Question d'origine :
S.V.P.
L'Académie française, compte en ce début 2015, 40 membres, et ,est donc à effectif complet; phénomène assez rare, me semble t il, dans l'histoire au moins récente, de cette institution.
En général, quand un académicien décède, comment se fait il que son siège ne soit déclaré vacant que plusieurs semaines ,voire mois après, et que le vote pour son remplacement, n'ait lieu que de un à deux ans plus tard ?
Sans compter que le nouvel élu ne sera reçu officiellement, que beaucoup plus tard...ce qui fait qu'il est déjà arrivé , que certains décèdent avant la fin très longue de tout ce processus !!!
d'avance merci.
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 29/01/2015 à 14h29
Bonjour,
Une élection à l'Académie française a lieu en moyenne un an après le décès d'un académicien. Il faut encore environ une année supplémentaire avant que le nouvel élu soit reçu pour pouvoir siéger.
L’académie française, à l’instar de celle des Beaux-Arts et des Sciences Morales et Politiques, pratique encore et depuis toujours le système de candidature et d’élection, afin de pourvoir un de ses fauteuils d’un nouvel académicien.
Ainsi, lorsqu’un fauteuil se libère, le siège est déclaré « vacant », ce qui implique le décès de l’académicien qui l’occupait. Les candidatures sont alors ouvertes à tous ceux qui briguent cette place. La vacance d’un siège était autrefois déclarée à la séance qui suivait la mort de l’académicien, alors que depuis la fin du XIXe siècle,un délai de plusieurs mois pouvant aller jusqu’à un an, choisi par le Secrétaire Perpétuel, est laissé par respect pour la famille du défunt .
source : Un fauteuil vacant à l'Académie française après le décès de Maurice Druon - Le Parisien - 15 avril 2009
Une fois la vacance du siège déclarée, s'en suit une longue procédure très longue qui est décrite sur le site de l'Académie française ; l'élection peut être reportée dans certaines situation, l'approbation du protecteur comme l'écriture du discours d'installation peuvent également être assez longues :
Vacance d’un fauteuil
La vacance d’un fauteuil – déclarée jadis dans la séance qui suivait la mort d’un académicien – l’est désormais au terme d’un délai de décence de plusieurs mois. Ce délai, fixé par l’Académie sur proposition du Secrétaire perpétuel, ne peut excéder une année, sauf dans des cas particuliers admis par l’usage pour des membres de l’Académie ayant exercé des charges spécifiques (Secrétaire perpétuel, doyens). Aucune condition de titres ou de nationalité ne figure dans les statuts.
L’Académie procède à l’élection dans les trois mois qui suivent la déclaration de vacance.
Du jour où la vacance est déclarée, les candidats notifient leur candidature par une lettre adressée au Secrétaire perpétuel. Il existe aussi une procédure de présentation de candidature posée par un ou plusieurs membres de l’Académie. L’usage veut que le candidat offre de rendre visite à chacun des académiciens. Certains d’entre eux acceptent, d’autres déclinent cette offre. La date limite de dépôt de candidature est fixée à quatre semaines avant l’élection. [...]
Élection
Le scrutin est direct, secret et requiert pour qu’un candidat soit élu qu’il ait recueilli la majorité absolue des suffrages (la moitié des voix exprimées plus une). Un scrutin ne peut avoir lieu qu’en présence d’un quorum de votants fixé à vingt. Si celui-ci n’est pas atteint, l’élection est renvoyée à huitaine. Si, ce jour-là, dix-huit académiciens au moins ne sont pas présents, l’élection est remise à une date ultérieure. Les votes blancs ne sont pas décomptés pour établir la majorité absolue. Les bulletins blancs marqués d’une croix sont au contraire pris en compte. Trois, voire quatre tours de scrutin peuvent être nécessaires pour atteindre la majorité absolue. Au-delà, le directeur consulte la Compagnie pour décider de sa volonté soit de poursuivre le vote, soit de l’abandonner.
