Chefs d'Etat populaires
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 06/05/2015 à 11h59
199 vues
Question d'origine :
Chère équipe du Guichet du Savoir,
Cela fait trois ans jour pour jour que François Hollande préside la France.
Mais, à ce propos, pourriez-vous me dire quel est le Chef d'Etat le plus populaire du monde ?
(Je dis "Chef d'Etat", puisque tous les Chefs d'Etat ne sont pas Présidents).
Merci beaucoup, même s'il n'y a pas de réponse ! =)
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 07/05/2015 à 09h29
Bonjour,
Il est très difficile de répondre à votre question, car nous ne savons pas sur quels critères nous baser pour comparer la « popularité » des différents chefs d’Etat actuellement en exercice. Devons-nous prendre en compte le rayonnement médiatique, culturel et économique des pays et des personnalités en question ? (donc leur notoriété et leur popularité « mondiale » ?) Ou seulement les cotes de popularité de chaque dirigeant auprès de sa population ?
Même en admettant que nous puissions trouver de tels chiffres pour tous les pays, comment être sûrs de leur fiabilité (tous les pays du monde ne sont pas des démocraties, et des cotes de popularité trop élevées incitent à la prudence…) et/ou de leur comparabilité ? D’un sondage à l’autre, d’un pays à l’autre, les critères, la méthodologie, les conditions de réalisation peuvent être très différentes.
Enfin, pour diverses raisons, les résultats peuvent être plus ou moins biaisés ou faussés, comme le rappelle cet article de terangaweb.com : Qui sont les chefs d’Etat les plus populaires et les plus impopulaires d’Afrique ?, qui s’interroge sur la représentativité d’un sondage effectué par la société Gallup sur la popularité des chefs d’Etat africains :
Face à ces résultats, le premier réflexe est de questionner la méthodologie et donc la « scientificité » de ce sondage. Gallup précise que son questionnaire a été soumis à 1000 personnes âgées de 15 ans et plus dans chacun des 34 pays. Les entretiens ont été réalisés de face à face, parfois dans des langues locales pour être sûr de toucher un panel représentatif de la région.Gallup reconnaît toutefois n’avoir pas pu accéder à certaines régions pour des questions de sécurité, ce qui réduit la représentativité des opinions collectées, d’autant plus qu’on peut supposer que les zones avec des problèmes sécuritaires ont une moins bonne opinion du pouvoir central. Gallup estime la marge d’erreur de ses sondages entre 3,3 et 4,3%. Comment expliquez dans ces conditions la bonne côte d’opinion des Biya et autres Sassou ? On peut, si l’on veut continuer à douter de la crédibilité du sondage, supposer que les sondés se méfient des sondeurs et que leur opinion est une réponse de sécurité, de peur de déplaire à des interlocuteurs dont on ne connait pas la proximité avec le pouvoir central. Mais personne n’est en mesure de quantifier l’impact de ce biais d’opinion, qui peut très bien être dérisoire.
Ce sondage est peut être aussi le reflet d’une société civile insuffisamment critique vis-à-vis de ses dirigeants. Comme le précise le tableau, Barack Obama bénéficie d’une côte de confiance dans son action de 50%, quand Andry Rajoelina est à 70% (alors que son gouvernement ne peut rien faire depuis 3 ans parce que toutes les vivres lui ont été coupées et que le processus de réconciliation politique est bloqué), François Bozizé à 84% (alors que la situation de la Centrafrique ne prête pas à l’euphorie). On peut expliquer cela par le fait que le niveau d’attente des citoyens africains est sensiblement inférieur à celui des citoyens dans les démocraties occidentales. La peur des crises, des guerres et de la gabegie généralisée étant tellement ancrée qu’on en vient à se féliciter de la stabilité, quand bien même celle-ci signifie stagnation et qu’elle est le produit d’un système sclérosé. Le haut niveau de popularité des chefs d’Etat africains est sans doute également un révélateur du rapport différent à l’autorité, une posture plus critique étant adoptée en Occident, de nombreux citoyens africains témoignant peut être plus de respect vis-à-vis des détenteurs du pouvoir de l’Etat.
Après avoir parcouru la toile, il semble (sans grande surprise) qu’aucun institut de sondage n’ait réalisé une telle étude à l’échelle mondiale.
Toutefois, pour ne pas vous laisser complètement sur votre faim, terminons en mentionnant au moins Nelson Mandela, ancien président d’Afrique-du-Sud, défenseur des droits de l’homme et prix Nobel de la paix, figure de la lutte contre l’apartheid, qui fut certainement un des leaders politiques les plus aimés au monde.
Bonne journée.
Il est très difficile de répondre à votre question, car nous ne savons pas sur quels critères nous baser pour comparer la « popularité » des différents chefs d’Etat actuellement en exercice. Devons-nous prendre en compte le rayonnement médiatique, culturel et économique des pays et des personnalités en question ? (donc leur notoriété et leur popularité « mondiale » ?) Ou seulement les cotes de popularité de chaque dirigeant auprès de sa population ?
Même en admettant que nous puissions trouver de tels chiffres pour tous les pays, comment être sûrs de leur fiabilité (tous les pays du monde ne sont pas des démocraties, et des cotes de popularité trop élevées incitent à la prudence…) et/ou de leur comparabilité ? D’un sondage à l’autre, d’un pays à l’autre, les critères, la méthodologie, les conditions de réalisation peuvent être très différentes.
Enfin, pour diverses raisons, les résultats peuvent être plus ou moins biaisés ou faussés, comme le rappelle cet article de terangaweb.com : Qui sont les chefs d’Etat les plus populaires et les plus impopulaires d’Afrique ?, qui s’interroge sur la représentativité d’un sondage effectué par la société Gallup sur la popularité des chefs d’Etat africains :
Face à ces résultats, le premier réflexe est de questionner la méthodologie et donc la « scientificité » de ce sondage. Gallup précise que son questionnaire a été soumis à 1000 personnes âgées de 15 ans et plus dans chacun des 34 pays. Les entretiens ont été réalisés de face à face, parfois dans des langues locales pour être sûr de toucher un panel représentatif de la région.
Ce sondage est peut être aussi le reflet d’une société civile insuffisamment critique vis-à-vis de ses dirigeants.
Après avoir parcouru la toile, il semble (sans grande surprise) qu’aucun institut de sondage n’ait réalisé une telle étude à l’échelle mondiale.
Toutefois, pour ne pas vous laisser complètement sur votre faim, terminons en mentionnant au moins Nelson Mandela, ancien président d’Afrique-du-Sud, défenseur des droits de l’homme et prix Nobel de la paix, figure de la lutte contre l’apartheid, qui fut certainement un des leaders politiques les plus aimés au monde.
Bonne journée.
DANS NOS COLLECTIONS :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter