Question d'origine :
Bonjour,
je suis retombé l'autre soir sur des morceaux de musique de la fin des années 90 et je me suis rendu compte que j'étais incapable de les classer dans un genre musical.
Il s'agit de choses du type :
The Supermen Lovers / Starlight
https://youtu.be/h61QG4s0I3U
Superfunk / Lucky Star
https://youtu.be/HOxyNXU8s6w
Stardust / Music Sounds Better With You
https://youtu.be/bwv-3cM2pVk
voire aussi peut-être
Moloko / The Time Is Now
https://youtu.be/kl8mpAvTm_Y
Bref, tout ce qui a été balayé quand Daft Punk a mis tout le monde d'accord avec Discovery.
Ce n'est pas de la pop (même si c'est pop), ce n'est pas du hip hop (malgré les sample), ce n'est pas de la disco (malgré le charleston), ce n'est pas de la techno (malgré les beats), ce n'est pas de la dance (Dieu merci), ce n'est pas de la funk (malgré la basse)...
Alors quoi ? C'était ça, la French Touch ? Mais ça ne sonne pas vraiment comme du Air et les voix ne me semblent pas super filtrées. De la house ? Le tempo me semble un peu lent. Du trip-hop ? On n'est pas vraiment dans l'abstract.
Réponse du Guichet
bml_mus
- Département : Musique
Le 30/04/2015 à 15h37
Réponse du Département Musique
Bonjour,
La tentation de répondre qu’il s’agit effectivement d’un peu tout ça n’étant pas acceptable puisqu’il s’agit de votre question, quels sont les éventuels autres éléments "tangibles" que nous pouvons apporter ?
Si l’on s’en tient aux trois premiers morceaux que vous citez (laissons de côté le trip-hop allégé de Moloko) et si l'on s'en réfère en premier lieu à notre catalogue, la classification retenue est 784.3 et 784.32 et correspond aux genreshouse et deep-house . Ce que sont effectivement de près ou de loin les titres qui nous intéressent ici.
Prenons le cas deSuperfunk et du titre Lucky Star (1999). Les structures sont simples et répétitives : ligne de basse, programmation rythmique en deux-temps, riff funky répété plus d’une centaine de fois en moins 4 mn (110 à notre compteur, avec ça et là d’infimes variations) - la voix soul se promène en entrelacs rebondissant et apporte la couleur, la chaleur et la variété du titre.
Le Starlight desSupermen Lovers (2001) lorgne davantage du côté de la superproduction funk à la façon du Can You Feel It des Jackson 5 par exemple, mais l’ambiance générale du morceau (utilisation des sonorités du Clavinet) et le chant, le rendent plus proche de Jamiroquai (autre grand «fusionneur»).
Enfin,Stardust et Music Sounds Better With You (1998). Chronologiquement antérieur aux deux précédents, ce titre apparait comme un paroxysme, à l’image du chant sirupeux et de son fameux gimmick répété lui aussi une centaine de fois (notre compteur affiche 110 environ...). Emblématique et populaire, chant du cygne avant-coureur de la French Touch, il va marquer une limite (un point de rupture au-delà duquel certains vont s’aventurer) et inspirer les fusions superlatives à base de rythmique électro et de groove funk.
Comme il se trouve que les morceaux en question sont des productions hexagonales, vous vous demandez à juste titre s'il s'agit de French Touch.
Initié par les labelsF Communications (et son slogan « We give a french touch to house ») ou Versatile, le terme est ensuite diffusé largement et semble pertinent en ce qu’il parvient à assembler son, style, état d’esprit ; la géographie faisant le reste. L’une des meilleures approches possibles de l’inventivité des premières heures de la French Touch étaient et demeurent à nos oreilles les compilations Superdiscount (1996) et les trois volumes SOURCE Lab parus en 1995,1996 et 1997. Le son plus immédiatement deep-house et le groove électro-funk ne saurait être assimilé à une simple fusion de styles. En cela il s’agissait bien d’un laboratoire et non plus comme pour les exemples tardifs de la fin des années 90 de l’application d’une recette. Comme le précise Jean-Yves Leloup en 2013 « La fin du phénomène French Touch est peut-être plus difficile à dater que son origine. Mais, à l’évidence, à partir du début de la décennie 2000, la formule d’une house dancefloor et funky s’épuise peu à peu, de nombreux producteurs, en France comme ailleurs, ayant tenté d’exploiter le filon jusqu’à en épuiser sa source. L’époque est aussi marquée par l’échec commercial et artistique de certains albums électroniques signés par des majors compagnies qui, à part Virgin, ont bien eu du mal à accompagner le phénomène et ses artistes.»
Alors French Groove ?!
Bonjour,
La tentation de répondre qu’il s’agit effectivement d’un peu tout ça n’étant pas acceptable puisqu’il s’agit de votre question, quels sont les éventuels autres éléments "tangibles" que nous pouvons apporter ?
Si l’on s’en tient aux trois premiers morceaux que vous citez (laissons de côté le trip-hop allégé de Moloko) et si l'on s'en réfère en premier lieu à notre catalogue, la classification retenue est 784.3 et 784.32 et correspond aux genres
Prenons le cas de
Le Starlight des
Enfin,
Comme il se trouve que les morceaux en question sont des productions hexagonales, vous vous demandez à juste titre s'il s'agit de French Touch.
Initié par les labels
Alors French Groove ?!
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