La différence entre Jérusalem céleste et Nouvelle-Jérusalem
CIVILISATION
+ DE 2 ANS
Le 01/05/2015 à 20h47
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Question d'origine :
Des fois, chez les chrétiens, j'entends parler de Jérusalem céleste et aussi de Nouvelle Jérusalem. Mais c'est quoi la différence entre les deux ?
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 02/05/2015 à 11h53
Bonjour,
Dans la tradition chrétienne et néotestamentaire, "Jérusalem Céleste" et "Nouvelle Jérusalem" ont tendance à être synonymes. Comme le rappelle Le Vocabulaire de théologie biblique, Paul « est le premier à souligner le dépassement de la Jérusalem ancienne par une Jérusalem nouvelle qui s’enracine dans le ciel. Aux Galates, il présente cette Jérusalem d’en haut, notre mère, héritière des promesses divines, que persécute la Jérusalem de la terre, appelée à s’effacer devant elle ».
Cette distinction entre cité ancienne et nouvelle se retrouve dans l’épitre aux Hébreux, mais surtout dans l’Apocalypse. Jean y fait le lien avec les textes prophétiques de l’Ancien Testament, qui mentionnaient eux aussi une nouvelle Jérusalem.
La vision de Jean (Apocalypse 21:2) : « Et je vis la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, qui descendait du ciel, envoyée par Dieu, prête comme une épouse qui s'est faite belle pour aller à la rencontre de son mari ».
« Au terme du Nouveau Testament, la capitale d’Israël […] n’a plus que la valeur d’une figure ». Dans cette tradition donc, ces deux expressions « ne s’appliquent plus à la ville terrestre, mais à la cité nouvelle venue d’en haut, demeure de Dieu avec les hommes » (Christianisme, dictionnaire des temps, des lieux et des figures, sous la dir. d’André Vauchez).
Comme évoqué plus haut, notons toutefois que l’Ancien Testament (et donc la tradition juive) mentionne déjà cette distinction entre ancienne et nouvelle Jérusalem. Après la mort de Salomon, la ville perd son statut de lieu religieux unique et central avec la construction de lieux saints concurrents en Israël par Jéroboam Ier. Le livre des Rois interprète ce schisme comme un châtiment divin pour les pêchés de Salomon.
Bref, ville devenue infidèle à son Dieu, Jérusalem fait de la part des prophètes l’objet d’oracles qui annoncent là aussi son renouvellement, sa reconstruction… Une Jérusalem nouvelle, cœur d’une religion de nouveau unifiée (Voir notamment Ezechiel, 40-48 ou Isaïe).
Ajoutons que « dans certains textes de la littérature apocalyptique [juive], il est dit que la Jérusalem céleste descendrait des cieux pour remplacer la Jérusalem terrestre » (Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, Ed. Cerf/Robert Laffont).
Pour aller plus loin :
Jérusalem, une biographie, de Simon Sebag-Montefiore, 2011.
La Jérusalem céleste, de Pierre Prigent, 2003.
Bonnes lectures !
Dans la tradition chrétienne et néotestamentaire, "Jérusalem Céleste" et "Nouvelle Jérusalem" ont tendance à être synonymes. Comme le rappelle Le Vocabulaire de théologie biblique, Paul « est le premier à souligner le dépassement de la Jérusalem ancienne par une Jérusalem nouvelle qui s’enracine dans le ciel. Aux Galates, il présente cette Jérusalem d’en haut, notre mère, héritière des promesses divines, que persécute la Jérusalem de la terre, appelée à s’effacer devant elle ».
Cette distinction entre cité ancienne et nouvelle se retrouve dans l’épitre aux Hébreux, mais surtout dans l’Apocalypse. Jean y fait le lien avec les textes prophétiques de l’Ancien Testament, qui mentionnaient eux aussi une nouvelle Jérusalem.
La vision de Jean (Apocalypse 21:2) : « Et je vis la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, qui descendait du ciel, envoyée par Dieu, prête comme une épouse qui s'est faite belle pour aller à la rencontre de son mari ».
« Au terme du Nouveau Testament, la capitale d’Israël […] n’a plus que la valeur d’une figure ». Dans cette tradition donc, ces deux expressions « ne s’appliquent plus à la ville terrestre, mais à la cité nouvelle venue d’en haut, demeure de Dieu avec les hommes » (Christianisme, dictionnaire des temps, des lieux et des figures, sous la dir. d’André Vauchez).
Comme évoqué plus haut, notons toutefois que l’Ancien Testament (et donc la tradition juive) mentionne déjà cette distinction entre ancienne et nouvelle Jérusalem. Après la mort de Salomon, la ville perd son statut de lieu religieux unique et central avec la construction de lieux saints concurrents en Israël par Jéroboam Ier. Le livre des Rois interprète ce schisme comme un châtiment divin pour les pêchés de Salomon.
Bref, ville devenue infidèle à son Dieu, Jérusalem fait de la part des prophètes l’objet d’oracles qui annoncent là aussi son renouvellement, sa reconstruction… Une Jérusalem nouvelle, cœur d’une religion de nouveau unifiée (Voir notamment Ezechiel, 40-48 ou Isaïe).
Ajoutons que « dans certains textes de la littérature apocalyptique [juive], il est dit que la Jérusalem céleste descendrait des cieux pour remplacer la Jérusalem terrestre » (Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, Ed. Cerf/Robert Laffont).
Pour aller plus loin :
Jérusalem, une biographie, de Simon Sebag-Montefiore, 2011.
La Jérusalem céleste, de Pierre Prigent, 2003.
Bonnes lectures !
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