Météoro-logique?
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 28/04/2015 à 21h44
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Question d'origine :
Bonjour,
mon arrière grand-père grec avait une façon très particulière de prévoir le temps. Il savait que l'hiver serait rude lorsque les sapins (sur le mont Parnasse) n'étaient pas très chargés en cônes pendant l'été précédent, comme il savait que l'été serait très chaud lorsque les oliviers faisaient tomber beaucoup de leurs fleurs. L'idée "scientifique" derrière ces deux phénomènes étant que, dans le cas des sapins, ils ne pourraient pas soutenir et la neige et les cônes, et dans le cas des oliviers, l'arbre ne serait pas capable de nourrir tous ses fruits.
Y a-t-il un grain de vérité dans ces observations? Et si oui, par quel prodige les arbres peuvent-ils avoir l'information sur la saison à venir?
Merci!
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 29/04/2015 à 13h28
Bonjour,
Prévoir le temps est une préoccupation ancienne de l'Homme qui veut organiser son travail aux champs et anticiper la mauvaise saison. Qu'il s'agisse du vol des hirondelles ou du nombre de pelures des oignons, de très nombreuses observations empiriques de la nature ont été utilisées pour prévoir le temps à venir.
Les musées de botanique et de zoologie du canton de Vaud en Suisse ont justement consacré une exposition à ce sujet : vol d’hirondelles et pelures d’oignons.
Avant le développement de la méthode scientifique au milieu du XIXe siècle, les paysans ont bâti un ensemble de savoirs (pas toujours vérifiés statistiquement) basés sur leur expérience et le bouche à oreille : l’observation des nuages, des astres, de la couleur du ciel, des plantes, des animaux, et de phénomène divers, ont pu donner lieu à des dictons météorologiques populaires.
Les signes observés ont une pertinence locale : votre arrière-grand-père, en Grèce, se basait sur l’observation des sapins et les oliviers pour prévoir la rudesse ou la clémence des saisons. Dans d’autres pays, comme la France, on compte plutôt le nombre des pelures d’oignons pour prédire si l’hiver sera rigoureux. En Amérique du Nord, la Chandeleur a donné lieu à un dicton dont fut tiré un festival dans plusieurs petites villes comme Punxsutawney en Pennsylvanie (rendue célèbre par le film Un jour sans fin) : Groundhog Day (ou Jour de la Marmotte en français) :
If the groundhog sees its shadow, thirty days of winter remain. If not, spring will follow immediately.
Traduction :
Si la marmotte voit son ombre, 30 jours d'hivers sont à venir. Sinon, le printemps va survenir immédiatement.
Ces observations correspondent-elles à une vérité scientifique ? Dans le cas des observations du ciel (couleur du ciel, forme des nuages…), on peut dire qu’une base scientifique explique les phénomènes observés, mais cela ne signifie pas qu’on doive systématiquement faire confiance à la « vérité » formulée par le dicton qui en est tiré : par exemple la couleur rouge du ciel le matin ou le soir s’explique par la diffusion des ondes (diffusion Rayleigh), mais cela ne permet pas d’affirmer s’il fera beau ou s’il pleuvra dans la journée.
Concernant plus particulièrement les croyances liées aux plantes, le Dictionnaire de météorologie populaire en répertorie plusieurs. Dans le cas du nombre des pelures d’oignons, il précise que le dicton se base sur letemps qu’il a fait (la plante réagit aux conditions météorologiques auxquelles elle est soumise en se protégeant plus ou moins contre le froid), et ajoute : on peut encore se demander si [ce dicton] fait allusion au déterminisme statistique qui régit les phénomènes météorologiques. Pour reformuler : le dicton parierait sur l’idée que si le temps a été frais jusqu’ici, il y a une probabilité que cela continue…
D’autres dictons se basent sur les propriétés des plantes, par exemple le trèfle :
Il fera beau si le trèfle s’ouvre, il pleuvra s’il se ferme.
Trèfles feuilles fermées : pluie ou averses.
Les feuilles de trèfle se referment si le vent va souffler.
Si les trèfles ou autres légumineuses se dressent : pluie.
Ce sont les propriétés hygrométriques de ce végétal qui sont considérées.
D’autres enfin n’ont aucun fondement réel :
Quand l’épine noire et la bruyère ont des fleurs en abondance, on peut s’attendre à avoir beaucoup de neige l’hiver suivant.
