chouchouter votre corps. Et en bonus, des idées pour bichonner votre body selon les saisons. Rangez vos complexes au placard, place à vous, en mieux !
- Accepter son corps et s'aimer, François Nef et Emmanuelle Hayward
Comment se sentir bien dans son corps ? Les complexes physiques peuvent nous gâcher la vie, nous faire perdre confiance et nous gêner dans nos relations avec les autres. Les régimes, le sport, la mode, la chirurgie esthétique peuvent parfois nous aider, mais souvent ne suffisent pas. François Nef et Emmanuelle Hayward nous expliquent comment accepter notre corps et cesser de lutter contre lui. Il ne s'agit pas de dissimuler nos défauts ni de nous résigner à nos complexes, mais simplement d'oser être nous-même. Ce livre nous donne aussi des conseils pour prévenir le risque d'insatisfaction physique chez nos enfants et les aider à s'épanouir. Pour enfin s'accepter et s'aimer physiquement. Pour être bien dans sa tête et dans son corps.
- Aimer son physique pour s'accepter enfin, Aurore Aimelet; avec la collaboration de Virginie Mégglé
Ouvrage sur la difficulté d'aimer son physique, et le décalage qui existe entre l'image de soi et la réalité. Avec des témoignages et des pistes de réflexion pour se réconcilier avec son apparence et devenir soi-même.
Bonne journée.
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