Question d'origine :
Bonjour,
je souhaiterai savoir quel est l'équivalent du forum latin dans une cité grecque ?
Merci d'avance
Au revoir
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 30/03/2015 à 13h52
Bonjour,
Le Petit Robert de la langue française donne la définition du forum et l’équivalent chez les grecs :
« Forum : 1757 ; mot latin « place publique ».
1. Place du marché. Place où se tenaient les assemblées du peuple et où se discutaient les affaires publiques, comme en Grèce l’agora. »
C’est donc l’agora qui servait de lieu de discussion et de rencontre pour les grecs.
L’encyclopédie Larousse propose un article sur l’agora :
« À l'époque grecque classique, la place publique, centre administratif, religieux et commercial de la cité.
L’agora était la principale place publique des villes grecques antiques, siège de l'assemblée du peuple, dotée souvent de portiques, de temples, de statues. La fonction et la disposition du plan de l'agora évoluèrent constamment et, avec le temps, le terme désigna surtout l'emplacement du marché.
À Athènes, c'est vers le VIIIe s. avant J.-C. que l'agora est installée au pied de l'Acropole. Le site n'acquit son caractère monumental que vers le IIe s. avant J.-C., après de nombreux agrandissements. Sur la place se trouvaient plusieurs monuments accueillant les institutions de la cité démocratique. Ainsi s’y trouvaient le bouleutêrion où siégeait la boulê ou encore l’héliée (l’assemblée du peuple). Certains autres monuments, notamment religieux comme le Théséion, étaient également érigés sur l’agora d’Athènes. L’agora était le centre de la vie publique.
Les portiques hellénistiques sont un de ses éléments caractéristiques ; parmi eux, la stoa d'Attale – commandée par le roi de Pergame Attalos II ; reconstruite (de 1953 à 1956) selon son aspect du IIe s. –, qui abrite le riche musée de l'Agora. Plusieurs constructions religieuses ou administratives ont également été mises au jour. »
L’article de l’Encyclopédie Universalis sur l’agora met lui aussi en avant le parallèle entre le forum et l’agora :
« À la fois « forme et esprit », l'agora, généralement située à un carrefour important du réseau urbain, matérialise remarquablement la notion de cité grecque. Elle incarne de façon si évidente cette notion que, dans sa Périégèse (X, iv, 1), Pausanias hésite à donner le nom de cité à Panopeus de Phocide car « cette ville ne possède ni bureaux d'administration, ni gymnases, ni théâtre, ni agora, ni fontaine ».Dans ses études sur l'agora et le forum, Roland Martin souligne le parallèlisme étroit existant à l'origine entre ces deux formes tant dans leur fonction que dans leur mode de formation : « La place primitive est un point de rencontre politique, religieux, commercial parfois, et aussi topographique, en liaison étroite avec les grands axes de circulation du groupement, quelle qu'en soit la disposition. »
Mais si l'agora et le forum naissent d'une nécessité commune, ils évoluent séparément selon l'histoire des civilisations auxquelles ils appartiennent, pour de nouveau retrouver des analogies et s'influencer mutuellement à l'époque dite hellénistique — et davantage encore à partir de la conquête romaine dans le bassin oriental de la Méditerranée.
Signe essentiel de l'hellénisme, l'agora se rencontre dans tout le monde grec. L'exemple le plus ancien que l'archéologie ait permis d'étudier a été récemment retrouvé en Sicile, à Mégara Hyblaea. La composition, l'orientation des divers monuments de cette place démontrent que, dès la seconde moitié du ~ viie siècle, les Grecs organisaient déjà l'agora selon les principes qui seront appliqués pendant des siècles ; prise dans le réseau urbain, la place publique de Mégara se trouve définie par trois grandes artères qu'elle borde ; deux rues plus étroites y aboutissent également. Elle constitue ainsi le cœur naturel de la cité. L'espace qu'elle occupe a été réservé aux édifices essentiels. Défini par des portiques au nord et à l'est, il n'en reste pas moins largement ouvert et permet un libre accès aux deux temples situés au sud. Malgré le propylon, il n'y a pas de coupure entre le réseau environnant et l'agora.
Durant toute sa formation monumentale, c'est-à-dire jusqu'au ~ ive siècle, l'agora grecque conservera cette caractéristique primordiale : poumon de la cité, elle n'est jamais fermée, étouffée, privée d'échanges avec le reste de la ville. Sur la place se déroulent les principales activités de la vie publique ; ses fonctions sont multiples et évoluent avec les siècles. Elle incarne parfaitement la formation de la polis : à l'origine simple lieu d'assemblée à caractère principalement militaire, elle s'enrichit d'importantes fonctions judiciaires et religieuses bien mises en valeur par Hésiode et Eschyle. […]»
L’article est consultable dans son intégralité depuis les bibliothèques municipales de Lyon.
Les ouvrages suivants peuvent aussi vous intéresser :
- Recherches sur l'agora grecque : études d'histoire et d'architecture urbaines, Roland Martin.
- L'architecture grecque. Habitat, urbanisme et fortifications, Marie-Christine Hellmann.
