Question d'origine :
Bien le bonjour cher Guichet, j'espère que tu vas bien.
Tu admettras que cela fait déjà longtemps que l'humanité compose de la musique. Musique en tous genres, des chants religieux ancestraux aux musiques folkloriques locales, en passant par David Guetta et les chansons paillardes du pays basque, cela commence à faire beaucoup de musique.
Et c'est vachement sympa, parce que la musique, c'est bien. Mais quand même, une question me turlupine. Est-ce que la composition musicale est éternelle ? Je veux dire par là, est-ce qu'un jour, nous pourrions avoir épuisé toutes les combinaisons possibles de notes, d'accords...?
Ce serait terrible. Guichet, rassure-moi !
Bien à toi,
Réponse du Guichet
bml_mus
- Département : Musique
Le 21/04/2015 à 09h34
Votre question en pose surtout d’autres, dont beaucoup sont si philosophiques qu’elles sont hors de notre portée… Difficile d’y répondre sans être totalement vague.
Entre l’impression que tout a été fait et la réalité, il y a un infini. Certes balisé par les limites de la perception, mais un infini tout de même.
Ce qu’on entend nous formate. On peut avoir l’impression d’avoir tout entendu. Un sentiment pas très étonnant si on en juge par les contraintes à l’intérieur desquelles la musique, telle que nous la concevons, s’exprime (et se compose, traditionnellement).
Une façon de répondre à votre question est de lister les infinis qui entrent en jeu dans ce qu’on va nommer ‘composition’. Les combinaisons de notes, la multiplicité des gammes : diatonique, chromatique, décatonique, pentatonique, gin-tonic… A ce qui est objectivement dénombrable, s’ajoutent la multiplicité (sinon l’infini) des intervalles, des tempos, des tonalités, des harmonies, des timbres. Il faut aussi définir ‘composition’, car la pertinence des combinaisons est toute relative : 1000 fois la note Do suivie du Fa dièse est une combinaison de notes… Devons-nous être rassurés de ne pas l’entendre à la radio ? La question esthétique complique tout ! Et donne le tournis.
Même si cela est hautement subjectif, convenons que le compositeur tend le plus souvent vers ce qu’il considère beau. Il privilégie la conquête de ces combinaisons. Mais ajoutons-y l’infini des combinaisons vers lesquelles l’homme, par goût, ne se penche pas…
Il n’y a pas de limites à la création, il y en a certainement bien plus à ce que, culturellement, nous trouvons plaisant d’entendre !
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