Si la bruyère fleurit en abondance au début de l’automne, elle annonce un hiver de longue durée ; si les fleurs couvrent seulement le haut et le bas des tiges, le début et la fin de l’hiver seront rigoureux.
(Vosges)
De manière générale, on peut dire que les plantes (du moins certaines d’entre elles) réagissent aux conditions présentes (froid, chaleur, sécheresse, humidité, pression, luminosité…), ce qui peut aider à prévoir certains phénomènes météorologiques imminents, découlant directement des conditions présentes. Mais rien ne permet de dire que l’observation des plantes puisse nous renseigner de manière fiable sur les saisons à venir…
Bonne journée.
Prévoir le temps est une préoccupation ancienne de l'Homme qui veut organiser son travail aux champs et anticiper la mauvaise saison. Qu'il s'agisse du vol des hirondelles ou du nombre de pelures des oignons, de très nombreuses observations empiriques de la nature ont été utilisées pour prévoir le temps à venir.
Les musées de botanique et de zoologie du canton de Vaud en Suisse ont justement consacré une exposition à ce sujet : vol d’hirondelles et pelures d’oignons.
Avant le développement de la méthode scientifique au milieu du XIXe siècle, les paysans ont bâti un ensemble de savoirs (pas toujours vérifiés statistiquement) basés sur leur expérience et le bouche à oreille : l’observation des nuages, des astres, de la couleur du ciel, des plantes, des animaux, et de phénomène divers, ont pu donner lieu à des dictons météorologiques populaires.
Les signes observés ont une pertinence locale : votre arrière-grand-père, en Grèce, se basait sur l’observation des sapins et les oliviers pour prévoir la rudesse ou la clémence des saisons. Dans d’autres pays, comme la France, on compte plutôt le nombre des pelures d’oignons pour prédire si l’hiver sera rigoureux. En Amérique du Nord, la Chandeleur a donné lieu à un dicton dont fut tiré un festival dans plusieurs petites villes comme Punxsutawney en Pennsylvanie (rendue célèbre par le film Un jour sans fin) : Groundhog Day (ou Jour de la Marmotte en français) :
If the groundhog sees its shadow, thirty days of winter remain. If not, spring will follow immediately.
Traduction :
Si la marmotte voit son ombre, 30 jours d'hivers sont à venir. Sinon, le printemps va survenir immédiatement.
Ces observations correspondent-elles à une vérité scientifique ? Dans le cas des observations du ciel (couleur du ciel, forme des nuages…), on peut dire qu’une base scientifique explique les phénomènes observés, mais cela ne signifie pas qu’on doive systématiquement faire confiance à la « vérité » formulée par le dicton qui en est tiré : par exemple la couleur rouge du ciel le matin ou le soir s’explique par la diffusion des ondes (diffusion Rayleigh), mais cela ne permet pas d’affirmer s’il fera beau ou s’il pleuvra dans la journée.
Concernant plus particulièrement les croyances liées aux plantes, le Dictionnaire de météorologie populaire en répertorie plusieurs. Dans le cas du nombre des pelures d’oignons, il précise que le dicton se base sur le
D’autres dictons se basent sur les propriétés des plantes, par exemple le trèfle :
Il fera beau si le trèfle s’ouvre, il pleuvra s’il se ferme.
Trèfles feuilles fermées : pluie ou averses.
Les feuilles de trèfle se referment si le vent va souffler.
Si les trèfles ou autres légumineuses se dressent : pluie.
Ce sont les propriétés hygrométriques de ce végétal qui sont considérées.
D’autres enfin n’ont aucun fondement réel :
Quand l’épine noire et la bruyère ont des fleurs en abondance, on peut s’attendre à avoir beaucoup de neige l’hiver suivant.
Si la bruyère fleurit en abondance au début de l’automne, elle annonce un hiver de longue durée ; si les fleurs couvrent seulement le haut et le bas des tiges, le début et la fin de l’hiver seront rigoureux.
(Vosges)
De manière générale, on peut dire que les plantes (du moins certaines d’entre elles) réagissent aux conditions présentes (froid, chaleur, sécheresse, humidité, pression, luminosité…), ce qui peut aider à prévoir certains phénomènes météorologiques imminents, découlant directement des conditions présentes. Mais rien ne permet de dire que l’observation des plantes puisse nous renseigner de manière fiable sur les saisons à venir…
Bonne journée.
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