Approbation du protecteur
L’élection à l’Académie française, bien qu’elle soit un corps constitué, ne devient définitive qu’après approbation du président de la République, protecteur de l’Académie, qui la manifeste en donnant audience au nouvel élu (art. 1 du statut de 1635 et art. 11 du règlement de 1752). Cette visite du nouvel élu vaut approbation.
Installation
Une semaine avant la réception publique, le nouvel élu est installé au cours d’une cérémonie à huis clos.
Pour en savoir plus, vous pouvez lire aussi :
- Le fonctionnement de l'Académie française en question / Le Monde.fr | 11.04.2014
- Statuts et règlements de l'Académie française
- François Weyergans vaincra-t-il la malédiction du fauteuil 32 ? / Par Jérôme Dupuis publié le 15/06/2011
Pour finir, un extrait du mémoire Les « secrets dévoilés » de l’Académie française de Christel Barbisan, Thomas Birlana, Cloé Bosc, David Diop, Fabien Gaston, Audrey Jasa, Laurence Luche, Agata Makina :
Plus récemment et plus cocasse, la réception de François Weyergans au fauteuil 32 de l’Académie française, le jeudi 16 juin 2011, bouleverse quelque peu le protocole, comme l’explique un article du Nouvel Observateur et du Monde.fr. Ainsi, l’écrivain et cinéaste devait déjà faire deux éloges dans son discours: celui de Maurice Rheims, décédé en 2003, et de son successeur, Alain Robbe-Grillet, élu en 2004 et mort en 2007, qui refusa de porter le costume vert, ne fit donc jamais l’éloge de son prédécesseur et ne siégea donc jamais à l’Académie malgré son élection. Quant à Weyergans, connu pour être sujet aux pannes d’écriture, il fut reçu vingt-sept mois après son élection, presque un record. Erik Orsenna, chargé de faire le discours de réponse lors de la cérémonie, devait d’ailleurs commencer par un « Nous avons failli attendre ». Le comble fut que Weyergans arriva à la cérémonie en son honneur avec quinze minutes de retard, ce qui obligea Orsenna à commencer son discours sans le principal intéressé ! Son introduction prit ainsi une tournure comique : « Monsieur, Vous voici. Vous voici enfin ! Élu le 26 mars 2009, reçu aujourd’hui, 27 mois plus tard. Nous avons failli attendre.
Une élection à l'Académie française a lieu en moyenne un an après le décès d'un académicien. Il faut encore environ une année supplémentaire avant que le nouvel élu soit reçu pour pouvoir siéger.
L’académie française, à l’instar de celle des Beaux-Arts et des Sciences Morales et Politiques, pratique encore et depuis toujours le système de candidature et d’élection, afin de pourvoir un de ses fauteuils d’un nouvel académicien.
Ainsi, lorsqu’un fauteuil se libère, le siège est déclaré « vacant », ce qui implique le décès de l’académicien qui l’occupait. Les candidatures sont alors ouvertes à tous ceux qui briguent cette place. La vacance d’un siège était autrefois déclarée à la séance qui suivait la mort de l’académicien, alors que depuis la fin du XIXe siècle,
source : Un fauteuil vacant à l'Académie française après le décès de Maurice Druon - Le Parisien - 15 avril 2009
Une fois la vacance du siège déclarée, s'en suit une longue procédure très longue qui est décrite sur le site de l'Académie française ; l'élection peut être reportée dans certaines situation, l'approbation du protecteur comme l'écriture du discours d'installation peuvent également être assez longues :
La vacance d’un fauteuil – déclarée jadis dans la séance qui suivait la mort d’un académicien – l’est désormais au terme d’un délai de décence de plusieurs mois. Ce délai, fixé par l’Académie sur proposition du Secrétaire perpétuel, ne peut excéder une année, sauf dans des cas particuliers admis par l’usage pour des membres de l’Académie ayant exercé des charges spécifiques (Secrétaire perpétuel, doyens). Aucune condition de titres ou de nationalité ne figure dans les statuts.
