Question d'origine :
Bonjour,
Actuellement en M2 études anglophones, je dois rédiger un dossier d'une dizaine de pages sur "que représentait l'histoire pour les historiens de l'époque des Tudor". Auriez-vous des idées d'angle d'attaque car l'histoire n'est pas mon point fort et je ne sais pas trop comment m'y prendre. Auriez-vous également des idées de livres aussi bien en anglais qu'en français?
Merci beaucoup pour votre aide précieuse et très efficace.
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 13/02/2015 à 16h42
Vous êtes en Master 2 ; vous avez donc eu un certain nombre de formations à la recherche documentaire. Nous ne vous vous renvoyons pas aux outils classiques que vous devez connaître.
C’est le domaine peut-être que vous ne maîtrisez pas bien. Il s’agit de ce qu’on appelle l’écriture de l’histoire ou de l’historiographie. Vous pouvez par exemple parcourir ce blog qui vous fera peut-être mieux appréhender le sujet.
Il s’agit donc pour vous de vous pencher sur la conception de l’histoire pour les historiens de l’époque des Tudors c'est-à-dire grosso modo au XVI ° siècle.
Une recherche sur Internet ou sur des catalogues de bibliothèque nous renvoie à deux ouvrages qui pourraient vous intéresser :
- Les historiographes en Europe de la fin du Moyen-âge à la Révolution.
Ce livre met l’accent sur la fonction d’historiographe et les enjeux de l’histoire officielle. L’introduction permet de tracer rapidement l’histoire de cette historiographie officielle en Europe.
Vous y trouverez un chapitre intitulé « La charge d’historiographe et les usages de l’histoire en Grande-Bretagne ( XVII-XVIII) ». Un certain nombre d’éléments débordent cette période notamment :
« Les études sur l’historiographie en Angleterre montrent en effet que dès avant le XV° siècle, les études historiques anglaises sont parfaitement en phase avec les évolutions continentales : chroniques monastiques « nationales », puis premières études érudites, dites des antiquarians, jusqu’à l’apport, au XVI ° siècle, de l’humanisme historique acclimaté d’Italie en Angleterre par des personnages tels l’Italien Polydire Virgile ou le français Bernard André. »
On peut noter, avec F.S. Fussner et Daniel Woolf, le professionnalisation progressive et la constitution de cénacles érudits, de réseaux de patronage (voir de clientèles) et d’un lectorat de l’histoire, également en phase avec les évolutions continentales au XVI ° siècle. De là cet apparent paradoxe d’une Angleterre et d’une Ecosse qui ne suivent pas le mouvement de création de charges d’historiographes royaux telles qu’on les voit se développer à l’époque. Certaines initiatives laissaient pourtant imaginer l’inverse. Ainsi, en 1586, la formation d’un collège of Antiquaries » et, plus tard, l’intense activité d’historiens liés au pouvoir (notamment Spelman, Camden, Cotton et Sleden) conduisant en 1600 à une initiative remarquable : la présentation à la reine Elisabeth d’une pétition (signée par Robert Cotton notamment) pour la création d’une » académie royale pour l’étude de l’antiquité et de l’histoire ». Si la reine ne donna pas suite au projet, on semblait pourtant approcher de fonctions comparables à celles des historiographes continentaux. »
p. 161 et 162
La bibliographie à laquelle se réfère ce passage cite :
- F.S. Fussner, The Historical Révolution : English Historical writing and Thought 1580-1640, Londres, 1962,
- Denys Hay, Annalists and historians : Western historiography from the Eighth to the Eighteenth Centuries, Londres, 1977
- Un autre ouvrage est commenté sur la base de données :
Persée
Vous retrouverez l’introduction de L’histoire et les historiens au XVI° siècle, scannée à votre intention en document attaché.
Vous pouvez en trouver des extraits dont un chapitre portant sur le XVI° siècle anglais dans
google books
Voici quelques pistes. A vous de jouer mainenant…
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