- Mercato : le commerce dans les mondes grec et romain, textes réunis et présentés par Pedro Paulo A. Funari, Airton Pollini.
- Les grands sites archéologiques de Rome : promenade dans la ville antique, Catherine Salles.
- Forum romain, Mickaël Grant.
Bonne journée.
Le Petit Robert de la langue française donne la définition du forum et l’équivalent chez les grecs :
« Forum : 1757 ; mot latin « place publique ».
1. Place du marché. Place où se tenaient les assemblées du peuple et où se discutaient les affaires publiques, comme en Grèce l’agora. »
C’est donc l’agora qui servait de lieu de discussion et de rencontre pour les grecs.
L’encyclopédie Larousse propose un article sur l’agora :
« À l'époque grecque classique, la place publique, centre administratif, religieux et commercial de la cité.
L’agora était la principale place publique des villes grecques antiques, siège de l'assemblée du peuple, dotée souvent de portiques, de temples, de statues. La fonction et la disposition du plan de l'agora évoluèrent constamment et, avec le temps, le terme désigna surtout l'emplacement du marché.
À Athènes, c'est vers le VIIIe s. avant J.-C. que l'agora est installée au pied de l'Acropole. Le site n'acquit son caractère monumental que vers le IIe s. avant J.-C., après de nombreux agrandissements. Sur la place se trouvaient plusieurs monuments accueillant les institutions de la cité démocratique. Ainsi s’y trouvaient le bouleutêrion où siégeait la boulê ou encore l’héliée (l’assemblée du peuple). Certains autres monuments, notamment religieux comme le Théséion, étaient également érigés sur l’agora d’Athènes. L’agora était le centre de la vie publique.
Les portiques hellénistiques sont un de ses éléments caractéristiques ; parmi eux, la stoa d'Attale – commandée par le roi de Pergame Attalos II ; reconstruite (de 1953 à 1956) selon son aspect du IIe s. –, qui abrite le riche musée de l'Agora. Plusieurs constructions religieuses ou administratives ont également été mises au jour. »
L’article de l’Encyclopédie Universalis sur l’agora met lui aussi en avant le parallèle entre le forum et l’agora :
« À la fois « forme et esprit », l'agora, généralement située à un carrefour important du réseau urbain, matérialise remarquablement la notion de cité grecque. Elle incarne de façon si évidente cette notion que, dans sa Périégèse (X, iv, 1), Pausanias hésite à donner le nom de cité à Panopeus de Phocide car « cette ville ne possède ni bureaux d'administration, ni gymnases, ni théâtre, ni agora, ni fontaine ».
Mais si l'agora et le forum naissent d'une nécessité commune, ils évoluent séparément selon l'histoire des civilisations auxquelles ils appartiennent, pour de nouveau retrouver des analogies et s'influencer mutuellement à l'époque dite hellénistique — et davantage encore à partir de la conquête romaine dans le bassin oriental de la Méditerranée.
Signe essentiel de l'hellénisme, l'agora se rencontre dans tout le monde grec. L'exemple le plus ancien que l'archéologie ait permis d'étudier a été récemment retrouvé en Sicile, à Mégara Hyblaea. La composition, l'orientation des divers monuments de cette place démontrent que, dès la seconde moitié du ~ viie siècle, les Grecs organisaient déjà l'agora selon les principes qui seront appliqués pendant des siècles ; prise dans le réseau urbain, la place publique de Mégara se trouve définie par trois grandes artères qu'elle borde ; deux rues plus étroites y aboutissent également. Elle constitue ainsi le cœur naturel de la cité. L'espace qu'elle occupe a été réservé aux édifices essentiels. Défini par des portiques au nord et à l'est, il n'en reste pas moins largement ouvert et permet un libre accès aux deux temples situés au sud. Malgré le propylon, il n'y a pas de coupure entre le réseau environnant et l'agora.
Durant toute sa formation monumentale, c'est-à-dire jusqu'au ~ ive siècle, l'agora grecque conservera cette caractéristique primordiale : poumon de la cité, elle n'est jamais fermée, étouffée, privée d'échanges avec le reste de la ville. Sur la place se déroulent les principales activités de la vie publique ; ses fonctions sont multiples et évoluent avec les siècles. Elle incarne parfaitement la formation de la polis : à l'origine simple lieu d'assemblée à caractère principalement militaire, elle s'enrichit d'importantes fonctions judiciaires et religieuses bien mises en valeur par Hésiode et Eschyle. […]»
L’article est consultable dans son intégralité depuis les bibliothèques municipales de Lyon.
Les ouvrages suivants peuvent aussi vous intéresser :
- Recherches sur l'agora grecque : études d'histoire et d'architecture urbaines, Roland Martin.
- L'architecture grecque. Habitat, urbanisme et fortifications, Marie-Christine Hellmann.
- Mercato : le commerce dans les mondes grec et romain, textes réunis et présentés par Pedro Paulo A. Funari, Airton Pollini.
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- Forum romain, Mickaël Grant.
Bonne journée.
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