L’Académie procède à l’élection dans les trois mois qui suivent la déclaration de vacance.
Du jour où la vacance est déclarée, les candidats notifient leur candidature par une lettre adressée au Secrétaire perpétuel. Il existe aussi une procédure de présentation de candidature posée par un ou plusieurs membres de l’Académie. L’usage veut que le candidat offre de rendre visite à chacun des académiciens. Certains d’entre eux acceptent, d’autres déclinent cette offre. La date limite de dépôt de candidature est fixée à quatre semaines avant l’élection. [...]
Le scrutin est direct, secret et requiert pour qu’un candidat soit élu qu’il ait recueilli la majorité absolue des suffrages (la moitié des voix exprimées plus une). Un scrutin ne peut avoir lieu qu’en présence d’un quorum de votants fixé à vingt. Si celui-ci n’est pas atteint, l’élection est renvoyée à huitaine. Si, ce jour-là, dix-huit académiciens au moins ne sont pas présents, l’élection est remise à une date ultérieure. Les votes blancs ne sont pas décomptés pour établir la majorité absolue. Les bulletins blancs marqués d’une croix sont au contraire pris en compte. Trois, voire quatre tours de scrutin peuvent être nécessaires pour atteindre la majorité absolue. Au-delà, le directeur consulte la Compagnie pour décider de sa volonté soit de poursuivre le vote, soit de l’abandonner.
L’élection à l’Académie française, bien qu’elle soit un corps constitué, ne devient définitive qu’après approbation du président de la République, protecteur de l’Académie, qui la manifeste en donnant audience au nouvel élu (art. 1 du statut de 1635 et art. 11 du règlement de 1752). Cette visite du nouvel élu vaut approbation.
Une semaine avant la réception publique, le nouvel élu est installé au cours d’une cérémonie à huis clos.
Pour en savoir plus, vous pouvez lire aussi :
- Le fonctionnement de l'Académie française en question / Le Monde.fr | 11.04.2014
- Statuts et règlements de l'Académie française
- François Weyergans vaincra-t-il la malédiction du fauteuil 32 ? / Par Jérôme Dupuis publié le 15/06/2011
Pour finir, un extrait du mémoire Les « secrets dévoilés » de l’Académie française de Christel Barbisan, Thomas Birlana, Cloé Bosc, David Diop, Fabien Gaston, Audrey Jasa, Laurence Luche, Agata Makina :
Plus récemment et plus cocasse, la réception de François Weyergans au fauteuil 32 de l’Académie française, le jeudi 16 juin 2011, bouleverse quelque peu le protocole, comme l’explique un article du Nouvel Observateur et du Monde.fr. Ainsi, l’écrivain et cinéaste devait déjà faire deux éloges dans son discours: celui de Maurice Rheims, décédé en 2003, et de son successeur, Alain Robbe-Grillet, élu en 2004 et mort en 2007, qui refusa de porter le costume vert, ne fit donc jamais l’éloge de son prédécesseur et ne siégea donc jamais à l’Académie malgré son élection. Quant à Weyergans, connu pour être sujet aux pannes d’écriture, il fut reçu vingt-sept mois après son élection, presque un record. Erik Orsenna, chargé de faire le discours de réponse lors de la cérémonie, devait d’ailleurs commencer par un « Nous avons failli attendre ». Le comble fut que Weyergans arriva à la cérémonie en son honneur avec quinze minutes de retard, ce qui obligea Orsenna à commencer son discours sans le principal intéressé ! Son introduction prit ainsi une tournure comique : « Monsieur, Vous voici. Vous voici enfin ! Élu le 26 mars 2009, reçu aujourd’hui, 27 mois plus tard. Nous avons failli attendre.
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